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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 17:18

Les journalistes et les techniciens tunisiens de Tunisie 7 se rebellent et présentent leurs excuses pour avoir menti #sidibouzid #tunisie

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 08:18

De nombreux internautes ont cru à la démission de Kamel Morjane, dont la "lettre de démission" était publiée sur un blog et un compte Twitter à son nom.

 

La version française de la fausse lettre de démission du ministre des Affaires étrangères tunisien Kamel Morjane. (DR) La version française de la fausse lettre de démission du ministre des Affaires
étrangères tunisien Kamel Morjane. (DR)

Sur son blog, le ministre des Affaires étrangères tunisien, Kamel Morjane, a annoncé sa démission, information révélée par des internautes sur Twitter jeudi 13 janvier et qui a été démentie sur plusieurs sites, comme Tunivisions, ouGlobalnet.

 

"Étant témoin des événements (...), je ne me sens plus désormais capable d'assumer mes fonctions dans la sérénité et l'objectivité que je m'imposais, et je vous informe de ma démission du gouvernement tunisien (...)", débute la version française du communiqué, également publié en anglais et en arabe sur KamelMorjane.com.

 

Cette lettre fait référence à la vie privée du ministre, plus particulièrement à son appartenance au "Clan de la famille Ben Ali".

 

"Je ne suis pas fier de ma propre famille et suis prêt à être jugé devant un tribunal libéré du joug de la dictature, comme ils le seront, de ce que l'on a fait à la Tunisie, en esperant que le peuple tunisien, à travers ma démission d'aujourd'hui, sera plus compatissant envers moi et ma famille proche"(sic), poursuit le texte, avant de souhaiter bonne chance aux manifestants.

 

 

"Décridibiliser les manifestants"

 

Le texte fait ensuite par d'éventuels regretsdu ministre. "Sachez que dans un dernier élan, le gouvernement tente tant bien que mal de décridibiliser les manifestants en les décrivant comme terroristes et comme des gens refusant le dialogue, aux yeux des médias étrangers; cela en payant des casseurs et pilleurs et en semant le doute aussi parmi la population tunisienne, quant aux agissements inhumains des policiers"(sic), stipule le texte.

 

Et de conclure : "Encore une fois, mes plus sincères condoléances aux familles des victimes. Pas seulement celles qui sont mortes en martyrs ces quatre dernières semaines, mais les familles brisées par l'injustice et les torts causés par ce Clan. Désormais, je ne serai plus impliqué dans cette répression aveugle qu'on impose au peuple Tunisien"(sic).

 

 

Letter true or fake ?

 

Est-ce une erreur de communication ou un piratage du site internet du ministre ? La toile s'interroge, notamment sur Twitter. D'autant que la lettre a été publiée par un compte Twitter portant le nom du ministre, @KamelMorjane. Mais plusieurs internautes, habitués des "fake" de ce genre, affirment rapidement que les versions françaises et arabes du texte diffèrent totalement, et demandent confirmation.

 

D'où les interrogations, comme celle de @metronaut :"Letter true or fake?". Ou encore celle de @minnayoussef, directement à @kamelmorjane : "c est vrai vous etes le ministre??". Beaucoup de membres Twitter semblent pencher pour le "hoax".

 

Le site Tunivisions a publié un démenti : "Une lettre de démission de Kamel Morjane, ministre des affaires étrangères, a été mise en ligne sur un blog. On a contacté aussitôt M.Morjane qui a de suite fait un démenti, affirmant que le site n'est pas à lui, le compte Twitter non plus et il se dit même étonné de ce qu'il vient de lire en affirmant n'avoir aucune présence sur le net. Il rajoute aussi que pendant toute cette journée du 13 janvier, il a eu des entretiens avec des ambassadeurs."

 

Les internautes qui ont salué la "dignité" du ministre des Affaires étrangères tunisien seront donc probablement déçus.

 

D'autant que l'affaire était a priori vraisemblable, si l'on considère que le ministre de l'Intérieura été limogé jeudi et que le président s'est également séparé de deux de ses conseillers Abdelwaheb Abdallah, en charge de la presse (et ancien ministre des Affaires étrangères), et le ministre d'Etat et conseiller spécial du Président Abdelaziz Ben Dhia, selon Rue89.

 

(Donald Hebert - Nouvelobs.com)

 

lien:     http://www.elus20.fr/web-politique/medias/la-fausse-lettre-de-demission-du-ministre-des-affaires-etrangeres-tunisien?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+ALaUne-FluxRss-Elus20+%28A+la+une+-+Flux+RSS+-+Elus+2.0%29&utm_content=Google+International

 

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 03:27
Il ne faisait plus peur : en Tunisie, le vrai visage de Ben Ali

Il fallait l'entendre confondre dans sa vindicte paranoïaque les islamistes et les gauchistes, et dénoncer ces « agents à la solde de l'étranger », érigés en seuls responsables des émeutes qui secouent le pays depuis 25 jours maintenant.

Il fallait l'entendre encore, menacer à mots à peine voilés les parents qui ne surveilleraient pas leurs enfants.

Il ne faisait plus peur ; on a retrouvé le vrai Ben Ali

On avait retrouvé le père fouettard : martial, sécuritaire, manipulateur, dictateur impitoyable et flic à l'ancienne. Le vrai Ben Ali ! Le vieux lion est toujours là, prêt à mordre et à griffer. La bête est peut-être blessée, mais elle n'a pas complètement abdiqué.

On le disait vieilli, usé, fatigué et même malade. On glosait sur ses absences inexplicables, sur ses pharyngites à répétition. On le pensait diminué et dominé par sa femme et par son envahissant beau-frère.

Le butor, le « voyou de sous-préfecture » qui avait inspiré une sainte terreur à son peuple, semblait s'être métamorphosé en une espèce de ploutocrate débonnaire et abusé par les siens. Un « bad cop » transformé en mari modèle, en beau-père idéal, en grand-père gâteau et attentionné.

