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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 04:01

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Echec et … Mat pour Larayedh ? 

 

4 morts et 49 blessés, tous tunisiens. C’est le bilan définitif d’une journée de violences, qui était dédiée au soutien d’un Prophète et d’une religion, qui n’ont jamais prôné la violence. Toutes les TV du monde étaient là et les responsables de ces violences ont été photographiés sous toutes les coutures. Le temps en Tunisie n’est pourtant pas encore, au ministère de l’intérieur, à confondre et à arrêter les responsables. Les responsabilités, tout le monde politique tunisien les cherche actuellement ailleurs, dans les coulisses et derrière les bureaux des responsables. Aux morts, que Dieu ait leurs âmes. Aux Américains, excusez vos poulains de cette pagaille !

 

Il est pourtant nécessaire de faire quelques remarques à propos de ce qui s’est passé, après ces violences.


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C’était attendu, tout était attendu !

 

Qui sème le vent récolte la tempête, disait le proverbe français. Le vent, il faut s’en rappeler, ce sont tout d’abord les députés d’Ennahdha à la Constituante qui l’ont semé avec leurs déclarations, jeudi dernier, dans l’enceinte même de la Constituante. Ce sont ensuite certains les imams dans leurs prêches du vendredi noir. Ce sont enfin les forces de l’ordre qui ont vu et laissé passer les hordes de salafistes et bandits des grands chemins, sur plusieurs kilomètres à pied, en vélomoteurs, en voiture et tout ce qui pouvait servir de moyen de transport.

 

Tout cela, la mobilisation, les appels à la violence et les manifestations, étaient pourtant prévus, depuis le jeudi 13 septembre. Les violences elles-mêmes étaient attendues et leurs auteurs, connus, presqu’attendus d’avance. Le ministre de l’intérieur, Ali Larayedh, avait évoqué sur la Watanya 1, la jonction entre salafistes et bandits de grands chemins. Et ce n’était pas la première fois.

 

Cela avait été vérifié lors de l’attaque du tribunal de Sedjoumi en juin dernier et les évènements qui l’avaient précédée. Ce n’était pas, non plus, la première fois que des salafistes se livraient impunément à des actes de violence, sans aucune suite judiciaire. Derrière cette impunité, pointent  les positions du parti au pouvoir, Ennahdha, vis-à-vis de toute la mouvance d’islamistes radicaux. Les dernières en date sont les réactions de Rached Ghannouchi, l’homme à la tête de tous les pouvoirs en Tunisie. S’exprimant, vendredi soir, à la télévision nationale Wataniya 1, le président du parti du mouvement Ennahdha  a exprimé qu’il sympathise avec les manifestants qui défendent l’honneur du prophète Mohamed. Il a ajouté que les musulmans ont le droit de protester et d’être en colère quand on porte offense au prophète. Intervenant ensuite sur les ondes d’Express FM, Rached Ghannouchi accuse des «intrus» de s’être infiltrés dans la manifestation et qui seraient à l’origine des dégâts engendrés. Quand bien même aucune photo ne montrerait un salafiste ou un manifestant s’opposer à ces intrus. Les photos administraient, au contraire, la preuve d’une complicité. Dans aucune déclaration, il n’avait mis en cause la mouvance islamiste radicale des salafistes.

 

Rached Ghannouchi, n’a apparemment pas changé, depuis son fameux discours du 30 août 1990, manifestement à Khartoum au Soudan.

 

 

On était deux jours après la symbolique du 11 septembre et ce qu’il disait, il y a 22 ans contre l’agression américaine contre l’Irak. «L’Etat qui agresse l’Irak exposera ses propres intérêts à la destruction partout dans le monde … » disait Rached Ghannouchi, avant d’ajouter que «celui  qui se met en ordre de bataille pour affronter les ennemis de l’islam, sera notre ami, et celui qui se met au service des ennemis de l’islam sera notre ennemi quels qu’en soient le statut et les slogans qu’il scande…. Allez-y de l’avant sans discontinuer et mettez le feu aux poudres de la guerre contre le juggernaut (force destructrice irrésistible) conduit par les Américains aujourd’hui partout dans le monde».


Ceux qui ont entendu ces paroles, ceux qui l’entendent toujours, l’ont-ils oubliées et pourraient-ils croire un jour que le leader du parti qui gouverne la Tunisie où ils se trouvent, peut un jour être d’accord pour qu’on les accuse de quelque chose ?


Ali Larayedh, coupable ou bouc émissaire ? Partira ou partira pas ?


