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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 22:32
Occupy Wall Street en Direct ...
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À Foley Square… 

 par OccupyWallSt

A few hours ago, thousands of students, workers, and other supporters gathered in Union Square chanting "Shut the city down!" and using the People's Mic to share more stories of how banks and corporate greed have impacted the 99%. Simultaneously, Occupiers took to multiple subway stations in all five boroughs.

Students chanted "CUNY should be free!" and "Student Power!" as they took to the streets along 16th and 5th Avenue, shutting down traffic and leaving police unable to respond. Police eventually erected barricades along 5th Avenue in an attempt to block the march

Now, thousands of people have left Union square to join their fellow Occupiers and are marching down Broadway toward Foley Square to join another large contingent of labor unions. We are currently hearing reports that Foley has been overwhelmed by a massive police presence, with helicopters circling overhead. However, thousands have already gathered approaching Foley and more continue to pour out from the subways.

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Sur le front de la contestation anticapitaliste, la situation s'envenime aux Etats-Unis. Des échauffourées entre manifestants et policiers ont éclaté et plus de cent arrestations ont eu lieu jeudi lors du défilé organisé pour marquer les deux mois du mouvement "Occupy Wall Street" qui a semé le désordre dans le quartier financier de New York à Manhattan.
Le cortège new-yorkais est parti jeudi matin peu du square Zuccotti, berceau du mouvement dont les occupants ont été expulsés dans la nuit de lundi à mardi. Rapidement empêchés d'atteindre la Bourse par la police, les manifestants, environ un millier, se sont rabattus sur des rues adjacentes, qu'ils ont bloquées pour empêcher les employés des entreprises du quartier de se rendre dans leurs bureaux aux cris de "Wall Street est fermée". Ces barricades humaines ont vite entraîné des tensions entre manifestants et passants, puis entre manifestants et policiers. Au total, ce sont plus de 100 personnes qui ont été arrêtées jeudi matin, selon une porte-parole de la police de New York. Environ deux heures après le départ du cortège, les manifestants ont commencé à retourner vers le square Zuccotti et devaient dans l'après-midi organiser d'autres défilés ou rassemblements, notamment dans le métro, ou au square Foley, siège de plusieurs tribunaux à Manhattan.

 

A Londres, les indignés bravent l'ultimatum
 

Le défilé new-yorkais devait être suivi jeudi par plus de 450 autres manifestations aux Etats-Unis, selon MoveOn, un groupement d'associations. A Los Angeles, la police a évacué un camp anti-Wall Street et interpellé une vingtaine de personnes qui refusaient de quitter les lieux. Les militants qui refusaient de partir se sont assis en cercle avant d'être interpellés un par un, alors que plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées pour exprimer leur solidarité avec le mouvement. "Nous voulons lancer un message positif, nous voulons que les gens connaissent la vérité, nous voulons que les classes moyennes reprennent la place qui est la leur", a déclaré une manifestante d'une vingtaine d'années. Les tentes du petit campement, sur lesquelles on pouvait lire les inscriptions "Nous sommes les 99%" ou "Taxer les 1%", ont également été emportées par des policiers équipés de tenues anti-émeutes.
 
D'autres défilés ou rassemblements étaient également prévus en Europe. A Londres, où le mouvement a aussi fait des émules, les "indignés" qui campent depuis un mois sur le parvis de la cathédrale Saint-Paul, au coeur de la City londonienne, ont été sommés de démonter leurs installations. Mais les contestataires ont bravé l'ultimatum des autorités.


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Retour des militants d'"Occupy Wall Street" près de la Bourse

les militants d'"occupy wall street" de retour près de la bourse © reuters - 2011

par Chris Francescani et Sharon Reich

 

NEW YORK (Reuters) - Des centaines de manifestants anti-Wall Street ont tenté jeudi de relancer leur mouvement en défilant en direction de la Bourse de New York, où une forte présence policière les attendait.

 

Aux cris de "We are the 99%" - "Nous sommes les 99%" auxquels, selon eux, le système financier ne bénéficie pas -, ils se sont divisés en petits groupes pour tenter d'entrer dans Wall Street, la rue de la Bourse.

 

La police les a maintenus sur les trottoirs à coups de matraques et avait procédé, selon un porte-parole, à une cinquantaine d'arrestations à 10h00 locales (15h00 GMT).

 

"J'espère qu'ils vont réussir à faire fermer la Bourse pour la journée et qu'avec leurs efforts ils convaincront le gouvernement de réguler la finance", a dit Paul Layton, un avocat se rendant au travail dans le quartier de Wall Street.

 

Le New York Stock Exchange a ouvert à l'heure prévue.

 

Les "indignés" new-yorkais ont aussi pu croiser des gens hostiles au mouvement, tel Derek Tabacco, qui portait à leur adresse une pancarte "Get a job" ("Trouvez un travail").

 

"Je perds de l'argent chaque minute qui passe", s'est plaint Mike Tupea, un chauffeur de taxi d'origine roumaine dont la voiture est restée bloquée 40 minutes par les manifestants.

 

Les manifestants étaient conscients qu'ils auraient peu de chances de s'approcher du symbole du capitalisme américain et que cette journée d'action risquait, par son côté provocateur, de se traduire par des arrestations massives et d'aggraver les relations déjà tendues avec la municipalité.

 

Ils prévoient plus tard dans la journée de bloquer 16 grandes stations de métro puis de revenir devant la mairie de New York avant de traverser le pont de Brooklyn.

 

"REPRENDRE NOS RUES"

 

Leur marche de reconquête intervient deux jours après le démantèlement du campement militant installé depuis le 17 septembre dans le parc Zuccotti, d'où la manifestation s'est élancée tôt dans la matinée.

 

"Je pense que c'est un beau moment pour reprendre nos rues, surtout après l'éviction", dit Rachel Falcone, 27 ans, venue de Brooklyn. "Il faut montrer que nous pouvons exister partout."

 

La plupart des manifestations du mouvement ont rassemblé plusieurs centaines de personnes mais un porte-parole a dit mercredi espérer des dizaines de milliers de participants.

 

Peter Cohen, 47 ans, est venu en costume pour améliorer l'image du mouvement. "J'ai un boulot et j'ai mis un costume car je suis fatigué de voir que le mouvement est décrit comme un mouvement de marginaux", déclare cet anthropologue. "Je ne cherche pas d'argent ni de travail. Je ne suis pas un militant professionnel, juste un citoyen normal."

 

Après le démantèlement de leur campement par des centaines de policiers dans la nuit de lundi à mardi, les militants ont été autorisés à revenir parc Zuccotti à condition de respecter les nouvelles règles, notamment l'interdiction d'y déployer des sacs de couchage et des tentes.

 

Mercredi soir, ils n'étaient qu'une vingtaine de militants sur place.

 

Le mouvement "Occupy Wall Street" entend dénoncer un système financier qui profite essentiellement aux entreprises et aux individus les plus riches. Les membres du mouvement se présentent comme les "99% qui ne tolèrent plus l'avidité et la corruption du 1% restant".

 

Ce mouvement des "Indignés" a essaimé depuis septembre dans de nombreuses villes américaines et donné lieu parfois à de vives échauffourées entre militants et policiers venus les évacuer.

 

Marine Pennetier et Clément Guillou pour le service français, édité par Gilles Trequesser

source : http://www.franceinter.fr/depeche-retour-des-militants-d-

 

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 Les "indignés" de Londres bravent l'ultimatum de la Cit

LONDRES (Reuters) - Les "indignés" qui campent depuis un mois sur le parvis de la cathédrale Saint-Paul, au coeur de la City londonienne, ont bravé jeudi l'ultimatum des promoteurs du quartier qui les avaient sommés de démonter leurs tentes avant 18h00 GMT ce jeudi.

Plusieurs dizaines de militants anticapitalistes, dont l'initiative s'inspire du mouvement américain "Occupy Wall Street", ont observé une minute de silence avant que la cloche de l'édifice ne sonne l'heure fatidique.

La City of London Corporation, qui gère le quartier des affaires, va donc reprendre les procédures judiciaires suspendues il y a deux semaines. Elle avait donné la veille 24 heures aux manifestants pour évacuer les lieux.

"Occupy est une idée et on ne peut évacuer une idée", a déclaré Ronan McNern, l'un des organisateurs du mouvement.

Les "indignés" se sont installés le 15 octobre aux abords de la cathédrale lorsque la police les a empêchés de dresser leurs tentes devant la Bourse de Londres.

A New York, la police a fait évacuer dans la nuit de lundi à mardi les militants d'"Occupy Wall Street" qui campaient dans le parc Zuccotti depuis la mi-septembre.

Naomi O'Leary, Jean-Philippe Lefief pour le service français

source : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111117.REU3089l_

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 07:06

Les enjeux inavoués de la Ligue arabe

 

Les pays arabes sont parvenus à se mettre d'accord pour sanctionner lourdement la Syrie. Un choix moins humanitaire que stratégique.

Le ministre des Affaires étrangères qatari Hamad bin Jasim (droite) et le secrétaire générale de la Ligue arabe Nabil al-Arabi Nabil (gauche)le 12 novembre 2011 au Caire. (AP-Sipa/Amr Nabil)Le ministre des Affaires étrangères qatari Hamad bin Jasim (droite) et le secrétaire générale de la Ligue arabe Nabil al-Arabi Nabil (gauche)le 12 novembre 2011 au Caire. (AP-Sipa/Amr Nabil)
Mercredi 16 novembre, la Ligue arabe devrait confirmer à Rabat l'exclusion temporaire de la Syrie de son instance. Contre toute attente et fait rare dans son histoire, les pays arabes sont parvenus à se mettre d'accord pour sanctionner lourdement un des pays fondateurs de l'organisation. Une décision inhabituelle, lourde de conséquences, et qui semble dessiner une forme de renaissance de la Ligue arabe souvent accusée d'être une coquille vide.

La Ligue n'était pas franchement en pointe lors des révolutions arabes, surtout au début en Tunisie notamment. Fondé en 1945 à l'initiative de la Grande-Bretagne et composée de 22 pays arabes dont la Palestine, l'organisation a souvent fait l'objet de critiques dans le passé : organisation poussiéreuse qui parlait peu si ce n'est pour faire de grandes déclarations sans effets et qui avait du mal à masquer ses divisions internes.

En quelques mois, elle a fait des choix, des plus sévères de son histoire : soutenir une intervention en Libye par le biais de l'armée qatari et, cette fois, décider de la mise au ban d'un des plus importants pays arabes qu'est la Syrie, offrant une légitimité aux pays occidentaux et leur évitant ainsi les reproches d'ingérence. L'opposition syrienne a salué le geste et assuré "que la position arabe change en faveur de la Révolution syrienne"

Les mentalités sont-elles en train d'évoluer ? La Ligue arabe est-elle vraiment en train de renaître ?

Une Syrie isolée et donc lâchée

Officiellement, la Ligue arabe explique qu'elle est a le dos au mur et qu'elle n'a pas eu d'autres choix que de procéder à cette sanction puisque Damas refuse d'appliquer son plan de sortie de crise et que l'armée syrienne est toujours déployée dans les rues du pays. Pourtant, elle ne s'est pas prononcée contre le Yémen où la répression des manifestants et les affrontements entre les différents camps ont fait des centaines de morts depuis janvier. D'ailleurs, de nombreux yéménites ont manifesté ce mercredi pour demander la suspension du Yémen -soutenu par l'Arabie Saoudite- de la Ligue arabe, à l'instar de la Syrie.

La Ligue arabe a longtemps pensé que Bachar Al-Assad allait résister efficacement et qu'il sortirait victorieux de son acharnement contre la population. Elle est donc restée attentiste, se tenant prête à prendre des décisions seulement quand elle saurait dans quel sens le vent allait tourner. Aujourd'hui, Bachar Al-Assad n'a pas réussi à mater la révolte populaire et est plus acculé que jamais. La Ligue arabe se retrouve dans une situation, où son silence aurait sans doute exacerbé les critiques venant de la rue arabe. Sous la pression populaire, la Ligue arabe a donc décidé d'agir. Et par la même occasion, elle a contenté les pays occidentaux.

Jouer à égalité avec la Turquie

La Turquie, qui ne fait pas partie de la Ligue arabe, avait devancé les pays arabes dans sa condamnation des massacres perpétrés par le régime syrien. Elle avait accueilli les toutes premières réunions de l'opposition syrienne et a contribué à la constitution du Conseil national syrien qui avait tenu sa première conférence à Istanbul. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a assuré qu'il était prêt à s'investir encore plus. La position turque a été saluée par la plupart des acteurs.

Si la la Ligue arabe a pris cette décision c'est peut-être aussi pour ne pas être devancée sur ce terrain par la Turquie. Recevoir des fleurs de la part des Etats-Unis et de l'Union européenne ne peuvent faire que du bien à son image.

Montée en puissance des pays sunnites contre l'Iran

Mais, surtout, ce lâchage arrive à point nommé pour quelques pays de la Ligue arabe qui ne sont pas mécontents du tournant que prend l'évolution de la situation. La chute de Bachar Al-Assad, issue des Alaouites, une branche du chiisme, permet aux pays du Golfe, sunnites, de reprendre le dessus sur la Ligue arabe et de jouer un rôle majeur en Syrie qui est majoritairement sunnite. En effet, l'Arabie saoudite, qui considère les chiites comme des hérétiques, avec le soutien du petit royaume qatari –dont le poids prend chaque jour de plus en plus d'importance dans la région- ont été les plus actifs à hâter l'exclusion temporaire de la Syrie de la Ligue arabe.

Du même coup la Ligue arabe, prive l'Iran, chiite, de son allié principal dans la région, se débarrassant dans le même temps de l'axe Iran-Syrie-Hezbollah libanais, rivaux de toujours de l'Arabie saoudite. D'ailleurs la répression au Yémen et au Bahreïn n'avait pas ému la Ligue arabe. A Bahreïn, l'Arabie Saoudite prétextant un accord lié à la force commune du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avait envoyé le 14 mars dernier ses chars pour mater la rébellion tuant dans l'oeuf la révolte.

L'affaiblissement de l'Iran profiterait aussi aux pays occidentaux qui estiment que Téhéran est en train de chercher à se doter de l'arme atomique. Si le choix des pays arabes ne peut que soutenir les actions visant à arrêter le massacre d'une population -3.500 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début du soulèvement - tout prête à penser que l'Iran serait la principale victime de la pression conjuguée des pays occidentaux, de la Turquie et des pays arabes. Sauf que le jeu de dupe de l'Arabie saoudite est tellement clair que la Ligue arabe pourrait être discréditée et paradoxalement voir son soutien populaire s'ébrécher.

source : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111

 

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La question syrienne _ Débat : la réunion de la Ligue arabe au Rabat

 

 

 

 

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 Un soldat de l’Armée syrienne libre : "notre principal problème c’est le manque d’armes"


Capture d'une vidéo filmée par des soldats déserteurs yriens et publiée sur YouTube
 
Omar fait partie de l’Armée syrienne libre, cette force composée de déserteurs qui se sont illustrés hier en attaquant un centre des renseignements syriens à Damas. Il explique quels sont les défis que doit relever son groupe de combattants, peu armés, pour faire reculer les forces de Bashar al-Assad.
 
L’Armée syrienne libre (FSA) est une force composée de déserteurs de l’armée régulière. Dirigée par le colonel Riyad al-Assad, elle a pour objectif affiché "d’obtenir la dignité et la liberté pour le peuple syrien, de renverser le régime et de protéger la révolution". La FSA affirme regrouper 15 000 combattants, ce qui reste peu face aux 200 000 soldats de l’armée de Bashar al-Assad.
 
