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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 04:10

Le directeur du quotidien «Ettounsia», maintenu en détention, entame une grève de la faim

Nasreddine Ben Saïda a débuté ce 18 février 2012 une grève de la faim illimitée pour protester contre sa détention. Le directeur du journal tunisien arabophoneEttounsia, est en prison depuis trois jours. Lui et deux de ses journalistes [libérés après leurs interrogatoires, NDLR] sont poursuivis pour atteinte aux bonnes moeurs. Les autorités judiciaires leur reprochent la publication d'une photo où le footballeur allemand d'origine tunisienne Sami Khedira enlace sa compagne nue, la top model allemande, Lena Gercke. Nasreddine Ben Saïda encourt une peine de 6 mois à 5 ans de prison et une amende de 60 à 600 euros. L'organisation Reporters sans frontières demande la libération immédiate du directeur du journal et l'arrêt des poursuites contre les trois journalistes.

Soazig Dollet, chargé du Maghreb et du Moyen-Orient à Reporters sans frontières

Nasreddine Ben Saïda est le premier journaliste de l'ère post-Ben Ali à être incarcéré. Nous trouvons cela très inquiétant à RSF, d'autant plus que les autorités tunisiennes, le ministère public s'est basé sur un fondement du code pénal et non pas sur le code de la presse qui a été publié et adopté à la fin de l'année dernière

Soazig Dollet, chargé du Maghreb et du Moyen-Orient à Reporters sans frontières

(01:01)
 
 

source rfi.fr/afrique

 

 

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Le journal « Al Massa » se défend et contre-attaque

Une conférence de presse a été organisée, samedi 18 février 2012, par la l’équipe de rédaction d’Al Massa avec la participation, notamment, de Nadhir Azouz son directeur et Chokri Ben Hassine, son rédacteur en Chef.

L’objectif de cette conférence était d’éclaircir certains points, notamment relevés par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) qui, dans un communiqué, avait dénoncé les «écarts de l’hebdomadaire Al Massa touchant à la réputation de plusieurs personnalités» (lire notre article à ce sujet). M. Ben Hassine a revendiqué la liberté de la presse sans tutelle. Il s’est dit surtout étonné par le communiqué du SNJT qui n’a jamais, selon lui, contacté le journal. Il l’appelé, à cette occasion, à s’occuper d’autres sujets plus délicats concernant notamment la situation des journalistes dans le pays.
Concernant l’affaire Abderrazak Kilani, le rédacteur en chef a expliqué que l’article voulait juste présenter le ministre aux lecteurs du journal et qu’il n’a fait que s’interroger sur certains points sans formuler aucune affirmation. 

Lors de cette conférence, plusieurs accusations de corruption ont été proférées à l’encontre, de PDG et de cadres de banque, d’organisations financières, de commissaires aux comptes ainsi que d’hommes d’affaires de la place. Certains cadres de la Banque centrale dont Moncef Slimi, qui est également journaliste à El Fejr, sont venus témoigner sur la corruption du secteur financier en Tunisie.
Interrogé par Business News sur les documents attestant de la véracité des accusations qu’a proférées le journal dans ses colonnes, Chokri Ben Hassine a indiqué qu’Al Massa a les preuves de ce qu’il avance et que la rédaction est à la disposition de la justice et qu’elle est prête à coopérer avec le ministère public.

source businessnews.

 

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Conférence de presse ...

 

 

 

 

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Le corps féminin, nouveau champ de bataille

 


La une du quotidien Ettounsiya du 15 février

Incarcéré depuis mercredi, Nassreddine Ben Saïda, directeur de la rédaction du quotidien Ettounsiya, a entamé samedi une grève de la faim.

Il est inculpé pour avoir publié une image [voir ci-contre] du footballeur d'origine tunisienne Sami Khedira (Real de Madrid) et de sa femme mannequin, Lena Gercke.

Les photographes auront d'abord repéré la violation flagrante du copyright, péché véniel mais coutumier de la presse tunisienne. Mais bien entendu le scandale n'est pas là. Le plus préoccupant est la transgression des limites censées garantir la liberté de la presse dans la Tunisie post-dictature.

Un scandale juridique

Le motif d'inculpation retenu est l'atteinte aux bonnes mœurs et le trouble à l'ordre public en vertu de l'article 121 ter du code pénal.

Un scandale juridique puisque, rappelle Reporter sans frontières :

« Privilégier l'utilisation du code pénal réduit à néant le [nouveau] code de la presse [promulgué en novembre dernier, ndlr] alors que celui-ci dispose dans son article 2 que sont abolis “tous les textes précédents en contradiction avec le présent code […]” et remet en cause la dépénalisation des délits de presse engagée par ce décret-loi. »

Par ailleurs, précise Mustafa Ben Letaief, professeur de droit et l'un des rédacteurs du nouveau code de la presse :

« En présence de deux textes prévoyant des sanctions différentes, c'est toujours la sanction la plus douce qui est appliquée, or le code de la presse exclut toute peine privative de liberté.  »

Le parquet a donc réactivé un instrument juridique de la censure hérité de l'ère Ben Ali, en contrevenant aux principes juridiques les plus élémentaires.

Il faut nuancer tout de même et préciser que, pour l'instant, les conditions de travail des journalistes tunisiens et étrangers en Tunisie sont plus proches de celles que connaît la France, que celles de l'ancien régime. Mais le signal est inquiétant et la censure morale semble en passe de succéder à la censure politique.

« Ayons les femmes et le reste suivra »

Mais l'affaire soulève un autre problème. Pourquoi publier la photo de cette femme presque nue à la une d'un quotidien  ? Et plus précisément, pourquoi voiler ou dévoiler le corps féminin semble devenu l'enjeu le plus crucial de la société tunisienne  ?

Pour mieux saisir l'origine de cette passion, il faut relire Frantz Fanonet le premier chapitre de « L'An V de la révolution algérienne » où il évoque l'ardeur des colons français à dévoiler les Algériennes. «  Ayons la femme et le reste suivra  !  », proclamait la doctrine coloniale ou, plus élaboré  :

«  Si nous voulons frapper la société algérienne dans sa contexture, dans ses facultés de résistance, nous devons d'abord conquérir les femmes. »


Affiche de propagande réalisée par le 5e bureau psychologique de l'armée française pendant la guerre d'Algérie

Les cérémonies de dévoilement étaient alors, comme en mai 1958, lors du soulèvement qui a permis le retour du général de Gaulle, le signe du terrain conquis par la France sur la société « arriérée » qu'il fallait « civiliser » et sur l'emprise du nationalisme algérien.

A cette «  bataille grandiose  », à cette «  offensive colonialiste autour du voile, le colonisé oppos[ait] le culte du voile  ».

Les crispations identitaires d'aujourd'hui (en Tunisie, comme en Europe) s'enracinent dans ce passé colonial qui, décidément, ne passe pas.

 Une bataille géopolitique et identitaire

L'argumentation religieuse pour justifier ce regain d'intérêt pour les tenues islamiques depuis une trentaine d'années n'est que le vocabulaire d'une tentative de reconquête symbolique contre l'influence occidentale (et de réaffirmation de l'orthodoxie sunnite face aux prétentions de la révolution islamique iranienne chiite à brandir plus haut l'étendard de l'islam). Une bataille identitaire et géopolitique dont le terrain d'affrontement est le corps féminin. 

Dans la Tunisie post-14 Janvier, le retour des tenues islamiques est une réponse à sa longue stigmatisation. Un signe de rupture avec la modernisation imposée par Bourguiba et Ben Ali, mais dans l'ensemble, plutôt bien vécu dans une société où l'enjeu colonial est dépassé et prête à laisser à chacune sa liberté.

Mais le terrain de la conquête s'est déplacé et à présent, des groupes salafistes sont partis à l'assaut de la doctrine sunnite locale (malékite) pour l'amener vers les références wahhabites (l'islam de la péninsule arabique) beaucoup plus rigoriste. Le niqab, qui ne laisse rien apparaître du corps, est le jalon de cette entreprise identitaire, religieuse et politique.

La tentative de faire admettre des étudiantes en niqab à l'université de la Manouba relève de cette volonté de marquer son territoire et elle a porté les tensions idéologiques à un point explosif.

La visibilité du corps des femmes dans l'espace public renvoie bien sûr à d'autres aspects, notamment au refoulement de la puissance déstabilisatrice du désir pour l'ordre social.

Plus profondément, selon Olfa Youssef (« Le Coran au risque de la psychanalyse », Albin Michel, 2007), linguiste et psychanalyste :

«  Le corps de la femme, dépourvu de pénis, représente une menace de castration pour l'homme. Masquer le corps féminin est une manière de faire disparaître cette angoisse. C'est pour cette raison que le voile est un problème masculin.  »

Climat anxiogène

Dans le climat anxiogène que traverse une société tunisienne sans repère, les peurs identitaires se projettent sur le corps féminin et les passions s'exacerbent au point d'occulter les défis sociaux et politiques.

Si la question des tenues islamiques n'avait pas pris un tour aussi passionnel, Ettounsiya n'aurait probablement pas éprouvé le besoin de publier cette image dont la valeur informative est plutôt faible. Et le gouvernement n'éprouverait pas le besoin d'envoyer un journaliste en prison pour une photo qui n'aura fait perdre la vue à personne.

Erotiser ou « désérotiser » l'espace social ne relève au fond que de la même obsession, et de la même propension à réduire les femmes à leur fonction sexuelle.

Maintenant si le corps féminin, érotisé ou occulté, devient l'arme du combat pour s'approprier le sens de la révolution, on se demande jusqu'où ira cette surenchère dans l'exhibition du corps et de la religiosité. rue89

 

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Le président tunisien Marzouki, l’alibi démocratique des islamistes

Mustapha Benjaafar, le président de l’Assemblée constituante, a ouvert jeudi les travaux de mise en place des commissions chargées de la rédaction de la nouvelle Constitution.

Ces commissions devraient être à pied d’œuvre dès lundi prochain mais dans un contexte où les islamistes, notamment les salafistes du Hizb Ettahrir, nouveaux acteurs de la scène politique, vont tout faire pour peser sur les travaux de l’Assemblée constituante afin de remettre en cause l’héritage bourguibiste, notamment le statut personnel et, partant, imposer leur choix de société. En tout cas, une chose est certaine, la situation en Tunisie n’évolue pas dans le sens souhaité par les acteurs de la révolution du 14 janvier 2012 ! Bien au contraire, ce sont ceux (les islamistes), restés en marge du mouvement populaire, qui sont en train de tirer les marrons du feu.