Des questions se posent aussi au sujet du comportement des forces de l’ordre qui savaient, à l’instar  toute la Tunisie, au lendemain du jeudi et juste après la prière  du vendredi. Autant de questions sur le  comportement de ces mêmes forces de l’ordre sur le terrain, débordées, incapable de contenir de simples «intrus» comme les nommait Rached Ghannouchi, sur les instructions qui leur ont été données ou qui ne leur ont pas été données.

 

Ce n’est pourtant pas la première fois que Ali Larayedh faisait l’objet de critiques pour sa gestion des manifestations. Il est entendu à la Constituante et même poursuivi en justice, depuis avril dernier. Sa gestion des manifestations du 9 avril dernier fait toujours polémique et la Tunisie attend toujours le fameux rapport de commissions qui ne se sont pas constituées. Il débutera aussi le mois de mai 2012, sur des charbons ardents. En juin, c’est l’attaque d’établissements de souveraineté à Jendouba et en août, ce sont les évènements de Sidi Bouzid. Jamais Larayedh n’a été condamné  par son camp, Ennahdha, qui l’a toujours soutenu. Les choses semblent changer, depuis l’affaire de l’ambassade US à Tunis.

 

On commence avec le patron, Rached Ghannouchi qui s’interrogé sur la Watanya 1, sur les raisons pour lesquelles les forces de l’ordre n’ont pas su protéger le rassemblement comme il se devait, alors qu’il était prévu, depuis plusieurs jours. C’est ensuite le SG du CPR, Mohamed Abbou qui condamne, sur les colonnes d’Al Maghreb, la faiblesse du rendement des forces de sécurité. Et enfin Mohamed Hamdi, du courant réformiste, qui demande carrément la démission du ministre de l’Intérieur.

 

Ce dernier, sera en effet, une seconde fois entendu par l’Assemblée Constituante. Mais, notons cette toute petite information rapportée, ce dimanche 16 septembre 2012, par le quotidien El Maghreb. «Lors de discussions consultatives entre représentants de différents groupes parlementaires à propos des évènements de l’ambassade US, les représentants des différents groupes ont été unanimes à dire qu’ils ne demanderont pas [devant la Constituante] le départ de Larayedh, car son remplaçant à la tête du ministère de l’Intérieur [portefeuille revenant à Ennahdha dans le partage des ministères] ne  pourrait  faire montre d’autant de mansuétude[ ndlr : à l’égard des salafistes et des manifestants]» !

 

On se demanderait encore une fois si toutes ces déclarations, toutes les audiences, ne sont pas du simple cinéma et si Larayedh ne serait pas un simple bouc émissaire, au cas où il faudrait désigner  un coupable, pour des dépassements qui pourraient être même voulus ? A moins que tout cela, ne soit une simple excuse, pour passer sans contestation, la loi sur la protection du sacré dans la nouvelle Constitution, une proposition d'Ennahdha qui avait soulevé une large vague de contestations et de protestation !  

Khaled Boumiza africanmanager

 

 

 

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Ghannouchi remet sur le tapis le projet de loi incriminant l'atteinte au sacré 

 

 

 

Le président d’Ennahdha a profité, hier, des attaques contre l’ambassade des Etats-Unis à Tunis par des éléments salafistes pour écumer les médias et plaider pour… la loi incriminant le sacré.

 

Plus opportuniste que lui, tu meurs! Rached Ghannouchi a profité des événements douloureux dont Tunis a été le théâtre vendredi après midi pour… faire de la propagande politique pour son parti.

 

On ne s’attardera pas sur ses justifications à peine déguisées des attaques contre l’ambassade: «Notre nation est agressée par des parties qui font commerce des attaques contre l’islam. Ces attaques ont atteint le prophète des musulmans. Et c’est le droit des musulmans de défendre leur prophète» (interview sur Watania 1) ou encore: «Il y a des causes à ces violences: 1,5 milliard de musulmans ont senti que leur religion a été agressée. Il existe aujourd’hui une industrie dans le monde qui consiste à piétiner la religion des musulmans et à inciter à la haine entre les religions» (interview sur Express FM).

 

Là où vraiment le bât blesse c’est lorsque le chef du parti islamiste Ennahdha (au pouvoir) profite des micros et plateaux qui lui sont généreusement offerts pour faire la promotion du projet de loi présenté par son parti à l’Assemblée nationale constituante (Anc) relatif à l’incrimination du sacré.