Le Conseil national syrien, principale organisation représentative de la révolution, affiche une certaine sympathie pour cette armée de déserteurs, tout en mettant en garde sur le risque d’une militarisation du mouvement de protestation, jusqu'à présent pacifique. Sur le terrain, les derniers faits d’arme de la FSA ont fait naître beaucoup d’espoir. L’une de nos Observatrices à Homs, épicentre de la contestation, nous disait ce matin que cette armée était "son seul espoir". Un signe que la stratégie de non violence respectée depuis le début du mouvement ne fait plus l’unanimité.
"Nous avons des soldats cachés aux abords de plusieurs villes"
Omar (pseudonyme) était un appelé de l’armée régulière. Il a fait défection il y a plusieurs mois pour rejoindre l’Armée syrienne libre. Il est actuellement à l’étranger pour aider à la coordination des activités de l’armée de déserteurs, mais il compte rentrer en Syrie prochainement pour reprendre les combats.

« Nous avons des soldats cachés aux abords de plusieurs villes : Deraa , Damas , Homs, Hama, Idleb, Lattaquié, Dair Alzour et Banias. Il est difficile de donner un chiffre exact. Nous n'intégrons que les soldats déserteurs. Les seuls civils que nous acceptons de prendre dans nos rangs sont des militants recherchés par le régime et qui risquent d’être exécutés.

Notre principal problème c’est le manque d’armes. Nous avons juste des AK-47 (fusils d’assaut) et quelques RPG-7 (lance-roquette). Uniquement des armes volées à l’armée par les soldats qui ont fait désertion. Il est impossible pour l’instant de faire entrer des armes de l’étranger.

Ce type d’armement nous permet de freiner la progression des forces de Bashar, mais pas de les stopper réellement. Les simples citoyens ont de grandes attentes nous concernant, mais pour l’instant nous ne pouvons pas, par exemple, tenir un quartier, encore moins une ville. Dans l’immédiat, nous nous en tenons aux opérations ponctuelles, comme celle d’hier [à Harasta, près de Damas]. Une opération qui a nécessité des semaines de préparation.

 

"Il faudrait que la communauté internationale mette en place une ‘zone protégée’"

 

Des soldats font défection tous les jours. Hier encore, une quinzaine ont rejoint ma brigade, à Homs. Et ces désertions pourraient être bien plus massives. Le problème est que nous n’avons pas de réseau sûr pour les regrouper car nous ne contrôlons aucun territoire.

 

Pour que nous soyons vraiment en capacité de progresser militairement, il faudrait que la communauté internationale mette en place une ‘zone protégée’ au nord du pays. Un endroit où nous pourrions nous regrouper et nous organiser. »

source : http://observers.france24.com/fr/content/20111116-s

 

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الجامعة العربية تمهل سورية 3 أيام لاستقبال مراقبين على أراضيها

 

 

جانب من اجتماع المنتدى العربي-التركي في الرباط

أكد المشاركون على "أهمية استقرار ووحدة سورية، وعلى ضرورة إيجاد حل للأزمة دون أي تدخل أجنبي"

أمهلت الجامعة العربية الأربعاء سورية ثلاثة أيام للتوقيع على بروتوكول لاستقبال مراقبين دوليين على أراضيها للتأكد من وقف العنف في البلاد وتطبيق المبادرة العربية.

ففي مؤتمر صحفي في ختام اجتماع وزراء الخارجية العرب في العاصمة المغربية الرباط الأربعاء، قال نبيل العربي، أمين عام جامعة الدول العربية، إن مهمة فريق المراقبين، في حال إرسالهم، هي "التحقُّق من تطبيق المبادرة العربية".

 

وأكَّد الوزراء العرب أيضا على "ضرورة إدانة سورية للاعتداء على السفارات العربية في دمشق، وعلى التزامها بحماية البعثات الدبلوماسية".

وقال حمد بن جبر بن جاسم آل ثاني، رئيس الوزراء ووزير خارجية قطر ورئيس اللجنة الوزارية العربية المكلَّفة بمتابعة الأزمة السورية، إن دمشق ستواجه عقوبات اقتصادية ما لم تسارع إلى تنفيذ المبادرة العربية.

ولم يصدر بعد أي رد فعل سوري على القرارات العربية. لكن مراسل بي بي سي في دمشق، عساف عبود، توقَّع أن تقبل السلطات السورية بها، مشيرا إلى أن سورية كانت قد دعت الجامعة لإرسال وفد ومراقبين إلى سورية للوقوف على ما يجري من تطورات على أرض الواقع في البلاد.

"لا تدخُّل أجنبي"

وكان وزراء الخارجية العرب ونظيرهم التركي، الذين شاركوا في أعمال الدورة الرابعة لمنتدي التعاون العربي-التركي الذي عُقد الأربعاء في العاصمة المغربية الرباط، قد دعوا في وقت سابق إلى حل الأزمة في سورية "بدون أي تدخل أجنبي"، وإلى "إجراءات عاجلة لحماية افوالمدنيين".

وشدد المنتدى في بيان أصدره في ختام أعماله على "ضرورة وق إراقة الدماء، وعلى تجنيب المطنين السوريين المزيد من أعمال العنف والقتل، الأمر الذي يتطلب اتخاذ الإجراءات العاجلة لضمان حماية المدنيين".

وأكد المشاركون أيضا على "أهمية استقرار ووحدة سورية، وعلى ضرورة إيجاد حل للأزمة دون أي تدخل أجنبي".

وكان وزير الخارجية التركي، أحمد داود أوغلو، قد قال في افتتاح المنتدي: "إن النظام السوري قد يواجه العزلة، وخصوصا في العالم العربي، لأنه لم يفِ بالوعود التي قطعها على نفسه في الجامعة العربية بشأن وقف القمع الدامي للتظاهرات السلمية".

وأضاف الوزير التركي: "إن الثمن الذي ستدفعه الحكومة السورية بسبب عدم إيفائها بالوعود التي قطعتها في الجامعة العربية هو العزلة في العالم العربي أيضا".

من جهته، طالب الأمين العام للجامعة العربية، نبيل العربي، "الجميع" بتحمُّل مسؤولياتهم و"اتخاذ ما يلزم لوقف نزيف الدم المستمر في سورية".

وقال العربي للصحفيين: "منذ بضعة أيام، اتخذ مجلس وزراء الجامعة العربية قرارا هامَّاً لتوفير الحماية للمواطنين السوريين لأنه يجب على الجميع اتخاذ ما يلزم بكل وضوح لوقف نزيف الدم المستمر في سورية الشقيقة منذ ثمانية أشهر، وكلِّي أمل في أن ينجح هذا المسعى خلال الأيام القليلة المقبلة".

اجتماع وزاري

جانب من الاجتماع الوزاري العربي في الرباط

الجامعة العربية: مهمة فريق المراقبين هي "التحقُّق من تطبيق المبادرة العربية"

من جهة أخرى، أفاد موفد بي بي سي إلى الرباط، بدر الدين الصائغ، بأن اجتماع وزراء الخارجية العرب بدأ مساء الأربعاء لبحث تثبيت قرار تعليق عضوية دمشق في الجامعة العربية، وإرسال مراقبين إلى سورية، تنفيذا لقرار المجلس الوزاري للجامعة في الثاني عشر من الشهر الجاري.

وقال المراسل إن الصحفيين مُنعوا من حضور الاجتماع المغلق، والذي يُتوقع أن يُعقد في ختامه مؤتمر صحفي لإطلاع وسائل الإعلام والرأي العام على النتائج التي سيتمخَّض عنها.

من جهة أخرى، أدان الطيب الفاسي الفهري، وزير الخارجية المغربي قيام عدد من المتظاهرين برشق مبنى السفارة المغربية في دمشق بالحجارة والبيض.

وقال الوزير المغربي في مؤتمر صحافي عقده في ختام المنتدى التركي-العربي: "أندد بكل ما يحدث داخل وخارج السفارات في دمشق".

وأضاف: "لقد تعرَّضت مرافق السفارة المغربية في دمشق هذا الصباح (الأربعاء) لهجوم من العديد من الأشخاص وهذا لا يسهِّل التواصل والحوار وحضور السفارات في الوضع الراهن".

يُشار إلى أن سورية قاطعت كلاًّ من المنتدى العربي-التركي واجتماع وزراء الخارجية العرب في الرباط، وذلك احتجاجا على مقاربة الاجتماعين لملف الأزمة السورية.

مقاطعة سورية

وكانت وزارة الخارجية السورية قد أصدرت الثلاثاء بيانا قالت فيه: "إن قرار سورية بالمشاركة في اجتماعي الرباط كان تلبية لرغبة بعض الدول العربية الشقيقة، ولكن في ضوء التصريحات التي أُبلغنا بها من مسؤولين في المغرب قررت سورية عدم المشاركة".

وفي تصريحات لصحيفة "الرأي" الكويتية، قال يوسف الأحمد، مندوب سورية الدائم لدى الجامعة العربية وسفيرها في القاهرة: "إن ما يحدث تجاه سورية تحركه أطراف خارجية".

واتهم الأحمد الجامعة العربية بـ "العمل لتغطية تدخل خارجي فيها".

وأضاف: "إن سورية تعيش حاليا جوا سياسيا تحريضيا سافرا من خلال حملات إعلامية تشنها دول معينة هدفها الأساس التدخل الأجنبي في بلادنا، إذ يوجد تحريض من بعض جهات المعارضة بالخارج، وكذلك جماعات مسلحة بالداخل، والهدف الأساس لهم هو إفشال المبادرة التي حرصنا على تنفيذها".

ونقل موقع جريدة الوطن السورية القريبة من الحكومة مساء الثلاثاء ان دول الخليج العربي هدَّدت بمقاطعة اجتماع وزراء الخارجية العرب في الرباط في حال شاركت سورية في الاجتماع.

ووفقا لما قالته مصادر سورية للوطن ان وزير الخارجية السوري، وليد المعلم، كان قرر المشاركة في الاجتماع، بناء على دعوة وجهت له في العاشر من الشهر الجاري، وبناء على رغبة كل من مصر والجزائر لبحث الأزمة السورية.

إلاَّ أن دول مجلس التعاون بعثت برسالة لأمين عام الجامعة العربية هددت بالمقاطعة في حال حضور المعلم.

وتقول الامم المتحدة إن 3500 شخصا على الاقل قتلوا في الاحتجاجات التي انطلقت في مارس / آذار الماضي بهدف ازاحة نظام الرئيس بشار الاسد عن السلطة.

مسيرات مؤيِّدة

وفي الداخل السوري، خصصت محطات التلفزة الرسمية والخاصة السورية مساحات واسعة طيلة يوم الأربعاء للتغطية الحية للمسيرات التي شهدتها عدة مدن سورية، ومنها العاصمة دمشق والحسكة واللاذقية وبلدة القرداحة، مسقط الرئيس الراحل حافظ الأسد، والد الرئيس الحالي بشار الأسد، وشارك فيها مئات الآلاف من مؤيدي النظام.

من المسيرات المؤيدة للنظام في سورية

هتف المشاركون في مسيرات الأربعاء في سورية بشعارات مناهضة لجامعة الدول العربية ومندِّدة بقرارها بتعليق عضوية سورية فيها.

وقد تزامنت المسيرات مع ذكرى "الحركة التصحيحية" التي أوصلت الأسد الأب إلى سدَّة الحكم في سورية في عام 1970. كما تزامنت أيضا مع اجتماعات المنتدى العربي-التركي وجامعة الدول العربية في الرباط.

وقد هتف المشاركون بشعارات مناهضة لجامعة الدول العربية ومندِّدة بقرارها بتعليق عضوية سورية فيها.

تعليق

وكانت جامعة الدول العربية قد قررت في الأسبوع الماضي تعليق عضوية سورية في الجامعة، إلاَّ أنها تركت أمر الإعلان رسميا عن هذا الإجراء لاجتماع وزراء الخارجية في الرباط.

وأدانت سورية قرار الجامعة، واصفة إياه "بالمخزي والخبيث"، واتهمت الدول العربية التي أيدته بالتآمر مع الغرب من أجل تقويض الحكومة السورية.

ودعت دمشق لعقد قمة عربية طارئة لبحث الموقف في سورية، لكن الطلب قوبل بالرفض من جانب الدول الخليجية الست الأعضاء في مجلس التعاون الخليجي.

وقالت دول المجلس، التي تقود الحملة المناهضة للحكومة السورية والهادفة إلى معاقبة دمشق، إن وزراء الخارجية العرب أجروا مشاورات تحضيرا لاجتماع الرباط.

وتخضع العديد من الدول العربية لضغوط تهدف إلى حملها على مواصلة اتخاذ مواقف متشددة إزاء سورية عقب صدور قرار تعليق عضويتها في جامعة الدول العربية.

 http://www.bbc.co.uk/arabic/middleeast/2011/11/111116_syria_al_monitors.shtm

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 05:10

site http://occupywallst.org/

 

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Tomorrow, Thursday November 17th, marks two months since the start of Occupy Wall Street as well as International Students Day. To commemorate this two month anniversary, Occupy Wall Street will take to the streets in celebration and in solidarity with people around the world participating in a massive global day of action in hundreds of cities.

In the wake of Bloomberg’s predawn raid of Occupy Wall Street on Tuesday morning, thousands of people throughout the five boroughs and the greater region will join together to take nonviolent action tomorrow. We will gather to resist austerity, rebuild the economy, and reclaim our democracy. We will no longer tolerate a system that only serves the very rich and powerful. Right now Wall Street owns Washington. We are the 99% and we are here to reclaim our democracy.

Schedule for New York #N17 Actions below. Lire la suite...


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Les indignés new-yorkais tentent de se réorganiser


Le maire Bloomberg entouré de responsables municipaux en matière de santé, d'incendies et des forces policières en conférence de presse mardi matin.Le maire Bloomberg entouré de responsables municipaux en matière de santé, d'incendies et des forces policières en conférence de presse mardi matin.   © PC/Mary Altaffer

Environ 75 manifestants ont passé la nuit dans le parc Zuccotti à New York, quelque 24 heures après le démantèlement du campement du mouvement Occupons Wall Street. Les indignés doivent maintenant se réorganiser, un ordre de la cour les empêchant d'installer des tentes dans le parc.

Selon le New York Times, quelque 750 manifestants ont regagné le parc après sa réouverture, peu après la tombée du jour, mardi. Ils ont dû faire la file pour y entrer deux par deux, sous la supervision des policiers. Ceux qui transportaient de gros sacs à dos ou de grandes quantités de nourriture ont dû rebrousser chemin.

La Ville de New York a finalement rouvert le parc après qu'un juge de la Cour suprême de l'Étateut confirmé l'interdiction de camper pour les manifestants. Le juge Michael Stallman a estimé qu'ils n'avaient pas « réussi à démontrer que le fait de rester dans le square Zuccotti relevait du Premier Amendement » de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d'expression.

« Le square Zuccotti restera ouvert à tous ceux qui veulent en profiter à condition d'en respecter les règles », a expliqué le maire de New York, Michael Bloomberg, dans un communiqué après la réouverture du parc.

Le New York Times relate également qu'il ne semblait pas y avoir de plan pour garder le parc occupé toute la nuit, et qu'après minuit, mardi, une centaine de manifestants étaient toujours présents dans le parc. Des gens s'offraient spontanément le gîte pour la nuit et deux églises du quartier avaient ouvert leurs portes pour que des manifestants puissent y dormir.

