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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 19:39

assad-28-03-2011.jpg

 Rodolphe : Pourquoi la Syrie est-elle touchée à son tour par le mouvement de contestation qui atteint les pays arabes ?

 

Victor : Quelles sont les causes de la révolte en Syrie ?

Il n'y avait pas de raison pour que la Syrie, qui connaît les mêmes problèmes que les pays arabes déjà affectés par des révoltes, échappe au mouvement de contestation des pouvoirs en place que l'on a vus en Tunisie, en Egypte, en Libye et ailleurs.

Les raisons qui expliquent l'explosion de mécontentement populaire en Syrie sont principalement d'ordre politique. Depuis 1963, la Syrie vit sous un régime d'état d'urgence qui permet aux services de sécurité d'intervenir à tout moment et sans pratiquement aucun contrôle dans les affaires publiques et privées de la population.

Par ailleurs, elle vit sous un régime de parti unique, le parti Baas, qui a été consacré par la Constitution de 1973 comme le parti dirigeant de l'Etat et de la société. Cette situation a abouti à un grand vide politique. Faute de concurrents, le parti Baas s'est asséché et il est aujourd'hui réduit à une superstructure sans véritable contenu idéologique.

S'ajoutent à cela des problèmes d'ordre économique liés à la nationalisation de l'économie à partir du début des années 1960. L'économie étatisée a servi à fournir les salaires à des travailleurs qui étaient souvent recrutés non pas sur la base de leurs compétences, mais de leur allégeance au parti au pouvoir ou de leurs relations avec telle ou telle personnalité du monde politique, militaire ou sécuritaire.

 

Jeanfi : La Syrie a-t-elle, elle aussi, été construite artificiellement comme la Libye, c'est-à-dire par une unification de tribus hétérogène ?

La Syrie préexistait à la présence mandataire française. Elle a subi la perte d'une partie de son territoire lorsque le Liban a été créé et reconnu comme entité politique indépendante.

Le problème de la Syrie ne réside pas dans le caractère artificiel de sa composition, mais dans la très grande diversité des ethnies et des communautés religieuses qui la composent.

 

Jack : Quelle est l'attitude de l'armée en Syrie ? Peut-elle, comme en Égypte se ranger du côté du peuple ou, comme en Libye, rester fidèle au pouvoir ?

L'armée syrienne a perdu de son importance en Syrie à partir de 1974, date de la signature d'un accord de désengagement sur le Golan qui a marqué la fin des hostilités de fait entre la Syrie et Israël. Elle a fini de perdre tout rôle d'arbitre à partir de la signature des accords de Camp David, qui ont rendu définitivement impossible un conflit armé entre les Arabes et Israël.

Enfin, lors des événements sanglants du début des années 1980, il est apparu au régime syrien qu'il avait davantage intérêt à s'appuyer sur des services de renseignement, majoritairement composés d'éléments alaouites, que sur une armée à la fiabilité douteuse.

 

Plok : Les manifestations actuelles sont-elles spontanées ou sont-elles encadrées par les milieux d'opposition traditionnels ?

Les manifestations qui se déroulent actuellement en Syrie n'ont pas été programmées et elles ne sont pas encadrées par les partis de l'opposition traditionnels. Ceux-ci ont d'ailleurs été réduits à peu de chose par l'absence d'une loi autorisant et encadrant la vie politique en Syrie. Seuls un petit nombre de partis ayant accepté de faire allégeance au parti Baas ont été tolérés.

Les manifestations qui ont éclaté à Deraa sont le résultat de conditions structurelles et conjoncturelles. Structurellement, la ville de Deraa n'a jamais connu une économie florissante. Très liée à son environnement régional, elle a été affectée par la sécheresse qui sévit en Syrie depuis quatre ans.

Sa population a été accrue par des flux migratoires en provenance de la Jazireh, au nord-est de la Syrie, plus durement touchée encore par ce phénomène climatique.

 

joel : Pourquoi les manifestations ont-elles commencé dans le sud, près de la frontière avec la Jordanie, alors que la contestation vient habituellement plutôt du nord ?

La contestation a commencé à Deraa sans doute parce que la population avait un certain nombre de griefs à l'encontre du pouvoir central. On peut indiquer, par exemple, que des dizaines, et peut-être quelques centaines, de jeunes habitants de ce gouvernorat sont actuellement détenus à la prison de Sadnaya pour avoir participé au début des années 2000 à la guerre en Irak contre les Américains.