En effet, outre les multiples agressions et pressions contre les femmes, qui ne portent pas le voile islamique, les démocrates et les intellectuels, l’occupation des universités pour imposer le port du niqab, le boycott organisé des cours animés par des femmes non voilées, voilà que le gouvernement d’Ennahda ouvre les portes de la Tunisie aux pires penseurs de l’islam politique. L’Egyptien Wajdi Ghonim en est un. Dans une série de conférences, qu’il a animées dans plusieurs villes tunisiennes, le prédicateur égyptien a soutenu sans être remis à sa place que «la Tunisie est le premier pays qui a fait la révolution et il sera inch’Allah le premier pays qui appliquera la Charia islamique».

«Les gens en Égypte et en Tunisie ont voté pour la religion, ils veulent l’Islam, ils veulent la religion», a-t-il poursuivi avant de fustiger les femmes qui pratiquent le sport dans une tenue vestimentaire indécente, et de s’écrier : «Tunisie, Tunisie islamique ! Non, non à la laïcité !» Pire, alors que le gouvernement tunisien a naturellement observé un pieux silence, le chef de l’Etat, Moncef Marzouki, qui avait traité le prédicateur égyptien de «microbe», s’est rétracté : il lui a même présenté ses excuses à la grande satisfaction des barbus locaux ! La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) s’est émue du silence du gouvernement. Un collectif d’avocats, de personnalités et l’association tunisienne des femmes démocrates ont déposé plainte contre le prédicateur, d’autres exigent du gouvernement l’interdiction des mosquées et lieux de prière à des fins politiques.

Une démarche bien tardive parce qu’ils auraient dû initier et imposer cette interdiction avant les élections. S’est greffée à ces inquiétudes l’arrestation de trois journalistes, dont le rédacteur en chef et le directeur général Nassreddine Ben Saida du quotidien arabophone Ettounissia, pour avoir publié à la Une du journal une photo d’un nu (une femme), jugée contraire à la morale et portant atteinte aux bonnes mœurs. Face à ce développement inquiétant de la situation, les partis démocrates et de gauche ont enfin réagi en formant une alliance pour barrer la route aux islamistes.

Des marches de protestation, rassemblant des milliers de personnes, ont eu lieu à Tunis. Mais il est à craindre, dans un contexte de fragilisation de l’économie tunisienne, d’un chômage touchant plus de 20% de la population, que ces réactions ne soient quelque peu tardives. Moncef Marzouki, homme intègre, sincère, dont l’engagement démocratique n’est pas à mettre en doute, ne pourra pas longtemps tenir le rôle d’un président servant d’alibi à une islamisation rampante de la société tunisienne. Les salafistes, qui agissent sous l’ombre bienveillante d’Ennahda, se font de plus en plus bruyants. De ce fait, viendra le temps où le chef de l’Etat tunisien devra trancher tant il est impossible de concilier les contraires.

source donnetonavi

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 18:11
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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 08:38
Dhât et la censure des jupes : entre démocratie et démagogie
 

Affiche du feuilleton "Dhât"

Il y a quelques jours, l’industrie égyptienne des dramas a connu un petit drame lorsque l’équipe venue tourner un épisode de Dhât, un feuilleton télévisé tiré de l’œuvre du romancier égyptien Sonallah Ibrahim, a été priée de quitter le campus de la faculté de génie de l’Université de Ayns Shams, au nord du Caire.


La production avait pourtant négocié toutes les autorisations nécessaires avec les responsables, mais ceux-ci ont déclaré ne pas pouvoir garantir la sécurité des techniciens et des comédiennes.Celles-ci portaient en effet des jupes relativement courtes, comme celles qui étaient à la mode au début des années 1970 pour les étudiantes dont elles jouaient le rôle. Mais aux yeux des étudiants d’aujourd’hui, et même de quelques enseignants, pour peu qu’ils soient proches des Frères musulmans, une telle tenue était tout bonnement inacceptable !…


Comme l’explique la scénariste (article en arabequi a travaillé sur le roman de Sonallah Ibrahim, leur réaction est d’autant plus désolante que la localisation du tournage correspond à un épisode historique bien précis, celui des mouvements estudiantins de cette époque avec notamment, en 1972, la marche vers la désormais mondialement célèbre place Tahrir des étudiants de la faculté de génie de ladite Université de Ayn Shams !!!…


L’affaire n’est pas dramatique pour ce feuilleton qui a de toute manière déjà une bonne année de retard. Il faut dire que le scénario a dû être repris en bonne partie : prévu au printemps dernier, la séquence d’ouverture devait montrer (comme dans le livre) l’héroïne, Dhât, en train de « craquer » : furieuse de s’être fait refiler une boîte de conserve périmée, elle descendait dans la rue pour protester contre le pouvoir, désormais incarné par Gamal Moubarak qui venait de succéder à son père !


Bien entendu, la production trouvera un autre lieu pour le tournage, et « la censure des jupes », selon le nom donné par la presse à cette affaire, a soulevé l’indignation du « front de la création égyptienne » (حبهة الإبداع المصري), un rassemblement d’artistes et d’intellectuels créé il y a quelques semaines, précisément pour s’opposer à toute forme de « terrorisme intellectuel ».


Dans le même temps ou presque, l’institution religieuse avait d’ailleurs rappelé de son côté, dans ce qu’on appelle désormais « le document d’Al-Azhar » (وثيقة الأزهر), son engagement pour « la liberté de croyance, la liberté d’opinion et d’expression, la liberté de la recherche scientifique, la liberté de l’art et de la création littéraire, fondamentales pour la Constitution en préparation ». Des réactions jugées nécessaires, et un peu rassurantes, après la visite du président du Syndicat des comédiens auprès du Guide suprême des Frères musulmans, juste après leur victoire aux élections. Dans les milieux concernés (article en arabe), beaucoup ont pris cela comme une manière d’annoncer à l’avance la soumission des acteurs aux dictats des promoteurs d’une nouvelle forme “d’art engagé”, au service du rétablissement des vraies valeurs musulmanes…


"Les années de Zeth", un roman à lire absolument, même si la couverture n'est pas très engageante...

Il n’est pas impossible qu’on y revienne dans ces chroniques car on peut parier que ce type d’affaire va se multiplier dans les mois ou même les semaines à venir. D’ailleurs, d’autres « scandales » ont déjà éclaté, avec la condamnation par exemple du comédien Adel Imam (article en anglais) pour «insulte à la religion » en raison des rôles qu’il a incarnés dans diverses charges contre l’islam politique. (L’acteur, pourtant considéré comme un suppôt du régime Moubarak, qu’il aura défendu jusqu’au dernier moment, n’en a pas moins reçu le soutien de toute la profession.)

A un moment où l’Egypte et bien d’autres pays dans la région traversent une zone de tempêtes, on sait bien que la question de l’art servira de point de fixation – ou de révélateur – à d’autres conflits. Tout comme la question de la place de la femme dans la société, il s’agit en effet d’une scène facilement mobilisable par ceux qui ont l’oreille dudémos, le « peuple », comme dans démocratie mais aussi comme dans… démagogie. hypotheses

 

 

 

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L'oeil égyptien

 

Un Festival international du film de Berlin, des expositions, dont „Reporting... A revolution“ accompagnant le film du même nom. Le film suit six journalistes du journal quotidien égyptien Al-Masri Al-Youm durant la révolution. L’expo, qui a eu lieu au Freies Museum Berlin durant la Berlinale, présente les travaux de 16 photographes du même journal. Ceux-ci racontent la révolution égyptienne de façon chronologique, du 25 janvier 2011 – où tout a commencé, à aujourd’hui. La série „Visages de la révolution“ d’Ahmed Hayman, 25 ans, sort du lot. En noir et blanc, ses photos ne documentent pas les manifestations.

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Ahmed_Hayman2.jpg

Le photographe égyptien Ahmed Hayman

 

Ahmed Hayman : J’ai travaillé sur cette série de portraits parce que j’ai été absent d’un grand nombre de manifestations : j’ai quitté l’Égypte le 23 janvier 2011 pour une bourse d’études d’un an au Danemark. La révolution a débuté deux jours plus tard. J’étais au courant de la manifestation prévue en ce „Jour de la police“. Mais du temps de Moubarak, il y avait souvent des manifs, et ni moi ni personne ne pensions que celle-ci aboutirait à sa chute. Quand j’ai compris que cette manif était différente des autres, je n’arrivais plus ni à penser, ni à dormir. Alors j’ai demandé à mon école danoise la permission de rentrer en Égypte. Le 3 février, nous étions 7 dans l’avion en direction du Caire. Je suis arrivé après les altercations entre la police et les protestataires. C’est seulement à mon retour au Danemark qu’elles ont repris. Lorsque je suis rentré en Égypte une deuxième fois, le pays était calme à nouveau, mais la violence était gravée dans les visages des gens, soit par la perte d’un oeil, soit celle d’un être cher. C’est cette violence que j’ai tenté de capturer dans mes photos.

Oeil.jpg

Le thème de l’oeil perdu est très présent dans la série. Pourquoi celui-ci en particulier?

 

Je faisais des recherches pour un projet photographique et j’ai appris, il y a maintenant 4 ou 5 mois, qu’environ 4000 personnes avaient perdu un oeil, parfois les deux, depuis le 25 janvier 2011. Ce nombre a certainement encore augmenté. J’ai ajouté aux portraits des photos de graffiti sur le même thème – un mode d’expression politique qui a littéralement envahi les rues du Caire. L’un d’eux représente un policier dénommé le „chasseur d’yeux“, surmonté du slogan „Recherché par le peuple égyptien“. Ce pochoir s’inspire d’une vidéo Youtube que tout le monde connaît en Égypte. On y voit comment ce policier tire, touche les yeux d’un protestataire et est félicité par ses collègues. C’est absurde, inconcevable. À côté de la photo du graffiti, j’ai accroché celle d’un garçon que j’ai rencontré sur la place Tahrir. Il a accepté d’enlever son bandage pour mon appareil-photo. La blessure était fraîche de trois jours et suintait du pus. C’était assez horrible mais il a dit „Si j’ai perdu un oeil pour le bien de mon pays, je suis prêt à perdre le deuxième pour la liberté“. Et d’ajouter : „Je n’ai rien à perdre“.

Graffiti.jpg

150220121739.jpg

Les autres personnes que tu as photographiées, partageaient-elles cet opinion?