Quelques-uns des membres principaux du mouvement brillaient toutefois par leur absence. Un des membres du groupe d'information de mouvement a précisé au quotidien new-yorkais que l'organisation s'accordait une pause.

Finalement, environ 75 manifestants ont passé la nuit dans le parc Zuccotti, assis ou debout, sans dormir. En outre, vers 23 h, une cinquantaine de manifestants se sont dirigés vers le quartier général de la police new-yorkaise, le One Police Plaza.

Au cours de la journée de mardi, des centaines de manifestants évincés ont passé la journée à manifester dans les rues de Manhattan, tout en cherchant un nouvel endroit pour s'installer. Quelques affrontements ont été signalés entre des manifestants et des policiers. Plusieurs journalistes ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de couvrir les manifestations dans la ville.

En outre, au moins 22 personnes ont été arrêtées après avoir tenté de s'installer sur un terrain vacant appartenant à l'église Trinity Wall Street, qui a déjà exprimé son soutien envers le mouvement.

Rappelons que vers 1 h du matin, dans la nuit de lundi à mardi, les policiers de New York ont expulsé les occupants du parc Zuccotti, la Ville de New York estimant que la situation était devenue « intolérable », notamment pour des questions de sécurité publique. Les manifestants occupaient le parc depuis la mi-septembre.

Des employés de la Ville de New York ont nettoyé le site occupé par les manifestants depuis la mi-septembre.Des employés de la Ville de New York ont nettoyé le site occupé par les manifestants depuis la mi-septembre.   © AFP/STAN HONDA

Par ailleurs, une grande journée d'action visant à souligner les deux mois du mouvement d'occupation né à New York est au programme jeudi.

Dès 7 heures du matin, des manifestants tenteront de bloquer Wall Street. Les manifestants comptent notamment, en fin de journée, occuper le métro new-yorkais.

Pendant ce temps, à Berkeley, en Californie, des milliers d'indignés ont défilé sur le campus de l'université et certains ont réinstallé des tentes là où la police avait démantelé un campement la semaine dernière.

Un peu plus tôt, la police avait tué par balle un homme armé sur ce campus, mais selon les organisateurs de la manifestation, il s'agit d'un incident sans rapport avec leur mouvement.

Alors que certaines villes américaines tolèrent toujours la présence d'occupants d'Occupons Wall Street, comme à Boston et Washington, d'autres obtiennent des autorisations de les déloger, comme à Dallas.

Au cours des derniers jours, des affrontements ont eu lieu entre les indignés et les policiers àPortland et à Oakland, les autorités ont procédé à l'expulsion de manifestants.

source http://www.radio-canada.ca/nouvell

 

 

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Quelques images de l’évacuation du camp de parc Zuccotti

 

 

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Les indignés de la Défense : violence policière gratuite... 

 

 

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La police a démantelé le campement des "indignés" de la Défense


Face-à-face entre policiers et "indignés", à la Défense, le 15 novembre 2011.

Face-à-face entre policiers et "indignés", à la Défense, le 15 novembre 2011.AFP/FRED DUFOUR

 

Le campement a été nettoyé. Mardi 15 novembre au soir, la police est intervenue pour démanteler le campement des "indignés". Ils étaient installés depuis une dizaine de jours sous la Grande Arche du quartier d'affaires de la Défense, près de Paris. C'est autour de 21 h 50 que des policiers et des gendarmes mobiles, au nombre d'une centaine, selon la préfecture, ont confisqué les cartons, pancartes, bâches constituant le campement des "indignés", qu'ils ont encerclé.

Les manifestants étaient, eux aussi, une centaine. "L'intervention des forces de l'ordre visait à nettoyer l'esplanade des cartons et des meubles amassés par les 'indignés', mais elle ne vise pas à évacuer les personnes ni à procéder à des interpellations", a affirmé une source préfectorale. Peu après l'intervention, les forces de l'ordre gardaient un amas de pancartes.

 

"RÉSISTANCE NON VIOLENTE"

Des "indignés" ont tenté de reconstituer leur campement avec des palettes et ont qualifié de "violente" l'intervention policière à l'issue de laquelle aucun blessé n'a été signalé. Dans la nuit de mardi à mercredi, le campement a de nouveau été saccagé avec violence par les forces de l'ordre, qui sont allées jusqu'à piétiner la nourriture et les médicaments, ont indiqué les "indignés" dans un communiqué.

Selon eux, "ce harcèlement policier ne fait que renforcer la légitimité de cette occupation par ces citoyens déterminés à prendre leurs responsabilités et àrésister de manière non violente face à un Etat qui emploie des méthodes fascistes indignes d'une démocratie".


 

 

 

Les "indignés" se sont installés sous la Grande Arche de la Défense à la fin du sommet du G20 de Cannes, le 4 novembre. Ils ont peiné à mobiliser, en comparaison des mouvements similaires en Espagne, à Londre, ou aux Etats-Unis, leur nombre oscillant entre plusieurs centaines au début de leur mobilisation à quelques dizaines.

La police était déjà intervenue à plusieurs reprises, sans procéder à leur évacuation. Lundi soir, les forces de l'ordre avaient empêché les manifestants dedresser une bâche au-dessus de leur camp.

source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/11/1


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Les Indignés du QUÉBEC ont maintenant un site  

http://indignesduquebec.e-monsite.com/


 


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Les «indignés» de Montréal veulent une entente les autorisant à rester


MONTRÉAL - Les «indignés» de Montréal ont adopté, mercredi soir, une proposition dans laquelle ils s'engagent à démanteler les structures en bois sur leur campement en échange d'une entente écrite avec la Ville les autorisant à demeurer au square Victoria jusqu'au printemps.

La proposition, qui a été acceptée à l'unanimité par les quelques dizaines de manifestants lors d'une assemblée générale tenue mercredi soir, exige aussi que l'accord soit vérifié par un avocat et annoncé par le biais d'une conférence de presse conjointe.

Plus tôt dans la journée, l'administration du maire Gérald Tremblay avait donné jusqu'à dimanche aux contestataires pour démonter près d'une vingtaine d'installations sur leur site en plein coeur du quartier des affaires montréalais.

Le représentant de la Ville qui devait participer mercredi soir à l'assemblée générale d'Occupons Montréal afin d'exposer les exigences de la municipalité s'est toutefois désisté à la dernière minute, ont fait savoir les indignés.

«C'est dommage qu'il ne soit pas venu parce qu'on voulait vraiment discuter de tout ça avec lui», a déclaré Paul Bode, l'«indigné» ayant rédigé la proposition.

«Je pense que notre offre est bonne pour la Ville parce que nous acceptons d'ôter les structures et parce que nous faisons preuve de flexibilité en proposant d'occuper l'endroit de manière responsable.»

L'absence de l'envoyé du maire Tremblay n'a pas empêché les protestataires réunis au pied de la statue de la reine Victoria de donner leur aval à la proposition, qu'ils comptent soumettre jeudi à l'hôtel de ville.

L'enthousiasme des participants était d'ailleurs manifeste malgré le vent de novembre qui faisait claquer les nombreuses toiles du campement. Ils ont accueilli l'adoption de l'offre avec des cris de joie avant de se mettre à scander «Occupons Montréal!».

L'assemblée générale s'est conclue avec l'intervention d'un invité de marque: l'auteur Jean Barbe. Ce dernier a annoncé aux manifestants qu'une trentaine de ses collègues et lui-même viendraient leur lire des textes et leur donner des livres dimanche à compter de midi.

«Nous allons sortir les écrivains de la place Bonaventure et les amener ici pour faire un 'Salon du peuple'», a lancé M. Barbe, en faisant allusion au Salon du livre de Montréal qui se déroule actuellement au centre d'exposition situé à quelques pas du square Victoria.

«Nous allons lire jusqu'à temps qu'il n'y ait plus personne, jusqu'à temps qu'il n'y ait plus rien à lire», a promis l'auteur de «Comment devenir un monstre», visiblement très heureux d'apporter son appui à la cause.

Denise Boucher, Élise Turcotte, Nicolas Dickner et Michel Vézina comptent parmi les écrivains qui viendront faire la lecture aux protestataires dimanche.

Les «indignés» montréalais se sont dit confiants de pouvoir poursuivre leur occupation malgré l'expulsion en début de semaine de leurs camarades de Wall Street, qui sont à l'origine du mouvement lancé en septembre pour dénoncer la cupidité des entreprises et l'écart grandissant entre les riches et les pauvres.

source : http://www.tv5.ca/sujets/actualites/les-i

 

 

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Après Wall Street, les anticapitalistes de Londres sommés de quitter la City

 

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"L'érection de tentes (...) devant la cathédrale Saint-Paul constitue une obstruction illégale de la voie publique", ont assuré les autorités municipales de Londres dans l'avis placardé sur des tentes du campement. La ville de Londres "vous donne l'ordre de démonter les tentes (...) d'ici jeudi 17 novembre 2011 à 18H00" (locale et GMT). ( © AFP Daniel Sorabji)

LONDRES (AFP) - Les "indignés" qui campent dans la City de Londres ont reçu mercredi l'ordre de démonter leurs tentes d'ici jeudi, une injonction qu'ils entendent combattre en justice, pour éviter la répétition du scénario new-yorkais où la police a démantelé le camp des anti-Wall Street.

"L'érection de tentes (...) devant la cathédrale Saint-Paul constitue une obstruction illégale de la voie publique", ont assuré les autorités municipales de Londres dans l'avis placardé sur des tentes du campement. La ville de Londres "vous donne l'ordre de démonter les tentes (...) d'ici jeudi 17 novembre 2011 à 18H00" (locale et GMT).

Mais les militants anticapitalistes, installés depuis le 15 octobre au coeur de la City, "ne vont pas se plier à (cette) demande", a prévenu un porte-parole des manifestants, Spyro Van Leemnen, annonçant le lancement d'une contre-attaque judiciaire.

"Nous allons saisir la Haute Cour. Nous avons une formidable équipe d'avocats qui travaillent en ce moment même sur le cas", a-t-il affirmé à l'AFP, accusant "d'hypocrisie" la municipalité. Les autorités "exercent s'en prennent aux manifestants pacifiques alors que les personnes responsables de la crise économique sont récompensées avec d'énormes bonus", a-t-il ajouté.

Les "indignés" de Londres ne craignent pas l'intervention de la police, comme à New York dans la nuit de lundi à mardi, où les tentes des anti-Wall Street ont été démontées.

A Londres, les forces de l'ordre "ont besoin du feu vert de la justice" pour intervenir "parce que c'est un espace public", a assuré M. Van Leemnen, ajoutant qu'une telle décision pouvait prendre des semaines. Après plusieurs jours d'atermoiements, l'Eglise divisée sur le sujet s'est finalement désolidarisée d'une action pouvant déboucher sur un recours à la force.

"Ce serait un désastre en termes de relations publiques pour la municipalité de Londres. L'Eglise serait très mécontente aussi je pense", a estimé l'un des manifestants, George Barda, 35 ans, qui travaille pour Greenpeace.

"C'est une tentative mondiale pour se débarrasser de ce mouvement qui est gênant pour le pouvoir", a-t-il estimé devant le parvis de la cathédrale, fermée une semaine fin octobre pour des raisons de sécurité et d'hygiène, une première depuis la Seconde Guerre mondiale.

"On ne peut pas accepter que des gens campent n'importe où", a estimé pour sa part un touriste britannique, Bob White, professeur d'université à la retraite.

Les manifestants "ne dérangent" toutefois pas Sam Ifeacho, un consultant de 32 ans qui travaille à la City. "Ce n'est pas très beau à voir (...) mais il y a plein de choses qui ne sont pas très belles à Londres", constate-t-il.

"Notre présence ici est l'expression de notre inquiétude pour l'économie du monde et la justice sociale", explique une pancarte. "Le changement arrive", assure un autre carton, installé entre une "infirmerie d'urgence" et une tente dédiée à la "méditation".

Le camp est organisé comme un village: sous une tente, des bénévoles servent du café pendant qu'un militant joue sur un piano désaccordé, sous une autre bâche, c'est l'heure de la distribution de soupe fumante avec du pain aux céréales. Une autre tente a été érigée en bibliothèque.

Le mouvement des indignés, lancé aux Etats-Unis le 17 septembre, pour dénoncer "la cupidité" du monde de la finance et les inégalités, a fait tâche d'huile dans plusieurs grandes villes du monde, où il a connu des sorts divers.

A Francfort en Allemagne, des indignés sont toujours installés devant la Banque centrale européenne. Tandis qu'en France, la police a démantelé mardi soir un campement installé dans le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de Paris.

source : http://www.liberation.fr/depeches/01012371934-les-indignes-d

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Indignés de Zurich: des paroissiens quittent leur église

Les indignés indignent à leur tour. Après avoir quitté la place du Lindenhof, ceux de Zurich ont trouvé refuge en l’église « St. Jakob », au cœur de la cité. Irrités, plusieurs paroissiens ont dès lors quitté l'édifice.

Les indignés de Zurich ont dressé leur nouveau campement à l'Eglise St. Jakob, au centre de la cité.

Les indignés de Zurich ont dressé leur nouveau campement à l'Eglise St. Jakob, au centre de la cité. © Retoo Oeschger/tagesanzeiger.ch

L’initiative de la pasteure Verena Mühlethaler, qui dès hier a ouvert les portes de son église aux indignés, ne plaît pas à tout le monde. Plusieurs de ses paroissiens ont fait leur sortie d’église, quelques heures après l’apparition du nouveau campement au beau milieu de la place de Stauffacher, dans le 4ème arrondissement de Zurich.

Les commentaires postés sur le site Tagesanzeiger.ch témoignent du mécontentement et annoncent d’autres départs de protestation. Au nombre des paroissiens mécontents figure le président de l’UDC de la Ville de Zurich, Roger Liebi. Pour lui, «l’accueil des indignés a fait déborder le vase».

 

Chacun son métier

Le responsable UDC juge l’église St. Jakob partisane. Elle avait déjà pris position contre l’interdiction des minarets et l’initiative UDC sur le renvoi. «L’Eglise doit déléguer son engagement politique à ses représentants, par exemple au PDC ou Parti évangélique PEV», estime Roger Liebi.

Verena Mühlethaler conteste cette vision. Pour elle, les indignés «recherchent dans leurs séances et leurs ateliers de travail des solutions pour remédier aux dysfonctionnements de la société». Pour elle, il est du devoir d’une communauté religieuse de soutenir cette action et de servir de passerelle.

La responsable de la communauté paroissiale zurichoise ne s’inquiète pas outre mesure du départ de certains de ses fidèles. «Nous avions prévu des réactions», dit-elle, avant d'ajouter qu'«il faut le faire, quand on prend clairement position». La paroisse aurait d'ailleurs « enregistré aussi, hier soir, l’arrivée d’un nouveau membre ».

A l’heure qu’il est, une trentaine d'indignés occupent toujours le parvis, le foyer et plusieurs salles de l'église  de Stauffacher. Seule condition posée par celle-ci: le mouvement doit s’en tenir strictement à une action pacifique.

 

Nouvelle occupation samedi

«Nous voulons poursuivre (notre action), comme déjà au Lindenhof», ne cachent pas les militants de Zurich. Le fait qu’ils se trouvent désormais éloignés de l‘emblématique Paradeplatz et des établissements bancaires qui la cernent ne «pose pas autrement de problèmes» à leurs yeux.

Leur nouveau campement du 4ème arrondissement serait même préférable. «Ici vivent tous ceux qui sont le plus touché par la crise financière», argumente leur porte-parole.