Par ailleurs, au cours des deux dernières années, plusieurs centaines de jeunes habitants de la région ont été emprisonnés pour avoir manifesté une religiosité trop marquée. Non content de les arrêter, le pouvoir se refuse depuis leur arrestation à fournir à leur famille la moindre information sur le motif et sur le lieu de leur internement.

Enfin, alors que les manifestations se déroulaient en Tunisie et en Egypte, les autorités ont arrêté une vingtaine d'enfants âgés de moins de 16 ans, accusés d'avoir écrit sur des murs le slogan "le peuple veut faire tomber le régime".

Transférés à Damas, ces enfants ont été remis à la branche des services de sécurité réputée la plus sévère et lorsqu'ils ont enfin été libérés, leurs familles ont pu constater sur eux des traces de sévices et de tortures.

 

Amrouch : Les slogans de Deraa ne sont-ils pas ceux des Frères musulmans : "Nous voulons une Syrie musulmane" ?

On n'a jamais entendu en Syrie, au moins jusqu'à aujourd'hui, un slogan de ce type. Les revendications de la population concernent l'abolition de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963, la libération des détenus politiques, l'octroi des libertés et des droits politiques inscrits dans la Constitution syrienne, et une lutte sérieuse contre la corruption.

Par ailleurs, dans toutes les manifestations, où qu'elles se soient passées sur le territoire syrien, on a pu relever le caractère volontairement pacifique de la mobilisation. En visionnant les images largement diffusées sur Youtube, on peut constater que lorsque des risques de débordement se produisent, il y a toujours un ou des animateurs pour rappeler le caractère pacifique des manifestations.

 

Lire la suite ici : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/03/28/syrie-l-eventualite-d-une-demission-de-bachar-al-assad-parait-exclue_1499831_3218.html

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 15:34
- Syrian forces have reportedly opened fire to disperse hundreds of protesters in Daraa calling for an end to emergency laws, but demonstrators regrouped despite a heavy troop deployment, a witness said.

The demonstrators had converged on a main square chanting: "We want dignity and freedom" and "No to emergency laws", the witness said.

He also said security forces fired in the air for several minutes, but protesters returned when they stopped.

Security forces had in recent days reduced their presence in the city, but residents said on Monday they had returned in strength.

 

 

- Farouq al-Shara, the Syrian vice-president, says that President Bashar Assad will announce important decisions in the next two days  that will "please the Syrian people".

Shara was speaking to Lebanese Hezbollah's al-Manar television. The station did not give further details.

 

Suivez en direct les événements en Syrie : http://blogs.aljazeera.net/live/middle-east/syria-live-blog-march-28

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 15:05

L’un des derniers pays restés à l’abri des révoltes arabes vient à son tour d’être touché. Alors que la répression se poursuit au Bahreïn, dans l’indifférence des Etats mobilisés contre les crimes du régime libyen (je joins ci-dessous un appel de solidarité avec le peuple du Bahreïn qui, pour l’instant, n’a été repris par aucun média) ; que l’on semble s’engager vers un dénouement au Yémen ; que les manifestations se multiplient et se durcissent en Jordanie, la Syrie a été frappée à son tour : non seulement la ville de Deraa dans la sud du pays connaît de graves troubles, mais ceux-ci se sont étendus dans différentes agglomérations du pays, et ont fait des dizaines de morts.

Tout a commencé à Deraa, avec l’arrestation de quelques enfants d’une dizaine d’années qui avaient inscrit des slogans hostiles au gouvernement sur les murs de la ville. Les mères, venues réclamer leur libération, se sont affrontées avec la police, certaines ont été arrêtées et, selon des témoins, rasées. Cette étincelle a mis le feu aux poudres, car la poudre était bien sèche.

