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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 07:53

Urgent 

L'est de la Libye déclare son autonomie et revendique le fédéralisme


 

Pour Mustapha Abdeljalil, la déclaration d'autonomie de l'Est n'aura 'aucune conséquence'.Pour Mustapha Abdeljalil, la déclaration d'autonomie de l'Est n'aura "aucune conséquence". © AFP


Plusieurs chefs de tribus et de milices de l’est de la Libye ont décrété l’autonomie de leur région mardi 6 mars. La "Cyrénaïque", région pétrolière d’où est partie la révolte contre Mouammar Kaddafi, entend prendre sa revanche après avoir été marginalisée pendant des dizaines d’années.


La Libye se dirige-t-elle vers la partition ? C’est en tout cas les craintes soulevées par l’annonce faite par plusieurs chefs de tribus et de milices de l’est de la Libye dans un communiqué conjoint diffusé mardi 6 mars. « La région fait le choix du système fédéral », ont-ils annoncé.


En clair, les dirigeants concernés expliquent qu'ils ont d’ores et déjà doté l'entité territoriale qui court de la frontière égyptienne à la ville de Syrte, d’un chef, d’un nom et d’un Conseil en charge de la gestion des affaires de la région.


« Le Conseil intérimaire de Cyrénaïque a été établi sous la direction de Cheikh Ahmed Zoubaïr el-Senoussi pour gérer les affaires de la région et défendre les droits de ses habitants », précise le communiqué. La Cyréanique, riche en pétrole, veut aujourd’hui prendre sa revanche après avoir été marginalisée pendant 42 ans sous le règne de Mouammar Kaddafi.


Les dirigeants de la région avait auparavant appelé le Conseil national de transition (CNT) à la mise en place d’un système fédéral. « Les Libyens se sont battus pour une Libye unie, si bien que ces demandes n'auront aucune conséquence », avait répondu Moustapha Abdeljalil, le chef du CNT, lundi 5 février. « Nous n'avons pas besoin du fédéralisme et nous ne sommes pas obligés d'adopter un système fédéral. Nous ne voulons pas retourner 50 ans en arrière », avait fustigé pour sa part le Premier ministre Abderrahim el-Kib.


Le CNT, "symbole de l’unité"


La création de cette entité à en tout cas suscité un flot d’enthousiasme parmi les habitants de la région, qui se sont réunis par milliers pour fêter l’évènement. Mais si elle veut plus d'indépendance, la Cyréanique reconnaît toutefois le CNT, un « symbole de l'unité du pays et représentant légitime (de la Libye) aux sommets internationaux », estime le communiqué.


Cousin de l'ancien roi Idriss el-Senoussi renversé par Kaddafi en 1969, le nouveau « dirigeant » Ahmed Zoubaïr est lui-même membre du CNT. Quant à la Cyréanique, elle était autrefois une des trois régions administratives de la Libye, avec la Tripolitaine (l’ouest) et le Fezzane (le sud). Le système fédéral a été supprimé en 1963.

Le CNT, qui a déménagé son siège de Benghazi à Tripoli après la libération du pays, peine à exercer son autorité à travers le pays, et notamment dans l’est, d’où est partie la révolution qui a mené à la chute du « Guide » libyen.

source : jeuneafrique

 

 

 

 

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Des dirigeants déclarent l'autonomie de la région est

_________________________________________________________________Le CNT, qui a déménagé son siège de Benghazi à Tripoli après la libération du pays, peine à exercer son autorité à travers toute la Libye.

 

Le chef du nouveau pouvoir libyen a accusé, mardi 6 mars, certains pays arabes de soutenir la "sédition", faisant référence à l'autonomie proclamée dans la matinée par des chefs de tribus et de milices de l'est de la Libye.

"Des pays arabes frères, malheureusement, financent et parrainent la sédition qui s'est produite dans l'Est pour ne pas être contaminés par la révolution", a affirméMoustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT) au pouvoir, lors d'une conférence de presse à Tripoli.

Quelques heures plus tôt, des chefs de tribus et de milices de l'Est libyen avaient déclaré l'autonomie de cette région pétrolière, baptisée Cyrénaïque, où est née il y a un an la révolte ayant fait chuter Mouammar Kadhafi.

"La région fait le choix du système fédéral", affirment ces dirigeants dans un communiqué conjoint, malgré le fait que les nouvelles autorités se sont plusieurs fois prononcées contre le fédéralisme. Le communiqué fait également état de l'élection d'Ahmed Zoubaïr à la tête de l'entité, qui s'étend de la frontière égyptienne à Syrte, région natale du colonel Kadhafi. Cousin de l'ancien roi Idriss Al-Sénoussirenversé par Kadhafi en 1969, Ahmed Zoubaïr est lui-même membre du CNT.