Les indignés de Zurich prévoient une nouvelle occupation de la Paradeplatz pour samedi. Ce à quoi le porte-parole de la police municipale répond qu’«aucune demande d’autorisation n’a été déposée pour l'heure en vue d’une telle manifestation».

source : http://www.lematin.ch/actu/indignes-de-zurich-des-paroissiens-quittent-leur-eglise-2011-11-16



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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 03:36

Alger s'inquiète de l'influence grandissante du Qatar auprès d'une partie  de l'opposition algérienne


 

 Bouteflika à Doha.jpg

 

Depuis quelques mois, les voyages du président Abdelaziz Bouteflika à l’étranger sont devenus rares. Et quand il fait l’effort d’effectuer un déplacement, comme aujourd’hui à Doha au Qatar, où il participe au premier sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), c’est que l’enjeu est d’importance. A Doha, ce n’est pas le gaz qui intéresse le président Bouteflika et le pouvoir algérien. Les enjeux vont bien au‑delà.

Dans un contexte de printemps arabe, Alger s’inquiète du rôle grandissant du Qatar auprès d’une partie de l’opposition algérienne en exil, notamment les réseaux de l’ex-FIS. Abassi Madani vit au Qatar où il est régulièrement reçu par l’émir en compagnie d’autres responsables islamistes du Maghreb. Grâce au Qatar, Abassi Madani a par exemple tissé des relations très fortes avec le CNT libyen. Cette relation pourrait expliquer en partie la persistance des tensions entre Alger et le CNT. Annoncée début octobre, la visite d’une délégation libyenne à Alger n’a toujours pas eu lieu.

Autre exemple : Saad Djebbar, avocat et opposant algérien, a quitté Londres pour Doha. Il figure parmi les avocats personnels de l’émir du Qatar auprès duquel il jouit d’une grande estime. Il intervient régulièrement sur la chaîne Al Jazeera pour commenter les événements au Maghreb et en Algérie. Les Algériens soupçonnent aussi le Qatar de vouloir financer une chaîne de télévision qui pourrait être lancée par des opposants à l’étranger.


Après avoir été pendant plusieurs années l’un des principaux alliés de l’Algérie dans le monde arabe (les deux pays se sont rapprochés pour contrer l’influence de l’Arabie saoudite), « le Qatar joue clairement la révolution en Algérie. Pour l’émir, le changement en Algérie, comme dans les autres pays du Maghreb, passe par les islamistes modérés », explique un connaisseur de la politique arabe.


En fait, Doha ne s’en cache presque pas. Le Qatar a ainsi joué un rôle important dans le renversement du régime de Mouamar Kadhafi en Libye, contre les intérêts du pouvoir algérien qui avait soutenu le leader libyen jusqu’au bout. Les Qataris jouent aussi un rôle important dans les événements actuels en Syrie, leur ancien allié avec l’Algérie. Là encore, ce rôle qatari n’est pas pour plaire aux Algériens, qui font tout pour sauver le régime de Bachar Al‑Assad.


Mais Alger se garde de critiquer publiquement Doha, même quand le Qatar décide d’imposer des conditions particulières pour les demandeurs de visa algériens. C’est que le Qatar n’agit pas en électron libre. Derrière, les États‑Unis et la France, malgré des intérêts parfois divergents dans le monde arabe, lui apportent l’appui qui le met à l’abri de pressions. Même la toute puissante Arabie saoudite semble désarmée face aux ambitions du petit émirat rival.


Dans ce contexte, à Doha, Abdelaziz Bouteflika va notamment tenter de profiter d’une médiation qatarie pour arranger les choses avec le CNT libyen. Mustapha Abdeljalil se trouve aussi au Qatar pour le Forum des pays exportateurs de gaz. Il pourrait également faire passer des messages et des garanties à l’ancien chef du FIS-dissous. Selon nos sources, Abassi Madani souhaite pouvoir rentrer en Algérie. Officiellement, l’ex‑chef du FIS, âgé de 80 ans, veut pouvoir passer les dernières années de sa vie dans son pays natal. Mais un tel retour, dans un contexte de changement dans le monde arabe, ne peut être dénué d’arrière‑pensées politiques.

source : http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/alger-s-

 

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Il faut accélérer la transition en Libye, dit Mahmoud Djibril

Il faut accélérer la transition en Libye, dit Mahmoud Djibril

 

Mahmoud Djibril, Premier ministre de l'insurrection pendant la guerre civile qui a conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi, souhaite une accélération du processus de transition en Libye afin d'éviter un vide politique selon lui dangereux pour l'indépendance et l'avenir du pays.


Dans une interview à Reuters, il a critiqué le calendrier fixé en août par le Conseil national de transition (CNT) qui prévoit la rédaction d'une nouvelle Constitution et l'élection d'un Parlement d'ici la mi-2013.

Les 51 membres du CNT doivent apporter leur soutien d'ici la semaine prochaine à un gouvernement intérimaire dirigé par Abdel Rahim al Kib.

Selon le scénario actuel, cette nouvelle équipe aura jusqu'à juin 2012 pour organiser des élections à une assemblée constituante. Une fois la Constitution rédigée et soumise à référendum, des élections législatives auront lieu.

 

Pour Mahmoud Djibril, ce processus est bien trop lent et expose le pays à de grands risques de divisions et d'ingérences.


"Je veux juste que cette période de transition soit écourtée le plus possible afin d'éviter un vide politique, afin que nous ayons une loi fondamentale et un gouvernement effectif dans les six mois", a-t-il expliqué, interrogé mardi soir dans les locaux fortement gardés du CNT dans les faubourgs de Tripoli.

"Plus cette période de transition se prolonge, plus c'est dangereux pour l'unité du pays. Trop de gens ont commencé à intervenir dans la politique libyenne", a ajouté l'ancien Premier ministre, qui a démissionné de la direction du CNT il y a deux semaines, après la mort de Mouammar Kadhafi et la proclamation de la libération du pays.

"Ce vide politique ne peut qu'attiser les ambitions de certains, à l'étranger comme chez nous, et ce n'est vraiment pas sain pour la sécurité du pays."

Il n'a pas voulu être plus précis sur la nature exacte de ces menaces.

 

RISQUES D'INGÉRENCE

 

Récemment, il a critiqué le soutien apporté par l'émir du Qatar à un groupe islamiste armé en Libye.

"Une puissance étrangère, alliée ou pas à des groupes ici en Libye, peut exploiter le vide politique pour chercher à façonner l'avenir de notre pays, ce qui est tout à fait inacceptable", a ajouté Mahmoud Djibril.

Il craint également que l'un des fils Kadhafi toujours en fuite, Saïf al Islam, et l'ancien chef des services de renseignement Abdoullah al Senoussi ne cherchent à fomenter des troubles dans le pays.

Pour Djibril, au lieu d'élire l'an prochain une assemblée constituante de 200 membres, il vaudrait mieux faire passer le CNT à 130 ou 140 membres, avec des femmes, des jeunes et des représentants des différentes milices.

Ce nouveau CNT désignerait une commission chargée de rédiger un projet de Constitution qui serait ensuite soumis à un plébiscite, dernière étape avant des élections législatives. "En seulement six mois, on peut avoir un Parlement", a-t-il assuré.

Mahmoud Djibril a précisé ne pas vouloir jouer un rôle au sein du gouvernement intérimaire mais espère que celui-ci écoutera ses suggestions. "Ce serait absurde de laisser le vide politique s'installer pendant huit mois en Libye", a-t-il insisté.

 

Le nom de Djibril est parfois cité pour former un mouvement politique capable d'offrir aux Libyens une alternative aux groupes islamistes comme celui d'Ali al Sallabi ou les Frères musulmans. Une idée qu'il juge "prématurée". "Je n'exclus rien mais en ce moment ce n'est pas une de mes priorités."

 

La présence dans le pays d'une pléthore de groupes armés, "voilà le vrai défi actuellement", a-t-il souligné. "Ces gens-là prennent les choses en main, ils arrêtent des gens, les interrogent", a-t-il constaté. "Quel genre de transition peut-on mener quand il n'y a même pas de policiers pour protéger les juges ?"


Guy Kerivel pour le service français

source : http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/il-faut-accelere

 

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La Libye de l'OTAN : une plongée dans la terreur et la vengeance

 

La « Terreur » a envahi la « nouvelle Libye » et se répand inexorablement avec l’aide des unités spéciales des états membres de l’OTAN, dont la France, les Etats-Unis et l’Angleterre, connues localement sous le nom de « escadrons de disparition ». La Terreur est une des conséquences de l’empressement de l’ONU à« protéger la population civile » au printemps dernier et elle gagne du terrain.

C’est la raison pour laquelle les inspecteurs des droits humains sont arrivés à Benghazi, en Libye, cette semaine.

« Il y a environ 1085,92082238 kilomètres ou 600 miles du Caire à Benghazi » me dit la jolie employée de l’agence de voyage qui se trouve à deux maisons du café suédois près de la place Tahrir pour m’inciter à faire le voyage dans un bus à impériale de luxe du Caire à Benghazi. Finalement j’ai décidé de monter dans un vieux camion, ce qui m’est revenu trois fois moins cher, pour traverser le désert égyptien et libyen et me rendre au tribunal de Benghazi.

C’était sûrement la meilleure solution après les réunions que j’avais eues dans des pays voisins, surtout si l’on considère que l’alternative était de prendre un avion pour Tunis, puis un autre pour Jerba et ensuite de rouler six heures dans un bus bondé pour Tripoli. J’y étais déjà allé plusieurs fois en passant par le désert et je voulais être au plus vite a Benghazi pour rencontrer des gens détenus dans une des prisons surpeuplées de la ville.

Jusqu’à ce que le CNT en décide autrement hier, tous ceux qui avaient un passeport américain n’avaient pas besoin de visa pour entrer en Libye, tellement le CNT était reconnaissant de toute l’aide financière accordée par les contribuables américains, la plus grande part secrètement, aux officiels du CNT en plus de leur offrir un pays doté de vastes réserves de pétrole et sans dette nationale.


Dans la Libye "made in OTAN", le racisme et la violence contre les ressortissants africains se donnent libre cours. Ce ne sera pas pour déplaire aux dirigeants européens...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une des habitudes linguistiques commodes de cette partie du monde est la grande tolérance qui préside à la translittération de l’arabe dans les autres langues ; cela facilite beaucoup la tâche de ceux qui ne connaissent pas bien l’arabe. Et tout le monde sait qu’il y a de multiples manières d’écrire les mots arabes et que la plupart sont acceptées.

Mais en Libye aujourd’hui il faut être très attentif pour saisir l’importante distinction entre certains mots anglais quand on se réfère au sort qui attend de plus en plus de supporters du régime de Kadhafi. On entend souvent dire que quelqu’un « a disparu » ce qui, selon sa position politique, est généralement une bonne nouvelle car cela signifie que la personne a fui, qu’elle se cache ou qu’elle a quitté le pays et est en sécurité. Mais cela peut vouloir dire aussi qu’elle « est un personne disparue » ce qui signifie alors qu’elle est tombée aux mains du nouveau régime et qu’elle a disparu, probablement pour toujours, sans que ceux qu’elle laisse derrière elle puissent jamais retrouver sa trace.

Pour avoir rencontré des réfugiés (disparus) libyens qui ont fui pour échapper aux neuf mois de bombardement de l’OTAN et qui se trouvent maintenant dans des pays voisins et pour avoir rencontré en Libye d’anciens officiels incarcérés et des membres de leurs familles ainsi que des opposants en fuite du nouveau « gouvernement », j’ai la conviction que cela va dégénérer en un paroxysme de vengeance et de nettoyage ethnique.

Ceux que les « escadrons de disparition » ciblent de plus en plus sont des membres des familles, des proches et même d’anciens domestiques, tels que jardiniers, hommes à tous faire et personnel de maison, d’anciens tenants du précédent régime. Les maisons, les meubles, les voitures d’anciens tenants du régime sont systématiquement confisqués. La torture est devenue la manière habituelle d’obtenir des informations sur des personnes susceptibles de continuer à soutenir l’ancien régime. Selon un ancien officiel libyen qui a échappé de peu à un escadron français et qui se trouve maintenant en Egypte c’est « pour la même raison que les drones sont si populaires dans votre armée des Etats-Unis, c’est parce que la torture est efficace. Pas à 100% mais ça marche mieux que le reste. »

Il semblerait que certains éléments du CNT soient en train de développer une paranoïa à la Tell Tale Heart*qui leur fait penser que s’il restait en Libye un seul supporter de Kadhafi, cela signifierait le retour de ses positions sur le rôle de la Libye vis à vis de l’Occident, et la restauration de ses projets pour l’Afrique, le contrôle des ressources naturelles et ses relations avec le Moyen Orient en rapide mutation.

Les membres du CNT de l’OTAN sont inquiets à l’idée qu’ils pourraient faire l’objet d’une enquête du Tribunal Pénal International depuis que son procureur a déclaré que les crimes allégués de l’OTAN en Libye seraient examinés « de manière impartiale et indépendante ». Des avocats occidentaux qui se trouvent en ce moment en Libye pour aider les victimes des crimes commis par l’OTAN sont consultés étrangement par des membres du nouveau régime qui craignent d’être poursuivis par le Tribunal Pénal International.

C’est aussi une des raisons pour lesquelles les rumeurs sur la reddition de Saif al Islam sont fausses. Les conseillers de Saif lui enjoignent de rester tranquille et d’attendre parce que les accusations du Tribunal Pénal International vont tomber au fur et à mesure que les crimes de l’OTAN seront dévoilés. De même il est conseillé à d’anciens officiels libyens de rester cachés dans des endroits sûrs parce que le temps est sans doute de leur côté.

Il est conseillé aux officiels des gouvernements de pays qui bordent la Libye d’accueillir les supporters du l’ancien gouvernement de Libye et de refuser les demandes d’extradition car ce qui se passe actuellement à la Haye pourrait bien aboutir à une enquête pour crime de guerre.

L’OTAN fait actuellement pression sur la Tunisie pour qu’elle ne change pas d’avis en refusant d’accéder à la demande du CNT d’extrader l’ancien premier ministre libyen, Baghdadi al-Mahmoudi. L’OTAN est inquiet parce que des avocats américains ont recommandé le mois dernier à Baghdadi de demander le statut de réfugié politique de l’ONU auprès du Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés pour essayer d’empêcher son extradition de Tunisie. Le 11.11.2011 l’ONU a accusé réception de la demande du Docteur Baghdadi.



Mahmoud Djibril, CNT LibyeLe CNT et l’OTAN sont aussi inquiets parce la Haye fait une enquête interne globale sur la légalité de toutes les occurrences où les bombardements de l’OTAN ou autres actes de l’OTAN et du CNT ont causé la mort de civils. Une équipe dirigée par des Américains est en train d’achever une enquête de six mois dont les résultats doivent être communiqués au Tribunal Pénal International et portés à la connaissance du public bientôt.

L’ancien premier ministre par intérim Mahmoud Jibril (photo) a démissionné récemment —et d’autres vont le suivre— sous la pression des Islamistes et de beaucoup d’autres personnes qui se souviennent de ce qu’il a fait quand il était Ministre de la Justice du régime précédent et aussi parce qu’il a peur qu’une enquête soit ouverte contre lui par le Tribunal Pénal International à cause des décisions qu’il a prises pendant les huit mois derniers, décisions dont on commence à apprendre la teneur.

