L'armée et les rebelles prêts à une trêve
L'armée syrienne cessera ses opérations militaires durant quatre jours à partir de vendredi, pour la fête musulmane de l'Aïd el-Kébir, mais se réserve toutefois le droit de riposter en cas d'attaques rebelles, selon une annonce diffusée jeudi à la télévision d'État. De leurs côtés, les rebelles ont effectué des avancées majeures jeudi dans Alep, affirmant avoir pris de nouvelles zones sur les forces syriennes.
L'envoyé spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, avait proposé cette trêve dans l'espoir qu'elle pourrait être prolongée et permettrait l'organisation de négociations politiques entre les deux camps.
L'armée syrienne a précisé dans une annonce télévisée qu'elle riposterait en cas d'attaques rebelles ou s'ils tentaient de se ravitailler. Les forces gouvernementales ont égalemant déclaré qu'elles empêcheraient l'arrivée de renforts, venus des pays voisins.
Les rebelles, qui combattent contre le régime du Président Bachar el-Assad, n'ont pas de commandement unifié mais tous ont réagi avec scepticisme à l'annonce du gouvernement syrien d'accepter une trêve.
Abdelbaset Sieda, le chef du principal groupe d'opposition en exile, le Conseil national syrien a déclaré qu'il n'avait que très peu confiance dans la parole de Damas et que les rebelles riposteraient en cas d'attaque.
"Nous attendons de voir ce que fait le camp adverse. S'ils s'acceptent, nous accepteront aussi", a-t-il déclaré par téléphone.
Les chefs rebelles qui se trouvent dans le pays avaient annoncé ces derniers jours qu'ils ne cesseraient pas les combats, expliquant, eux aussi, qu'ils n'avaient pas confiance dans la parole du régime syrien.
Les précédents accords de cessez-le-feu ont échoué, d'abord parce que les deux belligérants espéraient pouvoir réaliser des gains sur le champ de bataille, et ensuite parce que ni l'un ni l'autre ne croient aux négociations pour une transition politique.
Bassam al-Dada, un porte-parole des rebelles, a précisé: "il n'y a pas de trêve pour notre peuple. Ils sont toujours soumis à des massacres".
Des militants basés à Alep ont fait part de violents affrontements dans la ville, en particulier autour de l'aéroport militaire. Bassam al-Dada, un porte-parole des rebelles, a précisé par téléphone que les opposants au régime de Bachar el-Assad avaient pris des quartiers qui ont été le théâtre de plusieurs mois d'affrontements, notamment dans le sud-ouest de la ville, Saladin et Suleiman a-Halabi. Les rebelles ont également pris pour la première fois le quartier kurde d'Ashrafiyeh dans le nord, et continuaient à se battre à Arqoub, Siryan, Zahra et Firqan. Le gouvernement syrien n'a pas encore réagi à l'avancée des rebelles, ni sur la bataille d'Alep.
Selon Al-Dada, les rebelles contrôlent plus de la moitié de la ville et se battaient pour prendre le contrôle de la base militaire stratégique de Nairab.
Au moins 35.000 personnes ont été tuées depuis le début de l'insurrection contre le régime de Bachar el-Assad en mars 2011, selon les militants. nouvelobs
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La Syrie se renforce… le Liban s’affaiblit !
Une fois de plus, le Liban s’est laissé prendre au piège du conflit régional et international. L’assassinat du Général Wissam Al-Hassan préfigure une nouvelle période chaotique pendant laquelle les turbulences ne cesseront de succéder aux accalmies. Un conflit entre plusieurs « axes » qui a atteint des sommets ; et qu’Al-Hassan a payé de sa vie. Rien ne laisse présager un retour au calme tant que la « crise syrienne » ne sera pas réglée, autrement dit, tant que les USA et la Russie n’auront pas trouvé un terrain d’entente ; ce qui risque de demander un certain temps !