Comme le note Joshua Landis, un des meilleurs points d’observation de la Syrie, sur son blog Syria Comment (« Deraa : The Government Takes off its Gloves : 15 Killed », 23 mars 2011) : « Deraa est très pauvre et musulmane (sunnite). Elle réunit tout ce qui pose problème en Syrie : une économie en faillite, une explosion démographique, un mauvais gouverneur et des forces de sécurité autoritaires. »

Ces problèmes ne sont pas différents de ceux qui ont embrasé le reste du monde arabe, même si le cas de la Syrie est particulier (ce qui est le cas de chaque pays). La dimension la plus inquiétante, bien évidemment, est la question confessionnelle : le pays est dirigé par une minorité, les alaouites, alors que 60% de la population est sunnite - même si le régime a su tisser une alliance étroite avec la bourgeoisie sunnite de Damas - et qu’environ 10% sont des chrétiens. Sans oublier une importante minorité kurde, dont une partie n’a toujours pas la nationalité syrienne.

Comme le souligne Landis à propos des manifestations de Deraa :

« Pour la première fois hier (le 22 mars), nous avons entendu des slogans confessionnels, alors que jusque-là l’opposition s’en était tenue à un message modéré de démantèlement de l’état d’urgence, d’une nouvelle loi sur les partis, et de l’extension de la liberté. Mais jeudi, les manifestants ont abandonné les slogans plus modérés, et scandé : "Non à l’Iran, non au Hezbollah, nous voulons un musulman qui craigne Dieu". » Cela rappelle les slogans des Frères musulmans dans les années 1970 et les années 1980 qui reprochaient au président Assad (alaouite) d’être un incroyant.

Si Deraa est une ville sunnite, Lataquie se situe au coeur du pays alaouite. Et le risque là-bas est un affrontement communautaire direct. De violents heurts ont eu lieu entre manifestants et des milices favorables aux Assad, des rumeurs ont circulé que des groupes d’alaouites armés descendaient des montagnes pour tuer des sunnites. La Garde républicaine et l’armée sont entrées dans la ville pour s’interposer (Joshua Landis, « Syria Dividing : Most Large Cities Calm. The Troubles in Latakia Lead to Army being Deployed », 26 mars). Des nouveaux heurts étaient signalés encore le 27 janvier (« Deaths as Syria protests spread », Al-Jazeera english).

 

Le régime est-il menacé ?

Il cherche à utiliser sa posture résistante dans le conflit israélo-arabe. Mais, comme le souligne Abdebari Atwan, rédacteur en chef du quotidien arabe Al-Quds (Londres) – un des quotidiens connus pour son franc parler, son soutien aux Palestiniens et son opposition aux ingérences des Etats-Unis –, dans son éditorial du 27 mars (PDF) : « La solidarité avec la résistance libanaise (le Hezbollah), l’accueil des secrétaires généraux des organisations palestiniennes (notamment le Hamas) alors que toutes les capitales arabes leur avaient fermé la porte au nez, sont des positions respectables pour lesquelles nous sommes gré au régime syrien et pour lequel il a payé un prix élevé. Mais nous ne voyons aucune contradiction entre ces positions et la satisfaction des demandes du peuple syrien et, s’il existe une contradiction, nous préférons que le régime suspende son soutien au peuple palestinien et à sa cause et qu’il réponde aux demandes de son peuple d’étendre les libertés et de combattre la corruption (...) Car les peuples opprimés ne sont pas capables de libérer les territoires occupés et les armées des dictatures ne sont pas capables de mener une guerre victorieuse. »

Le site de la télévision du Hezbollah reflète l’embarras de nombreuses forces face aux événements de Syrie, forces qui n’y voient que la main de l’impérialisme. Al-Manar reprend les déclarations du président Hugo Chavez affirmant que la Syrie est victime d’un complot américain qui vise à recréer un scénario libyen (« Chavez : US Plots to Topple Syria’s Assad, Seeks Libya Scenario there », 27 janvier) (Dans un article du Monde diplomatique d’avril, en vente le 30 mars, Serge Halimi reviendra sur le soutien de certaines forces progressistes au colonel Moammar Kadhafi).

Le régime cherche aussi à se présenter comme garant de l’unité du pays, de sa diversité confessionnelle. Mais la peur d’un scénario irakien suffira-t-elle à arrêter les manifestants ? Rien n’est moins sûr. Le pouvoir a organisé des manifestations de soutien dans plusieurs grandes villes, la chaîne Al-Jazira y a été conspuée comme la couverture des troubles par les médias internationaux. D’autre part, il a annoncé quelques réformes : sur le plan social, l’augmentation de 30% des salaires des fonctionnaires ; sur le plan politique, la fin de l’état d’urgence (dont les modalités restent à définir), une nouvelle loi sur les partis, sur la presse. Le président Assad devrait s’adresser très bientôt au pays pour expliciter les contours de la réforme, conscient que les présidents Ben Ali et Moubarak avaient, avant lui, fait des concessions qui n’avaient fait que renforcer la contestation.