Après avoir affirmé que Kadhafi avait été tué après avoir été pris vivant ce qui constitue clairement un crime de guerre, Jibril affirme maintenant que ce n’est pas lui qui a donné l’ordre d’assassiner Kadhafi pas plus que son ancien ami le Général Younis, mais, comme il l’a expliqué hier à une conférence de presse, au milieu des ricanements des journalistes, que c’est « quelqu’un d’autre, possiblement un état ou un président ou un leader quelconque, qui voulait que Kadhafi soit tué pour qu’il ne révèle pas les nombreux secrets qu’il était seul à détenir. »

Jibril n’a pas dit que Kadhafi savait aussi beaucoup de choses sur lui et d’autre officiels du CNT et qu’il n’est pas le seul à l’OTAN et au CNT à craindre une enquête du tribunal Pénal International.

C’est ce contexte qui favorise l’instauration de la terreur en Libye.

Franklin Lamb

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Note :

* Le Coeur révélateur (The Tell-Tale Heart) est une nouvelle publiée par Edgar Allan Poe en 1843.
Elle raconte l’histoire d’un personnage de sexe inconnu qui est le majordome d’un vieil homme. Ce personnage essaie de convaincre le lecteur de sa lucidité et de sa rationalité mais le lecteur n’aura d’autre choix que de croire le contraire. Le peu de détails entourant les deux protagonistes de l’histoire entraîne le lecteur dans le mystère.
Cette nouvelle a été traduite en français par Charles Baudelaire.

* Franklin P. Lamb, est conseiller juridique de la Fondation Sabra et Chatila, ancien conseiller de la Commission de la Justice de la Chambre des représentants des Etats-Unis et professeur de droit international au Northwestern College (Oregon).

source http://cameroonvoice.com/news/news.rcv?id=5244

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 18:53

 

Semaine politique (critique) de l’OPT #3

 

 

 

L’Observatoire politique tunisien se propose de récapituler, sous un angle critique, les évènements marquants de la vie politique tunisienne de la semaine passée afin d’offrir une vue d’ensemble de l’évolution du processus démocratique qui a lieu actuellement en Tunisie :

L'ISIE a annoncé les résultats officiels de l'élection dans une conféren ce de presse, le lundi 14 novembre 2011 à 11h du matin. Comme prévu, il n'y a pas eu de surprises et les recours auprès du Tribunal Administratif ont fait valoir les droits des candidats à l'élection pour la constituante du 23 octobre dernier. Kamel Jendoubi plaide à présent pour une ISIE permanente apprend on sur Kapitalis. Autant l'organisation des élections a été excellente, autant leur rôle d'arbitre équitable a été d'une nullité sans nom. On ne peut pas se contenter de r elever et vérifier des infractions sur son propre site internet et ne pas prendre de sanctions par la suite, on ne peut pas contrôler le financement de la campagne électorale sans contrôler le financement des partis depuis le 14 janvier, on ne peut pas arbitrairement sanctionner un seul parti parce qu'on sait que ça plaira à l'opinion, on ne peut pas être conciliant avec la plus petite des infractions, car ce ne pourra être qu'un encouragement pour les contrevenants, enfin on ne peut pas se créer une légitimité en étant débouté par un Tribunal Administratif. Un organe de contrôle indépendant des élections, oui, mais sans courage et sans prises de position fermes, non...

Le parti FDTL-Ettakatol a annoncé qu'il suspendait sa participation aux commissions pour l'élaboration d'un programme commun avec Ennahdha et le CPR. C'est une bonne nouvelle car il s'agissait ni plus ni moins que d'une prise d'otage de l'Assemblée Nationale Constituante avec par exemple un accord sur le règlement intérieur à définir au sein de cette dernière. Inutile de se réjouir cependant, l'acte est purement symbolique et ne les placera pas dans l'opposition, c'est en tout cas ce qu'affirme Khémaïs Ksila, membre du Bureau politique d'Ettakatol, qui refuse le terme de "rupture" lui préférant "message à l'opinion publique et aux adhérents". Autant dire de simples paroles pour tenter de rassurer des militants déçus qui se cherchent un nouveau foyer et une opinion publique en proie à de sérieux doutes à la vision du nouveau concept de Mustapha Ben Jaâfar : l'opposition d'intérêt nationale...

Après Souad Abderahim et ses "infâmes mères célibataires", c 'est "la reconquête de Jérusalem et le 6e califat" de Hamadi Jebali qui sont aujourd'hui dans l'actualité. Ennahdha qui avait pourtant l'air de savoir ce qu'il faisait avec sa communication travaillée, ses méthodes professionnelles commet erreur sur erreur ces derniers temps, serait-ce le signe d'un péché d'orgueil? Une chose est sûre Samir Dilou, le pompier de service, n'a de cesse d'éteindre les feux allumés par les cadres de son parti. Avoir des pyromanes au pouvoir ne s'avère clairement pas être un gage de sérénité...

El Aridha règle ses comptes. A la suite d'une réunion politique tenue à Monastir, avec la participation de Hechmi el Hamdi en visioconférence, la Pétition populaire a décidé de dissoudre toutes les listes n'ayant pas obtenu de sièges (belle preuve de fidélité qui s'assimile à une sanction) et l'exclusion de tous les élus ayant annoncé leur indépendance, (là il s'agit clairement de l'application de sanctions pour crime de lèse-majesté). Autant parler d'une ambiance particulièrement bon enfant au sein d'un parti qui respire la démocratie.

 

Lire la suite : observatoirepolitiquetunisien

 

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«L’attitude d’Ennahdha est ambiguë»                

 

Notre invité aujourd’hui est le Dr Saâdeddine Zmerli*. Il nous parle ici des élections de la Constituante et notamment de la victoire d’Ennahdha. Interview

 

LeTemps : comment jugez vous les résultats des élections de la Constituante ?

Les élections du 23 octobre 2011 pour désigner les élus de l’Assemblée Constituante, organisées de façon remarquable par Kamel Jendoubi à la tête de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections l’ISIE, se sont déroulées dans un climat pacifique à la grande satisfaction des votants venus nombreux accomplir pour la première fois un devoir qui leur était refusé donnant à ces élections un caractère d’exemplarité malgré l’observation de certaines dérives.

 Le parti « Ennahdha », le grand gagnant des élections avec 89 sièges, a obtenu 1.501.418 voix sur 3.702.627 votants, ce qui représente 40% des suffrages exprimés. Notons que la parité qui était recommandée a été suivie puisque 41 femmes, membres de ce parti, ont été élues, sur les 49 de l’Assemblée Constituante. Une victoire justifiée par une campagne menée tambour battant après le 14 janvier au retour de Rached Ghannouchi. Pendant ses années londoniennes, Il avait créé le mouvement à tendance islamique en 1981 dont il était l’Emir. Il lui donna le nom d’Ennadha en 1989 faisant ainsi disparaitre la qualification d’islamiste. Depuis Londres, il l’organise en cellules qui allaient quadriller tout le territoire tunisien. Il faut rappeler que les membres de son propre parti ont durement subi les régimes dictatoriaux. Il en fut de même pour les défenseurs des droits humains que nous étions, et à ce titre nous les avons défendus quand ils étaient traduits en justice et emprisonnés illégalement pour leurs idées. Mais nous les avons combattus quand ils ont tenté en 1985 de réintroduire la polygamie, justifiée par le choix d’une seconde épouse palliant l’incapacité de la première d’être mère. Cette décision faisait disparaître avec elle le Code du Statut Personnel.

Ayant gagné les élections, « Ennahdha » s’apprête à gouverner le pays. Son secrétaire Hamadi Jebali s’est autoproclamé Premier ministre sans attendre une nomination légale qui lui serait revenue en tout état de cause en cas de changement gouvernemental, à l’occasion de l’installation de l’Assemblée Constituante.

 

Quelle sera d’après vous la nature du régime choisi, présidentiel, parlementaire ou régime d’assemblée ?

Le régime d’assemblée aurait pu/dû être retenu en ce qu’il s’adapte davantage aux situations précaires. Il présentait les meilleurs atouts d’une transition politique : les pouvoirs étant détenus et exercés par une assemblée élue au suffrage universel direct. Une fois élue, l’assemblée aurait désigné en son sein des comités lesquels auraient exercé les fonctions exécutives et juridiques. Il convient de rappeler que notre futur Premier ministre avait opté il y a quelques semaines pour un régime de nature parlementaire. Or c’est le régime présidentiel qui vient d’être choisi par Hamadi Jebali. Et ce dernier annonce dans le même communiqué du 12 novembre des élections présidentielles et législatives.

 

Et en ce qui concerne le programme social ?

Rached Ghannouchi pour Ennahdha, ainsi que ses deux associés probables Moncef Marzouki pour le Congrès pour la République (CPR) et Mustapha Ben Jaafar pour le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (Ettakatol) ont annoncé le respect et la sauvegarde des acquis de la société. Or l’attitude d’Ennahdha concernant ce sujet reste ambigüe. Que Rached Ghannouchi promette de respecter toutes les clauses du Code du Statut Personnel et en garantisse la stricte application ce qui dans le passé n'a pas toujours été réalisé. Qu'il renonce à la restauration de la polygamie qui avait été remise en question en 1985 et que LTDH avait combattue. Qu'il apporte enfin un démenti, ce que nous attendions, aux déclarations de son épouse qui estime que la polygamie est susceptible de corriger les effets néfastes de l'adultère.

D’autre part l’ambition personnelle affichée des deux alliés pour la Présidence de la Républiqueet pour la Présidence de l'Assemblée porte atteinte à la Démocratie et affecte la portée de cette alliance.

La mixité, cette image de la modernité, acceptée depuis des décades par la société tunisienne vient d’être entamée de façon rampante. Après avoir imposé pendant les élections une double file dans certains bureaux de vote, certaines personnes réclament aujourd’hui des classes séparées dans les lycées.

La liberté vestimentaire qu’ils réclamaient pour eux par le passé n’est plus de mise pour les autres. Certains professeurs sont menacés par leurs élèves afin qu’ils adoptent une tenue venue d’ailleurs, étrangère à nos vêtements traditionnels.

Pour mériter sa réussite électorale et juger de son engagement à l'égard de la Démocratie et de l'État de Droit, Ennahdha devra dénoncer clairement ces comportements qui oppriment les citoyens et annoncer le respect plein et entier des acquis de la société civile ainsi que la séparation de l’état et de la religion..

En ce qui nous concerne, nous continuerons à l’avenir à réclamer et à défendre l’exercice de la Liberté et des Droits de l’Homme, de l’Egalité de tous les citoyens en droits et en devoirs, de la Parité et de la Mixité dans tous les domaines, éducatif notamment. Nous y veillerons avec vigilance.

*Le Dr Saâdeddine Zmerli, ancien président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’homme.

Interview réalisée par Néjib SASSI

Source : http://www.letemps.com.tn/article-60725.html

 

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L'Autre Point de Vue...
Éléctions en Tunisie: L'épouvantail islamiste

par Aziz Krichen

Lorsque l'on est démocrate, on accepte le résultat du suffrage populaire. On le respecte parce que l'on respecte son propre peuple. Les Tunisiens ont voté et tranché. Globalement, ils ont donné leurs voix aux mouvements qui se sont comportés honorablement sous la dictature (Ennahdha, CPR, Ettakatol), et ils ont sanctionné sévèrement ceux qui se sont compromis avec le régime, avant ou après le 14 janvier (PDP et Ettajdid). De ce point de vue, nos compatriotes ont été on ne peut plus clairs et conséquents.


Toujours lorsque l'on est démocrate, on ne diabolise pas son vis-à-vis. L'islamisme n'est pas un, mais multiple. L'islamisme jordanien n'est pas l'islamisme afghan, l'islamisme turc n'est pas l'islamisme saoudien. Les militants d'Ennahdha et ses dirigeants ne sont pas tous des fous furieux et, surtout, ils ne vont pas gouverner seuls. Si l'on ne souhaite pas les voir devenir majoritaires, si l'on ne veut pas qu'ils soient hégémoniques, si l'on tient à préserver le pluralisme du pays, il n'y a qu'une chose à faire : s'engager dans un mouvement politique capable de se maintenir face à eux et de les contenir.

 

L'islamisme et la laïcité à la française

Après ces deux positions de principe, allons au fond du problème : on ne peut pas faire reculer l'islamisme en se réclamant de la laïcité à la française. Je le répète depuis des années, à contre-courant de nos pseudo-modernistes, dont le regard est bouché par la nostalgie de la "belle époque" coloniale. La Tunisie n'est pas la France. Notre histoire n'est pas pire, elle n'est pas meilleure : elle est différente. En France, la révolution démocratique était proprement condamnée à prendre un contenu antireligieux. Pourquoi ? Parce que l'Eglise catholique représentait, avec la monarchie, le principal appui du système féodal renversé en 1789. Ensemble, en effet, le clergé et le roi détenaient plus du tiers des terres agricoles du pays. L'accès à la propriété passait par la désacralisation du catholicisme et de la royauté. L'anticléricalisme et le laïcisme français viennent directement de là.


En Tunisie, comme dans le reste du monde arabe, le contexte est radicalement différent. Pourquoi ? Parce que la révolution démocratique revêt d'abord chez nous un caractère national, une obligation d'indépendance nationale. Le pays a été longtemps colonisé, c'est-à-dire dépossédé de lui-même. En 1956, le premier propriétaire foncier n'est ni le bey ni la Zitouna, mais la colonisation française [1], qui exploite par ailleurs de manière exclusive toutes les autres ressources du pays. Pour affaiblir le mouvement de libération et le désorienter, la colonisation n'avait cessé de s'attaquer aux références identitaires de la population - la langue rabe et la religion musulmane -, en cherchant à les déconsidérer, à les discréditer, les présentant comme rétrogrades, aliénantes et finalement étrangères à la "tunisianité authentique".


Ce travail de sape de l'identité nationale ne s'est pas arrêté en 1956. Après l'indépendance formelle - passage d'un statut colonial à un statut néocolonial -, il s'est poursuivi et même intensifié, d'abord sous la dictature "éclairée" de Bourguiba, puis sous la dictature maffieuse de Ben Ali. Tout au long de leurs présidences, sur près de 60 ans, en dépit de diversions tactiques ici ou là, l'islam et la culture arabe sont restés l'objet de la méfiance et de l'hostilité du pouvoir politique. Malgré la récupération folklorique de la religion opérée par les deux hommes, être musulman, pour leur police, c'était être suspect.


Comment expliquer une telle continuité ? En grande partie par l'orientation donnée au système scolaire en 1958 (réforme Messadi). La France avait formé une (petite) élite autochtone à son image ; après son arrivée au pouvoir, cette élite a repris le modèle métropolitain et l'a généralisé, tout en le dégradant. La domination directe par la France (par le biais de l'administration et de l'armée) s'est ainsi transformée en domination indirecte (par le biais de supplétifs locaux). L'islam restait l'ennemi dans les deux cas - malgré des concessions formelles dans certaines matières d'enseignement. Après les attentats du 11-Septembre, cette structure de base est même devenue une donnée fondamentale de toute la stratégie de domination occidentale dans le monde arabe et musulman.


Le 14-Janvier a ouvert un nouveau cycle. Le soulèvement populaire a commencé à faire bouger les lignes. Les élections du 23 octobre ont permis de franchir un pas de plus dans ce sens, même si le chemin est encore long. S'exprimant pour la première fois librement après un demi-siècle d'oppression et d'abus, les électeurs ont indiqué clairement qu'ils ne considéraient pas l'islam comme un ennemi, qu'ils y voyaient plutôt le rempart de leur identité nationale, de leurs droits et de leurs libertés.

 

L'islam comme religion nationale

Replacés dans leur perspective historique réelle, ces divers éléments convergent vers une même conclusion. En Tunisie, comme dans le reste du monde arabe, l'islam n'est pas seulement la religion de la majorité de la population, il est aussi la religion nationale de l'ensemble de la population. L'islam représente une sorte de marqueur distinctif, l'héritage commun de tous les citoyens, qu'ils soient musulmans ou adeptes d'autres religions, croyants ou non-croyants.

