16h45
Depuis le matin, pratiquement toutes les grandes artères de la ville sont fermées.
Actuellement, à 16h48, des tirs sont entendus dans les quartiers populaires du centre ville (Bab B'har, Bab Souika, Bab El Khadhra etc.)
Toutes les grandes surfaces et tous les commerçants ont fermé peu après midi. Un état de psychose s'est installé depuis plus de deux jours sur la capitale et les gens se ravitaillent comme ils peuvent. Les fournisseurs de légumes et de viandes ne circulent plus.
Au centre ville, plusieurs blessés par balles voire même des morts sont à déclarer.
Le gaz lacrymogène a couvert une grande partie du centre ville jusqu'à midi (je ne sais pas ce qu'il en est maintenant, mais ça ne risque pas d'arrêter). Des rumeurs disent que le couvre-feu sera avancé, mais rien n'est officiel.
Des témoins oculaires confirment avoir vu des chars et des camions karcher sur l'autoroute en direction de Tunis (sûrement en prévision de la grève régionale de Tunis).
D'autres confirment que des casseurs ont été dispatchés en masse dans les rues du centre ville, descendant de bus appartenant à la Société Nationale de Transport et protégés par la police pour casser, piller et provoquer les gens. C'est la même technique employée qu'en 1984, des jeunes cagoulés, que la police n'affronte pas et n'attaque même pas.
Ils ont la facilité de se déplacer. Ces milices provoquent des dégâts matériels énormes et légitiment la répression.
Les télés tunisiennes continuent à diffuser des émissions sur les animaux et des feuilletons.
Actuellement à la Cité El Khadhra (quartier populaire au centre-est de Tunis), des tirs sont entendus.
17h10
Bataille rangée avec la milice de l'RCD habillée en civils, en casque et matraques, de lacrymogène qui traquent les jeunes dans les quartiers populaires de Bab Souika et Bab el Khadhra, entre autres.
Ils interdisent aux gens de regarder des fenêtres et demandent à tous les gens de fermer les fenêtres et les portes.
C'est impressionnant
Des snipers sont aperçus sur les toits de certains bâtiments du centre-ville
Des informations en provenance de Tabarka disent que la ville s'enflamme.
17h50
Les milices encadrent la ville de l'Ariana, gouvernerat du grand Tunis, avec des casques, des barres de fer et des bâtons.
Du gaz lacrymogène couvre la Marsa (banlieue nord de Tunis) et les quartiers populaires qui l'entourent (Boussalsla, Souess, Tabek). La police encadre les quartiers et empêche les gens d'y accéder; des incendies et des barrages bloquent l'accès aux quartiers populaires, mais la police avance prudemment.
Les milices ont débarqué en bus de la SNT, de la société régionale de transport de Kasserine et de Kairouan.
A Bab el Khadhra et Bab Souika, quartiers populaires du centre de Tunis (vieille ville), les jeunes ont essayé d'attaquer le poste de police pour venger leurs morts. Ils ont jeté des pierres, mais n'ont pas envahi le poste. La police ne contrôle pas les lieux, mais tout le monde s'attend à ce qu'elle attaque bientôt, vu que la nuit vient de tomber.
Les jeunes ont réussi à bloquer les ruelles de telle façon que l'accès sera difficile à la police.
A Soliman , des informations parlent de 3 morts pour l'instant.
18h35
Un nombre indéterminé de policiers vient de débarquer à Bab El Khadhra et commence à se préparer à l'assaut.
Il fait noir, donc le pire est à craindre. Les jeunes sont encore dans la rue et attendent la confrontation.
Affrontements aussi à Hammam Lif, banlieue Sud de Tunis, où on entend des tirs et où on voit de la fumée, du gaz lacrymogène sans doute .