 

En gros, oui. Je crois que nous n’avons pas vraiment d’autre option que d’être optimistes. Rares sont ceux qui ont les moyens de quitter le pays. Il nous faut regarder de l’avant, penser à demain.

Il semble pourtant qu’une certaine déprime s’est installée dans le pays.

C’est vrai aussi. La SCAF continue à semer la terreur ou plutôt à induire les gens en erreur : comme quoi les problèmes auxquels la population est confrontée aujourd’hui seraient dûs aux révolutionnaires. Du coup, il y a des gens qui commencent à penser que c’était mieux du temps de Moubarak. Alors qu’en fait, il n’est pas complètement parti : la SCAF, c’est le visage interne de l’ancien régime. La corruption est toujours aussi présente. Mais personne ne m’enlèvera jamais ce bonheur que j’ai ressenti lorsque j’ai pu voter pour la première fois de ma vie. Tout comme les protestataires n'oublieront pas ce qu'ils ont réussi à faire bouger.

Dans le film „Reporting... a revolution“, les journalistes présentés parlent d’un certain dilemme entre la volonté de rapporter les faits de façon objective et l’envie de tout lâcher pour rejoindre les protestataires.

Je suis Égyptien et ce qui se passe me touche, évidemment. Parfois, j’en avais marre de garder la distance pour photographier. J’avais envie de plonger au plus près de cette masse de gens, de chanter avec eux. Lorsque le départ de Moubarak a été annoncé, les gens pleuraient, s’évanouissaient, c’était fou! C’était un événement précieux, rare, historique, unique - et mon devoir, de le documenter. En fait, je vois ma position comme un avantage : je connais le pays, la langue. Je suis plus en état de faire la connection entre les Égyptiens et le reste du monde, de les faire parler d’eux, de nous. J’ai vraiment envie de continuer de travailler sur des projets documentaires allant au plus profond des choses. Un jour, je montrerai ces photos à mes enfants.

Quel impact ces images pourront-elles avoir sur le peuple égyptien?

Dans le série, il y a le portrait d’une femme tenant une photo d’elle. On l'y voit avec son frère. Sur cette photo qu’elle tient entre ses mains, elle est pleine de vie, belle, heureuse. Lorsque je l’ai rencontrée, son regard était vide, triste, elle était comme morte intérieurement. Son frère, Mina Danial, a été tué par balle devant le bâtiment de la télévision d'État Maspero. Une amie photographe a vu ce portrait à un moment où elle-même n’en pouvait plus de la situation actuelle, où elle ne croyait plus en la révolution et réfléchissait sérieusement à quitter le pays. Le portrait lui a fait changer d’avis.

Pourquoi?

Elle m’a dit : „Tous ces gens qui sont morts, ils sont morts pour moi, pour mes droits, pour ma liberté. Je n’ai pas le droit de partir“. Nos images ne répareront pas les violences que les gens ont subies. Mais nos appareils-photo, nos caméras, ce sont de véritables armes contre la corruption et l’ignorance. Nous avons une responsabilité.

 

Soeur.jpg

gaestebuch.jpg

Extrait du livre d’or de l’expo - organisée par Katia Hermann en collaboration avec Kismet El Sayed

Plus d'infos : http://freies-museum.com/

source .mediapart

 

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 05:46

Les anti-Wajdi Ghanim donnent de la voix au Bardo


Samedi, au Bardo, ils étaient plusieurs centaines, des militants et des citoyens de toutes conditions, à protester contre le silence de la Constituante et du Gouvernement face aux appels à la haine du prédicateur égyptien.

Reportage de Zohra Abid


La visite, depuis une semaine, en Tunisie, du prédicateur égyptien Wajdi Ghanim continue à diviser les Tunisiens, à les empêcher de dormir et à les faire réagir dans les médias et les réseaux sociaux. Sur cette question, qui est sur toutes les lèvres, le gouvernement n’a pas voulu vraiment trancher, ménageant la chèvre et le chou, et, surtout, pour ne pas énerver les associations salafistes qui ont invité le «fouteur de merde» (excusez le mot) égyptien.

 
Le drapeau rouge et blanc reprend sa place naturelle.

 

Mardi dernier, l’association Kolna Tounes a envoyé des messages via un huissier de justice aux responsables du gouvernement. Le même jour, l’avocate Bochra Ben Hmida, avec un collectif d’avocats et de représentants de la société civile, a porté plainte contre le prédicateur égyptien.

Mercredi, Emna Menif, fondatrice de Kolna Tounes, a rencontré les médias et fait appel à la société civile pour observer un sit-in devant l’assemblée de la constituante, samedi, entre midi et 14 heures. Message reçu 5 sur 5.

 
Iyed Dahmani quitte la Coupole pour discuter avec les manifestants.

 

«Non à la fitna, Ghanim, allez prêcher ailleurs !»

Entre midi et 13 heures, une heure de pointe, la circulation est infernale du côté de Bab Saâdoun. Elle l’est davantage sur l’avenue du 20-Mars en direction du Bardo. Devant la coupole de la Constituante, où les élus réfléchissent sur l’avenir du pays, c’est vraiment le bouchon. Les klaxons de voitures n’arrêtent pas. Et les piétons ont du mal à zigzaguer entre ces voitures qui circulent à la tortue.

La police quadrille la place. Des centaines de personnes sont déjà arrivées, et se tiennent en face de la Constituante. Hommes et femmes, jeunes et moins jeunes brandissent des slogans, mais aussi des drapeaux de la Tunisie. En rang ordonné, sur le palier de la grande place, ils scandent leur colère et leur mépris pour le gouvernement.

 
L'ex-ministre de l'Emploi Saïd Aidi prend goût à l'action politique.

 

Dans la foule, des élus de l’opposition ont quitté la Constituante pour venir écouter les protestataires et leur parler de vive voix. Des militants et militantes des droits de l’Homme sont au premier rang aux côtés des membres de Kolna Tounes, identifiables par leur logo et leurs gilets jaune fluo.

En face, au pied de la grille de la Coupole, d’autres manifestants. Tous pour la même cause. Un peu plus loin, des grappes de protestataires, parlent du silence du gouvernement, des propos du prédicateur honni, de sa tournée «dans les mosquées et dans les espaces publics et surtout de la fitna (discorde) qui commence à s’installer dans la Tunisie musulmane et tolérante». Tous se sentent agressés. «Nous avons nos propres prédicateurs, Ghanim out !» ; «Non au discours de la haine !» ; «Nous sommes musulmans et tunisiens» ; «Il nous parle de l’excision, qu’il aille nettoyer son cerveau» ; «Nous sommes Tunisiens et unis. A bas le diviseur» ; «Chez nous, pas de place à la fitna !»; «Un hôte lourdaud qui cherche à nuire à notre identité, qu’il soit viré !» ; «Je veux vivre comme ma mère, ma grand-mère et mes ancêtres»..., lit-on, entre autres slogans, sur certaines affiches.

 
La romancière Massouda Boubaker : La révolution c'est pour progresser et non pour régresser.

 

«Les mécréants en enfer !»

Entre les rangées, circulent des jeunes. Ils ont à peine la vingtaine. Ce ne sont pas des barbus. Au contraire, bien rasés. Ils s’adressent à voix basse aux manifestants, tentant de les convaincre de la nécessité d’adopter la chariâ dans notre constitution. «Avec la démocratie, vous allez à la dérive et à l’enfer», raconte un lycéen (il vient d’un lycée privé de la zone) à trois femmes quinquagénaires (une médecin et deux enseignantes).

 
Nous voulons un Etat civil et non un émirat islamiste. 

Son camarade de classe se tourne, quant à lui, vers un jeune couple. Il le traite de «koffar» (mécréants), s'il n’écoute pas la parole de Dieu de la bouche des prédicateurs. Le couple détourne le regard. Le prédicateur du jour se retire discrètement mais après avoir insulté les laïcs et les intellectuels. «Vous irez tous au diable !», murmure-t-il en s’en allant. Sans se faire remarquer par la police. Celle-ci, qui s’occupe plutôt d’organiser la circulation, n’a pas eu la tâche difficile, en comparaison avec les difficultés qu’elle a eues, la veille devant la mosquée El Fath, au quartier du Passage, au centre-ville de Tunis, avec les barbus très agités, avec leurs étendards blancs ou noirs reproduisant des versets du Coran, et qu’il a fallu du gaz lacrymogène pour les disperser.

 

Le drapeau tunisien flottant partout

14 heures et quelques minutes, à nouveau, l’hymne national. La foule gonfle et dégonfle. D’autres personnes se sont jointes à ce beau monde. Elles brandissent un couffin et protestent contre la cherté de la vie. D’autres brandissent des slogans insultant le Cpr et Ettakatol, les qualifiant de lécheurs de bottes d’Ennahdha. D’autres réclament un emploi et d’autres ont mis à l’affiche : la liberté des médias. Aux côtés des drapeaux tunisiens, les couleurs du quotidien arabophone ‘‘Ettounissia’’, dont le directeur est en détention depuis mercredi pour avoir publié, sur la Une, une photo d’un mannequin, jugée immorale.

 
"Wajdi Ghanim, excisez votre cerveau !"

 

Une trentenaire, sur le chemin du retour, est dans tous ses états. Elle n’en revient pas. «D’un côté, on sanctionne les journalistes et de l’autre on déroule le tapis rouge à ceux qui prêchent pour la haine et la division. C’est vraiment grave ! Je reviendrais, s’il le faut, tous les jours pour protester. C’est inadmissible avec cette troïka qui va tout droit au mur», lance la dame, les traits tirés, le regard en feu, prête à en découdre...

La circulation est de plus en plus impossible. La foule n’a pas quitté la place. Elle attend la réponse des constituants à propos du message envoyé via un groupe de représentants..

source kapitalis

 

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En même temps, une autre manifestation pour la légalisation du Zatla (l'herbe !)… 


 

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Mourou et Wajdi 

 


 

 

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Des avocats portent plainte contre Wajdi 

 


 

Wajdi en croisade contre les femmes, le vin ...

 

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حذّرت وزارة الصحة التونسية من مخاطر ختان الإناث، وذلك على خلفية الجدل الذي أثارته تصريحات ومواقف الداعية المصري الشيخ وجدي غنيم حول ختان الإناث. وأكدت الوزارة، في بيان وزعته مساء الأربعاء 15 فبراير/شباط، أن "عمليات بتر الأعضاء التناسلية للإناث (الختان) هي ممارسات مدانة، ولا تمت بصلة إلى ثقافة وعادات تونس".