 

Comment l'islam a-t-il pu acquérir une telle centralité dans la conscience collective ? Pour plusieurs raisons, certaines anciennes, d'autres plus récentes. Les raisons anciennes relèvent de la culture. Religion de la majorité, l'islam a aussi développé des façons d'être, un mode de vie et de pensée, bref une culture, qui ont fini par imprégner en profondeur l'ensemble des communautés qui évoluaient dans son giron. Aujourd'hui encore, en Egypte ou au Liban par exemple, on peut tomber sur un copte ou un maronite qui se définira comme "musulman de confession chrétienne". L'accolement des deux qualificatifs paraîtrait incongru ailleurs ; il caractérise pourtant le vécu existentiel de très nombreux Arabes non-musulmans.

 

Les raisons liées à l'histoire moderne et contemporaine ne sont pas moins déterminantes. Répétons-le : depuis deux siècles, l'islam est la cible principale de la guerre idéologique menée par les puissances occidentales pour briser notre volonté d'indépendance. Et depuis deux siècles, c'est principalement au nom de la défense de l'islam que se mène la résistance. Même scénario après les indépendances formelles : la tyrannie s'est exercée d'abord contre l'islam et ce sont précisément les islamistes qui ont payé le plus lourd tribut à la répression.

 

Certes, les résistances successives n'ont jamais été le fait des seuls musulmans (ni le fait des seuls arabophones, d'ailleurs), elles ont été portées par des communautés nombreuses et ont mobilisé d'autres idéologies, notamment de gauche. Il n'en demeure pas moins que l'affrontement décisif s'est toujours polarisé autour de l'islam, hier comme aujourd'hui. Il en découle une leçon politique très simple. En Tunisie et dans tout le monde arabe, on ne peut pas être en même temps pour la souveraineté populaire et contre l'islam. Dans les conditions historiques qui sont les nôtres, ces deux positions sont radicalement antithétiques.

 

Des religions nationales ailleurs qu'en terre d'islam

Les observations précédentes n'ont aucun rapport avec les élucubrations habituelles sur une prétendue "exception" musulmane. D'autres religions que l'islam se sont transformées en religions nationales lorsque les circonstances l'ont exigé. Je ne vise pas seulement l'Etat d'Israël. J'ai plutôt en tête des exemples issus du catholicisme romain. Je pense en particulier à la Pologne et à l'Irlande, deux pays qui ont été longtemps occupés par des Etats voisins plus puissants, où la religion dominante était différente de la leur : dans le cas irlandais, l'anglicanisme britannique, dans le cas polonais, le protestantisme allemand et l'orthodoxie russe. Dans les deux pays, l'oppression nationale s'est accompagnée d'une oppression religieuse. Dans les deux cas, la résistance nationale a été inséparable de la résistance religieuse. Dans les deux cas, la politique nationale a pris la forme d'une idéologie religieuse.

 

Et dans les deux cas, sitôt l'indépendance obtenue (en 1921 pour l'Irlande, en 1989 pour la Pologne), les représentants des deux peuples se sont empressés de rappeler le caractère catholique de la société et de l'Etat en préambule de leur nouvelle constitution. Le catholicisme avait été le bouclier qui avait permis de sauvegarder leur identité collective et il leur semblait légitime de consacrer la place éminente qui lui revenait des les premières lignes de la loi fondamentale qui établissait, à la face du monde, le recouvrement de leur souveraineté [2].

 

En leur temps, ces dispositions constitutionnelles n'avaient gêné personne parmi les professionnels du laïcisme. La question qui se pose alors est de savoir pourquoi des dispositions similaires par leur portée symbolique ne seraient pas recevables quand ce sont des pays arabes qui les adoptent ? Poser la question, c'est y répondre.

 

Le faux alibi de la charia

Le battage médiatique incessant fait autour de la référence à la charia est directement inspiré par une telle démarche discriminatoire. La charia a été transformée en une sorte d'épouvantail sanglant, derrière lequel se cacherait un Dieu vengeur et des croyants fanatisés par le désir de servir Son besoin de violence. On oublie simplement de préciser que le texte de la Bible n'est pas moins belliqueux que celui du Coran. Et qu'avant d'être un entassement de règles et de normes juridiques - dont beaucoup sont archaïques et tombées en désuétude dans la plupart des pays musulmans -, la charia est d'abord une inspiration, une voie, une visée. Pourquoi les Arabes devraient-ils chercher les sources de leur inspiration, acte intime par excellence, en dehors d'eux-mêmes, en dehors des cadres de leur propre culture ?

 

En quoi le retour à soi, après des siècles de dépossession, serait-il scandaleux ou illégitime ? Pourquoi poser, a priori, que pareille reprise empêcherait l'évolution, le changement, le progrès ou même l'emprunt à d'autres inspirations et d'autres cultures en cas de besoin ?

 

Réaffirmer l'identité arabe et musulmane du peuple tunisien dès les premières lignes de la nouvelle constitution est une nécessité historique et politique absolue. Les conditions nécessaires, toutefois, ne sont jamais suffisantes. L'identité d'un pays n'est pas une donnée intemporelle, figée une fois pour toute. Elle est obligatoirement fidélité au passé, mais aussi investissement dans le présent et projection dans le futur. Le combat politique ne s'achève pas avec la reconnaissance solennelle de l'islam et de l'arabisme. Cette reconnaissance délimite seulement l'enracinement géostratégique à partir de quoi il doit désormais se déployer.

 

La déférence due à l'islam n'est pas due à l'islamisme

La lutte pour la souveraineté au-dehors et la démocratie au-dedans n'est pas derrière nous ; pour l'essentiel, elle est devant nous. Les acquis réalisés à ce jour sont précieux, ils sont cependant trop fragiles encore et trop isolés pour être considérés comme définitifs. Le combat politique doit se poursuivre, et il doit se poursuivre en s'appuyant sur le plus grand nombre. Cela exige des orientations générales claires, expurgées des théories rétrogrades qui ont pu s'insinuer parmi nous. J'ai fourni plusieurs illustrations des errements où pouvait conduire la dogmatique laïciste. Cela ne voulait pas dire que le mouvement islamiste était dépourvu d'errements symétriques. L'islamisme idéologique n'est pas l'islam. La déférence due à ce dernier ne saurait en aucun cas envelopper le premier.

 

Regardons Ennahdha, mouvement central de l'islamisme tunisien. Le moins que l'on puisse dire est que ce parti est passablement hétérogène. On trouve, en effet, toute sorte de tendances et de courants parmi ses cadres et ses militants : des proaméricains et des antiaméricains, des libéraux et des antilibéraux, des fondamentalistes et des réformateurs, des démocrates et des non-démocrates, des révolutionnaires et des conservateurs, des adeptes de la monogamie et des défenseurs de la polygamie, des inconditionnels du droit des femmes ou des minorités et des adversaires déclarés de ces droits... On le voit, les contradictions qui traversent l'islamisme ne sont pas moins graves ni moins nombreuses que celles qui traversent ou séparent les organisations du camp "moderniste". Ennahdha est néanmoins restée la maison commune de la grande majorité des islamistes tunisiens. Sans doute parce que la répression les a poussés à rester soudés ; peut-être aussi grâce à un meilleur sens politique chez ses dirigeants.

La base de masse du parti est saine, parce que populaire. Mais on ne sait pas encore avec précision où se situe son centre de gravité idéologique. Ce qui paraît évident, c'est que l'exercice du pouvoir va nécessairement clarifier le tableau. Les choix qui seront faits et l'accueil qui leur sera réservé permettront de mieux situer les lignes de fracture. Le débat public s'en saisira. Le travail de reconstruction de la scène politique tunisienne pourra alors prendre sa vraie dimension. Il concernera tous les partis et toutes les filiations intellectuelles.

 

Changer en restant soi-même

Plus vite nous serons nombreux à partager des références stratégiques communes, plus solidement nous unifierons notre peuple et plus sûrement nous progresserons. Plus longtemps nous resterons divisés par des querelles d'appartenance, plus nous aurons tendance à nous éloigner les uns des autres et plus nous laisserons de champ aux forces étrangères et à celles de l'ancien régime pour comploter et manœuvrer.

 

L'avenir n'est pas dans la perpétuation en l'état de l'élite laïciste ou de l'élite islamiste. Il est dans leur dépassement commun, dans la constitution - avec elles, ou malgré elles - d'une élite nationale et moderne, profondément attachée à sa culture et à son histoire, mais ouverte sur le monde et capable de dominer la crise formidable qui le secoue aujourd'hui. Cette crise annonce la fin d'une époque et le commencement d'une époque différente. Elle est lourde d'incertitudes. C'est une chance et une menace. Elle peut nous engloutir ; elle pourrait nous faire renaître, si nous apprenions à changer tout en restant nous-mêmes.

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Notes

1. Deux millions d'ha sur un total de 4,5 millions d'ha de terres arables.

2. Préambule de la constitution irlandaise :

"Au nom de la Très Sainte Trinité, de laquelle découle toute autorité et à laquelle toutes les actions des hommes et des États doivent se conformer, comme notre but suprême, Nous, peuple de l'Irlande, Reconnaissant humblement toutes nos obligations envers notre seigneur, Jésus Christ, qui a soutenu nos pères pendant des siècles d'épreuves,

Se souvenant avec gratitude de leur lutte héroïque et implacable pour rétablir l'indépendance à laquelle notre Nation avait droit, Désireux d'assurer le bien commun, tout en respectant la prudence, la justice et la charité, afin de garantir la dignité et la liberté de chacun, de maintenir un ordre véritablement social, de restaurer l'unité de notre pays et d'établir la paix avec toutes les autres nations, Nous adoptons, nous promulguons et nous nous donnons la présente Constitution."

 

Préambule de la constitution polonaise :

"Soucieux de l'existence et de l'avenir de notre Patrie, ayant en 1989 recouvré la faculté de décider en toute souveraineté et pleine démocratie de notre destinée, nous, Nation polonaise - tous les citoyens de la République, tant ceux qui croient en Dieu, source de la vérité, de la justice, de la bonté et de la beauté, que ceux qui ne partagent pas cette foi et qui puisent ces valeurs universelles dans d'autres sources, égaux en droits et en devoirs envers la Pologne qui est notre bien commun, reconnaissants à nos ancêtres de leur travail, de leur lutte pour l'indépendance payée d'immenses sacrifices, de la culture ayant ses racines dans l'héritage chrétien de la Nation et dans les valeurs humaines universelles,

renouant avec les meilleures traditions de la Première et de la Deuxième République, responsable de la transmission aux générations futures de tout ce qu'il y a de précieux dans un patrimoine plus que millénaire, unis par des liens de communauté avec nos compatriotes dispersés à travers le monde, conscients du besoin de coopérer avec tous les pays pour le bien de la Famille humaine, ayant en mémoire les douloureuses épreuves essuyées à l'époque où les libertés et les droits fondamentaux de l'homme étaient violés dans notre Patrie, souhaitant garantir, pour toujours, les droits civiques et assurer un fonctionnement régulier et efficace des institutions publiques, conscients de la responsabilité devant Dieu ou devant notre propre conscience, instituons la Constitution de la République de Pologne en tant que droit fondamental de l'Etat..."

source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27567

 

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 06:40

Partie 1

Partie 2

Partie 3

Un peu d'Om Kalthoum .... Cela me fait rappeler ma jeunesse et mes amours d’antan... Un cadeau à tous les vivants de notre planète

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 06:15

Occupywall-15-11-2011

Reuters / Lucas Jackson] : violence policière lors du démantèlement du campement d’Occupy Wall Street…

 

 


 
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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 06:13
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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 05:57

L'impérialisme humanitaire au nom de la Justice Internationale

La croisade de la NED (National Endowment for Democracy ) en Afrique

 

Lorsque la National Endowment for Democracy (Fondation nationale pour la démocratie) est crée en 1982, elle prévoit d’utiliser le prétexte des “droits de l’homme et de la démocratie” pour justifier ses activités. Elle va ainsi parvenir à sceller de très importants partenariats avec différentes associations de renommée internationale dans les années 90, comme par exemple avec la FIDH ( Fédération Internationale des Droits de l’Homme). La même décennie sera marquée par la participation des organisations de droits de l’homme, dont celles de la NED, aux premiers travaux qui conduiront à la naissance d’une cour de justice internationale permanente. Ces travaux démarrent en 1994 et aboutissent à l’adoption du statut de Rome en 1998. Mais seuls 121 pays sur 200 ratifieront les statuts de la Cour Pénale Internationale (CPI). Les ONG de la NED et de l’IEEDH (Initiative Européenne pour la Démocratie et les Droits de l’Homme) s’engagent alors dans un véritable lobby afin de convaincre les pays méfiants à l’égard de la Cour Pénale Internationale. Par ailleurs, certains intellectuels ont à l’époque vivement critiqué ce projet, dénonçant une chose prévisible: Cette nouvelle cour de justice pourrait en définitive devenir un instrument supplémentaire des puissants contre les faibles. En cette fin d’année 2011 le comportement de la Cour Pénale Internationale et de son actuel procureur Luis-Moreno Ocampo, ne font que montrer la légitimité de ces inquiétudes. La crédibilité de la CPI est plus qu’atteinte, son fonctionnement contesté, mais par-dessus tout son impartialité. Elle a en effet, dans le cas libyen, pris position en faveur d’un camp dans une Guerre Civile et cela sur la base d’aucune preuve solide. 



Le double jeu des Etats-Unis face à la CPI.


Après deux réunions de l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1995, un comité préparatoire (PrepCom) est crée afin d’élaborer les statuts de la future Cour Pénale Internationale. Ce comité se réunira plusieurs fois par an jusqu’en 1998 - année de l’adoption du Statut de Rome. Au nom de la lutte pour la reconnaissance de la responsabilité des auteurs de crimes, de nombreuses ONG ont participé à PrepCom notamment en se réunissant au sein d’une organisation : La Coalition pour la Cour Pénale Internationale.

Cette dernière regroupe aujourd’hui plus de 1000 ONGs qui, au delà d’avoir participé à PrepCom, poursuivent une activité de lobbying auprès des Etats qui n’auraient pas encore reconnus la Cour Pénale Internationale. L’organisation est administrée par un Comité exécutif rassemblant une vingtaine d’ONGs parmi lesquelles Amnesty International ; la FIDH ; Human Rights Watch ; mais aussi des organisations de la NED comme l’ Associacion Pro Derechos Humanos(APRODEH). L’organisation se dote également d’un Conseil Consultatif dont le président est Kofi Annan et de membres parmi lesquels Lloyd Axworthy (un des pères de la R2P - responsabilité de protéger) ; le Juge Richard Goldstone ; le Prince Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein de Jordanie ; etc.