Sa générosité était devenue légendaire. N'avait-il pas comblé de présents et de juteuses participations dans les entreprises publiques et les banques son jeune gendre, le prénommé Sakhr [son gendre, désormais propriétaire, entre autres, de concessions automobiles, d'une radio islamique, d'une banque islamique, d'un groupe de presse, et président du Conseil d'administration de Tunisiana, deuxième opérateur mobile de Tunisie, ndlr], le jour de son mariage ?

Ben Ali ne faisait plus vraiment peur et presque sourire. Il était devenu le sujet de nos moqueries et de nos railleries.

Ce n'était plus un régime, c'était une oligarchie

Même le système semblait avoir muté. Ce n'était plus un régime, c'était une oligarchie. La Tunisie n'était plus une dictature policière mais un casino géant où tous les coups (en bourse) semblaient permis, pour le plus grand bonheur de Sidi Belhassen [frère aîné de Leïla Ben Ali, l'épouse du président, propriétaire d'une myriade de sociétés, dont la compagnie aérienne Karthago, la société de production télévisuelle Cactus, et, depuis peu, actionnaire principal de la Banque de Tunisie, première banque privée du pays, ndlr] et des gens de sa clique.

Oubliée la torture dans les commissariats, oubliée la légende noire des sous-sols du ministère de l'Intérieur. Bien sûr, nous n'étions pas devenus tout à fait aveugles, juste très myopes.

Nous savions que des opposants et des avocats étaient régulièrement molestés, nous savions que des journalistes continuaient à être embastillés pour des futilités. Mais quelque part, c'est comme si nous avions décidé de passer l'éponge pour passer à autre chose. Comme si nous avions décidé de donner un chèque en blanc à celui qui avait fini par nous persuader de la réalité du miracle économique tunisien.

On s'était presque résignés à l'idée que le temps passé au pouvoir lui donnait des droits sur la Tunisie. 2004… 2009… 2014… En attendant Leïla, ou -qui sait ? - Sakhr… Ou un autre adoubé par le clan, par les familles régnantes…

Ce scénario cousu de fil mauve s'est fracassé dans la nuit du 8 au 9 janvier. La belle Leïla a disparu des écrans radars. Le fringant Sakhr aurait trouvé refuge à Montréal. Et le clan des Trabelsi fait maintenant profil bas. Il rase les murs.

Quant aux grandes familles veules et cupides de notre oligarchie d'affaires, qui avaient choisi sciemment de lier leur destin à celui de la famille possédante, elles doivent maintenant trembler de tous leurs membres.

Le président s'imaginait sans doute qu'il pourrait compter sur elles le moment venu. Il découvre que ceux qu'il s'imaginait être des alliés ne sont en réalité que des boulets. Et qu'en dépit de tout leur argent et de leurs manières d'aristocrates raffinés, ces parasites évanescents pesaient décidément bien peu de choses à côté de la force brute des ninjas encagoulés de la sûreté de l'Etat.

Les masques sont tombés

La tempête qui s'est abattue sur la Tunisie au lendemain de l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi a au moins eu le mérite de remettre les pendules à l'heure. Les masques sont tombés. La comédie est terminée. Ben Ali, le vrai, est de retour.

Le doute n'est plus permis : le chef, c'est lui et personne d'autre. Et il va faire le sale boulot, celui pour lequel on l'a programmé. « Back to basics », comme diraient nos amis américains : la matraque et les BOP (Brigades de l'ordre public, la police anti-émeute tunisienne, de triste réputation) sont redevenues les solides piliers du régime.

Dans l'adversité, Ben Ali a retrouvé son vrai visage. Et sa vraie famille : la police. Exit le patriarche débonnaire, place au Pinochet gominé qui fait tirer sur son peuple. La politique du pire a retrouvé ses droits. C'est « après moi le déluge » ! Il faut réactiver les réflexes de la peur et de la soumission.

Déjà, les tués se comptent par dizaines et les blessés par centaines dans le triangle du courage et de la mort : Kasserine, Thala, Regueb. Hôpitaux débordés, cadavres criblés de balles, cortèges funèbres mitraillés : scènes d'intifada en plein cœur de la Tunisie.

Aurait-il voulu mettre le feu au pays tout entier qu'il ne s'y serait pas pris différemment. Mais au fond, peut-être était-ce l'objectif recherché. Allumer l'incendie pour mieux l'éteindre ensuite, tactique du pompier pyromane.

Tabler sur une radicalisation du mouvement pour mieux le réprimer. Pousser l'adversaire à la violence et à la faute et installer un climat de terreur. Cela ne vous rappelle rien ? Moi si. Tout cela évoque furieusement une des pages les plus sombres et les plus refoulées de notre histoire récente. Notre « sale guerre », la sale guerre des années 1990 contre les islamistes d'Ennahda. Guerre policière, mais aussi guerre psychologique.

Sait-on ce qui s'est vraiment passé à l'époque ? Non. L'histoire de « nos années de plomb » est encore à écrire. Ne sommes-nous pas tous tombés dans le piège de la provocation ? Tous les complots et toutes les attaques imputés à nos intégristes en étaient-ils vraiment ? Les vitriolages ? L'attaque de la cellule du RCD à Bab Souika ? Le complot du « groupe sécuritaire » dirigé par le Dr Sadok Chourou, qui croupit toujours en prison ? On ne peut rien prouver.

En attendant un général libérateur ?

Mais au vu de ce qui est en train de se passer du côté de Kasserine, il est permis de douter de la véracité de certains récits largement instrumentalisés à des fins de propagande, et qui ont peut être été mis en scène pour justifier la répression à outrance contre les partisans de Rached Ghannouchi. Le régime -ou ce qu'il en reste, son noyau dur- doit se dire que c'est avec les vieilles marmites qu'on prépare les meilleurs plats.

Voilà. C'est comme si nous étions revenus vingt ans en arrière. Sauf que cette fois, les événements sont sans commune mesure avec ce que nous avons connu à l'époque. L'affaire est d'une toute autre ampleur. Elle prend une tournure inédite.