Au bout de 19 mois de crise, l’« axe des partisans de la Syrie » semble considérer qu’il est en situation de reprendre l’initiative. Alors que l’Iran multiplie les signaux d’avertissement, le président russe Vladimir Poutine a formulé en à peine quelques jours des dizaines de déclarations mettant l’accent sur des « évidences » : non au départ de Bachar al-Assad ; non au recours à la force ; oui à une solution politique impliquant un consensus entre les autorités légitimes et l’opposition ! Encore mieux, Poutine défie désormais le bloc occidental en déclarant que « nul n’a le droit de dicter à la Russie à qui elle peut vendre des armes », et l’accuse, ainsi que certains pays arabes, en particulier l’Arabie saoudite et le Qatar, de « semer le chaos » en Syrie !
De son côté, la diplomatie russe s’active ouvertement et surtout en coulisses auprès de nombreux pays dont des pays du Golfe, notamment l’Iran et les Émirats Arabes Unis, et d’autres pays ayant un impact direct sur la crise syrienne ; tout comme elle persiste dans sa contribution à l’émergence de l’opposition syrienne disposée au dialogue avec les autorités et capable d’affronter le CNS qui le refuse.
Face à la crise syrienne, l’« axe occidental » frôle la crise à son tour. Il se raconte que lors d’une récente rencontre à Paris, l’un des diplomates a demandé à ses homologues : « Croyez-vous que Bachar al-Assad restera au pouvoir jusqu’à fin 2013 ? » ; ils auraient tous acquiescé ! Les dirigeants occidentaux sont très mécontents de la désintégration de ladite « opposition syrienne ». Les dirigeants US sont encore plus mécontents de l’expansion des salafistes. L’angoisse est à son comble, car « le plan du printemps arabe » évolue d’une façon inquiétante ! La Libye est en quasi-guerre civile. L’atmosphère de la Maison Blanche a bien changé depuis l’assassinat de l’ambassadeur américain à Benghazi dans le contexte du film insultant le Prophète. Mais Moscou coordonnerait des réunions concernant la « sécurité » entre officiers américains et officiers syriens. Damas nie. Pourrait-il s’agir d’un déni pour raison diplomatique ?
En Tunisie, le mouvement « Ennahda » rencontre une opposition qui monte en puissance, avec le pressentiment que les Émirats Arabes Unis, l’Arabie saoudite et le Koweït s’éloignent pour favoriser un troisième choix ; celui du parti « Appel de la Tunisie » dirigé par le diplomate Béji Caïd Essebsi. Quant au ministre des Affaires étrangères, il s’est vu récemment confirmer en toute franchise par son homologue turc, Ahmed Daoud Oglou, qu’Ankara était quasi incapable de mener une opération sérieuse en Syrie. Ceci dit, il a suffi d’une rencontre des cadres dirigeants du « Congrès national arabe », avec le président Moncef Marzouki et le chef d’« Ennahda » Rached Ghannouchi, pour que l’image de la situation en Syrie devienne un peu plus claire aux yeux des Tunisiens. Leur président en a appris des choses… notamment qu’il existe de nombreux Alaouites en Turquie !
Quant à la Syrie, la situation soulève toujours autant de questions. Ceux qui ont rencontré dernièrement le Président syrien rapportent qu’il est plus confiant que jamais et que ses propos laissent à penser que la Syrie, qui a survécu à la crise, se dirige vers une nouvelle étape qui en éradiquerait les séquelles. Par ailleurs, en dépit de l’élargissement de la zone de combat contre l’opposition armée, la situation militaire s’améliore et n’inquiète pas outre mesure les autorités qui soulignent que, malgré toutes leurs troupes armées, les USA n’ont pas pu mettre fin à de telles opérations ni en Irak, ni en Afghanistan et que c’est donc une question de temps ! Finalement, Bachar al-Assad se retrouve en situation d’imposer ses conditions à tout règlement futur, à commencer par celle qu’il a dictée à Lakhdar Brahimi : « l’Arabie saoudite et le Qatar doivent déclarer publiquement qu’ils cessent de soutenir l’opposition armée ! ».
