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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 21:08
A Tel-Aviv, la high-tech au service des Indignés

A quelques jours d'une manifestation où plus d'un million d'Israéliens sont attendus, nous sommes allés dans un campement d'Indignés pour y découvrir une véritable pépinière d'idées et de high-tech. Reportage.

C'est devenu leur activité du week-end... Depuis plusieurs semaines, développeurs, créateurs de sites Web et autres experts des médias sociaux se réunissent sur le toit d'un immeuble de sept étages, situé en bordure de Tel-Aviv en Israël. Dans les locaux du « Hub », un concept de bureaux open space pour entrepreneurs sociaux, des dizaines d'entre eux ont pris part à un Hackaton (marathon technologique) étalé sur deux jours, avant de se retrouver pour une table ronde dédiée aux nouveaux médias sociaux alternatifs. Leur rêve : créer un « Huffington Post israélien » de type participatif. Leur objectif à plus court terme : répondre aux besoins des initiateurs de la « révolution des tentes ». Né le long du boulevard Rothschild, une voie cossue de Tel-Aviv, ce mouvement israélien des Indignés (lire l'encadré), suscite une large mobilisation dans les rangs de la high-tech.
Un mouvement social né d'un réseau social
« Deux jours après l'apparition des premières tentes à Tel-Aviv, nous avons lancé le site d'informations J14.org.il. Son URL évoque le 14 juillet, date à laquelle le public israélien a commencé à descendre dans les rues, qui se trouve être une référence dans l'histoire mondiale », rappelle son concepteur, Amnon Dafni, fondateur de la start-up OSC et désormais responsable de la stratégie médias de la révolte sociale. « Depuis, les propositions de sites, de plates-formes et autres outils technologiques n'ont cessé d'affluer », se félicite ce web-activiste, adepte de la médecine chinoise et des arts martiaux.
Comme en Egypte, le mouvement des Indignés de Tel-Aviv a pris son envol grâce à Facebook. Des centaines d'internautes ont réagi au post de Daphni Leef, une jeune vidéaste de 25 ans, mise à la porte par son propriétaire et venue la première planter sa tente boulevard Rothschild en signe de protestation. Mais la comparaison avec les événements de la place Tahir au Caire s'arrête là.


D.R.

Organiser la communication

« Israël est un régime démocratique : les protestataires n'ont été confrontés ni aux tanks, ni au blocus d'Internet ! Ce qui n'a pas empêché les gens de la high-tech de faire preuve d'inventivité », sourit Maayan Alexander, consultante Internet à Jérusalem, qui officie pour l'ONG Shatil. « Au début les programmeurs ont suivi cette “révolution” avec un certain scepticisme, raconte pour sa part Asaf Levi, créateur du site Web de rencontres Qmee, mais très vite ils ont créé des groupes de discussion sur Google ou Twitter sous le hashtag#J14hackers ».
Parmi les projets nés de ce brainstorming géant : un système de syndication de contenus, concocté par le Web manager Asaf Pri Hadash, permettant de diffuser instantanément la même information sur Facebook, sur Twitter, sous forme d'e-mail ou de SMS ; un agrégateur de blogs RSS ou encore une plate-forme de SMS gratuits. « L'idée est de permettre aux occupants des dizaines de villages de tentes disséminés dans le pays, d'envoyer des messages d'alertes sur la Toile à partir d'un téléphone mobile basique, pour gérer leurs besoins logistiques ou pour battre le rappel en cas d'ordre d'évacuation », explique Guy Sheffer, à l'origine du projet. Cet étudiant en licence de physique de l'université hébraïque de Jérusalem est un « indigné » de la première heure. « Simplement, je préfère écrire des codes, confie-t-il, plutôt que défiler avec un mégaphone ».
Des dizaines d'outils au service d'une cause
Pour l'heure, les initiatives émanant de la high-tech visent pour l'essentiel à adapter des technologies existantes. « Nous cherchons à développer des outils de nature à enraciner notre lutte, y compris une fois que les campements de tentes seront évacués », résume Amnon Dafni. 

Fer de lance de cette force de proposition : la communauté israélienne de l'open source, qui compte plusieurs centaines de membres actifs et des milliers de « suiveurs ». « De par notre idéologie tournée vers la transparence et les modèles participatifs, il était logique que l'on apporte notre contribution à ce mouvement de fond », résume Doron Ofek. Fondateur de l'association israélienne de l'open source Hamakor, ce quadra se déclare impressionné par l'essor actuel « des plates-formes de démocratie directe » dans son pays.
Signe des temps, le gouvernement israélien vient de se payer les services de la jeune pousse Linnovate pour créer son agora digitale (hidavrut.org.il), basée sur Drupal. Le 8 août, cette même start-up spécialisée dans les plates-formes open source, avait offert le site de débat citoyen (1) ohel.org.il, à la révolution sociale...

(1) l'URL est devenue depuis http://ohel.j14.org.il. En hébreu, le mot ohel signifie tente.


D.R.

Le mouvement des Indignés, version israélienne

Parti de Tel-Aviv, métropole frappée de plein fouet par la flambée des prix immobiliers, le mouvement des Indignés est né d'un ras-le-bol contre les loyers élevés, la vie chère en général et les monopoles qui étranglent la classe moyenne israélienne. Des dizaines de campements de toiles sont apparus aux quatre coins du pays, tandis que des rassemblements massifs se sont tenus cet été dans les principales villes israéliennes.

Après le rassemblement de 300 000 personnes du 6 août dernier, les leaders de la révolte sociale espèrent le 3 septembre prochain rallier un million d'Israéliens autour du slogan « Le peuple exige la justice sociale ». A priori, les recrues de la high-tech israélienne ne font pas partie des salariés les plus à plaindre. Alors que le salaire mensuel moyen se situe en Israël, aux alentours de 8 689 shekels (1 739 euros), ces derniers tirent leur épingle du jeu avec une rémunération proche de 15 à 17 000 shekels. Mais voilà, si l'industrie high-tech israélienne représente 40 % de l'export, elle n'assure que 7 % des emplois de l'économie nationale.

source : http://www.01net.com/editorial/538840/a-tel-aviv-la-high-tech-au-service-des-indignes/

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 07:27

par Pierre PICCININ

   

On est bien loin, en Libye, sur le terrain, de l’image virtuelle et simplifiée, véhiculée par la plupart des médias européens, d’une rébellion populaire renversant la dictature féroce du gouvernement de Mouammar Kadhafi.

   

La société libyenne, en effet, se structure en un ensemble de tribus, dont les intérêts divergent ; organisées en fonction de liens de parenté solides, elles sont elles-mêmes segmentées en plusieurs clans, plus ou moins rivaux, dont les alliances se recomposent en permanence, en fonction des circonstances et d’intérêts sur le très court terme.

 

Ainsi, s’il est vrai que, au début des événements, le 17 février 2011 et durant les jours qui ont suivi, on a pu voir l’émergence d’une société civile s’exprimant lors de manifestations hostiles au colonel Kadhafi, ces mouvements sont néanmoins restés très limités et ont rapidement servi de prétexte aux soulèvements de chefs de clans, auxquels ils ont cédé la place, et lesquels ont plongé la Libye dans le chaos. De même, croyant leur heure arrivée, plusieurs mastodontes du régime se sont dressés contre leur ancien maître et ont pris le contrôle d’une partie de la rébellion.

 

Qui sont ces rebelles que l’Occident, la France en tête, a pris le parti de financer, d’armer, d’appuyer par un soutien logistique et militaire inconditionnel, bien au-delà du mandat onusien qui appelait à la protection des populations civiles, mais en aucun cas au renversement du chef de cet État pétrolier ?

 

Qui sont les leaders de cette insurrection qui s’est opposée au gouvernement de Mouammar Kadhafi et l’accuse d’avoir massacré sa propre population ? Quels sont leurs objectifs et quelle en est la légitimité ?

 

Comment faut-il qualifier ce conflit qui, prétendu soulèvement de « civils désarmés » à l’origine, s’est rapidement révélé sous les traits d’une guerre franche ?

 

Guerre tribale ? Guerre des clans ? Guerre des chefs ? Guerre de succession au trône ? Guerre civile ? Ou bien guerre du gaz et du pétrole ?

 

Pour tenter d’appréhender les réalités du désastre qui ravage la Libye aujourd’hui, nous nous sommes rendus au cœur de la rébellion, dans son fief de Benghazi. Nous avons suivi les rebelles dans leurs déplacements ; nous avons interrogé leurs chefs ; nous avons accompagné leurs milices dans les combats qui les opposaient aux troupes restées loyales au gouvernement.

 

Éléments de réponse…


 


Loin de constituer une force politiquement organisée avec l’objectif d’instaurer une démocratie laïque en Libye et plus loin encore de former un ensemble uni sous la conduite du Conseil national de Transition (CNT), qui se présente comme le nouveau gouvernement légitime, la rébellion a été menée par une tripotée de chefs de guerre, qui se disputent régulièrement le contrôle de telle ou telle parcelle de territoire.

 

En toile de fond, on trouve la répartition des champs pétrolifères, mais aussi de l’eau. Et les clans rebelles n’obéissent que ponctuellement aux injonctions du CNT, qui, en définitive, autoproclamé, ne représente que lui-même.