 

Lire la suite : http://blog.mondediplo.net/2011-03-28-Revoltes-en-Syrie

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 05:56
Par RFI

 

La Syrie a décidé, dimanche 27 mars 2011, l’abrogation de la loi d’état d’urgence en vigueur dans le pays depuis près d’un demi-siècle. C’est l’une des principales revendications de l’opposition qui souhaite pouvoir continuer les manifestations. Mais dans le même temps, des renforts de l’armée ont été dépêchés à Deraa dans le sud du pays, haut lieu de la contestation.

Avec notre correspondante à Damas, Sophie Dumont

 

La décision de l’abrogation de la loi d’état d’urgence, ce dimanche, par le gouvernement de Bachard el-Assad pourrait être le signe de concessions de la part du pouvoir, même si la date de son application n’a pas été déterminée.

 

Elle est l’une des principales revendications de l’opposition car elle donnerait fin aux arrestations arbitraires pratiquées régulièrement depuis plus de 30 ans envers les personnes qui s’expriment contre le gouvernement. Elle donnerait le droit de manifester en fonction des termes de son application.

Mise en place en 1963 suite à l’annexion du plateau du Golan syrien par Israël, cette loi confère de larges pouvoirs aux forces de l’ordre syriennes en matière d’arrestation, de détention et actuellement de répression armée face aux manifestants qui sont considérés comme une menace pour la sécurité du pays.

La conseillère du président Boussaïna Chaabane multiplie les interventions. Encore ce dimanche, elle a promis des discussions une diversification des partis politiques et des médias.

Cependant, les arrestations continuent dont celle d’un ressortissant américain accusé d’inciter aux manifestations. Par ailleurs, deux journalistes libanais, travaillant pour l’agence Reuters, ont disparu et 16 personnes, en plus des 260 prisonniers politiques dimanche, ont été libérées.

C’est donc dans un climat de confusion et de contradiction que le gouvernement syrien gère l’évolution de la révolution, mêlé au silence pesant de Bachard el-Assad qui devrait s’exprimer très prochainement.

 

Lien : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110328-le-gouvernement-syrien-annonce-fin-etat-urgence?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 18:41
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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 16:35

Le gouvernement syrien affirme que 12 personnes, 10 policiers et deux manifestants armés, sont mortes dans la journée de samedi. 200 personnes ont également été blessées. Damas a accusé des "extrémistes musulmans d'être derrière l'attaque". Des militants réformistes en exil affirment de leur côté que six personnes ont été tuées par les forces de sécurité syriennes depuis vendredi.

 

Confronté à des troubles sans précédent, le pouvoir syrien a décidé d'envoyer l'armée dans la ville portuaire de Lattaquié, dimanche 27 mars, après une journée de violence lors de laquelle manifestants et autorités se sont mutuellement accusés d'être à l'origine des troubles.

  

BACHAR AL-ASSAD DEVRAIT S'EXPRIMER

L'arrivée des forces armées a été annoncée dans plusieurs journaux syriens proches du pouvoir. Le quotidien Al-Watan affirme que l'armée a pour mission "de mettre fin à la destruction et aux meurtres". Techrine, autre organe du pouvoir, parle de 150 blessés vendredi et samedi, sans faire la distinction entre civils et militaires. Des sources médicales indiquaient que deux manifestants avaient été tués, samedi, après avoir tenté d'incendier un local du parti Baas du président Bachar Al-Assad.

La présence de soldats est confirmée par des habitants, cités anonyement par Associated Press. Ils affirment que des unités sont déployées dans des endroits stratégiques de Lattaquié, une des villes les plus prospères de Syrie peuplée de sunnites, de chrétiens et d'allaouites.