 

واعتبرت الوزارة؛ التي يتولاها عبد اللطيف المكي المنتمي لحزب "النهضة" ذي المرجعية الإسلامية، أن هذه الممارسة "ليس لها إيجابيات على الصحة، خلافا لعمليات ختان الذكور التي لها فوائد صحية ثابتة، ذلك أن بتر أنسجة الأعضاء التناسلية العادية والسليمة للأنثى يعوق الوظائف الطبيعية للجسم، ويتسبب في مضاعفات فورية أو دائمة على صحة النساء".

ولفتت في المقابل إلى أن أكثر من 10 هيئات دولية منها منظمة الصحة العالمية، واليونسكو، واليونيسيف، وبرنامج الأمم المتحدة الإنمائي، ومفوضية شؤون اللاجئين، تبنّت في العام 2008م موقفا مشتركا يدين "التدخلات التي تؤدي إلى البتر الجزئي أو الكلي للأعضاء التناسلية الخارجية للمرأة أو غيرها من الأعضاء التناسلية الأنثوية لغايات غير علاجية".

وكان الداعية المصري الشيخ وجدي غنيم؛ الذي يزور تونس حاليا قد جدّد دعوته إلى ختان الإناث؛ ما أثار حفيظة عديد من المنظمات والجمعيات الأهلية التونسية؛ التي قررت مقاضاة الجمعيات السلفية التونسية التي وجهت له دعوة لزيارة تونس.

وذكرت الناشطة الحقوقية التونسية المحامية بشرى بالحاج حميدة -يوم الخميس- أنها شرعت مع عدد من المحامين في اتخاذ الإجراءات لرفع دعوى قضائية ضد الجمعيات السلفية؛ التي استضافت الداعية المصري وجدي غنيم.

وقالت: إن هذه الدعوى القضائية ستكون باسم عدد من منظمات وجمعيات المجتمع المدني؛ التي تعتبر أن المساجد دور مخصصة للعبادة فحسب، وليست مكانا للحث على التباغض والكراهية والدعوة للعنف.

يشار إلى أن الداعية المصري وجدي غنيم كان قد وصل إلى تونس -يوم السبت الماضي- في زيارة تستغرق عدة أيام، تلبية لدعوة كان قد تلقاها من جمعية الإيثار والدعوة الإسلامية؛ ما أثار ضجة كبيرة في الأوساط النسائية باعتباره أحد دعاة ختان الإناث؛ الذي يعتبره "مكرمة وعملية تجميلية".

source lakome
 

 

__________________________________________________________________ Journal Ettounssia  ____

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Sami Khedira, ses photos érotiques et les journalistes arrêtés

 

L'international allemand du Real Madrid, Sami Khedira, s'est déclaré choqué par les arrestations de trois journalistes tunisiens pour avoir publié des photos de sa compagne posant nue dans ses bras, dans l'édition dominicale du quotidien allemand Bild.

"J'en ai entendu parler jeudi soir et je trouve triste et malheureux que de telles choses se produisent, " a déclaré Khedira dans Bild. "Je respecte les différentes religions et les croyances de chacun mais je ne comprends pas qu'on ne puisse pas s'exprimer librement". Le milieu de terrain du Real et de la Mannschaft, dont le père est tunisien, avait posé en compagnie de son amie et modèle Lena Gercke pour le magazine QG, photos érotiques reprises par le journal tunisien Ettounsia. 
Le directeur du journal, le rédacteur en chef et un journaliste avaient été arrêtés mercredi pour atteinte aux bonnes moeurs. Ils ont été interrogés le lendemain par un juge d'instruction au tribunal de première instance de Tunis qui avait décidé de maintenir en détention le directeur et de remettre en liberté les deux autres journalistes. 
L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé samedi la libération immédiate du directeur, M. Ben Saïda, dénonçant "l'hypocrisie d'une telle réaction" et appelant "l'ensemble de la classe politique à exiger l'application du code de la presse et à se mobiliser pour protéger les médias, garants de la démocratie et du pluralisme". Selon RSF, M. Ben Saïda, qui a entamé samedi une grève de la faim illimitée, encourt de six mois à cinq ans d'emprisonnement et une amende de 120 à 1200 dinars (environ 60 à 600 euros).rtbf.

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L’arrestation du directeur d’un journal «étonne» et «choque»

 

La détention du directeur d’un journal ayant publié en une la photo d’une femme nue, «choque l’opinion publique» et «étonne» les «professionnels», ont indiqué hier dans un communiqué commun des syndicats et des associations de presse en Tunisie.

 «La décision de maintenir en détention Nasreddine Ben Saïda, directeur du journal arabophone Ettounsia étonne ceux qui travaillent dans le secteur médiatique et choque l’opinion publique, surtout qu’aucun journaliste n’a été arrêté depuis l’indépendance (1956) pour avoir publié une photo de ce genre», a précisé le communiqué. Cette décision «est politique et vise à réprimer la liberté de la presse et des journalistes», selon le texte signé par le Syndicat national des journalistes tunisiens, le Syndicat général de la culture et des médias, le Syndicat tunisien de la presse indépendante ainsi que l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication en Tunisie.

Trois journalistes d’Ettounssia avaient été arrêtés mercredi pour atteinte aux bonnes mœurs. Ce journal avait publié la photo d’une femme nue dans les bras du footballeur allemand d’origine tunisienne, Sami Khedira, milieu de terrain du Real Madrid. Les signataires du communiqué ont réclamé «la libération immédiate de M. Ben Saïda, surtout que la décision de sa détention est illégale», et ont demandé d’activer les lois relatives à la liberté de la presse «pour protéger l’information libre après la révolution». «Les médias sont appelés à rester neutres et à cesser de harceler les magistrats et de tenter d’influer sur leurs décisions. Les temps où les juges appliquaient les consignes sont révolus et les magistrats sont compétents et n’obéissent qu’aux textes de loi et à leur conscience», a répondu le ministre de la Justice.

source elwatan

 

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 Le Maghreb dépose une plainte contre Ameur Laârayedh


Le quotidien en langue arabe Le Maghreb a décidé de porter plainte contre l’élu et dirigeant d’Ennahdha Ameur Laârayedh suite à des propos diffamatoires prononcés en public devant témoins. 

Selon le journal, ces propos ont été prononcés le 29 décembre quand M. Laârayedh a interrogé notre consœur Khaoula Euchi sur le média à qui elle appartenait. En répondant « Le Maghreb », la journaliste a provoqué une exclamation de l’élu d’Ennahdha qui s’est lancé dans toute une tirade « Le Maghreb ? Que Dieu nous en préserve ! Je le dis et je le répète, nous allons déposer une plainte contre ce journal pour avoir publié un article accusant certains membres de la Constituante dans des affaires de corruption. » La journaliste s’est défendue en disant que le Maghreb n’a fait que rapporter une information publiée par un journal électronique. Réponse de M. Laârayedh : « votre consœur est une corrompue. » 

 
Ameur Laârayedh ne s’est pas arrêté et a continué sa tirade, à voix haute (selon le journal) et devant un parterre de journalistes : « Vous travaillez dans un journal financé par Ben Ali ! ». 

La réaction de l’élu d’Ennahdha s’explique. Le Maghreb est l’un des rares quotidiens tunisiens à avoir une ligne éditoriale claire, qui s’attache à jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir et à critiquer sévèrement les partis vainqueurs des élections. 


Il adopte ainsi une attitude similaire à celle adoptée sous Ben Ali qui a fini par forcer la fermeture du journal et pousser son directeur, Omar Shabou, à l’exil. 


Vingt ans après, le journal se trouve paradoxalement accusé d’être à la solde de l’ancien régime dans une vaine tentative de le décrédibiliser. Attitude que l’on observe régulièrement avec tous les médias qui refusent de retourner leur veste et de caresser la troïka dans le sens du poil. Des réflexes identiques à ceux de l’ancien pouvoir : « si tu n’es pas avec moi, c’est que tu es contre moi et, de ce fait, je dois t’abattre ».

source businessnews

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 05:15
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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 17:22

 Justice indépendante !

 

tounisiisa150.jpg

 

Triste début d’année pour les jeunes et les moins jeunes qui furent à l’origine d’une révolution dont les demandes principales ont été LIBERTÉ et DIGNITÉ…


Paradoxe ! Semez la haine, insultez les tunisiennes et les tunisiens de mécréants et d’apostats, mariez-vous en Orfi, appelez même au meurtre des grévistes, prenez en otage les universités, les lycées, les lieux de la culture, activez-vous pour la formation d’émirats partout en Tunisie, excisez toutes nos fillettes…Vous ne risquez rien, car vous êtes bénis par la nouvelle JUSTICE INDÉPENDANTE, leitmotiv de Noureddine Bhiri, ministre de la  Justice dont le frère pédophile fut gracié froidement par un Président pris au piège par sa propre guerre identitaire…

 

Mais, gare à vous ! En effet, gare à vous si vous osiez toucher à la bête islamiste dans ce qu’elle considère comme ultime objectif et demande principale de «sa» Révolution sombre : l’exclusion du corps  féminin de la sphère publique… La publication d’une photo de femme nue (à peine) est donc désormais un billet assuré pour les nouveaux bagnes halals de la Tunisie post révolutionnaire…

Le processus d’encerclement des libertés d’expression ne fait que débuter  et les bagnes halals remplaceront les usines et les écoles …


Mais cela ne changera rien  à mon projet de retour définitif à Thala et en Tunisie… Je n’ai pas peur… Et comme une majorité de tunisiennes et de tunisiens, je remercie les révolutionnaires de la DIGNITÉ de nous avoir offert le courage de ne plus jamais avoir PEUR…  Noureddine Mnasri Bourougaa

 

 

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Le directeur du journal Attounissia maintenu en détention : quand les nouvelles autorités ont recours aux anciennes pratiques

LE DIRECTEUR DU JOURNAL ATTOUNISSIA MAINTENU EN DÉTENTION : QUAND LES NOUVELLES AUTORITÉS ONT RECOURS AUX ANCIENNES PRATIQUES


 

Le directeur du quotidien arabophone AttounissiaNasreddine Ben Saïda, est toujours incarcéré depuis son arrestation le 15 février dernier. S’ils ont été libérés le rédacteur en chef du journal,Habib Guizani, et le journaliste, Mohammed Hedi Hidri, restent poursuivis.

Reporters sans frontières demande la libération immédiate de Nasreddine Ben Saida, premier responsable d’un média emprisonné de l’ère post-Ben Ali, et l’abandon des poursuites lancées contre lui et les deux autres collaborateurs du journal.