 

Plus justement, il ne faudrait donc pas parler de « la » rébellion, mais « des » rébellions. Et cette configuration de la scène libyenne, à laquelle Européens et États-uniens ne s’attendaient pas, a provoqué l’embarras de l’OTAN : si, par le déploiement de moyens considérables, l’alliance atlantique a réussi, péniblement, à faire progresser les rebelles vers la capitale, dans l’objectif avoué de destituer Mouammar Kadhafi, c’est le contrôle du pays qui pose désormais problème…

 

Ces chefs de guerre, désorganisés, indisciplinés, ont ainsi profité du désordre ambiant pour accroître leur influence, sans toujours beaucoup se soucier du front que le CNT a tenté de maintenir face à l’armée fidèle à Tripoli, la capitale, siège du gouvernement du colonel Kadhafi : sans aucune vision nationale, leur but n’est pas de conquérir des régions traditionnellement sous le contrôle d’autres tribus et, dès lors, ils se sont montrés peu enclins à aller se battre contre les troupes gouvernementales. Ces bandes armées opèrent donc quelques sorties, qui se négocient entre eux et le CNT au coup par coup, au gré de l’humeur de leurs chefs. Les gars, souvent ivres, d’alcool ou de hachich, vident quelques caisses de cartouches et rentrent ensuite à leur bivouac pour y faire la fête. Tout le monde danse, tire en l’air des rafales entières ; la moitié des munitions se perd ainsi… Les projectiles retombent… et font des victimes.

 

 

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Parfois, à la surprise générale, certains clans ont changé de camp, généralement au détriment de Tripoli : imitant leurs voisins, s’ils y trouvaient intérêt, ils se sont libérés de la tutelle du gouvernement pour « rejoindre l’opposition ». Et c’est en grande partie de cette manière que « la rébellion a progressé ».

 

Autrement dit, sans l’interventionnisme armé de l’OTAN, l’armée régulière, en grande partie loyale au gouvernement libyen, aurait remis de l’ordre dans le pays, rétablissant l’autorité de Mouammar Kadhafi qui avait réussi, durant plus de quarante ans, à gérer les rivalités tribales et à forger un semblant de cohésion dans cette région instable, mais riche en pétrole et en gaz.

 

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L’OTAN a non seulement empêché le gouvernement libyen d’utiliser son aviation, mais, après avoir anéanti la couverture aérienne de l’armée gouvernementale, il a fourni la sienne aux rebelles : les frappes des avions de l’OTAN n’ont pas seulement détruit les chars du gouvernement libyen, mais ont aussi attaqué les véhicules qui transportaient les soldats, y compris ceux qui se repliaient, comme ici, sur la route qui mène de Benghazi à Brega, laquelle est jonchée sur toute sa longueur de carcasses de camions et d’automobiles.

 

Mais qui, à présent, parviendra à remettre au pas tous ces chefs de guerre, qui se sont surarmés à l’occasion du pillage des casernes, s’organisent déjà pour garder le contrôle de leur territoire et renforcent leurs milices ? Qui saura restaurer l’unité de l’État libyen ? Qui pourra représenter la Libye et en maîtriser les ressources ?

 

Il faut bien comprendre aussi et insister sur le fait que la partie n’est pas finie : seuls les clans du nord-est se sont soulevés contre Mouammar Kadhafi, c’est-à-dire dans la région de Cyrénaïque, dont les principaux fiefs sont Benghazi et Tobrouk. Les tribus du Fezzan (tout le grand sud), de Tripolitaine (région de la capitale, au nord-ouest) et de Syrte (au centre de la façade maritime libyenne) ont en revanche soutenu le chef de l’État libyen et combattu pour lui, mobilisant à cet effet leurs réseaux tribaux extrêmement ramifiés, et qui couvrent la plus grande partie du pays. Ce sont aujourd’hui les grands perdants de la « révolution ». À l’ouest, uniquement les clans de Misrata et Zlitan et, juste au sud de la capitale, les Berbères du Djebel Nefoussa ont rejoint la rébellion.

 

Le soulèvement des Berbères et les rébellions de Misrata et Zlitan ont permis l’encerclement de la capitale. Mais la prise de Tripoli ne signifie pas nécessairement la fin de la guerre civile : la capitale, dans cette antithèse de l’État-nation qu’est la Libye, ne constitue pas un enjeu déterminant. Et la guerre, la guérilla, pourrait perdurer des années durant et ruiner le pays : l’armée se confond avec la population ; les civils s’arment ; chaque homme, chaque adolescent membre du clan, de la tribu, est un guerrier potentiel ; une fois encore, la structure de la société libyenne invalide les prévisions atlantistes.

 

 

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Concernant le CNT, ensuite, autre acteur de la pièce, on ne peut que souligner sa faiblesse et ses divisions. En outre, il serait difficile de qualifier ses leaders autoproclamés de démocrates représentatifs des aspirations du « peuple libyen » : composé d’une poignée d’anciens ministres du régime qui sont à peu près parvenus à s’entendre sur ce que pourrait être le partage du pouvoir dans un hypothétique après-Kadhafi, le CNT ressemble davantage à un repère de brigands, le couteau entre les dents, et de mafieux, s’adonnant à tous les trafics, qu’au rassemblement d’une opposition démocratique comme on a pu en rencontrer, par exemple, en Égypte ou en Tunisie. Et les quelques militants des droits de l’homme qui y siègent, mis en minorité, lui servent difficilement de caution…

 

Le président du CNT, ainsi, Mustapha Mohammed Abud al-Jalil, était jusqu’il y a peu ministre de la justice de Kadhafi, dénoncé en décembre 2010 par Amnesty International comme l’un « des plus effroyables responsables de violations des droits humains en Afrique du nord » ; c’est lui qui avait condamné à mort les cinq infirmières bulgares, dans l’affaire que l’on sait. Aux affaires étrangères, on trouve l’ancien ministre de l’économie, Ali Abdel-Aziz al-Essaoui. Quant au commandant des opérations militaires, également ministre de l’intérieur, il s’agit d’Omar al-Hariri, de retour d’exil, que lui avait valu sa tentative de coup d’État en 1975. Il partageait le commandement avec le général Abdul Fatah Younis, ancien chef de la police politique de Kadhafi, chargé de la répression de l’opposition au régime.
 

 

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Ce dernier a cependant été assassiné en juillet pour des raisons encore inconnues, mais qui semblent tenir, notamment, aux rivalités internes au CNT : trop influent sur les quelques troupes régulières qui ont fait défection à Tripoli et constituent la seule force disciplinée à disposition du CNT, il menaçait le pouvoir de ses partenaires.

 

Bref, ce sera à qui mangera l’autre, s’ils parviennent à s’imposer par-delà les rivalités tribales et claniques.

 

Troisième composante qui apparaît de plus en plus au grand jour, le mouvement islamiste : on connaissait quelques chefs de bande salafistes et islamistes de la tendance dure (Groupe islamique de combat libyen et filières d’al-Qaïda), qui s’étaient mêlés aux rebelles. Par contre, aucun observateur n’avait vu venir les mercenaires qui se réveillent à présent, apparemment financés par le Qatar (étrangement très impliqué en Libye) et dont le nombre impressionne, au point d’inquiéter le CNT qui n’a aucun contrôle sur ces groupes armés, lesquels poursuivent leurs propres objectifs ; c’est toute une structure parallèle et autonome inconnue qui se révèle.

 

Au sein du CNT, certains, même, montrent du doigt le président al-Jalil, l’accusant d’avoir partie liée avec le Qatar et les islamistes et d’avoir donné son accord à l’assassinat du général Younis, qui s’était déclaré catégoriquement opposé à l’idée d’un État islamique en Libye (c’est lui qui, en 1996, aurait supervisé l’exécution de plus de mille deux-cents prisonniers, parmi lesquels de nombreux islamistes, enfermés dans la prison d’Abou Salim à Tripoli). L’assassinat de Younis s’apparenterait à « un véritable coup d’État », comme nous l’a confié un haut responsable du comité politique du CNT…

 

De plus, depuis l’annonce de l’assaut sur Tripoli, l’imam Ali Sallabi, leader islamiste libyen en exil à Doha, propulsé sur le devant de la scène par la chaîne de télévision satellitaire qatari al-Jazeera, exhorte les Libyens à renvoyer chez eux les Occidentaux et les forces de l’OTAN et à se lever tous au nom d’Allah.

 

 

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Enfin, comment réagiront les dix à vingt mille mercenaires de Kadhafi, pour la plupart des Tchadiens dont leur pays ne veut plus et qui n’ont d’autre choix que de se battre jusqu’à la mort, dont beaucoup ont déjà rejoint la région du Fezzan ?

 

La question n’est donc plus de savoir ce qu’il adviendra du régime de Mouammar Kadhafi, mais de savoir quel sera l’avenir d’un pays tiraillé de toutes parts : c’est maintenant que la guerre civile pourrait vraiment commencer.

 

Soutenu par les amis britanniques et états-uniens, le coup de poker mal inspiré (par le philosophe Bernard-Henri Lévy, s’il faut en croire certaines sources…) et joué trop rapidement par Nicolas Sarkozy se solde par un fiasco.

 

L’actuelle équipe gouvernementale française avait reconnu sans attendre le CNT comme nouveau partenaire, espérant ainsi retirer de succulents profits de cette alliance. Sa politique a plongé la Libye dans la guerre civile, sur la voie de l’État failli, de la « somalisation »…

 

D’autres États sont aussi intervenus, en fonction d’intérêts divers, et ont rendu la situation plus complexe encore : tandis que le Tchad et le Nigéria ont soutenu Tripoli en lui envoyant mercenaires et armement, de même que l’Algérie, qui a ravitaillé le Fezzan voisin en carburant et en eau, le Qatar expédiait des chars d’assaut aux rebelles...

 

 

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Le complexe pétrolier de Brega, incendié par l'armée régulière, qui s'est retirée de la ville le 23 août et s'est repliée en direction de la province de Syrte, loyale au gouvernement, et de la ville de Ras-Lanuf, détuisant derrière elle toutes les infrastructures, stations services et châteaux d'eau, pour entraver la progression des rebelles.