Car le peuple s'est soulevé. La police a tiré à balles réelles, pour tuer. Et elle a tué. Au vu et au su de la terre entière. Les pandores ne se contentent plus d'arrêter les gens pour accomplir leur sale besogne à l'ombre, dans le secret des commissariats.

Maintenant, ils tirent à balles réelles sur la foule désarmée. Ben Ali, enfermé dans sa tour d'ivoire, semblait sûr de son fait et de sa force. Mais il était coupé de la réalité et de son peuple. Les Tunisiens sont peut-être désemparés, mais ils sont aussi froidement déterminés. Ils ont relevé la tête, démasqué l'imposture.

Ils se prennent à rêver… d'un homme providentiel, habillé en treillis, qui sauverait le pays du chaos et instaurerait enfin la démocratie en rendant le pouvoir à ce peuple qui s'est battu pour son droit et sa dignité. Et l'armée, qui n'a pas tiré une seule cartouche, commence à fraterniser avec le peuple.

Ce scénario d'un 7 novembre [1987, date de la prise de fonctions de Ben Ali, ndlr] à l'envers hantait les nuits de notre général-président. Il était mieux placé que personne pour savoir qu'on ne se méfie jamais assez des militaires. Il réussira peut-être à sauver la face. Mais il a sans doute déjà perdu la partie. Et le limogeage de quelques fusibles n'y changera rien…

Lien : http://www.rue89.com/2011/01/13/il-ne-faisait-plus-peur-la-tunisie-face-au-vrai-visage-de-ben-ali-185222

 

 

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 00:10

Grâce à la population tunisienne qui a donné son sang pour reprendre sa voix, notre blog  Thalasolidaire n’est plus censuré [peut-être...] en Tunisie. L’équipe de Thalasolidaire  salue cette nuit de lumière et demande à Ben Ali de choisir une sortie honorable pour éviter à ce peuple davantage d’effusion de sang, de misère et de mépris. L’impunité dont jouissent sa famille et celle de sa femme est intolérable. Dans la petite ville de Thala, la famille de Leila, à travers leurs relais mafieux, font le beau et le mauvais temps. Cette famille éventre nos montagnes et nos collines pour en extraire le marbre avec la complicité de certains Thalaois bien placés, alors que partout on n' observe que misère et mépris. Comme nos montagnes, nos égouts sont éventrés, nos jeunes n’ont d’avenir qu’une misère plus grande et on ne compte plus le nombre de morts causés par l’hépatite c, due aux manques flagrants de moyens sanitaires et matériels dans notre petit hôpital.

L’équipe de Thalasolidaire rend hommage à toutes et tous les Tunisiens qui sont tombés pour détruire le mur de peur qu’avait érigé le régime de Ben Ali.

 

 

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 09:17

La technique du Man-in-the-middle permet à une tierce partie de s’interposer entre l’internaute et le serveur auquel il envoie ses requêtes. L’intrus récupère ainsi malicieusement les données confidentielles. La solution ? Le VPN!

 

Depuis quelques jours, les internautes tunisiens qui avaient l’habitude de se connecter via le protocole HTTPS (HyperText Transfer Protocol Securised) se sont vus envoyer sur les roses. Le navigateur affichait en effet la mention «lien brisé» ou «adresse corrompue» en réponse à leur requête. Cette nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre sur la Tunisphère, sans manquer de s’attirer les foudres de notre communauté virtuelle. Et même si depuis la journée du 11 janvier, le fonctionnement de ce protocole a été rétabli, il y a de fortes chances que l’homme du milieu soit déjà à leurs trousses. Enquête!

 

Le HTTPS et le fameux port TCP 443

 

Présenté comme l’un des moyens les plus sûrs pour se connecter à Internet, le protocole HTTPS a vécu, depuis quelques mois, une montée au créneau sans précédent auprès de nos internautes sans doute lassés par l’erreur 404. Or, durant ces dernières deux semaines, la connexion à travers ce protocole a eu des rebondissements en dent de scie, surtout au niveau de l’accès aux pages Facebook.

 

Pour info, le HTTPS est une combinaison du traditionnel protocole HTTP couplée à une couche de cryptage de données supplémentaire appelée TLS (Transport Layer Security). Cette variante confère à ses utilisateurs, connectés au port TCP 443 un niveau de sécurité très élevé. Mais durant la période où ce protocole était inactif, le recours au HTTP (port TCP 80) était incontournable pour les utilisateurs tunisiens d’Internet s’ils voulaient poursuivre leur navigation sur le réseau de Mark Zuckerberg. De quoi supposer que l’homme du milieu s’y est probablement déjà immiscé…

 

L’homme du milieu, c’est qui ?

 

La technique du Man-in-the-middle (appelée communément l’homme du milieu, en français), permet à une tierce partie de s’interposer entre l’internaute et le serveur auquel il envoie ses requêtes pour récupérer malicieusement ses données confidentielles (mots de passe, coordonnées, etc.) en interceptant les paquets IP. Cette méthode donne libre champ à «l’homme du milieu» pour manipuler les données et se faire passer, si besoin est, pour l’internaute concerné vis-à-vis du serveur et vice versa!

 

Néanmoins, les petits malins du Net qui emploient ce procédé pour usurper l’identité des utilisateurs ne peuvent, en effet, arriver à leurs fins que si le protocole HTTPS est hors-service. Ce qui était le cas sur facebook récemment…

 

Le VPN, est-ce la solution?

 

Pour éviter que l’homme du milieu soit à l’écoute du trafic de votre réseau, il faut créer son propre réseau privé virtuel. L’alternative du VPN peut donc représenter une manne providentielle pour nos internautes.

 

 

 

En effet, et avec le protocole de Tunelling qu’elle met à la disposition de ses utilisateurs, cette technique garantit une meilleure authentification des interlocuteurs ainsi qu’un contrôle accru sur la circulation des données confidentielles. À noter qu’au moment de l’écriture de ces lignes, les seuls logiciels VPN encore accessibles en téléchargement sont Arethusa et LogMeIn.