 

Parmi les ONG ayant participé à PrepCom, certaines incarnent de façon évidente les intérêts des États-Unis que l’on peut résumer ainsi: Les États-Unis ne souhaitent pas ratifier certains statuts de la Cour Pénale Internationale et ainsi rester à l’abri de cette justice. Mais ils souhaitent néanmoins pousser les États du monde entier, et en particulier ceux du Sud et leurs concurrents stratégiques à se soumettre à cette justice et donc à reconnaître la Cour et le Statut de Rome. A la suite de l’entrée en vigueur, le 1er juillet 2002, du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale , l’hostilité états-unienne s’exprime premièrement par un refus catégorique de toute coopération avec la Cour Pénale Internationale dans le cadre des possibles crimes américains commis dans la “lutte contre le terrorisme”. Cette volonté est formalisée par l’ American Service Members Protection Act (ASPA) signé le 2 Août 2002 par l’ex-président George W. Bush et garantit d’utiliser « tous les moyens nécessaires et appropriés pour libérer un citoyen américain détenu par la CPI ». Par ailleurs, les États-Unis tentent d’instrumentaliser la base légale de l’article 98 du Statut de Rome qui oblige une coopération des États signataires avec la CPI. Or les États-Unis n’entendent pas se soumettre à ceci et signent plus de 60 Accords Bilatéraux d’Immunité (ABI) afin d’exclure ses officiels et ex-officiels résidents dans les pays signataires de ces ABI de se rendre à la Cour Pénale Internationale dans le cadre d’un mandat d’arrêt.


Cette pratique est dénoncée par les mêmes ONG de la Coalition pour la Cour Pénale Internationale mais sans réel effet. En effet, les conséquences de la condamnation de la pratique états-unienne ne vont pas plus loin que les différentes condamnations concernant l’application partiale de la R2P (Responsabilité de Protéger) - qui n’a par exemple jamais été appliquée pour la protection du peuple palestinien. Les États-Unis se posent donc officiellement au dessus d’une justice internationale dont ils font par ailleurs la promotion auprès des États qui sont soient leurs adversaires stratégiques ; soient ceux vis à vis desquels ils ont des ambitions impériales.


Pour y parvenir, la NED et ses partenaires sélectionnent et forment des personnes à devenir des “défenseurs des droits de l’homme” et créent ainsi un véritable réseau de “société civile internationale”, ce à quoi on peut être assimilé le World Movement for Democracy de la NED. Les membre de ce réseau, bien qu’ayant une capacité d’action locale et indépendante, demeurent sous le contrôle de la NED et fournissent ainsi un support aux volontés impériales des États-Unis et de leurs alliés.

 

La Ned en Afrique


L’Afrique Sub-Saharienne est longtemps restée une zone d’influence francophone dont la France se servait pour poursuivre une politique post-coloniale de prédation des richesses (Uranium ; Pétrole ; Gaz). Mais au cours des années 90, les partenariats entre la National Endowment for Democracy et les ONG de droits de l’homme françaises se sont multipliés. Cette réalité peut être interprétée comme un manque de sérieux de la part des associations françaises dans la critique du néo-colonialisme mais en réalité c’est avant tout la question politique qui va influencer le travail et les réseaux des ONG de droits de l’homme en Afrique.

Un document daté d’Octobre 1998 peut attester de l’influence alors croissante de la NED en Afrique. Il s’agit d’un appel lancé par l’ONG Derechos Human Rights, une organisation financée par la NED en Amérique Latine. En réalité ce document a été écrit et publié par l’ Observatory for the Protection of Human Rights defenders (Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme)Cette organisation a été conjointement fondée par la FIDH et l’organisation mondiale contre la torture - une organisation présidée par l’ex-fonctionnaire français aux Nations Unies Yves Berthelot. Le contenu du document fait état de l’arrestation de plusieurs “défenseurs des droits de l’homme” en République Démocratique du Congo (RDC) :

  • Immaculé Biraheka


Immaculé Biraheka est la Directrice de l’organisation PAIF (Promotion et Appui aux Initiatives Feminines) basée à Goma, en République Démocratique du Congo (RDC). Cette organisation reçoit dés 1996 une bourse de la NED par l’intermédiaire de l’International Human Rights Law Group puis directement par la NED pour les années 2000, 2001, 2003, 2004, et 2005. Elle reçoit le Democracy Award en 2006, la récompense de la NED. Elle est officiellement arrêtée le 8 mai 1998 pour avoir rencontré Dave Peterson, le responsable de la NED pour l’Afrique depuis 1998.


  • Paul Nsapu


Paul Nsapu est l’actuel vice-président de la FIDH. Selon le Comité pour la Solidarité avec le Congo Kinshasa, il est arrêté en compagnie de Sabin Banza, le lundi 27 avril 1998 à la sortie d’un rendez-vous à l’ambassade de Belgique à Kinshasa. Ils sont alors respectivement président et vice-président de la Ligue des Électeurs (Elector’s League). Le président Laurent Désiré Kabila les accuse d’être des “espions au service de la Belgique et fomentant un complot pour le renverser”. LaLigue Des Électeurs est une organisation membre du réseau de la FIDH et du World Movement for Democracy (NED). Paul Nsapu est par ailleurs le coordinateur duBureau National pour l’Observatoire et la Surveillance des Elections en République Démocratique du Congo.

Le 28 Octobre 2011, il est cette fois arrêté à Dakar alors qu’il y était attendu pour une conférence de presse où il devait présenter le dernier rapport de la FIDH et de l’Organisation Mondiale de la Torture. Il est cette fois arrêté en compagnie d’Alioune Tine, le président de la RADDHO.


  • Alioune Tine

 

Alioune Tine est connu pour être un violent opposant au président Wade. En effet, il multiplie depuis un certain temps ses voyages à l’étranger afin d’y obtenir le support des pays occidentaux. Il est par ailleurs le président de la RADDHO (Rencontre Annuelle pour la Défense des Droits de l’Homme). La réunion fête cette année ses 20 ans et est financée par des ambassades (États-Unis , Suède, Pays-Bas, Royaume-Uni, Allemagne) ; des ONG et fondations (Human Rights Watch, Fondation Ford ; etc.) mais surtout par AEDH (Agir ensemble pour les Droits de l’Homme), un partenaire français essentiel de la NED en Afrique. Son récent voyage aux États-Unis afin de demander une “intervention occidentale” au Sénégal ne fait aucun doute quant à ses ambitions.

 

La NED et la France partent en croisade droits-de-l’hommiste.

 

En décembre 2009, le président de la NED Carl Gershman se rend en France afin de resserrer les liens de la NED avec la France. Il y rencontre par la même occasion François Zimmeray, l’ex-Ambassadeur pour les droits de l’homme de l’ex-Ministre des Affaires Étrangères Bernard Kouchner. Des rencontres avec AEDH, la FIDH et d’autres associations sont organisées.


  • AEDH développe des programmes internationaux dont CIVIK (Consolider, Impulser et Valoriser les Initiatives de la société civile au Kivu). Le Kivu est une province du Congo Brazzaville théâtre d’affrontements réguliers. Ce programme est réalisé avec le soutien de la Commission Européenne et de la NED.

         

  • AEDH propose également un “Programme de formation pratique de jeunes défenseurs des droits de l’Homme en Afrique”. Mis en œuvre avec 7 associations partenaires de la NED et de la FIDH (RADDHO ; OCDH ; Groupe Lotus, etc.), le programme a formé près de cent jeunes qui rejoignent ensuite des équipes associatives locales et partenaires. Ce programme est quant à lui financé par la NED, le Ministère Français des Affaires Étrangères, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (lui même partenaire de la NED), etc.

 

Comme on le voit, la NED et le couple AEDH/FIDH qui représentent en réalité les deux pays membres de l’OTAN les plus impliqués dans la prétendue défense des droits de l’homme et la démocratie, ont su depuis un certain temps nouer d’étroits partenariats afin de former des individus qui donneront une influence à leur réseau de société civile internationale.

 

La NED et la CPI


Il est difficile de mesurer avec précision l’influence de la NED dans le soutien à la Cour Pénale Internationale et à sa reconnaissance internationale (États-Unis exclus). Il y a néanmoins des grandes lignes qui se dégagent des rapports entretenus par les membres de la NED et la Cour Pénale Internationale.

Alioune Tine, le président de la RADDHO s’est personnellement investi dans les travaux PrepCom de la CPI de 1996 à 1998. Par ailleurs et sur un autre volet relatif à la CPI, il a participé à la médiation en Côte d’Ivoire sous l’égide du National Democratic Institute (NDI), l’organisation démocrate de la NED. En 2009, il avait également appelé à la saisine de la Cour Pénale Internationale pour les “crimes commis en Guinée”.


Luis-Moreno Ocampo , l’actuel procureur de la Cour Pénale Internationale dont les preuves publiques attestant des crimes contre l’humanité commis par la Jamahiriya arabe libyenne se limitent à des articles de presse et des déclarations d’associations liées à la FIDH où à la NED, a lui même co-fondé une organisation de la NED en Argentine. Il s’agit de l’organisation Poder Ciudadano qui vise à “promouvoir la responsabilité citoyenne et la participation à la vie publique”.

 

Plus généralement, le travail de lobby auprès de la Cour Pénale Internationale a été délégué à la Coalition pour la Cour Pénale Internationale ainsi qu’à l’IEDDH(Initiative Européenne pour la Démocratie et les Droits de l’Homme). L’IEEDH est un projet qui fut initié par le parlement européen et son actuel vice-président Edward McMillan-Scott.


L’IEEDH est en réalité un instrument similaire à la NED pour l’Union Européenne et fonctionne sur le même modèle : c’est à dire en finançant des milliers d’organisations dans le monde. Au delà de s’attribuer un combat en faveur des droits de l’homme et de la démocratie, l’IEEDH favorise le travail de la NED en Europe et à l’international. Par ailleurs, son fondateur Edward Mc-Millan est un très bon ami de Carl Gershman, le président de la NED. Celui-ci le remercia chaleureusement pour son discours lors d’un séminaire de l’IRI (International Republican Institute) - la branche républicaine de la NED.  


La Coalition pour la Cour Pénale Internationale quant à elle poursuit officiellement un travail de lobby pour pousser des pays comme le Salvador à ratifier le statut de Rome. Elle revendique certains succès comme la ratification du Sénégal ou l’organisation de sempiternels plaidoyés en faveur de la ratification du Statut de Rome par les pays du Sud.


La Cour Pénale Internationale est manifestement un outil de domination dont les propres principes ne sont pas respectés par ceux qui sont chargés de la conduire. Le cas libyen est gravissime et reflète de façon évidente l’incarnation du colonialisme contemporain qui entend utiliser les droits de l’homme comme principe colonisateur. La codification du droit d’ingérence dans la R2P (Responsabilité de Protéger), alliée à une cour de justice partiale et au conseil de sécurité des Nations Unies, empêchent la possibilité même de l’exercice des principes dont ils prétendent pourtant être les outils. La National Endowment for Democracy et leurs alliés quant à eux fournissent la substance essentielle sans laquelle ce système de domination moderne ne pourrait fonctionner. Et il ne s’agit pas simplement d’un système idéologique et virtuel mais également d’hommes formés à ces idéologies ainsi que de structures financées et soutenues diplomatiquement. Ceci met en lumière l’alliance de l‘“Impérialisme Humanitaire” avec la “Justice Internationale” et révèle qu’ils ne peuvent exister de manière strictement indépendante.

Julien Teil

source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27676


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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 05:11

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90 morts lundi, selon des militants

 

 La journée de lundi a été particulièrement sanglante en Syrie, où le mouvement de contestation se poursuit contre le régime en dépit de la répression: 90 personnes auraient été tuées, dont beaucoup de soldats syriens attaqués par des déserteurs de l'armée dans la province de Deraa (sud), a-t-on appris mardi de différentes sources.

Le bilan des victimes a été établi grâce à des chiffres fournis par les Comités locaux de coordination, l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, basé à Londres, et la morgue de Homs (centre) -l'un des foyers de la contestation- qui dit avoir reçu 19 corps, portant tous des impacts de balles.

Rami Abdul-Rahman, qui dirige l'Observatoire, a confirmé que 34 soldats avaient été tués dans une embuscade dans la province de Deraa -le long de la frontière avec la Jordanie- d'où est parti le mouvement de contestation contre le régime à la mi-mars.

Selon l'observatoire, 12 hommes qui avaient fait défection et 23 civils ont également été tués dans la région.

Près de Khirbet Ghazaleh (province de Deraa), un habitant dit avoir entendu d'intenses coups de feu pendant quatre heures lundi.

Un militant qui vit dans cette région a quant à lui déclaré avoir compté les corps de 12 personnes, qui seraient des civils tués par les forces de sécurité. "J'ai vu deux véhicules blindés de l'armée, totalement brûlés", a-t-il aussi confié sous couvert de l'anonymat dans un entretien téléphonique à l'Associated Press.

Selon les estimations de l'ONU, au moins 3.500 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de contestation à la mi-mars, et la répression exercée par les autorités syriennes.

Le mois de novembre s'annonce comme le plus meurtrier, avec plus de 300 personnes tuées jusqu'à présent, d'après des militants.

Sur le plan diplomatique, le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères, Mohammad Kayed, a affirmé que l'ambassade de son pays avait été attaquée lundi à Damas, alors que le roi Abdallah II de Jordanie venait de critiquer la répression exercée par le régime de Bachar el-Assad, et d'exhorter le président syrien à démissionner. Il s'agissait du premier dirigeant arabe à lancer publiquement un tel appel.

Selon Mohammad Kayed, suite aux propos tenus par le roi de Jordanie, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade. Trois d'entre eux ont escaladé la clôture de la mission diplomatique et enlevé le drapeau jordanien, a-t-il précisé, ajoutant que personne n'était entré dans le bâtiment et n'avait été blessé.

A Ankara, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan a prévenu mardi que la répression exercée contre l'opposition syrienne risquait de placer Bachar el-Assad sur une liste de dirigeants qui "se nourrissent de sang".

Il a exhorté le chef d'Etat syrien à punir les responsables des attaques menées samedi contre des missions diplomatiques turques en Syrie, suite à la décision de la Ligue arabe de suspendre Damas des rangs de l'organisation régionale. S'adressant au président syrien de manière irrespectueuse, par son prénom, M. Erdogan a déclaré: "Bachar, toi qui a des milliers de personnes en prison, tu dois trouver ceux qui ont brûlé le drapeau turc et les punir".

Ankara a porté un autre coup à Damas, en annonçant l'annulation de projets de prospection pétrolière en Syrie et en menaçant de revoir ses approvisionnements en électricité après les attaques contre les missions diplomatiques turques de ce week-end en Syrie.

Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui compte six pays, a annoncé mardi qu'il rejetait la demande syrienne d'un sommet extraordinaire de la Ligue arabe pour s'entretenir des troubles politiques dans le pays. Une position qui réduit considérablement les perspectives d'une telle réunion.

Selon un communiqué du CCG, les ministres arabes des Affaires étrangères s'entretiennent déjà pour préparer une réunion mercredi au Maroc, durant laquelle la Syrie sera officiellement suspendue des rangs de la Ligue arabe.

Damas a réclamé la tenue du sommet après la décision prise par les membres de l'organisation de lui donner jusqu'à mercredi pour mettre en oeuvre leur plan de sortie de crise et d'arrêt des violences, sous peine de suspension. La Syrie doit obtenir le soutien de 15 des 22 membres de la Ligue arabe pour que sa requête soit satisfaite. Les pays du Golfe sont à la tête des Etats favorables à la prise de sanctions contre la Syrie.

En visite à Moscou pour des entretiens avec des diplomates et des parlementaires russes, le dirigeant du Conseil national syrien (opposition) a appelé mardi le Kremlin à "ne pas envoyer de messages sujets à controverse" soutenant la répression des forces syriennes.

La Russie compte encore parmi les quelques partisans du gouvernement de Bachar el-Assad après huit mois de répression meurtrière. Moscou et Pékin ont déjà mis leur veto, au Conseil de sécurité des Nations unies, à un projet de résolution soutenu par les Européens qui visait à imposer des sanctions à Damas.