 


Certains gouvernements, qui s’étaient gaillardement engagés aux côtés des franco-britannico-états-uniens dans cette opération, baptisée « Unified Protector » par les propagandistes atlantistes, sans trop savoir dans quoi ils mettaient les pieds (en réalité, seulement six des vingt-huit États membres de l’OTAN participent effectivement aux opérations), pourraient bien commencer à regretter la main de fer de Kadhafi, qui assurait l’ordre en Libye et l’approvisionnement régulier des centres pétroliers et gaziers.

 

 

Les compagnies pétrolières elles-mêmes semblent désormais s’alarmer également, elles qui avaient espéré augmenter leurs parts de bénéfice en diminuant celle de l’État libyen, que Kadhafi avait accrue pour financer le développement du pays (on oublie trop vite que l’analphabétisme, à titre d’exemple, est passé, sous son gouvernement, de 72% de la population en 1969 à moins de 5% aujourd’hui).

 

 

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Une solution acceptable serait une « période de transition » vers un État fédéral où toutes les régions prendraient plus ou moins leur sort en main. Une autre option serait d’admettre la partition du pays en deux États. Mais ces hypothèse ne plaisent ni à l’OTAN, ni aux pétroliers, car elles multiplieraient le nombre des intermédiaires politiques, ni non plus à ceux des Libyens qui, situés dans la « mauvaise partie », se verraient priver de la manne pétrolière et des réserves en eaux…

 

Quoi qu’il en soit, l’intervention, empêtrée dans ce chaos imprévu, risque de tourner au conflit de guérilla sur le très long terme. À moins que l’OTAN, comme en ex-Yougoslavie ou en Afghanistan, ne s’érige en gendarme de la région.

 

Mais quelles seraient alors les réactions du reste du monde ? Rappelons en effet que les États engagés en Libye sont tous occidentaux : ni la Chine, ni la Russie, ni le Brésil, ni l’Inde, autant de géants qui siégeaient au Conseil de sécurité lors du vote de la résolution 1973, n’a donné son aval en faveur de l’ingérence.

 

Car c’est peut-être là le plus important : le conflit Libyen, la reconnaissance du CNT par certains États et l’implication militaire de l’OTAN constituent un pas supplémentaire, après la guerre d’Irak de 2003 ou l’affaire du Kosovo, vers l’abandon des principes westphaliens du droit international, vers l’imposition par l’Occident au reste du monde des nouveaux concepts « d’ingérence humanitaire » et de « gouvernance ». Un nouveau coup de boutoir, significatif, à l’encontre du droit international tel qu’il s’était progressivement construit de puis le XVIIème siècle.

 

L’Union africaine avait déjà sévèrement dénoncé la tournure prise par les événements, condamnant le glissement des objectifs : au départ, il s’agissait d’empêcher l’utilisation de l’aviation et de protéger les civils en bombardant les troupes en mouvement vers les zones menacées ; ensuite, il s’est agi du renversement du chef de l’État, en ciblant ses résidences et celles de sa famille.

 

Début juillet, L’Union africaine avait en outre appelé ses États membres à refuser de collaborer avec la Cours pénale internationale, qui avait lancé un mandat d’arrêt contre Mouammar Kadhafi pour crime de guerre. L’Union africaine s’est expliquée en accusant la CPI de discrimination, lorsqu’elle entend poursuivre les responsables de crimes commis en Afrique, mais se tait en ce qui concerne les criminels occidentaux qui massacrent des civils en Irak et en Afghanistan, notamment.

 

De même, la Ligue arabe a renoncé à cautionner les bombardements, par l’intermédiaire de son président, l’Égyptien Amr Moussa, qui a publiquement regretté d’avoir, à l’origine, soutenu le projet d’une intervention occidentale.

 

Reste aussi l’épineuse question du rôle singulier joué par la France dans cette affaire. Mais peut-être en apprendra-t-on davantage à ce sujet, si Mouammar Kadhafi est pris vivant et bénéficie d’un vrai procès public, devant la Cour pénale internationale, au lieu de finir pendu après un jugement expéditif comme Saddam Hussein ou de trépasser dans sa cellule, comme Slobodan Milosevic…

 

 

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Lance-roquettes abandonnés par l'armée régulière à Brega et utilisés par les rebelles - Ligne de front - Ras-Lanuf (24 août 2011)

 

Ambiance de fête à Benghazi, le 23 août 2011 au soir, après l'annonce de la prise du palais de Mouammar Kadhafi à Tripoli. Des scènes identiques avaient eu lieu le 21 août au soir, après l’annonce de l’arrestation de Seif al-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi et son successeur désigné. Les manifestants ont toutefois déchanté le surlendemain, 23 août, lorsque la télévision gouvernementale a montré des images de Seif al-Islam se promenant libre dans Tripoli et expliquant qu’il n’était pas détenu par les rebelles. On avait en effet pu s’étonner de ce que le CNT, alors qu’il détenait ce personnage-clef du régime, ne s’était cependant pas empressé de l’exhiber devant les caméras, menottes aux poings, ce qui eût permis de faire taire les rumeurs sur la véracité de son arrestation et de galvaniser le moral des combattants de la rébellion. Et on notera que le CNT n’a pas non plus par la suite produit d’image de cette arrestation, se contentant d’expliquer que le fils de Mouammar Kadhafi avait « échappé à ses gardes, inexpérimentés »…
 

 

Cela dit, nous avons reçu des informations en provenance directe de la présidence du CNT, selon lesquelles Seif al-Islam Kadhafi avait réellement été capturé. Or, le jour de l’annonce de sa capture, à l’hôtel Rixos, à Tripoli, l’armée du gouvernement libyen séquestrait une trentaine de journalistes occidentaux, sans raison apparente, lesquels furent libérés de manière tout aussi surprenante quelques jours plus tard, le 24 août. Faudrait-il voir en ces événements le produit d’un « arrangement » entre le gouvernement libyen et le CNT ?

 

(© images Pierre PICCININ - 23-24 août 2011) : http://www.michelcollon.info/Une-semaine-avec-les-rebelles.html

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 05:45

La Tunisie s’apprête à interdire la publicité politique

Il sera mis fin officiellement à la publicité politique, qui a fleuri depuis quelques semaines dans la rue et su les médias tunisiens, à partir du 12 septembre prochain, un mois et demi avant l’élection de la Constituante.
C’est Kamel Jendoubi, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), qui a annoncé cette décision, au cours de la réunion de l’Isie avec les partis politiques, lundi à Tunis. M. Jendoubi n’a pas donné plus de précisions. On sait cependant qu’un décret-loi interdisant la publicité politique a été élaboré conjointement par l’Isie, la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution (Hiror) et l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (Inric). Il a fait l’objet de discussions avec les partis, dont la plupart de sont dit opposés à la publicité politique à laquelle a eu recours jusque là, de manière massive, trois formations, notamment le Parti démocratique progressiste (Pdp), le Forum démocratique pour le travail et les libertés (Fdtl) et l’Union patriotique libre (Upl).
 
 
 
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 Les procédures de candidature pour l’assemblée constituante suscitent le débat

 

·         Sous la direction de Kamel Jendoubi, l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) a organisé lundi 29 août 2011, une réunion avec les partis politiques pour étudier le régime juridique des candidatures aux listes électorales de l’Assemblée constituante.

Cette réunion a enregistré la participation des représentants des partis politiques tunisiens, des candidats indépendants et certains membres de la société civile.
M. Jendoubi a déclaré que le recensement des listes des personnes interdites de se présenter pour les élections de l'assemblée constituante prendra fin ce jour même. « Ces listes ne seront pas publiées », souligne t-il.
Par ailleurs, il a souligné que le candidat ne doit pas faire partie des personnes ayant appelé le président déchu à se représenter pour l'élection présidentielle de 2014 ou d'avoir assumé des responsabilités au sein du RCD dissout Les demandes de candidature doivent être personnellement déposées ou envoyées par courrier recommandé, au nom du président de l'instance régionale de la circonscription électorale concernée, au siège de l'instance régionale.
D’autre part, le président de l’instance a précisé que l'ISIE a recensé 4500 centres existants pour les élections en Tunisie et à l'étranger comprenant 8000 bureaux de vote. 

Plusieurs points ont été soulevés après la présentation, par Mourad Mouelhi, porte-parole de l’ISIE concernant les conditions nécessaires pour se présenter aux élections de la constituante. Ce qui n’a pas fait l’unanimité puisque plusieurs points ont été contestés par les présents, dont notamment la date limite d’acceptation des candidatures par l’instance sectorielle des élections territorialement compétente. Cette date à été limitée à 7 jours (du 1er septembre à 8 heures du matin au 7 septembre à 18h). Ce délai semble être, pour les candidats, insuffisant surtout en comptant les 3 jours de congé à l’occasion de l’Aïd.
Abdelwaheb El Hani, président du parti Al Majd, a proposé la prolongation de ce délai de 7 jours supplémentaires afin de donner plus de souplesse aux différents candidats, surtout ceux qui seront en voyage pour la fête de l’Aïd, et qui n’auront pas suffisamment de temps pour se présenter ou introduire les modifications nécessaires en cas de refus de leur candidature.

Un autre point qui a fait polémique dans la salle de réunion, c’est la non-définition des dimensions à respecter pour les logos des partis politiques sur la liste des candidats.
Selon certains participants, les dimensions doivent être définis au préalable afin d’éviter toute forme de concurrence déloyale.
Les représentants des partis politiques et de la société civile se sont également arrêtés sur une autre formalité pour la candidature et qui pourrait ralentir la démarche des élections. Il s’agit de la signature légalisée des candidats absents lors de la présentation de la liste et le classement des listes des candidats le jour de scrutin.