Le 15 février 2012, suite à la publication, à la Une d’Attounissia, d’une photographie montrant le joueur de football germano-tunisien Sami Khedira enlaçant un mannequin dénudé, une instruction a été ouverte par le ministère public contre le journal. Les exemplaires en kiosques ont été saisis et le directeur général, le rédacteur en chef et le journaliste ont tous trois été arrêtés par la brigade des moeurs, sur ordre du procureur de la République. Après avoir été entendus le 16 février dans l’après-midi, Habib Guizani et Mohammed Hedi Hidri ont été relâchés. En revanche, le juge a émis un mandat de dépôt contre Nasreddine Ben Saida qui encourt une peine allant de six mois à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 120 à 1 200 dinars (60 à 600 euros).

En faisant reposer les poursuites sur le code de pénal, le ministère public démontre qu’un article de presse peut encore envoyer en prison et envoie un signal extrêmement inquiétant aux défenseurs de la liberté d’expression. L’organisation a également critiqué "l’hypocrisie d’une telle réaction » indiquant que « des photos de ce type illustrent régulièrement la Une des magazines étrangers vendus en Tunisie".

Reporters sans frontières condamne fermement le recours au code pénal alors même que le nouveau code de la presse vient d’entrer en vigueur et prévoit dans son article 13 que un journaliste "ne peut être poursuivi pour son travail à moins que la violation des dispositions du présent décret-loi ne soit prouvée". Pourtant les poursuites ne se fondent pas sur ce texte mais sur l’article 121 paragraphe 3 du code pénal (ajouté par la loi organique n° 2001-43 du 3 mai 2001, portant modification de -l’ancien- code de la presse). Il dispose que "sont interdites la distribution, la mise en vente, l’exposition aux regards du public et la détention en vue de la distribution, de la vente, de l’exposition dans un but de propagande, de tracts, bulletins et papillons d’origine étrangère ou non, de nature à nuire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs". Le fait de présenter les délits de presse comme des délits de droit commun rappelle de manière inquiétante les machinations politico-administratives employées sous Zine El-Abidine Ben Ali afin de condamner des journalistes et museler les médias.

Comme mentionné dans le bilan publié par Reporters sans frontières à l’occasion du premier anniversaire de la révolution, l’organisation rappelle la nécessité de consacrer le caractère exclusif du code de la presse. Le fait de pouvoir encore envisager de privilégier l’utilisation du code pénal réduit aujourd’hui à néant le code de la presse alors que celui-ci dispose dans son article 2 que sont abolies "tous les textes précédents en contradiction avec le présent code, à compter de la date d’entrée en vigueur du code de la presse" et remet en cause la dépénalisation des délits de presse engagée par ce décret-loi.

L’annonce de ce nouveau procès et l’arrestation des trois collaborateurs d’Attounissia a coïncidé avec la tenue de la conférence de presse organisée par l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (INRIC) dans le but d’insister sur la nécessité de voir les décrets d’application des nouvelles lois sur les médias être activés. A cette occasion, l’INRIC a fait part de son inquiétude face à ce qu’elle a qualifié de “double langage” et de “discours contradictoires” de la part du gouvernement qui refuse d’adopter des positions fermes sur les dossiers majeurs du secteur de l’information (adoption des décrets-lois, nouvelle nomination à la tête de Radio Zitouna) tout en se montrant très virulent vis-à-vis des médias.

Reporters sans frontières appelle l’ensemble de la classe politique à exiger l’application du code de la presse et à se mobiliser pour protéger les médias, garants de la démocratie et du pluralisme.

source rsf.org

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 Nasreddine Ben Saïda entame une grève de la faim


Notre confrère Nasreddine Ben Saïda vient d’entamer une grève de la faim après son 4ème jour d’emprisonnement. Le juge a refusé aujourd’hui, samedi 18 février 2012, sa demande de libération. 

 
Nasreddine Ben Saïda est détenu suite à la publication sur son journal « Attounnissia » d’une photo dénudée jugée contraire aux bonnes mœurs et troublant l’ordre public. 

Pendant ce temps-là, l’Egyptien Wajdi Ghenim continue à troubler l’ordre public dans sa tournée de prêches haineux et appelant à la mort des Tunisiens ayant des avis opposés. 
Malgré la plainte collective déposée contre lui, il n’a toujours pas encore été inquiété. 

On rappelle que la photo publiée par le journal n’a rien d’exceptionnel dans le paysage médiatique tunisien. Pareilles images étaient régulièrement publiées aussi bien dans nos journaux que les magazines européens people vendus librement dans les kiosques. 

source businessnews

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 05:53
 

الجبالي في السعودية: أرض المملكة تتسع للديكتاتور المخلوع وسجينه

 

عندما يحل رئيس الحكومة المؤقت حمادي الجبالي ضيفا على العاهل السعودي فإنه سيكون على بعد أميال فقط من مقر إقامة الرئيس المخلوع بن علي، المطارد من قبل العدالة في تونس، ولكن ليس مؤكدا أن يكون هذا الملف مطروحا على طاولة الغداء بين الرجلين.

 
وبحسب وسائل الإعلام السعودية فإن زيارة الجبالي للمملكة والتي ستستمر أربعة أيام انطلاقا من مساء الجمعة تجيء بناء على دعوة نقلها السفير السعودي في تونس خالد بن مساعد العنقري الشهر الماضي.


وستكون المفارقة الأولى التي تقفز إلى الأذهان بمناسبة هذه الزيارة هو استضافة العاهل السعودي الملك عبد الله في نفس الوقت على أرض المملكة للديكتاتور الفار منذ 14 جانفي زين العابدين بن علي، وسجينه السابق حمادي الجبالي الذي يمسك بزمام السلطة اليوم بعد انتخابات المجلس التأسيسي في أعقاب الثورة.


ويتطلع المتابعون في تونس إلى هذه الزيارة الأولى التي يؤديها الجبالي لبلد عربي كونها تأتي بعد فترة من البرود التي شابت علاقات البلدين اثر إحجام الرياض عن تسليم الرئيس السابق إلى العدالة في تونس وعدم ردها على طلبين سابقين من القضاء التونسي لتسليم بن علي.


ولكن على الرغم من حالات السخط التي تسود الرأي العام في تونس بشأن مواقف المملكة السعودية في هذه النقطة بالذات فإنه لا يبدو اليوم أي علامات لأزمة في العلاقات بين البلدين بل أن عدة دلائل برزت على السطح مؤخرا تؤشر لعودة الدفء بين العاصمتين، وحتى انسجاما على مستوى الديبلوماسية الخارجية.


وقبل الزيارة نقلت وسائل إعلام عربية ومن بينها جريدة الحياة عن السفير التونسي لدى المملكة نجيب المنيف "لنا علاقات جيدة مع المملكة، ولن تتأثر أبداً، ونحن نعتبر أن هذه العلاقات ستستمر في المجالات المختلفة، الاستثمارية والثقافية والإعلامية والسياسية، ونحن في ارتياح تام لها".


وأضاف السفير "هناك دعم اقتصادي تقدمه المملكة من الصندوق السعودي للتنمية الذي يدعم البلاد منذ أكثر من 35 عاماً، لتمويل مشاريع تنموية واقتصادية واجتماعية في تونس، وفيها ما لا يقل عن سبعة مشاريع اقتصادية في طريقها للتدشين الرسمي من تمويل الصندوق".


وفضلا عن تلك التصريحات كرر كل من الرئيس المؤقت المنصف المرزوقي ورئيس الحكومة حمادي الجبالي في أكثر من منبر إعلامي أن العلاقات مع المملكة السعودية ليست مشروطة بملف تسليم بن علي وأن تعزيز هذه العلاقات وتوسيع نطاق التعاون سيكون ذا أولية في سياسة تونس المستقبلية.


ولكن أكثر ما يخشاه الحقوقيون في تونس ومحامو عائلات شهداء الثورة أن يتحول ملف بن علي إلى أمر واقع تقبله الديبلوماسية التونسية في مقابل الاحتفاظ بالعلاقات مع الشريك السعودي المهم في مجالات التعاون الاقتصادي والتنموي.


وهي معاملات تلقي بظلالها أيضا على علاقات تونس مع دولة قطر بشأن  استضافتها لصهر الرئيس المخلوع رجل الأعمال صخر  الماطري والملاحق من القضاء التونسي بسبب نهبه لثروات البلاد.


وإذا كانت الدولة التونسية الآن تتعلل بمنطق المصلحة في معاملاتها مع هذه الدول فإن السؤال المطروح هو ما إذا كانت حسابات الربح والخسارة هذه ستصب دائما في صالح الدولة. وهو أمر لا يمكن التحقق منه على الأقل في الوقت الحالي.


وينسحب الأمر على قرار تونس المفاجئ طرد السفير السوري احتجاجا على الانتهاكات التي تستهدف المدنيين في المدن السورية بنيران الجيش.


وعلى الرغم من أن هذه الخطوة التي أدرحتها  الحكومة التونسية ضمن "المواقف المبدئية"، قد أنعشت صورة تونس دوليا إلا أنها لم تخلو من انتقادات كونها تغض الطرف عن تجاوزات أخرى تستهدف مدنيين عزل في منطقة الخليج العربي، البحرين وشرق السعودية.


ومع ذلك فإن تلك التجاوزات لن تكون محور حديث الرجلين، اذ تشير مصادر ديبلوماسية إلى أن هذه الزيارة التي تتزامن اليوم مع مستجدات خطيرة على الساحة العربية ستقوم أساسا على الترتيب للقمة المنتظرة بتونس حول محادثات سوريا يوم 24 فيفري الجاري.


وأبدت عدة أطراف من المعارضة في تونس إلى جانب منظمات من المجتمع المدني وعلى رأسها الاتحاد العام التونسي للشغل تحفظها من المؤتمر الذي سيجمع "أصدقاء سوريا" وينتظر أن يخرج بقرارات حاسمة حول مستقبل نظام بشار الأسد.


ومن المنتظر ان يتلقي الجبالي الملك عبد الله بن عبد العزيز وولي العهد الأمير نايف بن عبد العزيز كما سيجتمع برجال أعمال سعوديين وتونسيين، وسيزور مؤسسات مالية وتجارية في جدة والرياض.


