Syrie : les protestations continueront jusqu'à l'adoption de réformes
Hassan Abdelazim, influent dissident de Syrie et porte-parole du Rassemblement démocratique national, d'opposition, a déclaré mercredi que les manifestations de contestation ne cesseraient pas jusqu'à ce que de réelles réformes politiques et économiques aient été lancées.
Lors d'une interview auprès de Xinhua, M. Abdelazom a déclaré que si les manifestations cessaient, aucune réforme ne serait entreprise dans le pays.
"Tant que les autorités ne se soucient que de solutions sécuritaires, la crise subsistera, et elle pourrait s'étendre et augmenter, les dirigeants doivent changer de perspectives et réaliser que les solutions de sécurité conduiront à une impasse", a déclaré M. Abdelazim.
"En Syrie, il n'y a ni médias d'opposition ni partis d' opposition, il n'y a que le Front national progressiste contrôlé par le parti arabe socialiste Baas", a déclaré M. Abdelazim.
"Bien que nous ayons demandé aux dirigeants politiques d'entamer une véritable réforme politique et un processus de changement démocratique pacifique, nos demandes n'ont malheureusement pas été entendues, les autorités soutenant que la Syrie n'est pas la Tunisie ou l'Égypte", a-t-il déclaré, ajoutant "le Rassemblement démocratique national appelle les dirigeants politiques à s'adapter aux demandes justes du peuple".
Le président syrien Bachar Al-Assad a fait plusieurs concessions récemment, y compris la suppression du Tribunal de sécurité, la levée de l'état d'urgence et la démission du gouvernement en réponse aux protestations montantes exigeant le changement.
Lien : http://french.peopledaily.com.cn/International/7399300.html
L'opposition syrienne exige le départ immédiat de Bachar Al-Assad
Antalya, Turquie,
Aujourd'hui, l'opposition syrienne vient de franchir une importante étape - une étape politique.
Réunis depuis deux jours dans un luxueux hôtel de la station balnéaire turque d'Antalya pour une conférence sur "le changement en Syrie", trois cents opposants, venus principalement de la diaspora et issus de tous les groupes religieux, ethniques et politiques, se sont mis d'accord sur une déclaration commune qui marque un tournant probablement historique.
Qu'ils soient socialistes ou Frères Musulmans, hommes d'affaires ou jeunes de Facebook, Kurdes ou Sunnites, Chrétiens ou Alaouites, la plupart des présents ont décidé d'exiger ensemble :
- le départ immédiat de Bachar Al Assad et son remplacement par le vice-président. Il n'est plus question de considérer le président syrien comme une figure à part au sein de ce régime criminel, une personnalité pouvant mener une transition vers la démocratie.
Certains souhaitaient qu'il soit lui proposé l'immunité en échange de sa démission. Mais cette proposition a été refusée, notamment par les activistes de l'intérieur qui veulent qu'après la révolution les principaux responsables des massacres, sans exception, soient jugés et condamnés.
- la mise en place d'un gouvernement intérimaire, composé de technocrates, dont la mission sera de préparer un référendum sur une nouvelle constitution.
- la tenue d'élections libres parlementaires et présidentielles dans moins d'un an.
- la constitution d'un Etat démocratique et « civil ». Ce dernier point est décisif. Il a fait l'objet des débats les plus intenses. Les Frères Musulmans voulaient qu'il soit fait mention du caractère islamique du futur Etat. Pour d'autres, la laïcité de l'Etat était non négociable. Un compromis a été trouvé, qui a sauvé la conférence et donné beaucoup d'espoir aux jeunes révolutionnaires qui tombent, chaque jour plus nombreux, sous les balles du régime Assad.
Autre succès : la déclaration précise que l'opposition ne vise aucun groupe particulier. Ce message aussi est très important. Il vise à rassurer à la communauté alaouite dont sont issus la famille Assad et les pontes du régime et ainsi l'encourager à prendre ses distances avec le pouvoir.
Enfin, après une élection en direct à la télévision, les trois cents opposants ont élu un comité consultatif de 31 personnes représentants tout le spectre politique, religieux et ethnique syrien. Ce groupe comprend notamment un représentant des Frères Musulmans qui a fait grande impression sur la presse internationale, un ingénieur informatique vivant au Canada, Moulhel al-Droubi. Il siègera notamment aux côtés d'une jeune femme, socialiste.
Certains voulaient que ce groupe soit une sorte de comité national de transition à l'image du CNT libyen. Mais la plupart ont considéré qu'une initiative était précipitée et serait, de toute façon, rejetée par les jeunes révolutionnaires sur le terrain. Les 31 "élus" désigneront parmi eux un comité exécutif qui limitera son rôle au soutien des activistes de l'intérieur - soutien technique et médiatique. Ce comité servira aussi d'interlocuteur avec la communauté internationale.
Jusqu'à présent minée par des divisions, l'opposition syrienne en exil a donc été à la hauteur des évènements. Son unité, la clarté de son message et sa détermination vont probablement conduire les Occidentaux à déclarer enfin Bachar Al-Assad illégitime et, à leur tour, exiger son départ immédiat.