En revanche, l’inquiétude est manifeste du côté des opposants syriens prétendument libéraux. L’un de leurs principaux piliers a déclaré : «Ils nous ont dit qu’al-Assad ne tirerait pas sur les manifestants, il l’a fait, mais nul en Occident n’a bougé ! Ils nous ont dit qu’il n’utiliserait pas des armes lourdes, il l’a fait, ils n’ont pas bougé non plus ! Ils nous ont dit la même chose au sujet des chars et des avions… Nous constatons que l’Occident ne veut pas permettre à l’opposition de résoudre la question et suspectons une certaine « collusion » !
Ce qui nous ramène aux questions centrales. Qu’adviendra-t-il si le « régime » syrien survit ? Que se passera-t-il pour l’Iran qu’il leur faut assiéger ? Qu’en sera-t-il du rôle du Hezbollah qu’il leur faut détruire et d’Israël qu’il leur faut protéger ? Il faudra nécessairement attendre la période post-élection présidentielle aux USA pour y voir un peu plus clair sans, pour autant, que les événements restent figés !
En effet, le drone de reconnaissance du Hezbollah, surnommé « Ayoub », a survolé le territoire israélien et a transmis les photographies de ses centres stratégiques dans le but de freiner toute velléité d’aventure guerrière. Certains affirment que les Iraniens disposeraient de nouvelles cartes au Yémen, celle des rebelles houtistes au Nord et celle d’une partie de l’opposition au Sud. La situation est de plus en plus tendue en Arabie Saoudite. La température monte au Bahreïn. Le ton monte aux Émirats Arabes Unis où le chef de la police à Dubaï, Dahi Khalfan, s’en est pris aux Frères Musulmans. De même en Égypte où s’affrontent les Frères musulmans et les libéraux…
D’où une autre question : Que fera l’Occident ? Il a parié sur les Frères musulmans, mais les voilà qui titubent devant les salafistes, lesquels se rapprochent dangereusement d’Israël avec, selon les termes d’un haut responsable libanais « leur volonté d’établir un Etat qui s’étendrait de Tripoli vers Homs et Alep… un rêve historique ! ». Alors que l’Occident escomptait utiliser les salafistes contre le Hezbollah libanais et alimenter le sectarisme régional contre l’Iran, les voilà devenus une menace pour Israël et les Etats-Unis à la fois !
C’est dans ce contexte général que l’assassinat du général Wissam al-Hassan est venu déstabiliser le Liban, et qu’il a été suivi des appels des « 14 marsistes » à faire tomber le gouvernement libanais dont le siège n’a pas tardé à être attaqué. Mais ceux-là, qui sont derrière les attaquants, ne semblent pas avoir remarqué que le « climat international » a changé, que le Premier ministre libanais Najib Mikati dispose d’une couverture de plus en plus solide, que tout changement au Liban passe par une entente « irano-saoudi-américano-russe », et que l’Arabie saoudite ne donne en Syrie que ce qu’elle prend au Liban ! Certes, l’image n’est pas encore complète, mais elle pourrait le devenir, alors que la Syrie et l’Iran travaillent à améliorer leurs conditions et à se renforcer.
Chaque partie cherche à faire monter la pression, mais toutes craignent de voir les armes tomber aux mains des salafistes et d’Al-Qaïda. Chaque partie cherche à améliorer ses positions, tandis que le Liban est en train de s’affaiblir du fait de la courte vue de certains qui en ont fait une arène pour des règlements de comptes qui ne le concernent en rien. Par conséquent, un désordre incontrôlable risque d’y aller grandissant et les explosions et assassinats risquent de s’y multiplier. Heureusement, que certains partis libanais refusent de se laisser entrainer vers la discorde. Mais pour combien de temps ? Peut-être jusqu’à ce que les conditions d’un « Taëf syrien » soient devenues favorables à la résurrection d’un « Taëf libanais » ! mondialisation
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La communauté internationale met en garde contre un "vide politique" au Liban
Damas soupçonne Israël et les jihadistes du meurtre du général Wissam el-Hassan ; Paris appelle Beyrouth à ne pas se laisser entraîner dans la crise syrienne
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a appelé mercredi le Liban "à ne pas se laisser entraîner" dans la crise syrienne, ce que Damas essaie de faire, selon lui.