كما ذكرت صحيفة "عكاظ" السعودية أن الجبالي سيقوم خلال الزيارة بأداء مناسك العمرة وسيزور المسجد النبوي.source almasdar

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L’arrestation du directeur d’Attounissia, décision politique ? Accusation grave, réplique M. Bhiri

 

 

 

Suite à l’analyse de Noureddine Ben Ticha sur les ondes de Mosaïque Fm lors de l’émission «Midi show» du jeudi 16 février 2012, qualifiant l’arrestation de Nasreddine Ben Saïda, directeur d’Attounissia et deux des journalistes du même quotidien, de «décision politique», Noureddine Bhiri, ministre de la Justice est intervenu par téléphone pour qualifier, à son tour, les propos de Ben Ticha, «d’accusation grave».


M. Bhiri a précisé, dans une longue tirade au cours de laquelle il a accaparé la parole et refusé, de fait, tout dialogue, que la magistrature est, désormais, indépendante et ne reçoit d’ordre de personne. 
Il a ajouté que «les médias sont appelés à rester neutres et à cesser de harceler les magistrats et de tenter d’influer sur leurs décisions. Les temps où les juges appliquaient les consignes sont révolus et les magistrats sont compétents et n’obéissent qu’aux textes de loi et à leur conscience».

Ressassant les mêmes termes «d’indépendance de la justice», Noureddine Bhiri a conclu que, désormais, «personne n’est au-dessus de la loi en Tunisie qui est, depuis la révolution du 14 janvier, un vrai Etat de droit». 

source businessnews

 

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يـــــــــان

أصدر قاضي التحقيق بالمكتب الخامس عشر بالمحكمة الابتدائية بتونس بطاقة إيداع بالسجن ضدّ الزميل نصرالدين بن سعيدة مدير جريدة "التونسية" إثر نشر صورة للاعب سامي خذيرة وعارضة أزياء بالصفحة الأولى. وقد أثار هذا القرار بالإيقاف استغراب العاملين في القطاع وشكّل صدمة للرأي العام خاصة وأنه لم يتمّ منذ الاستقلال إيقاف أي إعلامي بسبب نشر صورة من هذا النوع.
وتمت الإحالة على معنى أحكام الفصل 121 ثالثا من المجلة الجزائية الذي يخصّ حصريا المناشير والمكاتيب الأجنبية دون أن يشمل الصحف أو الجرائد.
و تعبّر المنظمات والهيئات الممضية أسفل هذا البيان عن استغرابها لعدم اعتماد فصول المرسوم عدد 115 لسنة 2011 المؤرخ في 02 نوفمبر 2011 المتعلق بحرية الصحافة والطباعة والنشر وتطالب بـ: 
1-    إطلاق سراح الزميل نصرالدين بن سعيدة فورا باعتبار عدم قانونية الإحالة.
2-     تفعيل المرسوم 115 لسنة 2011المتعلق بحرية الصحافة و الطباعة و النشر بشكل عاجل لحماية الإعلام الحر بعد الثورة.
وتعتبر المنظمات والهيئات الممضية بأن سجن الزميل نصر الدين بن سعيدة كان قرارا سياسيا الغاية منه التضييق على حرية الصحافة والإعلاميين لأن عملية الإيقاف والإيداع لم تكن قانونية.
وتهيب بكافة مكونات المجتمع المدني والسياسي الوقوف إلى صفّ الإعلاميين في معركتهم من أجل التحرّر من كافة أشكال القيود القمعية وتحمّل رئيس الجمهورية المؤقت ورئيس الحكومة المؤقتة ورئيس المجلس التأسيسي مسؤولياتهم التاريخية في حماية حرية الصحافة والفاعلين  بقطاع الإعلام.

عاشت تونس

عاشت نضالات الشعب التونسي من أجل الحرية

Attounissia

 

 

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Attounissia : les journalistes et le syndicat exigent la libération du DG


Attounissia : les journalistes et le syndicat exigent la libération du DG 

 

Un groupe de journalistes du quotidien Attounissia ont organisé un sit-in de protestation ce vendredi 17 février au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) pour exiger la libération du directeur général du journal, Nasreddine Ben Saida. Le syndicat a également publié un communiqué dans ce sens aujourd'hui.

 

D'après les témoignages de deux journalistes d'Attounissia, "l'affaire" a dépassé le simple cadre de la photo publiée en première page du journal mercredi (montrant le footballeur allemand d'origine tunisienne, Sami Khedira, et sa compagne Lena Gercke). "Nous sommes en train de revenir à une dictature pire que la précédente" assure un journaliste d'Attounissia, alors que sa collègue dénonce une tentative de mainmise du pouvoir sur la presse :

 

Deux journalistes d'Attounissia

 

Mongi Khadhraoui, secrétaire général du SNJT, a indiqué que le syndicat exige l'application immédiate du décret n°115-2011 relatif à la liberté de la presse. Le communiqué rendu public ce vendredi a été signé par le syndicat des journalistes, le syndicat général de la culture et de l'information (relevant de l'Union Générale Tunisienne du Travail, UGTT), l'Association Tunisienne des Directeurs de Journaux (ATDJ), le Syndicat des organismes de presse partisane et indépendante, et l'Instance Nationale pour la Réforme de l'Information et de la Communication (INRIC).

 

Mongi Khadhraoui

source shemsfm

 

 


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Pauvreté et inégalités en Tunisie

La face cachée de l’Iceberg

75 % des pauvres vivent dans les zones rurales 


 

Les Tunisiens vivent-ils confortablement ? Disposent-ils d’assez de moyens pour pouvoir subvenir à leurs besoins tranquillement ?

 

Les discours prononcés lors de l’ancien régime étaient rassurants là-dessus. Sauf que la Révolution du 14 janvier a prouvé le contraire. Les trois quarts des Tunisiens sont malheureusement pauvres. « Ce qui est désolant est que 75 % des pauvres résident dans les zones rurales », c’est ce qui a été annoncé mercredi après-midi par Abdel Rahmane EL Lagha, économiste lors de la conférence organisée par le  

Département des Etudes et de Documentation de l’UGTT autour du thème « la pauvreté et les inégalités en Tunisie, état des lieux et politiques futures ».

Un sujet certes d’actualité, sauf que la nature l’a bien prouvé ces derniers jours après la chute de la vague de neige et de froid.

 

Les Tunisiens les plus pauvres se trouvent dans les zones rurales, à Sbiba, à Hassi Ferid, à El Ayoun, à Majel Abbass, à Kasserine Sud, à Mezzouna…La liste est malheureusement longue. D’ailleurs, le taux de pauvreté atteint dans ces délégations 41 %. Un tableau sombre qui nécessite un grand effort pour pouvoir améliorer les conditions de vie dans ces zones et offrir à ces citoyens tunisiens une qualité de vie décente. « Il est important de réviser les politiques actuelles de lutte contre la pauvreté et en concevoir de nouvelles plus efficaces qui ciblent particulièrement les régions les plus pauvres », fait remarquer l’économiste. « Certaines régions nécessitent un effort soutenu pendant 10 à 15 ans pour atteindre un niveau de vie décent », toujours d’après le spécialiste tout en précisant que « c’est l’Ouest du pays qui est le plus touché » par ce phénomène.

 

 

Pauvreté relative

 

 

Les données reflétant la pauvreté relative ne diffèrent pas beaucoup, bien que le taux soit « relativement stable depuis 1990 ». Une légère hausse a même été enregistrée à ce niveau. Le taux de pauvreté relative est de l’ordre de 29,25 % selon les statistiques de 2005 contre 28,15 % en 1990. « La politique sociale de redistribution n’a donc pas réussi à réduire les écarts qui séparent la population relativement diminuée des autres classes », explique le Professeur Al Agha. Cela a même engendré un sentiment d’exclusion chez cette population, laisse entendre le spécialiste. « La persistance de ces écarts est de nature à accentuer le sentiment de répulsion et d’exclusion de cette frange de la population des opportunités offertes à un individu moyen », signale le conférencier.

 

Les quelques efforts fournis pour réduire ou résoudre ce problème n’ont pas donné un bon résultat. Les écarts et les inégalités sont restés relativement élevés à travers le temps et d’ailleurs les politiques de développement n’ont servi à rien pour les pauvres en Tunisie. La croissance économique entre 1990 et 2005 était « anti pauvre », selon l’économiste. Sur quoi les politiques de développement doivent-elles se baser pour bien servir les pauvres ? Parlant de ce facteur, M. Al Agha considère que la « croissance est « pro-pauvre » si elle réduit la pauvreté. Elle doit aussi « offrir l’opportunité aux groupes les plus démunis de pouvoir bénéficier plus proportionnellement que les riches de la croissance des revenus », fait remarquer le spécialiste. Mais la réalité a prouvé le contraire. « Le test de cette hypothèse montre que la croissance réalisée a été clairement anti-pauvres ».


Que faut-il alors faire pour résoudre dans l’immédiat ce problème ? Proposant des solutions, l’économiste parle, notamment de l’importance d’améliorer les conditions d’accès aux crédits pour encourager les activités génératrices de revenus. Quant aux réformes à introduire dans l’immédiat, elles doivent se baser sur une répartition plus équitable du budget de développement économique et de la nécessité d’intervention dans les poches de pauvreté qui sont largement connues. « Il faut répartir le budget de développement selon la contribution relative de chaque région à la pauvreté globale », propose M. Al Agha.

source letemps

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 03:01

Partie I

Partie II


 

Partie III


 

Partie IV

Partie V

Partie VI

Partie VII

 
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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 01:53

Les uns...

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Violent bombardement à Homs

 

 

 

Syrie: violent bombardement à Homs

Des tanks syriens proches de la ville de Homs, bombardée de nouveau ce vendredi malgré le vote de l'Assemblée générale de l'ONU condamnant la répression. REUTERS

 

Le quartier de Baba Amr a été touché par le bombardement le plus violent depuis deux semaines. Vingt-six civils ont péri en Syrie au lendemain de l'adoption par l'ONU d'une résolution dénonçant la répression.  

 

Plusieurs quartiers de Damas et Alep, deuxième ville de Syrie, étaient secoués vendredi par des manifestations inédites, se joignant aux dizaines de milliers de personnes à travers le pays pour réclamer la chute du régime, qui s'acharnait contre la ville rebelle de Homs. Mais les forces du régime ont à nouveau tiré sur les manifestants en ce "Vendredi de la résistance populaire" dans le quartier de Mazzé, dans l'ouest de la capitale, selon une ONG syrienne. 

 

Relativement peu touchée par la révolte, la ville d'Alep (nord) a également été mobilisée dans au moins 12 quartiers, ainsi qu'en province. "Liberté pour toujours, que tu le veuilles ou pas Bachar", criaient les habitants dans la localité de Kallassa. 