 
 
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«Facebook en Tunisie, c'est la contre-révolution»

Erigé comme une des armes de la révolution tunisienne pour contrer la censure et la répression policière, Facebook n’a plus la même aura sept mois après les événements.

 «Ben Ali est mort» cette fausse affirmation a eu le temps de faire le tour des réseaux sociaux dans le week-end du 19 au 20 février 2011 avant que l’information ne soit démentie. Suscitant les réactions les plus diverses, le doute persistait car les médias traditionnels tardaient à relayer la nouvelle. Et pourtant beaucoup y ont cru pendant quelques heures, tout comme les Tunisiens qui regardent les vidéos non datées chaque jour sur la toile et s’informent de l’actualité sur leur mur.

Aujourd’hui, l’usage quotidien du réseau social ne fait plus penser à une «Révolution Facebook» mais plutôt à un pot-pourri de la révolution où chacun poste ce qui lui plaît. Une fois la vague révolutionnaire tombée, qu'en reste-t-il?

Après l'immolation de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2011, Facebook a permis une prise de conscience qui s’est propagée même aux plus réticents. Chacun a changé progressivement sa photo de profil en mettant un drapeau tunisien, soutien symbolique à la révolte, puis chacun a partagé des vidéos et s'est indigné sur son statut contre Ben Ali. Un phénomène de «contagion», même pour ceux qui craignent les représailles, encourage à aller manifester et crée un lien de solidarité face à l’évènement.

L’autonomisation du Tunisien est ainsi passée par cette capacité à se mobiliser sur le réseau social sans avoir peur des retours de la censure. Mais la plupart des blogueurs s’accorde aujourd’hui sur un point, l'incarnation de cet élan virtuel dans le réel de la rue:

«Même s'il ne faut pas sous-estimer les réseaux sociaux, ce sont tous ceux qui sont sortis affronter le régime qui ont fait la révolution, point barre! Ceux qui étaient à Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa, et partout ailleurs en Tunisie», insiste Sarra Grira, une journaliste tunisienne sur France 24.

Si le rôle positif des réseaux sociaux dans la révolution tunisienne semble donc avéré dans leur capacité de mobilisation et leur rôle de «facilitateur d’informations», sept mois après, les avis sont plus partagés.

Les déçus de Facebook

 Dès les premiers jours qui ont suivi la chute de Ben Ali, les limites de l’information via Facebook et Twitter se sont fait sentir. La panique du chaos et des couvre-feux ne s’est pas apaisée sur la toile qui a enchaîné alertes, numéros de téléphone à appeler en cas d’urgence ou fausses rumeurs sur d’éventuels pillages. Les vidéos arrivent par centaines, les informations non vérifiées, l’intox ou les annonces d’enlèvements qui se multiplient pendant la semaine suivant le 14 janvier. Le rapport à Facebook est pourtant primordial pour suivre l’évolution de la situation, surtout pour les Tunisiens à l’étranger. Selon Henda Hendoud, blogueuse et journaliste freelance, c’est à ce moment que le lien de solidarité qui avait émergé avant la chute de Ben Ali, change:

«Après le 14 janvier, on a subi sur Facebook des cyberattaques constantes qui ont duré des mois: des intox, des chasses aux sorcières, de la propagande, des restes de censure et des faux profils ... aujourd'hui Facebook est toujours important mais il ne touche qu'une petite partie de la population tunisienne. Il y a un dégoût et une attaque médiatique farouches contre Facebook puisque cet outil a prouvé sa force et ses risques ... Les exemples sont nombreux; comme les campagnes de lynchages contre des personnalités ou même l'exemple le plus fort le profil de Bouazizi dont l’histoire a été complètement réécrite sur Facebook: il est passé d’un étudiant au chômage érigé en martyr à un alcoolique qui n’aurait pas dû provoquer les policiers.»

Aujourd’hui, la mode consiste à créer des pages «anti», «anti-ministère de l’Intérieur» par exemple, ou des pages «Dégage» à l’encontre de certaines personnalités. Suite au scandale de l’ambassadeur français Boris Boillon à l’encontre d’une journaliste de Mosaïque FM, une page«Dégage Boris Boillon» a été créée et compte plus de 16.000 «likes» aujourd’hui. Les insultes du site Takriz sur Twitter, le défoulement dans les commentaires des internautes semblent être la nouvelle donne contre le commentaire constructif. Face à cette pluralité d’informations et de «contre-informations» qui circulent, certains internautes ne parviennent plus à faire le tri. Plus qu’une lassitude face à ce «bruit» permanent, c’est la relation au réseau social qui change jusqu’à créer un rejet radical. C’est le cas de Raoudha Kemmoun, internaute tunisienne, habituée à débattre ou discuter sur son profil, qui a fermé son compte le 30 juin 2011:

«Je ne pouvais plus continuer de lire les commentaires et les statuts des uns et des autres pourtant j'avais supprimé ceux qui ne m'intéressaient pas mais même avec une sélection je lisais des commentaires et des points de vue d'un autre siècle et je commençais à être très pessimiste. Bref, mon moral ne pouvait pas tenir le coup car non seulement je perdais des heures dessus mais je quittais mon profil tous les soirs avec les nerfs à bout».

Ce phénomène est aussi la conséquence des langues qui se délient après avoir été trop longtemps muselées. La conversation espérée ou le débat démocratique sont ainsi vouées à l’échec et tournent à l’échange d’insultes.

«Comme nous n'avons jamais appris à dialoguer, il est impossible de mener une discussion et un débat calmement car cela tourne au vinaigre très vite.» rajoute Raoudha.

La «secte du net»

Pour la blogueuse Emna Ben Jemaa, ce sont les administrateurs de certaines pages Facebook nées après la révolution qui entretiennent la surenchère. Ces pages comme koora tunisie une fanpage consacrée au foot avant la révolution (koora pour «ballon») et qui s’est reconvertie après le 14 janvier ou hakaek khafeya (les vérités cachées) n’ont pas de ligne éditoriale précise mélangeant l’information, l’aspect participatif et le journalisme citoyen et les vidéos amateurs.

«On assiste à l’éclosion de ces activistes anonymes qui n’appartiennent pas forcément à la blogosphère, et qui ne sont plus dans la coopération ou le commentaire constructif, mais dans la revendication. Ils ne se donnent jamais la peine de vérifier les informations qu’ils mettent. C’est un peu la secte du net et quand on voit qu’ils ont plus de 100.000 fans, c’est effrayant

L’exemple le plus récent de ce mélange d’information et d’intox remonte aux manifestations du lundi 15 août avec deux vidéos contradictoires  sur un fait-divers qui vient s’opposer à la version officielle des médias. Un homme mort en centre-ville s'est suicidé selon les autorités et un autre avec les mêmes vêtements est passé à tabac. Qui croire ?

L’usage du réseau dérive ainsi à une «manipulation de la communauté virtuelle» comme le montre la blogueuse Sarah Ben Hamadi dans un article publié sur nawaat.org. Et pourtant le réseau social a toujours autant de connectés en Tunisie si ce n’est plus qu'après le 14 janvier. De 1.7 millions d’utilisateurs il est passé à 2.6 millions. Le manque de confiance persiste dans les médias traditionnels qui ont encore l’étiquette «médias de Ben Ali». Le repli vers Facebook est un réflexe pour beaucoup de tunisiens qui ont même créé des pages afin de dénoncer les «mensonges»médiatiques. Pour le journaliste web de Tunisie Haut débit, Welid Naffati, c’est ce malentendu sur l’usage de Facebook qui favorise ses dérives. 

«Les Tunisiens étaient prédisposés bien avant la révolution à croire et prendre au sérieux le bouche à oreille sur Facebook. Pire encore: à l'époque, les Tunisiens mettaient systématiquement en doute toute information "tranquillisante". Du coup, les gens donnent du crédit à une intox alarmante et jamais à une "bonne" info officielle

Mais, il insiste aussi sur le paradoxe de l'internaute tunisien habitué au réseau même avant la révolution.

«En fait, c'est dans la nature du Tunisien, il doute beaucoup. Même s'il remet en cause Facebook, il va aussi continuer d'y aller par curiosité, par habitude, et parce que tout le monde aime la polémique».

Facebook et la propagande politique

Facebookratie, le titre d’un récent article écrit par par le blogueur Maher Tekakya est révélateur. L’usage du réseau par les partis politiques est bien basé sur la double place de média et de réseau social qu’occupe Facebook dans le paysage médiatique tunisien. Outre les fausses informations qui circulent, Facebook est aussi une plateforme de choix pour la communication et la propagande politique. Selon le blogueur Sélim, alias Carpe Diem, c’est bien un double jeu qui se joue sur Facebook:

«Il s’avère aujourd’hui que, si ce ne sont pas des partis politiques qui téléguident ces pages pour tenter de manipuler l’opinion, ce sont souvent d’anciens caciques du régime Ben Ali ou des amateurs qui contribuent à brouiller les messages et les informations sur la situation du pays. De fausses informations se propagent tous les jours sur des présumées attaques de salafistes ou l’appartenance de X ou Y à la franc-maçonnerie!! Bref, toute cette cacophonie ne contribue guère à faire élever le débat».

Quant aux partis politiques, leur fanpage sur Facebook n’est pas en reste. C’est le parti islamiste Ennahdha qui mène avec actuellement 63.788 like sur sa page officielle sans compter les pages annexes comme celle du leader Rached Ghannouchi (147 694 like). Le parti est suivi de loin par le PDP (Parti démocrate progressiste) par le parti du Congrès pour la république (CPR) (39 336 likes) et Moncef Marzouki (27 953 likes) le parti Ettakatol (24 580 likes) et son leader Mustapha Ben Jâafar (19 274 likes). Pour Welid Naffati cette augmentation des adhésions sur Facebook montre le risque de propagande menée via les réseaux sociaux:

«Twitter et Facebook n'ont servi que de support de contre-propagande durant les derniers jours de Ben Ali. Pas plus. Aujourd'hui, c'est devenu le média de propagande par excellence. Facebook et Twitter c'est la contre-révolution!».