 

 

M.J   lien:http://www.tekiano.com/net/web-2-0/2-7-3089/tunisie-comment-on-pirate-vos-comptes-facebook-.html

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 09:15

Abdessalem Hetira, ambassadeur de Tunisie pour le Benelux, tente d'expliquer, au micro de Matin Première, la situation explosive dans son pays. Pour lui, il y une entreprise de "stigmatisation" de la Tunisie à l'oeuvre en Europe. L'apaisement est en cours, avance-t-il.

 

  • Situation toujours toujours très tendue en Tunisie. Mais l'ambassadeur Abdessalem Hetira ne pense pas que le régime de Zine el-Abidine Ben Ali soit en train de vaciller. Même si, selon lui, la Tunisie vit actuellement une "situation exceptionnelle".

 

En butte aux critiques tant internes qu'externes pour ne pas avoir su répondre aux attentes de la population, le représentant à Bruxelles du régime se défend : "Nous avons investi énormément dans l'éducation ", clame ainsi l'ambassadeur. "Nous avons un nombre d'étudiants et de diplômés qui dépasse des pays avec des populations bien plus élevées". Et s'il ne nie pas que cela pose la question de la disponibilité d'emplois pour tous ces diplômés, il avance que "la crise est passée par là".

 

"Nous sommes un pays dont l'économie est ancrée à celle de l'Europe, et donc nous avons ce problème, mais il est passager" estime-t-il.

 

"Toute mort est à regretter"

 

Mais interrogé sur l'immolation d'une jeune homme désespéré, dont le geste a été le déclencheur des manifestations à travers tout le pays, l'ambassadeur minimise la portée du geste : "Les suicides, ça arrive tous les jours. S'immoler, c'est spectaculaire et c'est vraiment dommage. Et je peux vous dire que notre attention s'est arrêtée sur le défunt", confie-t-il. 

 

"Toute mort est à regretter", poursuit-il. Oui mais alors, comment expliquer que les manifestations aient été réprimées dans le sang. Abdessalem Hetira justifie cette répression, qui aurait fait plusieurs dizaines de morts: "Au départ, les forces de l'ordre avaient des instructions claires de retenue. A un certain moment, peut-être par manque d'expérience, peut-être aussi à cause de la violence des attaques de ces jeunes cagoulés -vous avez vu l'ampleur des dégâts !-  il y a eu une situation de légitime défense", avance-t-il.

 

Stigmatisation ?

 

"La Tunisie, elle est plurielle. On l'a stigmatisée. Il y a des partis politiques d'opposition, des ONG... (...) Arrêtons de parler de la Tunisie comme d'une société fermée. Non ! C'est une société ouverte, où les gens disent ce qu'ils pensent et l'écrivent dans les journaux... ". Et de se demander : "Je ne sais pas pourquoi il y a une forme de stigmatisation de la Tunisie qui vous donne une idée fausse de mon pays".

 

Mais alors pourquoi certains leaders politiques ont-ils été arrêtés, parfois sans ménagement, à l'instar du leader du Parti communiste des ouvriers, Hama Hamami. "Je ne peux pas vous confirmer. Je l'apprends à l'instant. Si c'est arrivé il doit y avoir des raisons", dit seulement Abdessalem Hetira, pour qui "l'heure est à l'apaisement", avec les mesures prises par le gouvernement, comme le limogeage du ministre de l'Intérieur.

 

Mais les mesures suffiront-elles à ramener le calme ? Selon plusieurs sources, le régime est corrompu et, comme l'a révélé notamment WikiLeaks pointant par exemple la belle-famille du président Ben Ali, dominé par une quasi-mafia. L'ambassadeur balaye l'accusation : "On connaît la manière de faire des Etats Unis". "Ce sont des gens qui ont repris des rumeurs. Ils accordent plus d'importance à ce qu'ils peuvent écouter autour d'un verre de champagne avec la société civile qu'à ce qui se dit dans les milieux de l'opposition constituée et dans les milieux officiels".

 

Ben Ali a sauvé la Tunisie, dit l'ambassadeur

 

L'ambassadeur défend encore bec et ongles Zine el-Abidine Ben Ali "qui a sauvé le pays" en 1987. "Le président Ben Ali a fait énormément, c'est cela que vous ne voulez pas reconnaître". Interrogé sur le score "stalinien" réalisé par le président aux dernières élections présidentielles, il réagit : "Pourquoi vous vous focalisez sur les résultats ? Le problème, chez vous, c'est que vous ne parlez de la Tunisie qu'en des termes dramatiques, que pour stigmatiser. L'opposition, c'est Ben Ali qui lui a permis de se développer. Il n'y a pas de recette comme un café instantané. Si vous l'avez, donnez-la nous", s'indigne encore l'ambassadeur.

 

lien:http://www.rtbf.be/info/monde/tunisie/lambassadeur-de-tunisie-justifie-la-repression-294413

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 03:17

Nous ajoutons beaucoup d'articles, l'actualité est le mot d'ordre de notre blog, toutes les pages sont d'actualité...

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 03:14

Une page entière dans le Parisien ce mardi 11 janvier, et plusieurs reportages sur TF1 dans les derniers jours. Après un lent démarrage, la machine médiatique semble désormais fonctionner normalement pour relater les émeutes en Tunisie, qui ont déjà fait, selon les estimations, 20 à 50 morts. Dans un pays réputé pour son contrôle sur les médias, y compris étrangers, cette liberté d'action est à signaler.

Cela ne signifie pas encore que l'ensemble des journalistes peuvent travailler en toute tranquillité.Le Monde n’a pas eu l'autorisation d'envoyer de journaliste sur place, et est donc contraint de travailler depuis Paris. Un grand reporter de Libération n'a pas pu partir. L'envoyé spécial de France info a, de son côté, été suivi tout au long de son reportage par des policiers. Etdans un premier temps,TF1 n’avait pu accéder aux villes de province où se déroulent les émeutes.