 

"Le bilan des martyrs du 'Vendredi de la résistance populaire' s'élève à 26 civils", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon l'ONG, 13 civils ont péri dans le quartier de Baba Amr à Homs (centre), touché par le bombardement le plus violent depuis deux semaines. Le reste des civils ont trouvé la mort dans le quartier de Mazzé, dans l'ouest de la capitale syrienne, à Deraa (sud), à Deir Ezzor (est), dans la région de Damas, et à Alep (nord) et sa province, selon l'ONG. 

 

137 voix s'élèvent en faveur d'une résolution

 

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté jeudi à une écrasante majorité, malgré l'opposition de Moscou et Pékin, une résolution dénonçant la répression en Syrie, qui devrait accentuer l'isolement du régime de Damas même si sa portée est surtout symbolique. 

 

Ce vote intervient douze jours après le blocage par la Russie et la Chine d'un texte similaire au Conseil de sécurité. Sur 193 pays membres de l'Assemblée, 137 ont voté en faveur du texte, 12 contre (dont la Russie, la Chine, Cuba, l'Iran, la Corée du Nord ou le Venezuela), et 17 se sont abstenus. 

 

La résolution exige du gouvernement syrien qu'il mette fin à ses attaques contre sa population civile, soutient les efforts de la Ligue arabe pour assurer une transition démocratique à Damas et recommande la nomination d'un envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie. 

Portée symbolique

Ce texte a une portée essentiellement symbolique, l'Assemblée générale étant un organe consultatif où le droit de veto n'existe pas. Le Conseil de sécurité ne s'est toujours pas exprimé depuis le début de la crise en Syrie en mars 2011. Il a été bloqué pour la deuxième fois le 4 février par un double veto russe et chinois. 

 

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a qualifié lundi la situation en Syrie d'"inacceptable".

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a qualifié lundi la situation en Syrie d'"inacceptable".

afp.com/Joseph Eid

 

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a "salué le message tant attendu" envoyé par l'Assemblée générale. Il a invité "les autorités syriennes à entendre l'appel de la communauté internationale et la voix du peuple syrien". 

 

Le dépôt de cette résolution était soutenu par plus de 70 pays, dont de nombreux pays occidentaux et arabes. Avant le vote, des diplomates occidentaux expliquaient que l'objectif était de rassembler plus de voix que le 19 décembre dernier. L'Assemblée avait alors dénoncé les violations des droits de l'homme en Syrie par 133 voix pour, 11 contre, et 43 abstentions, dont celles de Moscou et de Pékin

Mais le texte voté jeudi contient des élements plus politiques, dont des références au plan de réglement de la Ligue arabe du 22 janvier. 

 

En présentant le texte au vote au nom du groupe arabe, le représentant égyptien Ossama Abdelkhalek avait "demandé aux pays membres d'envoyer un message clair au peuple syrien". 

 

Résolution "tendancieuse et déséquilibrée"

 

L'ambassadeur syrien Bachar Jaafari avait quant à lui dénoncé une résolution "tendancieuse et déséquilibrée", faisant valoir la nécessité d'un "dialogue national", rejeté par l'opposition. 

Pour le représentant russe Vitaly Tchourkine, Moscou "n'avait pas d'autre choix que de voter contre", dès lors que ses amendements avaient été rejetés. La Russie souhaitait notamment que le texte souligne aussi la responsabilité de l'opposition dans les violences. 

 

La résolution adoptée "condamne fermement la poursuite des violations généralisées et systématiques des droits de l'homme et des libertés fondamentales par les autorités syriennes, comme l'emploi de la force contre des civils". Elle "exhorte le gouvernement syrien à (y) mettre immédiatement fin" et affirme que les responsables d'éventuels crimes contre l'humanité devront "répondre de leurs actes". Le texte "condamne toutes les violences, d'où qu'elles viennent", et "demande à toutes les parties (..), y compris les groupes armés, de mettre immédiatement fin à toutes les violences ou représailles". 

La répression en Syrie a fait plus de 6000 morts depuis mars, selon des militants syriens des droits de l'homme.

 

source lexpress

 

 

 

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Sarkozy et Cameron dénoncent la répression et insistent sur le rôle de l'opposition


 

Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont dénoncé vendredi la répression "atroce" du régime syrien de Bachar Al-Assad, insistant sur le rôle capital de l'opposition appelée à mieux "s'organiser". "Nous n'accepterons pas qu'un dictateur puisse massacrer son peuple", a déclaré M. Sarkozy au lendemain de l'adoption d'une résolution par l'Assemblée générale de l'ONU dénonçant la répression malgré l'opposition de Moscou et Pékin, et alors que de violents bombardements ont repris vendredi matin à Homs (centre).

"Aller plus loin sur la Syrie", a-t-il poursuivi c'est "d'abord renforcer les sanctions, non pas contre le peuple syrien mais contre les dirigeants, et deuxièmement réfléchir à ce que nous pouvons faire pour aider l'opposition au régime de Bachar al-Assad à s'unir et porter une alternative crédible". "Nous sommes prêts à faire d'avantage mais nous disons à tous ceux qui veulent la démocratie en Syrie: +organisez-vous, rassemblez-vous, dites-nous comment nous pouvons vous aider et nous vous aiderons davantage+", a-t-il ajouté.

source tf1.fr/filnews

 

 

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La France et la Grande-Bretagne pressent l’opposition à s’unir


 

 

Lors d’une conférence de presse conjointe, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont dénoncé, vendredi, la répression atroce du régime syrien de Bachar Al-Assad. Le président français a affirmé refuser qu’un dictateur puisse massacrer son peuple, faisant allusion à la poursuite du pilonnage de Homs et de la répression à travers le pays.

Paris et Londres souhaitent aller plus loin, renforcer les sanctions contre les dirigeants syriens et aider l’opposition au régime de Bachar al-Assad à s’unir et porter une alternative crédible. Les deux capitales examinent les moyens d’apporter des aides alimentaires à la population meurtrie.


Selon le correspondant de la télévision « Al Arabiya » à Paris, Hussein Fayyad, Sarkozy et Cameron ont appelé les opposants syriens à s’unir. Leur message est clair : « nous sommes prêts à faire d’avantage mais nous disons à tous ceux qui veulent la démocratie en Syrie : organisez-vous, rassemblez-vous, dites-nous comment nous pouvons vous aider et nous vous aiderons davantage ». Cependant, selon « Al Arabiya », « des opposants redoutent un probable changement de la politique occidentale dans le dossier syrien », rappelant qu’« une démocratie ne peut fonctionner sans une diversité politique. La révolution syrienne n’a aucune ambition de remplacer la dictature de Bachar Al-Assaad par une autre dictature ». Et les opposants d’ajouter : « la révolution du peuple syrien se poursuivra jusqu’au renversement de la dictature, avec ou sans l’appui occidental et en dépit du veto russe et de l’aide iranienne... »

source mediarabe

 

 

 

 

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Les autres...

 

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Course à la guerre par procuration

 

 

Si une date doit marquer la fin de « l'ère post-soviétique » dans la politique mondiale, ça pourrait être le 4 février 2012. Le double veto de la Russie et de la Chine à la résolution de la Ligue arabe sur la Syrie au sein du Conseil de sécurité des Nations unies constitue un événement décisif.


Curieusement, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a choisi ce même jour pour lancer un camouflet à la Russie, déclarant que, quelles que soient les objections de Moscou, l'Alliance aurait les premiers éléments du système US de défense antimissile (ABM) en cours d'exécution en Europe d'ici le prochain sommet de l'OTAN qui se tiendra en mai à Chicago,.
 
En octobre dernier, Russes et Chinois avaient apposé leur premier double veto sur la question syrienne au Conseil de sécurité des Nations Unies. C’était un mouvement coordonné qui cherchait à saborder une résolution qui aurait pu servir de prétexte à l’Alliance occidentale pour monter une opération militaire en Syrie. Mais cette répétition du double veto contre une motion pressant le président syrien Bachar el-Assad d'abandonner le pouvoir a une signification beaucoup plus grande.
 
Préparatifs de la guerre par procuration
 
La situation syrienne a évolué depuis octobre. Elle a surgi depuis comme une lutte géopolitique qui concerne à la fois l'avenir du régime iranien, le contrôle du pétrole du Moyen-Orient et la perpétuation de l'influence prépondérante de l'Occident dans cette région. La Russie et la Chine sentent qu'ils pourraient être expulsés du Moyen-Orient.
 
Avec le double veto, la seule option disponible pour les USA et leurs alliés est de bafouer à la fois le droit international et la Charte des Nations Unies, et de renverser le régime de Damas. En effet, il n’est pas exclu d'en revenir à la méthode de l'intervention secrète, mais c'est une possibilité éloignée. Selon ce que dit l'ancien agent de la CIA Philippe Giraldi dans le dernier numéro du magazine The American Conservative :
 
 Des avions banalisés de l'OTAN sont en train d'arriver sur des bases militaires turques à proximité de Iskenderum, à la frontière syrienne, livrant des armes prises des arsenaux de feu Mouammar Kadhafi. Arrivent également des volontaires du Conseil national de transition libyen qui ont l'expérience d'entraîner les volontaires locaux contre des soldats formés, une compétence qu'ils ont acquis face à l'armée de Kadhafi. Iskenderum est également le siège de l'"arméesyrienne libre", l'aile armée du Conseil national syrien. Des formateurs des forces spéciales françaises et britanniques se trouvent sur le terrain, assistant les rebelles syriens tandis que la CIA [Central Intelligence Agency] et les "Spec Ops", les unités spéciales US, fournissent des équipements de communication et d'espionnage pour aider la cause des rebelles, permettant aux combattants d'éviter les concentrations de soldats syriens.
 
Giraldi ajoute que les analystes de la CIA sont eux-mêmes "sceptiques quant à l'approche de la guerre", car ils savent que le décompte des civils tués des Nations unies, fréquemment cité, est largement basé sur des sources rebelles et non corroborées. La CIA a "refusé de soutenir" les affirmations de défections massives de l'armée syrienne. De même, les rapports de batailles rangées entre des déserteurs et des soldats fidèles "semblent être une fabrication : seules quelques défections sont confirmées de façon indépendante".
 
Si Washington connaît les réalités du terrain en Syrie, Moscou et Pékin les connaissent également. Ainsi, une forme de test de volonté est en train de se développer sur la Syrie. Les USA, ses alliés et la Turquie peuvent augmenter l'intensité des opérations déclarées. Mais la Russie peut également faire augmenter le "coût" politique et militaire de la guerre secrète. Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré ce week-end que Moscou "fera tout son possible pour éviter une interférence lourde en Syrie", même si elle "ne peut pas empêcher une intervention militaire dans les affaires syriennes si cette décision est prise par un pays quelconque."
 