Burhan Ghalioun, président du Conseil national syrien, a déclaré que le soutien de la Russie "jouait un rôle très négatif" en Syrie. Son organisation a promis de donner naissance à un front uni contre Bachar el-Assad.

source http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20111115.


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R éunion mercredi de la Ligue arabe, la pression s'accroît sur Damas

 

Face à la persistance des violences en Syrie, la Ligue arabe tient une nouvelle réunion mercredi au Maroc, sous l'oeil vigilant de la Turquie qui conjugue ses pressions à celles des Arabes et des Occidentaux pour tenter de mettre le régime de Damas au pied du mur.

Cette réunion extraordinaire, à Rabat, survient alors que la Syrie a connu lundi une des journées les plus meurtrières depuis le début à la mi-mars de la contestation populaire du régime de Bachar Al-Assad, avec plus de 70 morts civils et militaires. 

La répression de la contestation depuis huit mois a fait 3.500 morts, selon l'ONU alors que le pays sombre un peu plus chaque jour dans le chaos et que la crise se militarise et prend des dimensions internationales.

Les pressions sur le régime vont crescendo: après la réunion samedi 12 novembre de la Ligue arabe, les chefs de la diplomatie de cette instance se retrouvent mercredi pour discuter des mesures annoncées au Caire visant à sanctionner le pouvoir syrien.
 
Témoignant de l'urgence de la situation, la Ligue arabe a suspendu le 12 novembre la participation de la Syrie à ses réunions, cette suspension devenant effective le 16 novembre.
Elle l'a également menacée de sanctions qui devraient prendre effet mercredi face au refus du régime d'appliquer un plan arabe de sortie de crise, auquel il avait pourtant souscrit.
La Syrie, qui fait l'objet d'un isolement croissant reste sourde aux appels internationaux et régionaux, et évoque un "complot" contre elle.
 
La réunion de Rabat coïncide avec la visite du ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu pour participer à un Forum de coopération turco-arabe avec ses pairs.
Or, la Turquie, grande puissance aux portes de la Syrie, se montre déterminée à s'associer étroitement aux décisions arabes et internationales.
Ankara a décidé mardi d'arrêter des explorations de pétrole menées conjointement avec la Syrie, et menacé Damas d'arrêter les exportations d'électricité.
 
"La montée au créneau de la Ligue arabe donne à la Turquie la couverture arabe qu'elle recherchait", estime Caroline Donati, spécialiste de la Syrie et auteur du livre "L'exception syrienne".
Important alliée de Damas --avec qui elle a établi au fil des dernières années un véritable partenariat -- le gouvernement islamique turc s'en est progressivement éloignée jusqu'au point de rupture à mesure que la répression contre la population civile sunnite, comme en Turquie, devenait plus féroce.
Ankara est allé jusqu'à quasiment reconnaître le Conseil national syrien (CNS), qui rassemble une partie de l'opposition, et qui a été formé au fil de plusieurs réunions sur le sol turc.
"Ceux qui ne sont pas en paix au Moyen-Orient avec leurs peuples et ne peuvent les satisfaire partiront", a lancé lundi M. Davutoglu appelant la communauté internationale à parler d'une même voix.
Ces prises de position régionales ont grandement conforté Washington et Bruxelles qui s'en sont publiquement félicités.
 
La Syrie n'a plus comme alliés --en dehors de l'Iran --que la Russie et la Chine qui bloquent toujours toute action au Conseil de sécurité de l'ONU.
Moscou et Damas sont liés par un traité de défense qui remonte à l'ère soviétique. "Mais même la Russie reçoit ce jour même l'opposition syrienne", a indiqué à l'AFP Joseph Bahout, chercheur à l'Institut d'études politiques de Paris et spécialiste de la Syrie.
"Damas a perdu tous ses amis dans la région", note-t-il rappelant que le roi Abdallah II de Jordanie --autre pays frontalier de la Syrie --a été lundi le premier dirigeant arabe à exhorter le président Assad à "quitter le pouvoir".
Le régime de Damas est "aux abois" et il "montre qu'il ne cherche qu'à gagner du temps", estime ce spécialiste.

 

 

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سورية: وزراء الخارجية العرب يتدارسون امكانية تشديد الضغط على دمشق

الجامعة العربية

يعقد وزراء الخارجية العرب اجتماعا يوم الاربعاء في العاصمة المغربية الرباط يتدارسون فيه امكانية تشديد الضغط على النظام السوري لثنيه عن قمع الحركة الاحتجاجية التي تجتاح البلاد، وذلك بعد يوم من اكثر الايام التي شهدتها سورية في الاشهر الاخيرة دموية.

وسيتم في اجتماع وزراء الخارجية العرب الاعلان رسميا عن تعليق عضوية سورية في جامعة الدول العربية، بينما قالت دمشق إنها لن تحضر الاجتماع.

وتقول الامم المتحدة إن 3500 شخصا على الاقل قتلوا في الاحتجاجات التي انطلقت في مارس / آذار الماضي بهدف ازاحة نظام الرئيس بشار الاسد عن السلطة.

ويقول ناشطون سوريون إن 70 شخصا على الاقل لقوا مصرعهم يوم امس الثلاثاء فقط.

وفي وقت لاحق، قال ناشطون إن منشقين عن الجيش السوري هاجموا فجر الاربعاء منشأة امنية تابعة للنظام السوري قرب دمشق.

وكانت جامعة الدول العربية قد قررت في الاسبوع الماضي تعليق عضوية سورية في الجامعة، الا انها تركت امر الاعلان رسميا عن هذا الاجراء لاجتماع وزراء الخارجية في الرباط.

وادانت سورية قرار الجامعة واصفة اياه "بالمخزي والخبيث"، واتهمت الدول العربية التي ايدته بالتآمر مع الغرب من اجل تقويض الحكومة السورية.

وطلبت دمشق عقد قمة عربية طارئة لبحث الموقف في سورية الا ان الطلب قوبل بالرفض من جانب الدول الخليجية الست الاعضاء في مجلس التعاون الخليجي.

وقالت دول المجلس التي تقود الحملة المناهضة للحكومة السورية والهادفة الى معاقبة النظام السوري إن وزراء الخارجية العرب يجرون مشاورات تحضيرا لاجتماع الاربعاء.

وتخضع العديد من الدول العربية الى ضغوط تهدف الى حملها على مواصلة اتخاذ مواقف متشددة ازاء سورية عقب صدور قرار تعليق عضويتها في جامعة الدول العربية.

وفيما يعتبر محاولة من دمشق لاثبات حسن نيتها قبل انعقاد اجتماع وزراء الخارجية في الرباط، اعلن الاعلام السوري الرسمي ان السلطات المختصة اطلقت سراح 1180 معتقلا كانت قد القت القبض عليهم اثناء الاحتجاجات. يذكر ان اطلاق سراح المعتقلين كان احد الشروط التي اصرت عليها الجامعة العربية.

وانضم رئيس الحكومة التركية رجب طيب اردوغان يوم الثلاثاء الى قائمة رؤساء الدول المنتقدين للقمع الذي تمارسه السلطات السورية بحق المحتجين، وذلك عقب اطلاق العاهل الاردني الملك عبدالله الثاني تصريحات حث فيها الرئيس السوري بشار الاسد على التنحي عن الحكم.

"دماء المظلومين"

ومن المقرر ان يشارك وزير الخارجية التركي احمد داود اوغلو في اجتماع الرباط.

وقال اردوغان إنه لا يمكن بناء مستقبل سورية "على دماء المظلومين" مضيفا ان انقره قد فقدت الامل في امكانية ان يستجيب الرئيس السوري للمطالب الدولية بالكف عن استخدام العنف.

وقال اردوغان مخاطبا نواب حزبه في البرلمان التركي "على بشار الاسد تأمل المصير المأساوي الذي لف باولئك الذين اعلنوا الحرب على شعوبهم."

واضاف ان التاريخ "سيذكر هؤلاء بوصفهم زعماء يمتصون الدماء."

وجاءت احدث ادانة من أردوغان لسوريا في وقت اعلنت فيه تركيا انها ستوقف مشاريع مشتركة للتنقيب عن النفط مع سوريا.

فقد قال وزير الطاقة التركي طانر يلدز إن انقره قررت تعليق خطط كانت شركة TPAO التركية للنفط تعتزم تنفيذها بالتعاون مع شركة النفط الوطنية السورية. كما هدد يلدز بوقف تزويد تركيا بالطاقة الكهربائية.

وقال الوزير التركي: "نقوم الآن بتزويد سورية بالطاقة الكهربائية، ولكن اذا واصل النظام السوري السير في هذا الطريق سنضطر الى اعادة النظر في قراراتنا."

وقد رحب البيت الابيض بما اسماه "الموقف التركي الحازم."

وقال بن رودس، نائب مستشار الامن القومي الامريكي: "إن التعليقات التي صدرت عن تركيا اليوم تشير الى حقيقة ان الرئيس الاسد معزول."

وبدوره دعا الامين العام للامم المتحدة بان كي مون الرئيس السوري الى "وقف قتل شعبه،" وقال إن عليه تنفيذ الاتفاق الذي عقده مع جامعة الدول العربية في محاولة لايجاد حل سلمي للانتفاضة الذي تشهدها البلاد منذ ثمانية اشهر ضد نظام حكمه.

في حين ادان مجلس الامن الدولي بشدة الهجمات التي شنها متظاهرون مؤديون للنظام على سفارات اجنبية في سوريا، ودعا المجلس دمشق الى حماية المباني الدبلوماسية والعاملين فيها.

وفي يوم الثلاثاء ايضا، وفي اشارة الى يقين الحكام السعوديين بدنو نهاية حكم الاسد، قال الامير تركي الفيصل السفير السعودي السابق لدى واشنطن إنه "لا مفر للرئيس السوري عن التنحي."

 

source : http://www.bbc.co.uk/arabic/middleeast/2011/11/111114_syria_arab_fms_meeting_rabat.shtml

 

 

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Idlib

Débat : la Ligue arabe présidée par le Qatar et la question syrienne…


 

 

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La Syrie de plus en plus isolée avant la réunion de la Ligue arabe


A la veille d'une réunion extraordinaire de la Ligue arabe pour entériner la suspension de Damas, de plus en plus isolé après huit mois de répression violente de la révolte contre le régime, les victimes continue de tomber en Syrie. Malgré les sanctions, mardi, dix-neuf militaires et un enfant ont encore péri dans les violences.


Les monarchies du Golfe ont écarté l'éventualité d'un nouveau sommet de la Ligue arabe consacré à la Syrie qu'avait réclamé cette dernière en réaction à sa suspension. Mercredi, une réunion extraordinaire se tiendra à Rabat pour entériner la décision de suspendre la Syrie des travaux de la Ligue, votée le 12 novembre par 18 des 22 membres de l'organisation panarabe.

 

L'hécatombe se poursuit et l'ombre d'une guerre civile menace le pays

Depuis cette décision, cinq militaires sont morts dans une attaque de déserteurs à Deraa, dans le sud du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans la région d'Idleb, cette fois dans le nord-ouest, «14 soldats sont morts ou blessés» lors d'accrochages et un enfant a péri à Kafarouma, où des dizaines d'explosions étaient entendues, a ajouté l'OSDH. A Homs, haut lieu de la contestation, «19 corps sont arrivés à l'aube à l'hôpital national», rapporte l'OSDH, craignant qu'il ne s'agisse de ceux de Syriens kidnappés ces deux derniers jours par des chabbiha, milices loyales au régime. Lundi, l'une des journées les plus meurtrières depuis le début le 15 mars de la contestation populaire, plus de 70 personnes avaient été tuées, dont 27 civils, 34 soldats et 12 déserteurs.


Il n'était pas possible de confirmer ces bilans de source indépendante, les médias étrangers ayant interdiction de circuler librement en Syrie où la répression de la contestation aurait déjà fait 3500 morts selon l'ONU.
Un militant des droits de l'Homme a dit craindre de voir le régime «amplifier sa répression sanglante» contre les manifestants pro-démocratie, après la décision de la Ligue arabe qui a également menacé Damas de sanctions économiques. 
Outre les manifestations pacifiques pour la liberté, les accrochages armés entre déserteurs et soldats se sont multipliés ces dernières semaines, faisant craindre que le pays ne sombre dans la guerre civile

 

Des sanctions internationales qui vont crescendo

La Ligue arabe a alors annoncé qu'elle étudiait un «mécanisme de protection des civils» et souhaite l'envoi de 500 membres d'organisations arabes des droits de l'Homme, de médias et des observateurs militaires dans le pays. 
De son côté, l'Union européenne a étendu ses sanctions contre le régime syrien à 18 personnes, et a décidé de geler des prêts européens.Trois généraux sont notamment visés par les sanctions accusés d'être «responsables du recours à la violence exercée contre des manifestants sur l'ensemble du territoire syrien».

Allant plus loin, le roi Abdallah II de Jordanie a été le premier dirigeant arabe à demander clairement au président Bachar el-Assad de «quitter le pouvoir». Après ces déclarations, une centaine de personnes ont manifesté devant l'ambassade de Jordanie à Damas lundi soir, certains faisant irruption dans la cour de l'ambassade pour arracher le drapeau jordanien. 
Depuis la décision de la Ligue arabe de mettre la Syrie sur le banc, Damas a dû présenter des «excuses» à plusieurs reprises pour plusieurs ambassades saccagées par des manifestants. Le consulat honoraire français, ainsi que l'ambassade d'Arabie saoudite, de turquie et du Qatar ont été visés.



Un isolement qui passe aussi par l'énergie 

Le régime syrien en place, sourd aux appels internationaux à cesser la répression, se retrouve de plus en plus isolé. Lâché par ses pairs arabes qui l'ont accusé de ne pas respecter son engagement à appliquer un plan arabe prévoyant le retrait des forces armées des villes et la libération des manifestants arrêtés, il se retrouve aujourd'hui esseulé à la fois politiquement, économiquement et énergétiquement. La Russie semble aujourd'hui le seul véritable soutien qui reste au régime de M. Assad.

Mardi, la Turquie a décidé d'arrêter des explorations de pétrole menées conjointement avec la Syrie et indiqué qu'elle pourrait aussi réviser ses livraisons d'électricité en raison de la détérioration des relations avec ce pays voisin et ancien allié régional de la Turquie. «Nous fournissons actuellement de l'électricité» à la Syrie. «Si cette situation persiste, nous serons amenés à réviser toutes ces décisions», a déclaré le ministre de l'Energie Taner Yildiz, cité par l'agence de presse Anatolie. La Turquie exporte de l'électricité vers la Syrie depuis un accord conclu en 2006 entre les deux pays, autrefois alliés régionaux. Cette décision intervient notamment après que des missions diplomatiques turques aient été attaquées pendant le week-end par des manifestants pro-gouvernementaux. Le géant pétrolier français Total a quant à lui indiqué mardi ne plus être payé par le gouvernement syrien pour sa production de pétrole en Syrie, frappée depuis deux mois par des sanctions européennes et américaines.

Affichant la volonté de «surmonter la crise», «sans intervention militaire extérieure», une délégation du Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la plupart des courants de l'opposition, se trouve à Moscou pour des entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dont le pays a jusqu'ici refusé de soutenir des sanctions contre le régime de Damas. Les autorités syriennes ont libéré l'opposant Kamal Labouani, condamné à douze ans de prison, «en vertu d'une amnistie présidentielle décrétée récemment et qui a fait baisser de moitié sa peine de prison», ont indiqué des militants syriens. Pas sûr que ces efforts tardifs n'appaisent les tensions et dénoue le pays de la crise. 


source : http://www.leparisien.fr/international/la-syrie-de-plus-en-plus-is

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