 

«La liberté d’expression ne permet pas l’atteinte au sacré. Quand une loi en ce sens a été présentée (par des députés d’Ennahdha, Ndlr) à l’Assemblée constituante, il y a eu une levée de bouclier de la part de certaines parties. Il faut que les Nations unies adoptent une loi incriminant l’atteinte au sacré» (interview sur Watania1); ou encore : «Il n’y a pas de loi pour protéger le sacré. Quand une loi en ce sens a été présentée devant la Constituante, les laïcs se sont élevés contre cette loiMme Hillary Clinton a dit qu’il n’y a pas de lois au Etats-Unis(incriminant l’atteinte au sacré, Ndlr). Ce n’est pas normal» (interview sur Express FM).

 

On ne s’étonnera pas de voir les élus d’Ennahdha revenir à la charge, dans les prochains jours, pour remettre sur la table leur projet de loi sur l’atteinte au sacré. Ils exigeront peut-être que cette interdiction soit inscrite dans la prochaine constitution.

 

On ne s’étonnera pas, non plus de voir, Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, proposer, dans le sillage du Guide suprême, son beau-père Rached Ghannouchi, aux Nations unies, au nom de la Tunisie, un  projet de loi incriminant l’atteinte au sacré.

Imed Bahri kapitalis

 

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Le salafiste Mohamed Bakhti arrêté ?!

 

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Nous croyons savoir que Mohamed Bakhti, le salafiste impliqué dans les attaques de Soliman en 2006 et le chef des étudiants salafistes qui avaient revendiqué le port du niqab à la faculté de Manouba, l'année dernière, vient d'être arrêté par la brigade anti-terroriste. 

 

 

En effet, c'est suite à une descente chez Bakhti que la BAT l'aurait arrêté et emmené pour interrogatoire.

 Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une grande rafle dont le but est d'arrêter les leaders salafistes qui seraient derrière les événements tragiques contre l'Ambassade américaine en Tunisie, vendredi 14 septembre 2012 et qui ont engendré 4 morts et de nombreux blessés. Éventements qui ont fait que la Tunsie soit désormais cataloguée comme pays à haut risque, au même titre que le Soudan. espacemanager


 

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Arrestation d'un leader salafiste


     

Abou Ayoub (recherché)                      Abou Iyadh  (recherché)

 

Le salafiste Mohamed Bakhti a été appréhendé par les forces de la brigade anti terroriste samedi soir dans sa région natale du côté de Zaghouan, au sud de la capitale tunisienne, a-t-on appris dimanche sur le site Tunisienumérique.

 

Mohamed Bakhti a été longuement interrogé par les services de la police judicaire d' El Gorjani, puis transféré en état d' arrestation au centre de détention préventive de Bouchoucha.

 

Mohamed Bakhti aurait été aperçu aux premiers rangs de la manifestation de vendredi devant l' ambassade américaine. Les policiers seraient en possession d' éléments l' incriminant directement dans l' organisation de la manifestation et son " dérapage" en diffusant dans les rangs des assaillants les appels à la violence, selon la même source.

 

En outre, Abou Iyadh et Abou Ayoub, figures de proue du jihadisme salafiste en Tunisie, ont jusqu' à présent, pu passer à travers les mailles de la police. Ils sont activement recherchés par tous les services de police tunisienne, pour leur présumée participation aux émeutes devant l' ambassade américaine à Tunis. french.cri.cn

 

 

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Abou Iyadh, assistait à l’enterrement au Djellaz ?


 

djellaz.jpgSelon Shems FM, Abou Iyadh, supposé être l’homme le plus recherché par la police tunisienne, a assisté à un enterrement ce dimanche après midi au cimetière du Djellaz.

Pourtant la présence policière y était assez forte depuis le matin.

Abou Iyadh aurait pu repartir après l’enterrement escorté par un groupe de salafistes, sans être inquiété !

Il aurait même été aperçu hier soir à la cité Ettadhamen, assister à une veille funèbre d’une des victimes de l’attaque de l’ambassade américaine. Il semble défier les forces de police de l’appréhender dans des cortèges funèbres et parmi ses “fidèles” avec ce que cela pourrait engendrer comme dégâts. tunisienumerique

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Pour plus d'informations à ce sujet, cliquer  : Abou Yadh assite aux funérailles de l'une des victimes des affrontements de l'ambassadde US

 

 

 

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La semaine de la honte et de l’absurde


 

BN7648manifesationambassadeUS.jpg

Viols, torture ayant entrainé la mort, falsifications de documents, falsification du drapeau tunisien, naufrage des immigrés clandestins, mariages collectifs, émeutes sanglantes, débats sur le sacré, violation de l’ambassade des Etats-Unis, incendies, menace d’application de la peine de mort, fausse extradition-expulsion-éloignement, journaliste percuté par la voiture de son directeur général, mausolée de Bourguiba saccagé… les événements qui se sont produits cette semaines se suivent et ne se ressemblent pas.