Mais tant bien que mal, les journalistes étrangers parviennent à travailler sur place. Ce n’est pas le cas des journalistes tunisiens. Et pour pallier ce musellement des médias locaux, les opposants se sont donc lancés dans une cyber-guerre avec le régime.

"A 17h30, le poste de police installé derrière la mairie est en feu, la fourrière aussi. Alors que l'armée protège les bâtiments officiels, Kasserine s'embrase". Pour son reportage publié ce mardi, le journaliste du ParisienPascal Lemal était aux premières loges, à Kasserine, un des centres des manifestations contre le pouvoir en Tunisie. TF1, pour sa part, a réussi à tourner un reportage à Jemal, au coeur de la région la plus en pointe dans les affrontements. France 2 et Le Figaroont aussi un envoyé spécial sur place. Est-il donc désormais facile pour les journalistes français de travailler sur place ?

"Dimanche, à son arrivée, notre journaliste n'a pas pu accéder aux lieux des manifestations les plus importantes", tempère Patricia Allémonière, rédactrice en chef du service étranger de TF1, interrogée par @si. Dans un premier temps, le journaliste a donc été contraint de réaliser un reportage à partir de sources gouvernementales, et sans images tournées par son équipe. Mais dès le lendemain, le problème semblait en partie résolu : l'équipe était sur place, mais toujours pas autorisé à filmer ce que bon lui semblait.

 

Pourquoi cette évolution entre dimanche et lundi ? Allémonière ne souhaite pas en dire davantage, ne préférant pas trop "parler au téléphone", par "précaution". Une chose est sûre, Olivier Santicchi est arrivé "officiellement" en Tunisie, c'est-à-dire, qu'il s'est fait connaître auprès de l'Agence de communication extérieure de la Tunisie, qui lui a délivré une autorisation de tournage. Peut-être une volonté du régime de "montrer patte blanche" : le gouvernement a envoyé à l'AFP un communiqué dans lequel il fustige "l'acharnement de certains médias étrangers, qui n'hésitent pas à exagérer les faits ou à les déformer", mais souligne aussi son "geste d’ouverture", celui d’avoir accepté que l'équipe de TF1 filme dans le principal foyer de la révolte.

C’est peut-être cette volonté de communiquer sur une certaine ouverture qui a également permis au journaliste du Parisien de se rendre à Kasserine, avance son rédacteur en chef à Paris, Henri Vernet. Selon lui, le journaliste n’aurait pas eu de problème particulier pour se rendre dans cette région. Mais il a bien fait attention à ne partir avec "rien d’ostentatoire", à être le plus discret possible, et son photographe est parti "avec du matériel léger". A l'inverse de TF1, l'équipe du Parisienne s’est pas présentée, d'ailleurs, à l’Agence de communication extérieure. "Les journalistes ne sont pas obligés de passer par elle", estime Vernet. "J’ai dit à mon journaliste de faire du mieux qu’il pensait pour entrer sur le territoire."


Policiers en civil dignes d'un film

Sur place, d'autres journalistes ont été confrontés à des conditions de travail très difficiles. C'est le cas de Nasser Madji, journaliste franco-algérien, resté trois jours sur place pour France info et France inter. "J’ai été tout le temps suivi par des policiers en civil, et très probablement mis sur écoute", indique-t-il à @si. Deux, trois, jusqu’à cinq policiers le suivaient. Toujours en civil, mais "ils ne se cachaient pas, probablement pour m’intimider, et intimider mes témoins". Dans un autre contexte, les scènes pourraient être drôles et dignes d'un film : "Des jeunes hommes toujours habillés de la même manière, 50 m devant et 50 m derrière moi, lunettes de soleil, casquettes, journal pour faire semblant de se cacher en lisant. Et toujours une voiture à proximité pour me suivre si je prenais un taxi."

Impossible de travailler dans ces conditions: "J’ai dû annuler plusieurs rendez-vous avec des témoins, pour ne pas les mettre en danger." A chaque fois, la course pour semer les policiers, d'autant qu'un Tunisien n’a pas le droit d’inviter un étranger chez lui. Il s'agit donc de trouver des lieux de rendez-vous dans la ville, si possible sans être suivis. Madji avait ainsi rendez-vous avec un jeune diplômé sans travail, Ali. Lorsqu’ils sont passés à pied devant les policiers en civil, "l’un d’entre eux lui a fait le signe du couteau sous la gorge. Ali n’a pas voulu que l’on se revoie". Même difficultés avec la jeune bloggeuse Lina, qui tient le blog "A Tunisian girl", que Madgi a contacté sur place, via Twitter. "J’avais rendez-vous avec elle dans un hôtel. Lorsqu’elle est entrée, elle s’est tout de suite rendue compte qu’il y avait des policiers partout. Elle m'a demandé de repartir, m’a donné rendez-vous à un autre endroit. Là, elle m’a donné un papier, avec une adresse, pour me donner rendez-vous dans un autre lieu. Elle était terrorisée."

Madji est passé au préalable lui aussi par la fameuse Agence de communication. "Je leur ai passé un coup de fil depuis la France, pour leur dire que j'allais venir." Mais il n'a pas demandé d'autorisation proprement dite. Sur place, il est venu les voir, pour ce qu'il appelle "une visite de courtoisie". Le journaliste a alors été soumis à la com' du gouvernement : "On vous rappelle que Ben Ali est reconnu sur la scène internationale, que la Tunisie est le pays d’Afrique qui a le plus fort taux de croissance..." Pourquoi a-t-il fait cette démarche? "Mieux vaut nous faire connaître,estime-t-il, faire semblant de jouer leur jeu. On est de toute façon empêché de travailler, mais au moins, il ne peuvent pas nous reprocher de ne pas avoir été les voir." Jusqu'au bout, il aura été pisté : "Quand je suis reparti, à l'aéroport, tous les douaniers avaient ma photo sur leur guichet".