D'autre part, l'Occident n'accepte pas la Russie comme arbitre en Syrie et se cabre contre les tentatives répétées et frustrantes de Moscou pour amener les factionssyriennes et le gouvernement au dialogue politique. Moscou sent que la position politique du président Bachar el-Assad est en train de s'affaiblir, tandis que l'Occident calcule que la position russe devient de plus en plus intenable.
 
L'Occident a choisi d'ignorer la position de la Chine. De toute évidence, l'Occident est dédaigneux sur les prétentions du dragon chinois dans le Moyen-Orient, alors qu'il prend l'ours russe au sérieux, compte tenu de sa vaste expérience historique dans les affaires de cette région. Donc, le barrage de propagande occidental retient la Russie comme un obstacle aux réformes démocratiques et au changement au Moyen-Orient. L'ambassadeur US à l'ONU, Susan Rice, a choisi ses mots avec soin lorsqu’elle a déclaré haut et fort qu'elle se sentait « dégoûtée » par le veto russe.
 
La Russie est déterminée à ne pas se laisser entraîner dans des guerres par procuration qui ponctionnent les ressources. En revanche, l'Occident est à l'aise puisque le richissime émir du Qatar est prêt à financer les opérations. Encore une fois, abandonner un allié traditionnel au beau milieu de la nuit pourrait sérieusement ternir l'image de la Russie dans le Moyen-Orient. D’autant plus que nous sommes à un moment historique : une nouvelle lutte géopolitique commence, elle pourrait avoir à long terme un impact mondial. Tout au long des dernières décennies, l’Occident a toujours eu pour priorité d’empêcher la Russie, riche en ressources énergétiques, de développer des relations particulièrement amicales avec les riches oligarchies pétrolières du Golfe.
 
Lavrov et le chef du renseignement russe Mikhaïl Fradkov doivent se rendre à Damas ce mardi (07 février, ndlr). Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué publié dimanche que "la Russie, en consultation avec d'autres pays, est fermement engagée à rechercher la stabilisation la plus rapide de la situation en Syrie, avec une mise en application rapide de transformations démocratiques"
 
La déclaration s'est félicitée de la prorogation par la Ligue arabe de la mission des observateurs en Syrie, "qui a prouvé son efficacité en tant que facteur d’abaissement de la violence." Le sentiment d'urgence est palpable, mais l'Occident est certain de bloquer la mission de Lavrov.
 
Cependant, l'Occident ne sait pas trop jusqu’où il peut pousser le bouchon puisque son mandataire, Burhan Ghalioun du soi-disant "Conseil National syrien" (un exilé syrien et universitaire à la Sorbonne) est toujours aussi peu accepté en Syrie même. Même son retour à Damas serait problématique. Et tout cela alors que laguerre civile se propage à l'intérieur de la Syrie. Ainsi, la situation est rapidement en train de prendre l'allure d'une guerre par procuration typique de l'époque de laguerre froide.
 
La toile de fond est également lourde de parallèles troublants. La Chine a été mise sous pression par les USA depuis leur déclaration de "virage stratégique" vers l'Asie
 
"Les inquiétudes de la Russie et de la Chine"
 
Suite à la mise en place d'une base militaire américaine en Australie, Washington est actuellement en pourparlers avec Manille pour accroître la présence militaire étatsunienne en Asie du Sud. Manille est de nouveau disposée à accueillir des navires et des avions de surveillance étatsuniens, a tenir des exercices militaires conjoints et à demander le soutient US, deux décennies après que les forces étasuniennes aient été expulsées de la baie de Subic, autrefois leur plus grande base dans le Pacifique.
 
Lors de la conférence annuelle sur la sécurité à Munich ce week-end, Pékin a notifié son mécontentement. Le vice-ministre des Affaires étrangères Zhang Zhijun a mis en garde "les pays hors d'Asie" de renoncer à des tentatives de "mettre délibérément en avant un agenda sécuritaire et militaire, de créer des tensions ou de renforcer leur présence ou leur alliances militaires" dans la région, ou "d'imposer leur volonté en Asie". Il a affirmé que "la voie asiatique doit être respectée" et a mis en garde contre "toute tentative de tordre le droit international." Zhang a souligné que la montée de l'Asie "signale une évolution vers un meilleur équilibre dans la structure du pouvoir international."
 
De manière significative, le Global Times de Pékin a également souligné récemment que la projection par les USA de moyens militaires belligérants ne laisse d'autre choix à Pékin et à Moscou que de réagir. Il a déclaré :
 
 Jusqu'à présent, Moscou et Pékin se sont relativement retenus, alors que l'OTAN cherche à étendre sa présence stratégique en Europe orientale et que les États-Unis renforcent leurs alliances militaires en Asie. Mais ils ne pourront pas reculer indéfiniment. Pour Pékin aussi bien que pour Moscou, les liens avec les Etats-Unis ont été tendus. Ni l'un ni l'autre ne veut semer des doutes dans leurs relations échaudées. Mais dans les deux pays, un nombre croissant de personnes plaident à présent pour une alliance entre Moscou et Pékin. Les deux pays ont des contre-mesures à l’égard des États-Unis, et ils sont capables de dissuader les alliés des USA. S’ils sont vraiment déterminés à joindre leurs mains, l'équilibre des pouvoirs sur beaucoup d'enjeux mondiaux commencera à évoluer.
 
De même, les liens de Moscou avec l'Occident se sont détériorés. Les pourparlers américano-russes sur le bouclier anti-missiles sont dans l'impasse. Washington rejette le plaidoyer de Moscou pour une garantie juridiquement contraignante que le déploiement du bouclier US en Europe n'aura pas d'impact sur la dissuasion stratégique de la Russie.
 
Dmitri Rogozine, le vice-Premier ministre russe, a déclaré à Moscou récemment que les États-Unis et ses alliés de l'OTAN ont à l'heure actuelle 1.000 missiles capables d'intercepter les missiles balistiques intercontinentaux russes, couvrant toute la Russie européenne, jusqu'aux montagnes de l'Oural. Il a déclaré :
 
 Il n'existe aucune garantie qu'après que les première, deuxième et troisième phases [du projet US de bouclier anti-missiles] soient terminées, il n’y aura pas de quatrième, cinquième et sixième phases. Pensez-vous vraiment qu'ils vont mettre fin à toutes leurs technologies après 2020 ? C'est absurde ! Ils iront de l'avant avec le développement et le renforcement de paramètres techniques de leurs missiles intercepteurs et des capacités de leurs systèmes d'avertissement [de défense antimissile].
  
 Le fait que le système de défense antimissile peut frapper les missiles stratégiques, et le fait que ces bases et ces flottes soient déployées dans les mers du Nord démontre l'évidente nature anti-russe de la défense antimissile US.
 
Clairement, le double veto russe et chinois sur la résolution syrienne représente une action coordonnée pour défier les USA dans leur marche triomphaliste de la Libye vers la Syrie et l'Iran. Lavrov a parlé à son homologue chinois Yang Jiechen juste avant le vote au Conseil de sécurité. Alors qu'il posait son veto, l'ambassadeur chinois à l'ONU Li Baodong a déclaré que "la Chine soutient les propositions révisées soulevées par la Russie."
 
L'agence de nouvelles Xinhua a commenté que le double veto "visait à poursuivre la recherche d'un règlement pacifique" en Syrie et à "prévenir d'éventuelles solutions radicales et risquées". L'article expliquait de façon insistance les "préoccupation de la Russie et de la Chine" sur la Syrie. Les commentaires chinois soulignent que "la mondialisation a consacré une nouvelle logique dans les relations internationales" et que la Syrie est un point-clé de l'agenda occidental pour faire du Moyen-Orient leur sphère d'influence.

M K Bhadrakumar    source mondialisation

 

 

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 23:59

Wajdi Ghenim poursuit ses appels à la haine et veut s’installer en Tunisie (vidéo)

 

Pour la énième fois, depuis qu’il est en Tunisie, Wajdi Ghenim a poursuivi ses appels à la haine lors de son prêche à la mosquée d’Oqba Ibn Nafaâ à Kairouan, le jeudi 16 février 2012. Par ailleurs, le prédicateur a annoncé qu’il reviendra en Tunisie et pense s’y installer.

sous les slogans de "Allahou Akbar" scandés par les participants, M. Ghenim s’est adressé aux laïcs: «Ils vont mourir de rage ! Laissez les mourir! Laissez les partir en enfer ! Vous avez coupé la tête, mais les queues bougent encore ! Inch’allah, elles seront coupées avec l’aide de Dieu ».
Ces propos, à peine voilés, incitent à la haine et la violence! Malgré cela, M. Ghenim est en Tunisie depuis presqu’une semaine et il a parcouru le pays en lançant ses appels à la haine, à la violence et à la discorde entre les Tunisiens, en toute liberté, sans avoir été inquiété (lire notre article à ce sujet).

 
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 Des salafistes manifestent contre les propos de Moncef Marzouki


 

 

Des dizaines de citoyens appartenant au courant salafiste manifestent ce vendredi 17 février au centre-ville de Tunis pour exprimer leur colère quant aux dernières déclarations du président de la République provisoire, Moncef Marzouki, qui avait qualifié le prédicateur égyptien Wagdi Ghoneim de "microbe", avant de présenter ses excuses pour l'emploi de ce terme.


Des slogans hostiles au chef de l'Etat et aux médias ont été scandés lors de la manifestation, qui a été marquée par de brefs affrontements avec les forces de sûreté, avant que celles-ci ne parviennent à maitriser la situation. La manifestation se poursuit devant la mosquée Al Fath (place de la République ou "Passage").  source shemsfm

 

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Prière du vendredi : incidents dans une mosquée à El Ghazala à cause de l’excision


Selon nos informations, un imam a déclaré dans son prêche du vendredi (aujourd’hui) que l’excision des jeunes filles existe bel et bien dans la religion Islamique et que les médias tunisiens, par méconnaissance de l’Islam, propagent le contraire. 

Cette allégation a provoqué la colère d’une grande partie des fidèles, lesquels ont décidé alors de quitter la salle des prières.

Lors des discussions engagées en dehors de l’enceinte de la mosquée «Al Madina El Fadhela», un jeune salafiste typé et grand gabarit (barbe longue, calotte, qamis) a agressé un prieur âgé. La consternation était totale.

source directinf

 

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