Des milliers de personnes ont assisté à cette cérémonie au cours de laquelle a également été nommé un conseil chargé de gérer les affaires de la région, marginalisée durant les quarante-deux années de règne sans partage du colonel Kadhafi. Avant que le système fédéral ne soit supprimé en 1963, la Libye était divisée en trois régions administratives : la Cyrénaïque, la Tripolitaine (ouest) et le Fezzane (sud).

    Les trois provinces traditionnelles de Libye.

Les trois provinces traditionnelles de Libye.Wikimedia Commons

Le CNT, qui a déménagé son siège de Benghazi à Tripoli après la libération du pays, peine à exercer son autorité à travers toute la Libye. Beaucoup d'anciens rebelles ont ignoré ses appels à se placer sous l'autorité du gouvernement. lemonde.fr

 

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 Libye/autonomie: des pays arabes soutiennent la sédition à l'Est

 


TRIPOLI - Les autorités de transition en Libye ont accusé mardi, sans les nommer, certains pays arabes de soutenir la sédition, faisant référence à l'autonomie proclamée dans la matinée par des chefs de tribus et de milices de l'est de la Libye.

Des pays arabes frères, malheureusement, financent et parrainent la sédition qui s'est produite dans l'Est pour ne pas être contaminés par la révolution, a affirmé Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT) au pouvoir, lors d'une conférence de presse à Tripoli.

C'est leur crainte de la révolte qui a poussé ces pays frères à accorder leur appui à la sédition, a estimé M. Abdeljalil.

Ce qui arrive aujourd'hui est le début d'une conspiration contre le pays. C'est une question très dangereuse qui menace l'unité nationale, a-t-il dit, mettant en garde contre des conséquences dangereuses pouvant conduire à une Libye divisée et non-démocratique.

La Libye, depuis le début, est une nation avec une capitale, Tripoli, a-t-il ajouté.

Des milliers de personnes ont assisté mardi matin à une cérémonie de proclamation de l'autonomie de la Cyrénaïque (est) au cours de laquelle a également été nommé un Conseil chargé de gérer les affaires de cette région, marginalisée durant les 42 années de règne sans partage du colonel Kadhafi et d'où est partie la révolte il y a un an.

Le Conseil intérimaire de Cyrénaïque a été établi sous la direction de Cheikh Ahmed Zoubaïr al-Sénoussi pour gérer les affaires de la région et défendre les droits de ses habitants, précise le communiqué. Lire la suite 

 

 

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Libérée de Kadhafi, la Libye s'enfonce dans le chaos

Six mois après la chute de Moammar Kadhafi, le gouvernement de Tripoli s'avère incapable de diriger la Libye, et l'instabilité n'a fait qu'empirer. D'autres pays qui se sont débarrassés de leurs dirigeants dans les révoltes du printemps arabe -l'Egypte, la Tunisie et le Yémen- passent par des périodes de transition difficiles, mais aucun n'a connu un effondrement de l'autorité centrale comme en Libye.

 

Aujourd'hui, une bonne partie du pouvoir est détenue par les villes, les régions, mais aussi les milices et les tribus.

Après la chute du régime du colonel Kadhafi, les Libyens espéraient que leur pays, qui compte six millions d'habitants, devienne un nouveau Dubaï, avec une population réduite, regorgeant de pétro-dollars et attirant comme un aimant les investissements. Maintenant, ils craignent de connaître une situation similaire à celle de la Somalie, une nation qui n'a pas eu de véritable gouvernement depuis plus de vingt ans.


Si la Libye devrait éviter l'éclatement, elle pourrait en tous cas être condamnée à des années d'instabilité alors qu'elle se remet de quatre décennies de pouvoir de Moammar Khadafi, qui dressait les gens les uns contre les autres, les villes contre les villes, et les tribus contre les tribus. Le ressentiment et l'amertume qu'il a suscités se traduisent aujourd'hui par une anarchie générale.


"Ce que Kadhafi a laissé en Libye depuis 40 ans est un héritage très, très lourd", affirme Mustafa Abdul-Jalil, président du Conseil national de transition (CNT) qui, en théorie, dirige la Libye, mais qui en fait ne parvient même pas à contrôler la capitale, Tripoli. "C'est dur de surmonter ça en un an ou deux, ou même en cinq ans".