Même difficultés pour le journaliste du Figaro, François Hauter, envoyé spécial, interviewé ici par Lefigaro.fr. "Théoriquement, je suis contraint de rester à Tunis par les autorités, mais je vais quand même en reportage dans le pays",explique-t-il à @si. "J'ai été suivi par 6 ou 7 policiers tous les jours", raconte-t-il. Mais pour cet habitué de la Tunisie, "c'est assez banal". Le journaliste parvient tant bien que mal à travailler - "ce n'est pas un régime dictatorial, mais paternaliste autoritaire",analyse-t-il. Sa préoccupation est avant tout de "protéger ses sources".

Le Monde,banni

Le régime peut aussi tout simplement interdire à un journal de venir sur son territoire. L'Agence de communication extérieure a opposé une fin de non-recevoir au Monde, qui lui en avait fait la demande. La directrice de la rédaction, Sylvie Kauffmann l'a précisé dans le journal du 7 janvier. "Le Monde essaie depuis une semaine d'envoyer en reportage en Tunisie sa journaliste chargée des pays du Maghreb, Isabelle Mandraud, mais les autorités tunisiennes ont jusqu'ici refusé d'accéder à nos demandes de la laisser entrer sur leur territoire." Pourquoi un tel refus? Le Mondeest persona non gratadepuis un précédent, en 2009, lorsque une autre journaliste, Florence Beaugé, avait été expulsée pour avoir écrit des portraits et interviews d'opposants ayant déplu fortement à Ben Ali. Le Monde était-il tenu de demander l'autorisation d'entrer sur le territoire ? "C'est la façon de faire duMonde, qui est légaliste, répond Mandraud. De toute façon, le journal est trop connu : si j'y allais sans demander, je pourrais me faire arrêter à la frontière." Ce qui lui est d'ailleurs arrivé voici quelques mois, dès sa descente d'avion, la dernière fois qu'elle a voulu y aller, sans autorisation. Pour contourner le refus de la Tunisie, Le Mondefait donc travailler, sous pseudonyme, un pigiste qui travaillait déjà sur place pour d'autres titres du groupe.

Libération Tunisie

Autre exemple, Libération, qui ne souhaite pas préciser s'il a obtenu une autorisation. Le journal n'a en tout cas pas tenté d'y envoyer son spécialiste du Maghreb, Christophe Ayad : "Mon nom est trop connu par le régime, je ne pourrais pas travailler sur place", confie-t-il à @si. Le journal a donc envoyé une plume moins connue, José Douglas. "Cela ne veut pas pour autant dire qu'il travaille comme il veut", glisse Ayad, qui refuse de s'étendre davantage sur le sujet.

Comment travaille-t-on, alors, lorsqu’on est à Paris? "Grâce à un très bon réseau", explique Mandraud, constitué notamment lors de précédentes visites. Ses sources ? Des opposants, des syndicats, mais aussi des familles de manifestants. "Certaines familles m'appellent directement, mon nom et mon numéro circulent sur place", assure la journaliste. Même chose pour Ayad, qui a un réseau de contacts très important. Depuis Paris, les journalistes peuvent aussi compter sur les opposants au régime réfugiés en France. C'est le cas de Taoufik Ben Brick, journaliste réfugié en France après six mois d'emprisonnement, de Souhayr Belhassen, la présidente de la Fédération Internationale des droits de l'homme, interviewée ce mardi sur France inter, ou de Moncef Marzouki, interviewé par Libé. Rue89 a, lui, interviewé Rabhi Samir, syndicaliste et militant des droits de l'homme.


"Internet est devenu un titan que rien ne peut arrêter"

Et quid des réseaux sociaux ? "C'est une source parmi d'autres", sans plus, indique Ayad. Pour les journalistes français, certainement. Mais pour les Tunisiens, il en va autrement . En effet, en Tunisie, la télévision et les journaux, quand ils ne soutiennent pas officiellement le régime de Ben Ali (comme Le Temps), sont soumis à la censure. Il est donc illusoire d'y trouver de réelles critiques du pouvoir, ou des informations sur les manifestations. Au point que le Syndicat national des journalistes tunisiens a appelé ses confrères à "une journée de grève générale dans le secteur de l’information"pour ce mardi. Le syndicat entend ainsi protester contre les tirs à balles réelles des policiers en direction des manifestants, mais aussi contre "l’utilisation de l’information nationale publique et privée en tant qu’instrument de propagande, de désinformation et de dénaturation des faits, et en tant que moyen légitimant la répression et les tueries que subit notre peuple".

On ne peut être plus clair. Et, de fait, en Tunisie, la contestation s'est largement réfugiée sur le net. Malgré la politique de contrôle sévère du régime, qui surveille de près le web. "Même s'il est sous haute surveillance, même s'il est entouré de barbelés, Internet est devenu un titan que rien ne peut arrêter", assure ainsi au NouvelObs.com Taoufik Ben Brik.

blog A Tunisian girl

Il existe bien sûr des sites journalistiques qui se font les porte-voix des opposants, et interdits d'accès depuis la Tunisie. Meilleur exemple : le site Kalima, magazine indépendant fondé en 2000, et censuré depuis dans son pays. Mais ces représentants traditionnels de la contestation ne sont plus seuls sur la toile. Ils sont rejoints depuis peu par des internautes et des blogueurs, comme le soulignent par exemple Libérationou le site du Nouvel Observateur. Tous les journalistes français qui se penchent sur ces activistes citent "A Tunisian girl", le blog de Lina Ben Mhenni, la jeune femme rencontrée à Tunis par Nasser Madji, de France Inter. Depuis une quinzaine de jours, elle relaye les manifestations, et tente d'énumérer les exactions policières. "Elle a mis en ligne les photos de cinq «martyrs»vraisemblablement tués à Regueb, une ville située à une trentaine de kilomètres de Sidi Bouzid, où ont démarré les manifestations contre le chômage à la mi-décembre', détaille Libé. Elle a également répercuté les arrestations des blogueurs et activistes Slim Amamou, Aziz Amami, Hamadi Kaloutcha, ainsi que du leader étudiant Wissem Sghaier. La blogueuse s’est rendue à Regueb dimanche, et a tenté d’y retourner hier. Via son compte Twitter, "elle témoignait de tirs entendus, de fumée noire au-dessus de la ville, en attendant d’être autorisée à y entrer à nouveau", raconte le quotidien. Ce mardi, elle décrit ce qu'elle voit dans la ville de Kasserine, notamment le pillage en cours, qui lui "déchire le cœur".