Boussaina Chaabane, conseillère du chef de l'Etat syrien, a indiqué dimanche que le président Al-Assad s'adresserait "très bientôt" à son peuple "pour expliquer la situation et clarifier les réformes qu'il entend mener dans le pays". Elle a également fait savoir que les autorités avaient déjà pris la décision d'abroger la loi d'urgence en vigueur depuis 1963, une promesse faite par Bachar Al-Assad pour apaiser la colère populaire.

 

Lire la suite : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/03/27/syrie-l-armee-se-deploie-a-lattaquie-en-proie-aux-violences_1499282_3218.html

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 16:18

-          Reuters- L’armée d’Al Assad se déploie au nord-ouest du port de Latakia (Lattaquié).

-          El Jazeera- L’armée a renforcé sa présence dans la ville de Deraa, une ville importante dans les soulèvements. Les soldats encadrent la ville et surveillent ses plus grandes rues. Selon un résident de la ville, la tension est palpable et on craint le pire.

 

 

 

 

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 15:54
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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 08:39

Attention ! Âmes sensibles s'abatenir...

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 03:45

deraa-27-03-2011.jpg

 Alors que la contestation lancée le 15 mars contre le régime de Bachar el-Assad a fait 126 morts selon les organisations des droits de l'Homme, un appel à une "révolte populaire" dans toutes les provinces a été publié hier sur Facebook./ AFP

 

Les manifestants ont incendié hier le siège du parti Baas à Deraa et les francs-tireurs ont abattu deux contestataires, selon les autorités, et au moins six selon les manifestants, à Lattaquié, en Syrie, pays en proie depuis 12 jours à une contestation sans précédent contre le régime.

Ces violences interviennent en dépit des gestes d'apaisement des autorités qui ont libéré 260 détenus politiques ayant, dans leur majorité, purgé les trois quarts de leur peine, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.
Alors que la contestation lancée le 15 mars contre le régime de Bachar el-Assad a fait 126 morts selon les organisations des droits de l'Homme, un appel à une "révolte populaire" dans toutes les provinces a été publié hier sur Facebook.

Dans la ville portuaire de Lattaquié, à 350 km au nord-ouest de Damas, "des francs-tireurs ont tiré sur des passants, tuant deux personnes et en blessant deux", a annoncé un haut responsable syrien sous couvert de l'anonymat. Il avait auparavant dit que des "hommes armés" avaient tiré à partir des toits. Cependant, les manifestants, tout comme ceux de Deraa, ont accusé la police politique du régime d'avoir tiré sur la foule "comme cela s'est passé dans toutes les autres villes du pays" et d'avoir abattu au moins six personnes.
À Tafas, un village de la province de Deraa, des manifestants ont incendié le siège du parti Baas, au pouvoir depuis 1963, et un poste de police, a affirmé ce même responsable.
Ces incendies ne sont "pas des actes de gens qui cherchent des réformes. Est-ce qu'incendier des bâtiments peut être qualifié de manifestations pacifiques?", a-t-il demandé.
Selon un militant des droits de l'Homme à Tafas, plusieurs milliers d'habitants ont participé à l'enterrement de trois manifestants tués la veille par les forces de sécurité, et certains protestataires ont incendié les deux bâtiments dans ce village situé à 18 km au nord de Deraa.
Dans cette dernière ville, épicentre de la contestation à 100 km au sud de Damas, près de 300 jeunes sont montés, torse nu, sur les restes d'une statue de l'ex-président Hafez el-Assad, père de l'actuel président, déboulonnée la veille, en scandant des slogans hostiles au régime, selon des témoins.
Dans le même temps, des centaines de personnes ont défilé à Damas pour soutenir le chef de l'État. Des voitures ont circulé en klaxonnant et les passagers arboraient des drapeaux syriens et des photos du président.
Vendredi, les manifestations s'étaient étendues à plusieurs villes. Selon un responsable syrien, 15 personnes ont été tuées dont 10 manifestants, alors que des militants des droits de l'Homme ont fait état de 24 manifestants morts.
Selon un bilan officiel, 27 personnes ont péri depuis le 15 mars, dont 20 protestataires et 7 personnes tuées par des manifestants.

Lire la suite ici : http://www.lorientlejour.com/category/Moyen+Orient+et+Monde/article/696734/Plus_de_cent_morts_deja_en_Syrie,_le_siege_du_parti_Baas_incendie_a_Deraa.html

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