La gravité de la situation n’a d’égale, elle, que l’absurdité des réactions qui s’en sont suivies… Retour sur une semaine mouvementée en Tunisie. 

 

Dimanche dernier, le président de la République tunisienne, offrait une interview à nos confrères du Figaro. S’il mettait en garde, du bout des lèvres, ses alliés islamistes de toute tentation autoritaire, Moncef Marzouki regrettait l’image faussée donnée par les médias tunisiens et étrangers, de la situation du pays, les accusant d’exagérer les faits, les uns en caricaturant la situation, les autres parce qu’ils étaient partisans de l’ancien régime. Il est vrai que certains faits ont presque été passés sous silence, ou d’autres minimisés, et il convient ici de les rappeler.

 

La semaine dernière, une jeune fille sortant d’une soirée, dans la banlieue Nord de la capitale, est arrêtée par les policiers, en compagnie d’un ami. Le surlendemain, Radhia Nasraoui, s’indignait sur Nessma TV du viol de cette jeune fille par ces mêmes policiers qui l’avaient contrôlée. C’est alors que le ministère de l’Intérieur émet un communiqué pour affirmer que les suspects du viol ont été arrêtés. Il s’agit là d’un précédent positif dans le sens où les autorités avaient rarement pris leurs responsabilités quant aux dérives policières constatées, que ce soit avant ou après la révolution. Mais c’était sans compter une nouvelle « maladresse » du ministère de l’Intérieur qui, par l’intermédiaire de son porte-parole, a jugé nécessaire de préciser que la victime du viol avait été trouvée dans une « position immorale », avec son compagnon… le porte-parole aura beau souligner que cela ne justifiait en rien le viol, le mal est fait. 

 

Pendant ce temps, l’enquête se poursuit concernant le jeune homme tué dans un poste de police, suite aux tortures qui lui ont été infligées. Rached Ghannouchi nous assurera que ce sont des choses qui arrivent et que les policiers ne sont pas censés être des enfants de chœur… ils doivent traiter avec des criminels ! Pourquoi donc dénoncer la torture sous la dictature, si ce sont des choses qui peuvent arriver en démocratie, sous un gouvernement légitime ?

 

Toujours en fin de semaine dernière, nous apprenons, par l’intermédiaire de médias étrangers, qu’une embarcation de plus d’une centaine de clandestins tunisiens a fait naufrage au large des côtes de Lampedusa. Le drame humain n’est pas encore parvenu aux oreilles du gouvernement, trop occupé par les préparatifs d’un mariage collectif prévu le lendemain. La fête réunit plusieurs ministres, dont les principaux intéressés, le chef du gouvernement et le ministre des Affaires étrangères. Ce dernier, peut-être pas tout à fait reposé de la fête du samedi soir, affirmera que deux cadavres ont malheureusement été repêchés… en état de décès. Suivent des visites de courtoisie, en Italie, de membres du gouvernement et de l’opposition, dont il ne ressortira, pour le moment, rien de concret. 

 

Dans le même temps, Moncef Marzouki est à Doha pour un séminaire sur la restitution des avoirs aux pays du « printemps arabe ». A peine débarqué que la présidence de la République publie un communiqué, faisant état de l’éloignement de Sakher El Materi, suite aux négociations avec « nos amis qataris ». Un « éloignement » présenté comme une première victoire et la présidence ne manquant pas de remercier chaleureusement l’Emir du Qatar pour ce geste. D’éloignement en expulsion, il s’avèrera, par la suite, que les responsables qataris ne sont pas au fait de cette « décision » et que Sakher El Materi ne se trouvant pas au Qatar depuis plusieurs jours, il n’était pas question de parler d’expulsion.

Qu’à cela ne tienne, après avoir réussi à expulser l’ambassadeur syrien inexistant des terres tunisiennes, Moncef Marzouki a réussi l’exploit d’expulser Sakher El Materi, de son propre gré, des terres qataries. A supposer que le fait que le gendre de l’ancien président se trouve au Qatar, à Dubaï ou ailleurs (sauf en Tunisie) soit une quelconque victoire. Interpol se chargera du reste, se rassure le président de la République. Un effet d’annonce sur fond de manipulation médiatique ? Non ce sont les médias qui déforment les faits, si l’on en croit Marzouki. La « Bonté divine ! » était de circonstance, pour les remettre en place…

 

Toujours au même moment, l’ANC fait sa rentrée des classes en séance plénière. Des lois devaient être votées et des ministres interrogés. Mais le premier jour (comme les autres, dans ce cas précis), les écoliers n’ont pas la tête à travailler. C’est Maya Jribi qui tirera la première rafale. En défenseure de la veuve et de l’orphelin, elle exige que l’ordre du jour soit modifié pour évoquer les Tunisiens naufragés.