Logo Nawal.org

Ces témoignages sont certes utilisés par les journalistes français, mais ils sont aussi, et sans doute surtout, destinés à la population tunisienne qui cherche à s'informer. Même chose pour les photos et les vidéos réunies sur le site indépendant Nawaat.org, qui a dédié une page spéciale à l'actualité. Fondé en 2004, Nawaat dispose aussi d'un compte Twitter. "Nous avons en moyenne 80 000 visiteurs uniques par jour, c’est huit fois plus que d’habitude. C’est un mouvement d’ampleur qui touche tout le monde",témoigne à Libération Malek Khadhraoui, un des trois administrateurs du site. Le site peut reprendre des reportages de télés françaises, comme ceux de TF1 ou un sujet de LCI revenant sur les déclarations du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, qui a assuré dimanche que la Tunisie n'est pas "une dictature univoque".

 

Facebook, rare espace de liberté

Mais pas besoin de se diriger vers des sites spécialisés pour s'informer ou crier sa colère. Facebook est devenu un autre foyer de rassemblement des mécontents. Lina Ben Mhenni a ouvert une page Facebook, mais elle est loin d'être seule. Selon le site CheckFacebook, la Tunisie compte près de deux millions d'inscrits, pour une population de 10 millions d'habitants. LeMonde.fr explique que le réseau social est "perçu comme l'un des rares espaces de liberté d'expression dans un pays qui censure très largement Internet, avec un système de filtrage qui bloque par intermittence les sites d'information et les sites de partage de vidéos comme Youtube ou Dailymotion".

Evidemment, une population s'emparant de Twitter et de Facebook pour décrire la réalité des affrontements dans le pays rappelle la situation de l'Iran après les élections de juin 2009, où Twitter avait servi aux manifestants à se coordonner et à faire passer des messages vers l'extérieur (nous le racontions en détail ici). En Iran, les opposants avaient utilisé Twitter car il était quasiment impossible pour le pouvoir de bloquer l'accès à tous les canaux différents permettant d'envoyer des messages sur ce site de micro-blogging, alors que Facebook était beaucoup plus facilement contrôlable. Mais si les Tunisiens utilisent Facebook, cela veut-il donc dire que le régime de Ben Ali a renoncé à surveiller ce réseau ? Pas vraiment., mais la censure est un peu plus fine. Au lieu de bloquer l'accès à tout le site, comme il avait tenté de le faire en 2008 avant de reculer devant les fortes protestations, le pouvoir a opté pour une stratégie plus sélective, comme le détaille le site du Monde: "D'après le site Assabilonline, plus de 100 pages personnelles et des groupes critiques envers le pouvoir, ou relatant les manifestations, ont été désactivées soudainement, dont la page Facebook du site Débat Tunisie. Le groupe Facebook en langue arabe"M. Le Président, les Tunisiens s'immolent par le feu", comptait plus de 12 000 membres avant d'être désactivé."

Le pays, qui fait partie de la liste des "ennemis d'Internet" établie par Reporters sans frontières, a utilisé une technique originale pour fermer ces pages gênantes. C'est ce qu'a révélé le site anglo-saxon Tech Herald, relayé par LeMonde.fr. Le pouvoir n'interdit pas l'accès à Facebook, mais désactive l'accès via le protocole "https", beaucoup plus sécurisé que le classique http. L'agence tunisienne d'Internet, le principal fournisseur d'accès du pays, contrôlé par le régime, peut ensuite injecter discrètement quelques lignes de code supplémentaire sur la page d'accès à facebook, qui servent à enregistrer les noms d'accès et les mots de passe qu'utilisent les internautes pour se connecter. Ce qui permet ensuite de modifier les mots de passe pour prendre le contrôle des pages Facebook, voire les fermer carrément. Selon nawaat.org, cité par Libé, "600 policiers environ seraient chargés des basses œuvres sécuritaires sur le Web".


"Anonymous a entendu le cri de liberté du peuple tunisien"

Ces entraves n'ont pas échappé, un peu partout dans le monde, à des internautes militants, regroupés (de façon floue et très informelle) sous le terme Anonymous. Nous racontions le mois dernier comment ce collectif très souple avait décidé de défendre Wikileaks.

Anonymous - Tunisie

Certains de ces anonymes ont cette fois décidé de s'attaquer au gouvernement tunisien, si l'on en croit une lettre ouverte qu'ils lui ont adressée début janvier : "«Vous avez unilatéralement déclaré la guerre à la liberté d'expression, à la démocratie et à votre propre peuple. Anonymous a entendu le cri de liberté du peuple tunisien. Anonymous est disposé à aider le peuple tunisien dans cette lutte contre l'oppression.» Le groupe s'est ainsi livré à de nombreuses attaques informatiques -dites de DDoS- contre différents sites gouvernementaux, mettant hors ligne plusieurs sites web dont celui du Premier ministre", relève le NouvelObs.com.

Un soutien inattendu, apparemment expliqué par l'action du Parti pirate tunisien, qui regroupe des hackers, et dont un des membres a été interrogé par leMonde.fr : " Nous avions pris contact avec Anonymous, et notre cause leur a plu. Beaucoup de Tunisiens ont rejoint les attaques."

Sur le net tunisien, les digues de la censure sont peut-être en train de s'affaisser doucement. Les opposants de tous les pays voisins, l'Algérie par exemple, n'ont apparemment pas cette chance. Selon le site géré par Alain Bertho, professeur d'anthropologie à Paris 8, qui répertorie de nombreux articles sur les émeutes au Maghreb, Facebook et Twitter ont été discrètement bloqués en Algérie. Sans que cette censure ne fasse, pour l'instant, trop de vagues.