Partout, on peut voir des signes de la faiblesse du gouvernement. Tripoli reste sous le contrôle d'ex-révolutionnaires devenus miliciens, qui ont décliné les offres visant à les intégrer dans une armée nationale.

Koufra, situé dans une zone désertique du sud-est du pays, est le théâtre de violents combats entre deux tribus rivales, l'une arabe et l'autre africaine, qui ont fait plusieurs dizaines de morts en deux semaines le mois dernier.


Misrata, la troisième ville du pays, à seulement deux heures de route de la capitale, est gouvernée de manière autonome, avec des milices ignorant les demandes du gouvernement et n'hésitant pas à avoir recours à des méthodes brutales pour se venger de quiconque suspecté d'avoir soutenu le colonel Kadhafi.


Dans un garage de Misrata transformé en prison par des miliciens, un détenu, Abdelkader Abdel-Nabi, a les doigts coupés. Il affirme que des miliciens lui ont fouetté la main avec une cravache jusqu'à ce que ses doigts soient tranchés.


"Ensuite, ils m'ont jeté du haut des escaliers alors que j'avais la main en sang", raconte-t-il. Ceux qui l'interrogeaient voulaient qu'il avoue avoir collaboré avec les forces de Kadhafi pendant la guerre civile, l'an dernier, et contribué aux meurtres de combattants insurgés.


Quelque 800 autres détenus sont incarcérés dans cet endroit, que l'Associated Press a été autorisée à visiter. Les prisonniers sont accusés d'être impliqués dans des tueries, tortures, viols et autres crimes commis sous l'ère Kadhafi. Actuellement, il n'y a pas de tribunal capable de les juger, alors les détenus sont totalement à la merci des miliciens.


Des médecins travaillant dans un dispensaire mis sur pied dans le garage disent avoir soigné plusieurs dizaines de détenus torturés pendant des interrogatoires. Un médecin s'exprimant sous couvert d'anonymat affirme qu'il a vu neuf prisonniers dont les organes génitaux ont été coupés, alors que d'autres ont reçu des décharges électriques.


Ces violences et cette anarchie témoignent de la faiblesse du CNT, constitué de représentants venus de toute la Libye. Le CNT est censé superviser la transition vers la démocratie après la chute de Kadhafi, notamment l'organisation d'élections prévues pour le mois de juin. Mais l'instance est elle-même minée par les divisions, alors que du côté de Benghazi (est), certains dirigeants sont tentés par la création d'une "union fédérale" qui leur donnerait une grande autonomie.


Quant à Mustafa Abdul-Jalil, le président du CNT, beaucoup lui reprochent son manque d'autorité. Il reconnaît avoir commis des erreurs. "Mais la raison, c'est la démocratie (...) Pour chaque décision, je dois avoir le vote" des 72 membres du CNT, assure-t-il. 

 source tempsreel.nouvelobs

 

 

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Moustapha Abdeljalil réélu à la tête du Conseil National de Transition

Le dirigeant libyen Moustapha Abdeljalil a été réelu lundi à la tête du Conseil national de transition (CNT) qui a désigné deux vice-présidents, ont indiqué à l'AFP des membres de cette instance.

«Durant la session de ce lundi, nous avons réelu Moustapha Abdeljalil à la tête du CNT et désigné Moustapha al-Huna comme premier vice-président et Salim Ganan comme second vice-président», a précisé Moustapha Landy, membre du CNT. Selon lui, le gouvernement intérimaire va poursuivre sa tâche jusqu'à l'élection d'une assemblée constituante, en juin.

Créé le 27 février dans les jours qui ont suivi le début de la révolte contre le régime libyen, le CNT avait dirigé la rébellion jusqu'à la chute en août du colonel Mouammar Kadhafi.

 source 20minutes

 

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Un an après, le point de vue des ``experts``


banbenghazi.jpg 

 

Un an après le soulèvement populaire qui a permis de renverser l’ancien dictateur, le gouvernement transitoire de la Libye n’a pas encore réussi à offrir un leadership cohérent et à exercer un véritable contrôle de l’État, selon les analystes.

La lutte de pouvoir qui oppose des centaines de milices menace la transition de la Libye vers un État démocratique sécuritaire. En l’absence d’institutions nationales, les rebelles qui ont contribué à renverser l’ancien leader Mouammar Kadhafi gèrent maintenant tous les établissements, des centres de détention aux hôpitaux, mais ils se sont également engagés dans des affrontements meurtriers et font l’objet d’accusations de violations des droits de l’homme.