Responsabiliser l'usage de Facebook

Comment faire pour trier le vrai du faux après la révolution? Les blogueurs tunisiens mettent en avant la nécessité de responsabiliser le citoyen qui se doit de recouper les informations qu’il reçoit avec celles données par les médias, très présents aussi sur le réseau social. Faire relativement confiance aux médias et tenter de diversifier ses sources d’informations serait aussi une solution pour contrer l’intox. On peut voir déjà un phénomène de prise en charge citoyenne du problème avec des pages facebook qui tentent de recenser les rumeurs. Autre méthode plus radicale: quitter définitivement le réseau comme Raoudha Kamoun ou modérer son utilisation afin d’éviter l’addiction à ce flot d’informations permanent.

Cette attitude permet aussi de relativiser l’importance donnée au réseau lors de la révolution. Le chercheur Yves Gonzalez Quijano, spécialiste de la culture et de la politique arabes rappelle qu’il s’agit avant tout d’un «instrument», destiné à évoluer.

«Il y a aujourd'hui probablement une tendance après tout assez naturelle à "gonfler" l'importance des médias sociaux. Après les avoir ignorés, c'est comme si aujourd'hui on se rattrapait en les créditant de toutes les vertus. Mais il faut sans doute insister encore et encore sur le fait que ces médias sociaux ne sont que des instruments. Ce n'est rien d'autre après tout qu'une technique, qui vient se greffer sur un ensemble de données, lesquelles se traduisent dans une formule politique. Il y a une temporalité dans toutes ses nouvelles technologies dont nous voyons l'éclosion. Les blogs ont joué un rôle à un moment, les réseaux sociaux sont sur le devant de la scène aujourd'hui, d'autres techniques surgiront demain. En revanche, ce qui est commun à tout cela, le pouvoir que ces nouvelles techniques ont de transformer les données sociales et politiques d'une société donnée, tout cela ne changera pas.»

     

Lilia Blaise : http://www.slateafrique.com/28259/facebook-en-tunisie-la-contre-revolutio

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 04:37
Ghalioun nommé président du Conseil national de transition syrien
 
 
Les chars de l’armée investissent Hit et Rastan ; au moins six tués à travers le pays.
 
L’opposition syrienne, réunie à Ankara, a annoncé hier la formation d’un Conseil national de transition, formé de 94 membres, a rapporté la chaîne qatarie al-Jazira. L’objectif premier du Conseil est de faire tomber le régime de Bachar el-Assad. Les participants ont insisté, lors d’une conférence de presse, sur le caractère pacifique de la révolte, l’unité nationale ainsi que l’avènement d’un État démocratique. Ils ont en outre lancé un appel au reste de la population à se joindre à la révolution, a ajouté al-Jazira.
Après des concertations avec des opposants de l’intérieur et de l’extérieur, les noms proposés, pour former le Conseil, ont été choisis pour leur intégrité et leur passé de militant pour la liberté. Le Conseil de transition comprend donc 42 personnalités de l’intérieur et le reste de l’extérieur, selon le porte-parole du Conseil.
   
L’instance sera présidée par Burhan Ghalioun, professeur de sociologie politique installé en France depuis des années. Le Conseil comprend également trois vice-présidents : Riad Seif, Farouq Tayfour et Wajdi Moustapha.
Parmi les membres, on retrouve notamment : HaItham al-Maleh, Michel Kilo, Aref Dalila, Fayez Sara, Ghassan Najjar, Lou’aï Hussein, Georges Sabra, Daniel Soud, Riad Turk, Farouq Mardam Bey, le caricaturiste Ali Ferzat ainsi que cheikh Nawaf el-Bachir, actuellement détenu par le régime.
   
Toujours d’après al-Jazira, le mouvement des officiers libres a apporté son soutien au Conseil de transition.
Réunies depuis plusieurs jours à Istanbul, les figures de l’opposition avaient annoncé mardi dernier avoir mis sur pied un « Conseil national » destiné à coordonner leur lutte contre le régime de Damas. « Nous avons besoin de deux semaines supplémentaires pour mettre en place la coordination avec l’opposition de l’intérieur. Tous les courants doivent être représentés », avait alors déclaré Adib Chichakli, dont le grand-père fut l’un des premiers présidents de la Syrie après la fin du mandat français en 1946.
   
Sur le plan diplomatique, à Damas, et lors d’une déclaration après l’entretien avec le chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a affirmé que la position de son pays envers la Syrie restait « inchangée ». « L’émissaire a affirmé le soutien de son pays pour les réformes entamées par la Syrie dans les domaines politique et économique, et a exprimé l’espoir de voir se maintenir la sécurité et la stabilité du pays », a souligné l’agence SANA après l’entrevue entre MM. Bogdanov et Bachar el-Assad. Le diplomate russe a également insisté sur « l’importance du maintien de la coordination entre les deux pays dans tous les domaines ». Lors de cet entretien, le président Assad « a marqué son estime pour la position équilibrée de la Russie vis-à-vis des développements en Syrie », toujours selon SANA.
   
Pour leur part, les États-Unis ont assuré hier, réagissant à des prises de position de la Turquie et de la Ligue arabe, que le président syrien et son régime étaient « de plus en plus isolés ».
   
Sur le terrain, la situation reste cependant tendue, six personnes ayant été tuées hier. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a recensé cinq victimes de la répression à Sarmin, une localité situé près d’Idleb dans une opération de perquisition menée par les forces de sécurité et l’armée syrienne. Selon le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, 60 personnes ont en outre été blessées par des tirs lors de cette opération.
Un sixième homme a été abattu à Qara, près de Damas, par la sécurité syrienne qui perquisitionnait sa maison, selon un communiqué du Comité de coordination, qui anime la contestation en Syrie.
   
En outre, des chars, des véhicules de transport de troupes et des véhicules militaires ont pénétré le matin dans la localité de Hit, à deux kilomètres de la frontière nord du Liban, selon l’OSDH. Au moins 12 familles originaires de cette localité se sont réfugiées dans le nord du Liban, a affirmé leur chauffeur.
   
Une unité de blindés syriens a pris également position autour de Rastan, non loin de Homs, et a ouvert le feu sur la ville à la mitrailleuse lourde, après la défection de dizaines de soldats dans le secteur, ont rapporté des opposants et des habitants. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en Libye, opposants et habitants signalent une recrudescence des défections dans les rangs de l’armée ainsi qu’une mobilisation plus importante dans les manifestations en faveur d’un départ de Bachar el-Assad. Des désertions ont ainsi eu lieu dans à Deir ez-Zor, dans les environs de Homs, mais aussi dans les faubourgs de la capitale, Damas. Par dizaines, des militaires ont fait défection à Damas et rejoint la région rurale d’al-Ghouta, ont rapporté des habitants.
   
Ces interventions de l’armée et des forces de sécurité contredisent les propos tenus par Bachar al-Assad le 17 août quand il avait affirmé au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon que les opérations militaires contre les opposants « avaient cessé » dans son pays. Selon l’agence officielle SANA, le procureur général de Hama, Adnane Bacour, son chauffeur et son garde du corps ont été enlevés par sept hommes armés en dehors de la ville alors que Bacour se rendait à son travail.
   
Sur sa page Facebook, « Syrian Revolution 2011 » a appelé à manifester après la prière de l’Aïd el-Adha, aujourd’hui. Mais déjà hier dans la nuit, des rassemblements ont eu lieu à Douma, Idleb, Deraa, Homs, Talbissé, Hama, Deïr ez-Zor et dans le quartier d’al-Qadam à Damas.
     
(Source : rédaction et agences) : http://www.lorientlejour.com/category/Moyen+Orient+et
 
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L’intellectuel qui a déçu la révolution

 
Le grand poète syrien Adonis, jadis connu pour ses engagements en faveur de la liberté, semble réticent à soutenir une "révolution qui, dit-il, émane des mosquées", regrette l'écrivain irakien Sinan Antoon. 
 