(par Laure Daussy et Dan Israel)

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 01:34
Depuis le 17 décembre 2010, un vent de révolte sociale souffle sur la Tunisie. Il vient notamment du web : sites, blogs et réseaux sociaux sont vecteurs du mouvement mais aussi relais de l'information face à la censure. Non sans danger pour les acteurs : plusieurs blogueurs ont été arrêtés et tabassés.
Une manifestante tunisienne, près de Sidi Bouzid le 10 janvier 2011 (© AFP)
12.01.2011Par Théo RobinLe web joue un rôle incontournable dans le mouvement de révolte, et d’abord comme relais d’information. « D’habitude, on fait dans les 10 000 visites par jour sur notre site. Aujourd’hui, on est à plus de 80 000 » nous explique Malek Khadhraoui, directeur de publication de la plateforme communautaire Nawaat. « Nous sommes un site de contre-propagande, nous pointons la désinformation dont sont victimes les médias, nous montrons ce que les autres ne peuvent pas montrer ».

Peu a peu, le régime semble céder face à ces « journalistes citoyens » qui mettent quotidiennement des preuves de la répression en ligne sur Nawaat. Lors des premiers affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, le régime ne reconnaissait que trois morts. Mais les vidéos du site, les photos des victimes à l’hôpital et les propos des familles l’ont forcé en quelques jours à admettre que onze jeunes avaient été tués par balle. « Nous montrons les morts, nous avons des preuves » poursuit Malek Khadhraoui. « Alors que le gouvernement communiquait sur les casseurs qui détruisaient tout lors des manifestations, nous avons montré les images des policiers au comportement sauvage qui détruisent des vitrines ».

CYBERATTAQUES EN RÈGLE

Les blogs propagent également depuis le début des événements le sentiment insurrectionnel. Peut être même l’ont-ils fait naître. « Nous avons imposé le débat en Tunisie » nous dit Malek Khadraoui. Lorsque Nawaat lance l’opération « Tunileaks » le 14 décembre, l’objectif est bien de montrer combien le régime est corrompu en publiant les rapports de l’ambassade américaine obtenus grâce à WikiLeaks. Ils sont suivis le 2 Janvier par les Anonymous, des pirates informatiques anonymes qui répondent au « cri de liberté du peuple Tunisien » en s’en prenant aux sites gouvernementaux, réussissant à rendre inaccessible celui du Premier ministre.

Si les blogs ont participé à lancer la révolte, certains de leurs auteurs admettent aujourd’hui être dépassés : ils reconnaissent leur impuissance face à un mouvement sans mot d'ordre et uniquement dirigé contre le régime. « Nous ne sommes pas des hommes politiques, nous ne faisons que montrer ce qui se passe » dit Malek Khadhraoui. « Vu l’importance incroyable des nouveaux médias, nous devons nous demander si notre rôle n’est pas d’orienter le mouvement ».


Des forces de l’ordre près de Sidi Bouzid le 10 janvier 2011 (© AFP)
 
« LES POLICIERS M’ONT GAZÉ »

Devant le succès de la cyberdissidence, les autorités s’en prennent aux acteurs. À la censure s’ajoutent les arrestations de blogueurs et de journalistes. Les suppressions de pages Facebook, de blogs et de vidéos sont doublées par une violence physique. « Jeudi 6 janvier à 14 heures, une voiture s’est arrêtée près de moi. Des policiers m’ont demandé de monter avec eux, et j’ai résisté. Ils m’ont alors frappé et gazé en plein visage. Après, j’étais paralysé » raconte Moez Jemai, journaliste pour la radio d’opposition Radio Kalima et auteur du blog « Pour un peuple tunisien libre » (supprimé depuis son arrestation). Pour avoir transmis une vidéo des manifestations à la télévision Al-Jazeera, Moez Jemai a été retenu dans les bâtiments du ministère de l’Intérieur, interrogé chaque jour dans une autre pièce, et privé de sommeil durant la nuit, puisque menotté dans une cellule à l’éclairage puissant. Depuis qu'il a été relâché à Tunis dimanche 9 janvier, à près de 400 km de l’endroit où il avait été arrêté, sa ligne Internet a été coupée.

Depuis le 5 janvier, quatre journalistes blogueurs et des rappeurs dont le très populaire El Général ont été arrêtés par la police. Seuls deux d’entre eux sont encore en détention et devraient être déférés devant la justice : les blogueurs Slim Amamou et Azyz Amamy. Selon les autorités, il appartiendraient au collectif des Anonymous.

RÉSEAUX SOCIAUX

Facebook et Twitter sont devenus les nouveaux sites d’information en continu, comme lors de l’élection présidentielle iranienne de 2009. Sélim Ben Hassen, président du mouvement citoyen Byrsa, n'hésite pas à dire que c'est Facebook qui a permis la révolte. Car malgré la censure des principaux sites de partage de vidéo – YouTube, DailyMotion, Viméo - les Tunisiens ont accès au premier réseau social mondial et seraient près de 2 millions à y être inscrits. « On est incensurables sur Facebook ! » explique Sélim Ben Hassen « Si je poste une vidéo sur mon profil, censuré en Tunisie, il suffit par exemple que mes amis français partagent cette vidéo pour que des Tunisiens y aient accès. Le fondement même du fonctionnement de Facebook est viral, ce qui rend tout cela impossible à arrêter ! ». Et effectivement, les informations comme les appels à manifester sur Facebook et sur Twitter (avec le hashtag #sidibouzid) continuent à rassembler.
lien:http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/tunisie-emeutes-janvier-2011/p-14257-Tunisie-comment-Internet-propage-la-revolte.htm
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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 22:07

Malgré la censure de notre blog en Tunisie, Thalasolidaire continue de donner une voix aux sans voix par d'autres moyens...

 

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