NB : Il est à noter qu'à la suite d'une erreur sur la religion de l'un des élus, les Chrétiens ne sont pas représentés dans le groupe des 31. On assure qu'ils le seront doublement dans le comité exécutif. A suivre.
Lien : http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/06/02/l-opposition-syrienne-exige-le-depart-immediat-de-bachar-al.html
L'Onu s'inquiète du recours systématique à la violence en Syrie
Deux conseillers spéciaux des Nations unies ont tiré jeudi la sonnette d'alarme au sujet du recours "systématique et délibéré" à la violence de la part du régime syrien du président Bachar al Assad, confronté à un soulèvement populaire sans précédent en faveur de la démocratie.
Dans un communiqué conjoint, Francis Deng, conseiller spécial sur la prévention des génocides, et Edward Luck, chargé de la "responsabilité de protéger" les populations civiles, se disent "gravement préoccupées par les pertes croissantes en vies humaines en Syrie" du fait de la répression.
"Nous sommes particulièrement alarmés par les attaques systématiques et délibérées de la police, des militaires et des autres forces de sécurité contre des civils désarmés qui ont pris part aux deux derniers mois de manifestations", disent-ils.
"Le déploiement de forces armées et le recours aux balles réelles, aux chars et à l'artillerie pour répliquer à des manifestations pacifiques, et la prise pour cible de zones d'habitations où les manifestations se déroulent ne sont acceptables en aucune circonstance."
Selon des militants des droits de l'homme, les forces syriennes ont encore tué 13 civils ce jeudi dans la ville de Rastan, dans le centre du pays.
Ces violences se poursuivent hors de la vue des grands médias internationaux, jugés indésirables par le régime baassiste de Damas.
Les membres du Conseil de sécurité examinent actuellement un projet de résolution sur la situation en Syrie parrainé par la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Portugal, mais deux des pays disposant du droit de veto, la Chine et la Russie, ont fait savoir qu'ils n'étaient pas favorables à l'idée d'un texte revenant à une ingérence dans les affaires intérieures du régime de Damas.
De source diplomatique, on déclarait jeudi que les membres du Conseil devaient se concerter dans la journée pour remanier le texte afin qu'il soit acceptable par Moscou et Pékin.
En plus des morts, dont le nombre se monterait à un millier depuis la mi-mars, Deng et Luck dénoncent les "arrestations arbitraires massives, les disparitions et autres graves violations des droits de l'homme" sur lesquelles ils réclament une "enquête indépendante, minutieuse et objective".
Selon les organisations de défense des droits de l'homme, plus de 10.000 personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations.
Lien : http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/l-onu-s-inquiete-du-recours-systematique-a-la-violence-en-syrie_999082.html
Des centaines de prisonniers politiques libérés en Syrie
Le président Bachar el Assad fait un signe en direction des contestataires... tout en accentuant la répression.
Les autorités syriennes ont libéré des centaines de prisonniers politiques, dans le cadre de l'amnistie générale décrétée par le président Bachar al Assad après dix semaines de contestation de son pouvoir.
Selon Rami Abdelrahman, le directeur de l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, la plupart des personnes relâchées sont des manifestants des banlieues de la capitale, Damas, de Banias, d'Homs et de Lattaquié, ainsi que de la ville de Deraa, berceau de la contestation situé dans le sud du pays.
"Les libérations ont commencé dans la nuit de mardi et se poursuivent. Des dizaines de prisonniers ont été acheminés des centres de détention de Damas vers des centres de détention locaux où ils s'attendent à être libérés rapidement, a-t-il précisé. Nous attendons la libération de l'ensemble des personnes emprisonnées en Syrie".
Selon les organisations de défense des droits de l'homme, plus de 10 000 personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations, mi-mars.
Parmi les personnes relâchées, figure Abbas Abbas, un ancien prisonnier politique condamné en début d'année à sept ans de prison pour avoir "fragilisé le moral national."
Tal al Molouby, une adolescente blogueuse condamnée à cinq ans de prison au début de l'année pour avoir dévoilé des informations à un pays étranger, ne semble pas être, pour sa part, concernée par la mesure d'amnistie.
La répression se poursuit
Malgré ce geste d'apaisement du chef de l'Etat syrien qui tente de faire taire les appels au renversement de son régime, la répression des manifestations se poursuit dans le pays.
Au moins onze civils auraient été tués par les forces de sécurité ce jeudi à Rastan, dans le centre du pays.
Au moins 52 civils auraient été tués et 200 arrêtés dans cette ville de 60 000 habitants depuis le début de l'assaut lancé par l'armée dimanche.
Alternant main de fer et propositions réformistes depuis le début de la contestation, Assad n'est pas parvenu à étouffer le mouvement de manifestations sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 2000, à la mort de son père Hafez.
La réponse violente à l'insurrection aurait fait plus d'un millier de morts.
L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a fait état mercredi d'informations selon lesquelles les forces de sécurité commettent "des tueries systématiques et la torture" à Deraa et a parlé "de crimes contre l'humanité".
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé que l'amnistie intervenait trop tard et que les autorités syriennes devaient adopter un "changement de cap plus clair et plus audacieux".
Lien : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/des-centaines-de-prisonniers-politiques-liberes-en-syrie_999020.html