"Ce qu'attend le pouvoir de Bachar (el-Assad), c'est d'exporter la crise syrienne, il ne faut pas que le Liban se laisse entraîner", a déclaré M. Fabius à l'Assemblée nationale mercredi. "Nos Libanais sont nos amis et nos frères, la France se tient à leur côté dans des circonstances si difficiles", a-t-il ajouté.
Laurent Fabius avait jugé dimanche "probable" l'implication de Damas dans l'attentat à la voiture piégée qui a tué vendredi à Beyrouth le chef des renseignements de la policeWissam al-Hassan, bête noire du régime syrien.
"C’est probable (...). On ne sait pas encore qui est derrière (l’attentat) mais tout indique que c’est le prolongement de la tragédie syrienne", a ainsi déclaré M. Fabius sur Europe 1 et I-télé. "L’intérêt de Bachar, qui est un manipulateur, c’est d’élargir la contagion en Turquie, en Jordanie, au Liban", a affirmé M. Fabius, soulignant la "présence" du Hezbollah dans le conflit syrien.
"Le Hezbollah est dans le gouvernement libanais, et on ne voyait pas trop sa présence dans le conflit syrien. Mais depuis quelques jours, il y a la présence de militants Hezbollah dans le conflit, un drone qui a été envoyé sur Israël", a encore dit le locataire du Quai d’Orsay. "Il semble qu’il y ait une volonté du Hezbollah et donc de l’Iran de manifester encore plus expressément leur présence (aux côtés du régime de Damas, NDLR), et nous ne pouvons pas être d’accord avec ça", a-t-il conclu.
(Lire aussi : Les assassinats se poursuivront, prédit une figure chrétienne de l’opposition)
Pour sa part, l'ex-garde des Sceaux UMP Rachida Dati a appelé mercredi le président français François Hollande à apporter "concrètement" le soutien de la France au Liban en lui permettant d'intégrer "sans plus tarder" le Partenariat de Deauville, qui soutient les pays arabes dans leur transition démocratique.
"Utilisons ce Partenariat de Deauville pour protéger le peuple libanais", a-t-elle plaidé dans un communiqué.
Parallèlement, à Beyrouth, l'ambassadeur de Syrie au Liban a pointé mercredi un doigt accusateur notamment sur Israël et les extrémistes sunnites après le meurtre du général Hassan et nié toute implication de Damas.
Israël "profite de la déstabilisation du Liban", a affirmé Ali Abdel Karim Ali à l'issue d'un entretien avec le ministre libanais des Affaires étrangères Adnane Mansour.
Interrogé par les journalistes s'il accusait donc Israël d'être derrière l'attentat, il a répondu: "J'accuse aussi des takfiriyne (extrémistes sunnites) qui trouvent leur intérêt dans le chaos", selon une dépêche de l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Le mouvement du 14-Mars (opposition) a accusé le régime syrien de Bachar el-Assad d'être l'instigateur de l'assassinat. "Je suis navré que de telles accusations soient portées contre mon pays. La Syrie n'a aucune relation avec cet acte criminel et l'a condamné".
Selon lui, "la stabilité du Liban est dans l'intérêt de la Syrie qui doit faire face à une crise intérieure et au complot dans lequel sont impliqués des agents de renseignements en Europe, dans le monde et dans la région".
Si le calme est revenu depuis mardi sur le terrain, après des éruptions de violences notamment à Beyrouth et à Tripoli, la menace d'un vide politique plane encore sur le Liban.
Depuis dimanche, le chef de l’État Michel Sleiman consulte à tout va, pour voir s'il est possible de changer l'actuel gouvernement. Amine Gemayel (Kataëb, opposition), Fouad Siniora (Courant du futur, opposition), Fayez Ghosn (Mrada, majorité), Ali Hassan Khalil (Amal, majorité)...
"Le chef de l'Etat a commencé ses consultations avec les principales personnalités du pays pour discuter de la possibilité de former un nouveau gouvernement", a indiqué à l'AFP un haut responsable au palais présidentiel, qui a requis l'anonymat. "Si ce dialogue aboutit à un accord sur la forme d'un nouveau cabinet qui pourrait faire sortir le Liban de l'impasse, alors M. Mikati pourrait présenter sa démission et l'on pourra entamer le processus de formation d'un nouveau gouvernement", a-t-il ajouté.