Né en 1930, le poète syrien Ali Ahmed Saïd Esber, dit Adonis, est et restera l'un des plus grands poètes arabes du XXe siècle. C'est aussi un critique activement engagé dans la création d'une nouvelle vision de la culture. Il est donc étrange d'entendre quelqu'un qui désire de façon obsessionnelle le prix Nobel déclarer que la culture à laquelle il appartient - la culture dont il est censé être le champion - est une culture morte. A deux reprises en effet au cours des dernières années Adonis a souligné que la culture arabe était "morte". Dans une interview accordée le 7 septembre 2007 à la chaîne Al-Arabiya, il affirmait par exemple : "Nous sommes un peuple en voie d'extinction. [...] Nous n'avons plus la capacité créative d'édifier une grande société humaine ni de participer à la construction du monde."
Pourtant, lorsque les vents de la révolution balayèrent les dictatures en Tunisie et en Egypte, ce penseur "révolutionnaire" ne ressentit aucune satisfaction devant ce que les peuples de ces pays avaient accompli. Il se contenta de déclarer que ce qui venait de se passer n'était qu'une"rébellion de la jeunesse".
Peu après, ses compatriotes syriens se révoltaient contre un régime dictatorial impitoyable qui les étouffait depuis quatre décennies. On s'attendait à ce qu'un poète salue le courage de ces citoyens désarmés n'ayant à opposer aux balles d'un régime odieux que leur voix et leur conscience. Or Adonis n'en fit rien. Sa chronique du 31 mars, intitulée :"A la lumière du moment syrien actuel", était résolument pessimiste. Au lieu de réaffirmer le pouvoir des mots et des rêves de liberté, il brossait un tableau cauchemardesque destiné à faire peur : la possibilité d'un scénario à l'irakienne en Syrie. Adonis soulignait le besoin d'une séparation entre religion et politique et se demandait si les révoltes dans le monde arabe n'allaient pas se terminer par une hégémonie inédite de l'"islam modéré". S'il s'agit là d'une inquiétude partagée par de nombreux révolutionnaires, la reprendre à son compte ne fait que singer la tactique éculée de la peur brandie par ces mêmes régimes répressifs et leurs soutiens étrangers qui, depuis des années, manipulent cyniquement ces inquiétudes pour hypothéquer le potentiel et la promesse d'un changement démocratique.
De nombreux écrivains et critiques syriens et arabes ont demandé des comptes à Adonis en raison de l'ambiguïté de son attitude. La romancière syrienne Maha Hasan l'encouragea à prendre une position plus ferme. Dans un article paru le 14 avril dans le quotidien Al-Hayat,elle l'interpella en ces termes : "Aujourd'hui vous devez être plus clair, plus précis et plus direct en disant la vérité sur ce qui se passe en Syrie. [...] C'est votre dernière chance." Le deuxième article d'Adonis sur la révolte en Syrie, "Le moment syrien, à nouveau", était encore plus à côté de la plaque que le premier. La tonalité du texte était un peu plus claire et l'auteur y critiquait le système de parti unique, mais, en même temps, Adonis se montrait tout aussi critique à l'égard de ceux qui protestaient contre le régime. "Une politique dirigée au nom de la religion par une charrette tirée par deux chevaux, le paradis et l'enfer, est nécessairement une politique violente et exclusive. Le présent, dans certaines de ses explosions, ne fait que plagier les événements du passé avec des instruments modernes", écrivait-il. Comme si le monde arabe contemporain était condamné à rejouer les tragédies du passé.
Toujours sur Al-Arabiya, Adonis a déclaré qu'il ne pourrait jamais adhérer à un mouvement émanant des mosquées et a reproché à l'opposition de ne pas avoir organisé ses rassemblements sur des places publiques. Le discours d'Adonis sur cette question montre à quel point il est loin de la réalité telle qu'elle est vécue par ses propres compatriotes. Non seulement de nombreuses manifestations syriennes ont d'abord éclaté sur les campus universitaires, mais encore on ne peut affirmer que le choix des mosquées comme lieux de rassemblement reflète l'expression d'une idéologie religieuse particulière, puisqu'il existe peu d'institutions équivalentes dans le pays et que les citoyens syriens n'ont guère d'autres lieux pour organiser leurs manifestations. On a d'ailleurs pu lire des informations émouvantes au sujet de certains chrétiens et athées syriens qui se rendaient à la mosquée le vendredi afin de prendre part au mouvement qui balaie le pays.
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Damas : présence militaire sur la route des A’abbassiine    
 
Soldats déserteurs  (barbus !?, c’est possible ?)
 
 
Opération «arrestations» à Hama par le chabbiha            
 
 
Damas
 
Douma
     
Rif Damas El Kessoi 
     
dlib
 
Kamechli
Homs

               
         
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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 03:36
Tripoli dévastée perd ses travailleurs et attend les humanitaires

 

Tandis que les insurgés libyens prennent le contrôle de Tripoli, des centaines de travailleurs migrants sont toujours en cours d’évacuation par la mer. La capitale libyenne dévastée attend l’aide de l’ONU et des organisations humanitaires.

©Christophe Petit Tesson/MAXPPP Les combats continuent dans certains quartiers de Tripoli. Les rebelles progressent dans le quartier d'Abou Selim, un des derniers bastions loyalistes, pour neutraliser les snipers et les dernières troupes du Colonel Kadhafi. - JPEG - 40.6 ko
©Christophe Petit Tesson/MAXPPP
Les combats continuent dans certains quartiers de Tripoli. Les rebelles progressent dans le quartier d’Abou Selim, un des derniers bastions loyalistes, pour neutraliser les snipers et les dernières troupes du Colonel Kadhafi.

Plusieurs centaines de travailleurs nigériens et d’autres Africains de l’ouest sont bloqués dans le district d’Al-Yarmouk, au Sud de la capitale libyenne, rapporte l’OIM, l’agence de l’Onu pour les migrations. « Ils ont désespérément besoin d’être évacués », précise l’agence des Nations Unies, mais n’ont pu atteindre ni leurs ambassades ni le port de Tripoli.

Pas des mercenaires

Ces migrants craignent d’être arrêtés aux barrages dressés dans la capitale libyenne et d’être confondus par les insurgés avec les mercenaires ayant combattu aux côtés des forces du colonel Kadhafi, explique l’OIM. Des dizaines de jeunes combattants Touaregs sont d’ailleurs rentrés au Niger avec des véhicules de luxe, du mobilier et probablement leurs armes, rapporte l’AFP.

850 personnes évacuées

Le second bateau dépêché à Tripoli par l’OIM est donc reparti dimanche 28 août sans les travailleurs immigrés d’Al-Yarmouk. Le navire ayant à son bord 850 personnes – migrants, Libyens déplacés, femmes et enfants – était en route lundi vers Benghazi, capitale provisoire des insurgés, à l’est de la Libye. De là, les personnes évacuées sont conduites en Égypte et, si besoin, aidées à rentrer dans leur pays par l’OIM.

Inquiétude des familles

A Benghazi, dimanche soir 28 août, les familles se pressaient à l’arrivée du précédent bateau des Nations Unies. Des mères lançant des youyous retrouvaient leurs fils tandis que d’autres, sans nouvelles de proches arrêtés, interrogeaient les passagers avec angoisse, rapporte l’AFP.

La prise de contrôle progressive de la capitale libyenne par les insurgés est susceptible d’inciter une partie des travailleurs migrants à rester sur place, constate l’OIM. Beaucoup d’autres veulent cependant toujours partir. Le Red Star One sera le troisième navire de l’OIM à quitter Benghazi, lundi 29 août dans la soirée. Il est attendu mardi à Tripoli.

Voie tunisienne

Par ailleurs, l’agence pour les migrations envisage la reprise des évacuations par voie terrestre, en direction de la Tunisie voisine, lorsque la sécurité des routes le permettra. Le camp de Choucha, près de la frontière libyenne, y accueille déjà 3 000 réfugiés africains. Deux envoyés de la Caritas tunisienne y soutiennent les jeunes.

Fosses communes

Sur le champ de bataille, à Tripoli, les habitants « découvrent des fosses communes autour des centres de détention », affirme un porte-parole de la rébellion. Les témoignages se multiplient sur les exécutions sommaires de prisonniers par les forces loyalistes. Une cinquantaine de squelettes carbonisés ont été découverts samedi 27 août lors de la prise d’une base militaire, rapporte l’AFP.

Selon un survivant, c’étaient en majorité des prisonniers civils. Au soir du 23 août, des soldats loyalistes ont lancé des grenades par la porte et tiré depuis le toit, avant d’entrer achever les blessés, a-t-il témoigné auprès de l’organisation Human Rights Watch. Le bâtiment a été incendié trois jours plus tard.

Intervention humanitaire

Les agences humanitaires de l’ONU et les ONG se préparent en ce moment à un mois d’intervention sur le terrain pour faire face au manque de médicaments et de personnel dans les hôpitaux, aux coupures d’eau, au manque de nourriture, aux destructions d’immeubles.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a par ailleurs précisé que les Nations Unies apporteront une contribution au redémarrage de l’économie, à la garantie des droits de l’Homme et à la justice.

Ces opérations sont soumises à l’accord préalable du Conseil de sécurité des Nations Unies. Celui-ci, rappelons-le, avait autorisé en mars le recours à la force pour protéger la population mais exclu toute « force d’occupation étrangère » sur le sol Libyen.

François Tcherkessoff (avec OIM, AFP)

source : http://www.secours-catholique.org/actualite/tripoli-devastee-perd-ses-travailleurs-et-attend-les,9967.html

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Des centaines de Touareg, combattants de Kadhafi, sont rentrés

 

Des centaines de Touareg maliens et nigériens ayant combattu pour Mouammar Kadhafi, traqué par les insurgés libyens, ont entamé leur retour dans leur pays, faisant planer une menace sur la sécurité au Sahel, a appris l'AFP lundi de sources concordantes.

"Des centaines de Touaregs maliens et nigériens reviennent du front libyen. Parmi eux, il y a des ex-rebelles maliens et nigériens mais aussi des Touareg d'origine malienne qui (ayant eu la nationalité libyenne dans les années 1990) étaient dans l'armée libyenne", a déclaré une source sécuritaire malienne à Gao (nord du Mali).

Ces Touareg ont pour la plupart combattu aux côtés des troupes de Mouammar Kadhafi et certains d'entre eux étaient dans une unité d'élite de l'armée libyenne, selon la même source.

"Le Mali a le même problème" que le Niger, a-t-elle poursuivi.

Des sources nigériennes ont indiqué dimanche à l'AFP que des mercenaires nigériens, essentiellement des Touareg ont commencé à rentrer à Agadez, dans le nord du Niger, après la déroute des forces de Kadhafi.

"A la tête de ces Touareg (nigériens), il y a leur chef Alambo", a indiqué à l'AFP Moussa Tiendré, membre de l'Association des Nigériens de Gao.

"Il faut craindre une déstabilisation de tout le Sahel avec cette nouvelle donne. Les Etats comme le Mali et le Niger ne sont pas préparés à faire face à cette situation", a déclaré à l'AFP Mamadou Diallo, enseignant à l'Université de Bamako.

"Que vont devenir ces combattants ? Ils ont des véhicules, des armes et de l'expertise. C'est dangereux", a-t-il estimé.