Les séances d’indignation de l’Assemblée constituante n’ont jamais débouché sur quelque chose de concret ? Qu’à cela ne tienne, il faut s’indigner, et devant les caméras, si possible. Une tentative échouée, Ben Jaâfar tient bon puis laisse sa place à Meherzia Laâbidi qui aura moins de chance. En cause, cette fois, un document de projet de loi falsifié. « République bananière », « méthodes de l’ancien régime », les accusations fusent et la séance s’achève. Le lendemain, munie de son communiqué, Mme Laâbidi affirme détenir les preuves de la validité du document, malgré la dénonciation des élus présents dans la commission. Dans le même temps, la vice-présidente de l’ANC profitera de l’occasion pour amener des précisions au sujet de la mise à sac du mausolée d’Habib Bourguiba : « Le salafiste voulait déposer des fleurs sur sa tombe » ! Mme Laâbidi ayant donné son verdict, les deux affaires peuvent être closes. 

 

En fin de semaine, les événements s’accélèrent. La polémique d’un semblant de film de série B, dont des extraits sont diffusés sur internet, enfle en Tunisie. Al Joumhouri ne veut pas être à la traine, en appelant à manifester, tout comme les salafistes, contre l’offense faite au Prophète. Des émeutes ont déjà eu lieu devant l’ambassade des Etats-Unis. Le lendemain, une journée calme, en attendant le vendredi de la colère.

Un journaliste se retrouve sur le capot de la voiture du directeur général de Dar Assabah qu’il veut voir démissionner. Le trajet de quelques centaines de mètres se terminera à l’hôpital pour le premier, au poste de police pour le second… qui portera plainte contre le journaliste. L’ordre du jour de l’Assemblée constituante est tout trouvé. 90% pour l’offense au Prophète et 10% pour Lotfi Touati et sa « tentative d’éloigner le journaliste qui s’est jeté sur son capot ». Les huissiers et autres lois se rapportant à la finance peuvent bien attendre. Nous assisterons alors à un déferlement d’indignations contre un film inconnu d’un réalisateur inconnu.

Les députés de la majorité, comme de l’opposition, se succèderont pour prouver tout l’amour qu’ils vouent au Prophète et à l’Islam et pour réaffirmer au peuple à quel point ils sont attachés aux valeurs islamiques. Certains en profiteront pour remettre sur la table la nécessité d’une loi incriminant l’atteinte au sacré, laquelle loi devant être contraignante pour les Etats-Unis ! (sic) Un des élus du peuple trouvera également le moyen de justifier le meurtre de l’ambassadeur américain en Libye, les Etats-Unis n’avaient qu’à interdire le film ! (re-sic) 

 

Le même jour, Mohamed Abbou vante les mérites du code pénal, précisément les lois qui servaient à museler l’opposition. Grand pourfendeur des droits de l’Homme, M. Abbou voulait certainement rappeler « innocemment » ce que prévoit la loi pour ceux qui voudraient renverser le régime après le 23 octobre. La sentence, dit-il, est la peine de mort. En Tunisie, il s’agit, précisément, de mort par pendaison. 
 

Béji Caïd Essebsi serait lui-même concerné par la sentence, selon les déclarations de plusieurs responsables du Mouvement Nida Tounes, une menace qui devrait être orchestrée par un membre du gouvernement et exécutée avant le 23 octobre. Accusations que le gouvernement conteste et que Lotfi Zitoun, principal théoricien du complot en Tunisie, rejette, faute de preuves.

 

Auparavant, il y eut le vendredi de la colère. Celui du « gâchis », comme l’a qualifié un journaliste présent sur les lieux. Une ambassade violée, des bâtiments incendiés, du matériel volé, des forces de l’ordre « dépassées » et surtout des vies perdues. Alors que Rached Ghannouchi fait comprendre à Hillary Clinton que les Etats-Unis devraient voter une loi protégeant le sacré, que Mustapha Ben Jaâfar mène l'enquête pour savoir qui a remplacé l'étoile du drapeau tunisien par une étoile à six branches et que Hamadi Jebali est aux abonnés absents, le responsable de l’école américaine accuse les autorités et la lenteur avec laquelle les forces de l’ordre et la protection civile sont arrivées sur place. Washington prend sa décision : rapatrier son personnel et conseiller à ses ressortissants de quitter la Tunisie. La sentence est tombée.  

Monia Ben Hamadi businessnews

 

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