Aujourd'hui, Michel Sleiman s'est entretenu avec le député hezbollahi Mohmmaed Raad, ainsi qu'avec l’ambassadeur d'Arabie saoudite, Ali Awad Assiri. Le président a également rencontré l'ambassadrice américaine, Maura Connelly.
Lors de cette rencontre Mme Connelly a "fait part de l'inquiétude des Etats-Unis et de la communauté internationale sur un vacuum politique".
"Nous soutenons les efforts du président Sleiman et d'autres dirigeants responsables au Liban pour bâtir un gouvernement efficace et pour prendre les mesures qui s'imposent à la suite de l'attentat terroriste du 19 octobre", a pour sa part déclaré la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland.
La diplomatie américaine plaide également pour la formation d'un nouveau gouvernement sans l'influence de la Syrie.
"L'instabilité exportée depuis la Syrie menace plus que jamais la sécurité du Liban et il revient vraiment aux Libanais de choisir un gouvernement qui puisse juguler cette menace", a déclaré Mme Nuland.
Plus tard dans la soirée, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a émis des craintes allant dans le même sens. "Nous ne voulons pas voir de vide de l'autorité politique légitime, dont les Syriens ou d'autres pourraient tirer avantage et qui pourrait provoquer encore plus d'instabilité et de violence", a déclaré la chef de la diplomatie américaine lors d'un point de presse.
Ces déclarations font écho à celles de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, qui a exprimé mardi à Beyrouth son inquiétude pour la stabilité du Liban. "Certains tentent de détourner l'attention de la situation dans la région en provoquant des problèmes au Liban", a-t-elle déclaré, dans une allusion apparente au conflit en Syrie. La responsable européenne a également mis en garde contre tout "vide politique".
Lundi, les ambassadeurs des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France) ont également appelé au maintien de "l'action gouvernementale" et exprimé leur appui au président Sleiman pour "une solution politique et pacifique".
Depuis l'attentat de vendredi dernier, l'opposition libanaise réclame la démission du gouvernement de Nagib Mikati, dont elle fait assumer "personnellement" laresponsabilité de l'attentat.
Dans ce contexte, les députés du 14 Mars ont décidé mardi le boycott de toutes les activités parlementaires et officielles auxquelles seraient associés des membres du gouvernement.
(Lire aussi : L’opposition se radicalise, les puissances temporisent)
L'opposition dirigée par l'ex-chef de gouvernement Saad Hariri a également signifié à M. Sleiman qu'elle posait comme préalable à toute discussion sur un éventuel nouveau gouvernement, la démission du cabinet Mikati.
"Le départ du ce gouvernement est une condition préalable et essentielle (...) Ce gouvernement avec son chef et les partis politiques qui l'appuient facilitent le plan du régime criminel d'Assad au Liban", a déclaré mercredi à la presse Farès Souhaid, secrétaire général du 14 Mars.
Du côté de la majorité, le président du Parlement, Nabih Berry, a déclaré qu'"il est inacceptable que le pays soit paralysé", au cas où le gouvernement de Nagib Mikati démissionne, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). "Cela n'est dans l'intérêt de personne", a poursuivi le chef du Législatif. Pour M. Berry, la meilleure approche pour résoudre cette crise est la reprise du dialogue et non son boycott.
"Nous sommes ouverts en principe à toute discussion sur l'ensemble des sujets mais nous sommes contre la paralysie des institutions", a également dit le député Ibrahim Kanaan du bloc de Michel Aoun. Mohammed Raad a aussi informé le président que le Hezbollah était prêt au dialogue.
Samedi, lors d'une réunion urgente du Conseil des ministres, Nagib Mikati avait exprimé son désir de quitter son poste, mais avait dit y avoir renoncétemporairement, à la demande du président Michel Sleiman, "dans l'intérêt national".
Suite aux funérailles de Wissam el-Hassan, dimanche place des Martyrs à Beyrouth, un groupe de manifestants a tenté de prendre d'assaut le Sérail, siège du gouvernement. lorientlejour