De nombreux observateurs avaient manifesté leur inquiétude après le départ en Libye de ces combattants, craignant que leur retour avec des armes lourdes libyennes ne bénéficie à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), très actif dans plusieurs pays du Sahel.

Communauté nomade d'environ 1,5 million de personnes, les Touareg sont répartis entre le Niger, le Mali, l'Algérie, la Libye et le Burkina Faso.

Des rébellions touareg ont agi au Mali et au Niger dans les années 1990 et au début des années 2000, avec une résurgence de 2006 à 2009. Plusieurs dizaines de milliers d'entre eux s'étaient réfugiés en Libye pour fuir ces conflits.

source : http://www.afreekelection.com/journal/item/7076-article-009876.html?tmpl=component&print=1

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 23:18
C’est l’alerte générale aux frontières Algéro-Libyenne. L’état algérien a décidé unilatéralement de fermer ses frontières avec la Libye, apprend-on de sources sures.
 
Un communiqué devait être adressé avant la soirée aux différentes administrations intervenant sur les frontières telles que l’armée nationale populaire (ANP), la gendarmerie garde-frontières (GGF), la police des frontières et les douanes algériennes pour mettre en exécution cette décision.
 
Selon des sources diplomatiques à Alger, qui confirme l'information, la fermeture ne concerne que la partie à l'extreme sud de la frontière.
Cette fermeture intervient après l'annonce par le ministère des affaires étrangères, de l'entrée en Algérie de plusieurs membres de la famille d'El Gueddafi.
      
 
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Des membres de la famille de Mouammar El Gueddafi sont entrés lundi en territoire algérien, annonce le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'épouse de Mouammar El Gueddafi, Safia, sa fille Aicha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants sont entrés en Algérie à 08h45 par la frontière algéro-libyenne, précise-t-on de même source.
Cette information a été portée à la connaissance du secrétaire général des Nations unies, du président du Conseil de sécurité et de M. Mahmoud Djibril, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition libyen, ajoute le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
 
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Des hôtes très encombrants. L'épouse de Mouammar Kadhafi Safia et trois enfants, Aïcha, Mohamed et Hannibal, de l'ex-chef de la révolution libyenne sont entrés lundi en territoire algérien, a annoncé le ministère algérien des affaires étrangères. Les rebelles libyens ont aussitôt annoncé qu’ils « vont demander à Alger de ramener » les membres de la famille Kadhafi entrés en Algérie, a déclaré un membre de l'exécutif du Conseil national de transition (CNT).

 
« L'épouse de Mouammar El Gueddafi, Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants sont entrés en Algérie à 08 h 45 (09 h 45 à Paris) par la frontière algéro-libyenne », a déclaré le ministère dans un communiqué diffusé par l'agence APS, sans fournir d'indication sur l'ancien homme fort libyen.
Cette information a été portée à la connaissance du secrétaire général des Nations unies, du président du Conseil de sécurité et de M. Mahmoud Djibril, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition libyen, a ajouté le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
 
Dans la soirée du lundi, les rebelles libyens ont annoncé qu’ils « vont demander à Alger de ramener » les membres de la famille Kadhafi, a déclaré un membre de l'exécutif du Conseil national de transition (CNT). « Nous allons demander à l'Algérie des les ramener », en Libye, a indiqué Mohammed al-Allagy.
Âgé de 41 ans, Mohamed, l’aîné de la fratrie, est né du premier mariage du colonel. Il présidait l'organisme libyen des télécommunications qui administre le réseau des téléphones portables, Internet et les communications satellites. Il dirigeait également le Comité national olympique, basé à Tripoli, et possédait une équipe de football.
 
Hannibal, 35 ans, médecin et militaire de formation, est réputé pour ses frasques dans les capitales européennes. Son arrestation en Suisse pour mauvais traitements à l'encontre de domestiques a entraîné l'une des plus graves crises diplomatiques entre la Suisse et la Libye.
En France, il était connu pour avoir remonté les Champs Elysés, à Paris, à contresens, dans un état d’ébriété.
Quant à Aïcha, 35 ans, avocate de formation, elle fut surnommée la Claudia Schiffer de la Libye. Elle est devenue célèbre en étant l’avocate de Saddam Hussein
  
Kadhafi se trouverait au sud de Tripoli
Et le père ? Mouammar Kadhafi, lui, se trouverait à 100 km au sud-est de Tripoli, à Bani Walid, avec ses fils Saadi et Saïf al-islam, affirme l'agence de presse italienne Ansa, qui cite des ‘sources diplomatiques libyennes autorisées’. La localité de Bani Walid est considérée comme fidèle au colonel Kadhafi.
L'Algérie avait démenti samedi des informations relatives au passage en Algérie d'un convoi de Mercedes blindées en provenance de Libye, rapportées par l'agence égyptienne Mena, qui auraient pu transporter des « responsables libyens, possiblement Kadhafi et ses fils ».
  
La « neutralité » d’Alger
L'Algérie, qui partage une longue frontière avec la Libye, n'a pas reconnu le Conseil national de transition libyen (CNT), organe politique de la rébellion, et n'a jamais demandé officiellement le départ de Mouammar Kadhafi. Alger a néanmoins gelé les avoirs de la famille Kadhafi et de ses proches, conformément aux recommandations de l'ONU.
Dans sa première réaction officielle après l'entrée le 21 août des rebelles dans Tripoli, Alger avait souligné vendredi observer une « stricte neutralité en refusant de s'ingérer, de quelque manière que ce soit, dans les affaires intérieures » de la Libye.
De fait les autorités algériennes se retrouvent dans une position délicate. Que faire? Accorder l’asile aux Kadhafi au risque de provoquer un conflit ouvert avec le CNT ? Prier les Kadhafi de trouver un autre pays de rechange ? Les remettre à la disposition de l’ONU ? Voilà donc des hôtes très encombrants pour l’Algérie.
 

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Un rebelle pose dans la maison d'Aïcha Kadhafi, la fille de Mouammar Kadhafi, le 26 août 2011 à Tripoli (AFP, Marie-Lys Lubrano

Des rebelles posent dans une chambre de la maison d'Hannibal Kadhafi, le 26 août 2011 à Tripoli (AFP, Marie-Lys Lubrano)

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 22:05
Trois enfants de Kadhafi et son épouse sont entrés en Algérie

 

Aïcha Kadhafi, fille du dirigeant libyen, à Tripoli, le 6 mars 2010.

L'épouse de Mouammar Kadhafi et trois enfants de l'ex-Guide sont entrés lundi en territoire algérien, a annoncé le ministère algérien des affaires étrangères.
 

"L'épouse de Mouammar El Gueddafi, Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants sont entrés en Algérie à 8 h 45 (9 h 45 à Paris) par la frontière algéro-libyenne", a déclaré le ministère dans un communiqué diffusé par l'agence APS, sans fournir d'indication sur l'ancien homme fort libyen.

DEMANDE D'EXTRADITION

Le Conseil national de transition (CNT) a peu après annoncé que les rebelles libyens allaient réclamer leur extradition. Le gouvernement mis en place par les insurgés estime qu'Alger commettrait "un acte d'agression" en leur accordant l'asile.
 

Un autre fils de Kadhafi, Khamis, aurait par ailleurs été tué lors d'affrontements dans le sud de la libye, a annoncé lundi soir un commandant rebelle à Tripoli.

KADHAFI SE TROUVERAIT AU SUD-EST DE TRIPOLI

Mouammar Kadhafi, lui, se trouverait à 100 km au sud-est de Tripoli, à Bani Walid, avec ses fils Saadi et Saïf Al-islam, affirme l'agence de presse italienne Ansa, qui cite des "sources diplomatiques libyennes autorisées". La localité de Bani Walid est considérée comme fidèle au colonel Kadhafi.

L'Algérie avait démenti samedi  des informations relatives au passage en Algérie d'un convoi de Mercedes blindées en provenance de Libye, rapportées par l'agence égyptienne Mena, qui auraient pu transporter des "responsables libyens, possiblement Kadhafi et ses fils".

LA "NEUTRALITÉ" D'ALGER

L'Algérie, qui partage une longue frontière avec la Libye, n'a pas reconnu le CNT, organe politique de la rébellion, et n'a jamais demandé officiellement le départ de Mouammar Kadhafi. Alger a néanmoins gelé les avoirs de la famille Kadhafi et de ses proches, conformément aux recommandations de l'ONU.

Dans sa première réaction officielle après l'entrée le 21 août des rebelles dans Tripoli, Alger avait souligné vendredi observer une "stricte neutralité en refusant de s'ingérer, de quelque manière que ce soit, dans les affaires intérieures" de la Libye.

>> Lire : "Ces pays qui soutiennent encore Kadhafi"

LE CNT MET EN GARDE L'ALGÉRIE

Dimanche, le porte-parole militaire des insurgés a affirmé lors d'une conférence de presse qu'Alger devra "répondre" de son attitude à l'égard de la rébellion libyenne."Nous avons prouvé au monde que nous méritions d'être reconnus et les pays puissants l'ont fait, les autres, nous n'attendons pas leur reconnaissance. Un jour viendra où ils devront répondre de leur attitude vis-à-vis des révolutionnaires libyens", a déclaré le colonel Ahmed Omar Bani, en faisant notamment allusion à l'Algérie.
 

"Nous faisons une distinction entre le grand peuple algérien et le gouvernement algérien", a néanmoins affirmé le colonel Bani. "Les Algériens nous ont reconnus comme combattants de la liberté et libérateurs de notre pays"

Trois enfants de Kadhafi et son épouse réfugiés en AlgérieL'épouse du colonel Mouammar Kadhafi et trois enfants de l'ex-chef de la révolution libyenne sont entrés lundi 29 août en territoire algérien, a annoncé le ministère algérien des Affaires étrangères.

source : http://www.lemonde.fr/libye/article/2011/08/29/trois-enfants-de-kadhafi-et-son-epouse-

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Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants, sont entrés en Algérie ce matin par la frontière algéro-libyenne.

"L'épouse de Mouammar El Gueddafi, Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants sont entrés en Algérie à 08h45 locales par la frontière algéro-libyenne", a déclaré le ministère dans un communiqué diffusé par l'agence APS, sans fournir d'indication sur l'ancien homme fort libyen.

La famille de Mouammar Kadhafi
La famille de Mouammar Kadhafi, de gauche à droite : sa femme Safia, ses fils Hannibal et Mohamed, sa fille Aïcha. (AFP)

"Cette information a été portée à la connaissance du secrétaire général des Nations unies, du président du Conseil de sécurité et de Mahmoud Jibril, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition libyen", a ajouté le ministère dans le communiqué.

A moins de 48 heures d'accoucher

Les autorités, qui ont réaffirmé leur "stricte neutralité" dans le conflit libye, n'ont pas justifié l'autorisation donnée d'entrée sur son territoire des quatre Kadhafi pas plus qu'elles n'ont précisé s'ils étaient entrés par voie aérienne ou terrestre, car les deux pays sont frontaliers. La fille de Kadhafi, Aïcha, serait à moins de 48 heures d'accoucher. 

Selon des sources locales citées par le patron du quotidien Ennahar, Anis Rahmani, une trentaine de personnes, dont dix "rescapés" non membres de la famille Kadhafi et grièvement blessés, ont pu passer la frontière en plein Sahel à l'extrême frontière sud de l'Algérie à hauteur de Djanet (plus de 2000 km au sud d'Alger). "Ils sont entrés en Algérie en catastrophe car ils étaient pourchassés" par les rebelles, selon les mêmes sources.

"Aïcha, la fille de Kadhafi, devrait accoucher aujourd'hui ou demain et a besoin de soins médicaux", selon ces sources. Le groupe devrait rester "quelque temps à Djanet (est)", ont-elle

Convoi de Mercedes

L'information de la présence des membres du clan Kadhafi en Algérie a été rendue publique alors qu'une source rebelle libyenne, relayée par l'agence égyptienne Mena, avait affirmé la semaine dernière qu'un convoi de Mercedes blindées était entré en territoire algérien. Les autorités algériennes avaient alors catégoriquement démenti.

Lundi matin, le ministère algérien des Affaires étrangères avait publié un premier communiqué dans lequel il annonçait qu'une rencontre avait eu lieu en marge de la Ligue arabe entre le ministre Mourad Medelci et Mahmoud Jibril, à la demande de ce dernier. Des canaux de communication existent déjà, était-il souligné dans le communiqué, entre les deux parties alors qu'Alger n'a pas encore reconnu le CNT.

L'Algérie, qui affiche une position de "stricte neutralité" dans le conflit chez son voisin libyen, a été accusée par certains rebelles de soutenir le régime de Kadhafi.

Des rebelles à 30km de Syrte

Les rebelles, qui se sont fixé pour priorité l'arrestation de Mouammar Kadhafi et de ses fils pensent eux que l'ancien "Guide" a pu se réfugier à Syrte.

Les rebelles libyens se trouvaient dimanche à 30 kilomètres à l'ouest de Syrte, fief de Mouammar Kadhafi, dont ils se sont rapprochés à 100 kilomètres côté Est après avoir pris Ben Jawad, devant laquelle ils piétinaient depuis mardi, selon un important chef militaire rebelle.

A l'est, "nous avons pris Ben Jawad aujourd'hui", et à l'ouest, "les thowar (combattants révolutionnaires) de Misrata sont à 30 kilomètres de Syrte", a déclaré à l'AFP Mohammed al-Fortiya, commandant des combattants de Misrata, siège rebelle qui avait été assiégé pendant des mois par les forces pro-Kadhafi.

Syrte prise en étau, des négociations se déroulent en ce moment avec les leaders tribaux de Syrte en vue d'une reddition de la ville, selon diverses sources.

La priorité : arrêter Kadhafi

"Nous négocions avec les tribus pour que Syrte se rende pacifiquement", a confirmé M. al-Fortiya, précisant que les discussions n'impliquaient que les leaders tribaux et qu'à sa connaissance, aucun contact n'était établi avec Mouammar Kadhafi ou ses proches.

Mohamed, l'aîné, est un homme de réseau très discret. Hannibal, 33 ans, est surtout connu pour ses excès de comportement à l'origine d'une grave crise diplomatique entre Tripoli et Berne. Aïcha, l'avocate, avait déposé une plainte rejetée fin juin à Paris pour "assassinat" et "crimes de guerre" après la mort de quatre membres de sa famille, dont un de ses sept frères, lors d'un bombardement de l'Otan le 30 avril sur Tripoli.

Safia Farkash, mère de sept des huit enfants biologiques de Mouammar Kadhafidont elle est la seconde épouse, est une femme discrète infirmière de métier, reconnue pour sa fortune et son influence considérables.

10.000 détenus libérés

En parallèle, plus de 10.000 détenus ont été libérés des prisons, mais près de 50.000 autres sont toujours manquants, a affirmé le porte-parole militaire de la rébellion.

"Le nombre de personnes arrêtées ces derniers mois (par le régime) est estimé entre 57.000 et 60.000", a déclaré le colonel Ahmed Omar Bani, au cours d'une conférence de presse à Benghazi (est).

"Entre 10.000 et 11.000 prisonniers ont été effectivement libérés" depuis la prise de Tripoli par les rebelles, mais "où sont les autres?", s'est-il interrogé, exprimant son inquiétude sur leur sort.

Le Nouvel Observateur - AFP : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110828.

 

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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 04:54
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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 03:17
Pour Bahreïn, il avait suffi quelques tanks saoudiens, quelques mises à l’ordre pétrolières et le spectre iranien pour que les médias comme les consciences les plus honnêtes se taisent à jamais… Se taisent sur le crime le plus honteux contre le peuple bahreïni… Les gouvernements occidentaux et à leur tête celui d’Obama avaient fait des blessés, des disparus, des morts et des arrêtés bahreinis ce que toute conscience malheureuse fait de ce qu’elle nomme ailleurs «protection des civils»… Le pardon que le féodal de Bahreïn, Al Khalifa,  accorde  aujourd’hui aux protestataires ne doit pas nous faire oublier sa violence, son crime et particulièrement la complicité innommable des gouvernements occidentaux et arabes…    Noureddine Bourougaa Mnasri
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Pour ne pas oublier !

 
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Le roi de Bahreïn accorde son pardon aux protestataires
 
DUBAÏ |Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a également indiqué que les civils, actuellement poursuivis par des tribunaux militaires pour avoir participé au mouvement de contestation, seraient finalement jugés par des cours civiles. Le mouvement de protestation contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa, déclenché en février par les chiites, majoritaires dans le pays, a été violemment réprimé, faisant une trentaine de morts.
Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a également indiqué que les civils, actuellement poursuivis par des tribunaux militaires pour avoir participé au mouvement de contestation, seraient finalement jugés par des cours civiles.
Le mouvement de protestation contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa, déclenché en février par les chiites, majoritaires dans le pays, a été violemment réprimé, faisant une trentaine de morts.
"A ceux accusés de nous avoir injuriés, nous les hauts responsables de Bahreïn, nous annonçons aujourd'hui que nous leur pardonnons", a dit le roi lors d'un discours à la nation, prononcé peu avant la fin du mois sacré du ramadan.
"Bien que je n'aime pas interférer dans le cours de la justice, j'aimerais confirmer que tous les dossiers impliquant des civils seraient jugés par des tribunaux civils", a-t-il ajouté.
Le roi a par ailleurs souligné que les employés ayant été limogés seraient réintégrés, de même que les étudiants ayant été exclus de leur programme.
"Ce sont nos ordres aux institutions concernées et elles devraient les appliquer rapidement", a-t-il noté.
Des milliers d'employés chiites ont perdu leur emploi pour avoir soutenu le mouvement de contestation, réprimé à la mi-mars, tandis que des étudiants ont été exclus de leur université ou de leur école, ou privés de leur bourse pour étudier à l'étranger.
Le roi a conseillé à ceux qui avaient été maltraités en prison de déposer plainte, affirmant qu'ils recevraient une compensation.
"La période actuelle a été douloureuse pour nous tous. Bien que nous vivons dans le même pays, certains ont oublié le caractère inévitable de la coexistence", a-t-il dit.
"Nous ne devons pas abandonner notre foi dans le fait que nous avons le même futur et ne pas perdre la confiance dans chacun de nous, en tant que frères, collègues et citoyens", a encore souligné le roi.
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29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 02:53
Le peuple tunisien n’avait fait que son devoir vis-à-vis de nos voisins et frères libyens… Je me rappelle toujours de ces caravanes de solidarité qui partaient de tous les coins de la Tunisie pour donner un coup de main aux réfugiés libyens… Je me rappelle également de ces actes de fraternité de la population du Sud tunisien, ouvrant leur maison et partageant avec nos voisins le peu qu’ils avaient… Je suis encore touché par le courage et la solidarité que notre gouvernement de transition a su montrer en ouvrant les frontières et en facilitant l’accès aux soins aux blessés comme aux malades libyens… Je souhaite au peuple libyen que la période courante soit une occasion de paix, de solidarité, de pardon et surtout de vigilance quant à l’avenir démocratique, pluriel, juste et indépendant de la grande et belle Libye…  Noureddine Bourougaa Mnasri…  
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Des «insurgés» libyens dans les hôpitaux tunisiens...

 
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