Augmentation des violences entre les milices

On a rapporté, au cours des dernières semaines, une augmentation de la violence entre les milices ; l’assassinat d’un membre de l’ancien régime ; et des affrontements tribaux meurtriers dans le sud du pays. Les attaques de représailles menées contre l’ensemble de la communauté tawergha auraient, selon certaines informations, été répétées contre d’autres accusés d’avoir combattu aux côtés du colonel Kadhafi pendant la guerre.

Si le gouvernement de transition ne parvient pas à ramener la stabilité dans les institutions de l’État au cours des prochains mois, les observateurs craignent que l’élection nationale, qui doit se tenir en juin 2012, n’entraîne une nouvelle escalade du conflit.

Amnesty International

Dans un rapport publié le 16 février , Amnesty International accuse le Conseil national de transition (CNT) de manquer à la fois de l’autorité et de la volonté politique nécessaires pour mater les milices, que l’organisation décrit comme « hors de contrôle ». Selon le rapport, les milices commettent des violations généralisées des droits de l’homme, notamment en torturant certains détenus, parfois jusqu’à la mort, pendant les interrogatoires. Des détenus ont dit à Amnesty qu’ils avaient avoué des viols et des meurtres qu’ils n’avaient pas commis pour faire cesser la torture. Le rapport d’Amnesty indique par ailleurs que les milices jouissent d’une « impunité totale » et que les autorités n’ont « rien » fait pour enquêter sur les crimes de guerre et engager des poursuites.

Médecins Sans Frontières

Médecins Sans Frontières (MSF) a suspendu ses opérations médicales dans la ville côtière de Misrata à la fin janvier. L’organisation a indiqué qu’elle traitait de plus en plus de patients qui avaient été torturés lors d’interrogatoires. Les milices demandaient à MSF de soigner les détenus pour qu’elles puissent les interroger et les torturer à nouveau, une pratique qualifiée d’« inacceptable » par les responsables de MSF.

Nations Unies

À la fin novembre, le rapport du Secrétaire général des Nations Unies au Conseil de sécurité sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a abordé le problème de la discrimination contre les ressortissants d’États tiers et cité des cas d’individus ayant été ciblés à cause de la couleur de leur peau. La rapport indique par ailleurs que les milices auraient placé des enfants en détention avec des adultes et des femmes sous la supervision d’hommes et qu’elles auraient contraint des membres de la minorité ethnique tawergha, qui ont été nombreux à se battre aux côtés de Kadhafi pendant la guerre, à quitter leur foyer pour les battre ou les exécuter en détention.

International Crisis Group

Les milices sont désormais bien établies ; elles sont bien organisées et ont mis en place leurs propres procédures pour l’enregistrement des membres et des armes, a indiqué l’International Crisis Group (ICG) en décembre, dans son plus récent rapport sur la Libye. Leurs membres sont cependant unis par une quête de pouvoir et de sécurité territoriale plutôt que par un véritable agenda politique. « Les milices imitent l’organisation de l’armée… Elles émettent des mandats, arrêtent et détiennent des suspects… ce qui a parfois des conséquences graves pour les communautés qui font l’objet de discrimination et de sanctions collectives ». Si les inégalités géographiques, les jeux de pouvoir et la fragmentation des chaînes de commandement ont entraîné des affrontements armés entre les différentes milices et affecté la capacité du pays à se développer, les milices ne devraient pas, néanmoins, être contraintes de rendre les armes avant que leurs intérêts ne soient considérés et leurs craintes sécuritaires, apaisées, indique le rapport de l’ICG. « Si la reconstruction de la Libye exige qu’on décide de leur sort [des milices], la précipitation serait tout aussi dangereuse que l’apathie dans ce domaine. »

Institut pour l’analyse militaire du Moyen-Orient et du Golfe

Un désarmement trop rapide ou trop brutal pourrait avoir un effet contraire à celui qui est attendu et provoquer un mouvement de résistance, a reconnu l’Institut pour l’analyse militaire du Moyen-Orient et du Golfe (INEGMA) en novembre 2011. « Certaines personnes évaluent à près de 50 pour cent les risques d’un nouveau conflit. » Ash Rossiter, chargé de recherche à l’INEGMA, estime que le CNT devrait, pour l’éviter, prendre tous les moyens nécessaires pour renforcer sa propre légitimité et mettre progressivement en place une force de sécurité nationale.

En l’absence de contrôle, les violences commises par les milices pourraient replonger le pays dans la guerre civile, a mis en garde Moustafa Abdel Jalil, le président du CNT, en janvier.

Centre d’innovation pour la gouvernance du secteur sécuritaire

Les ministères de la Défense et de l’Intérieur devront renforcer leurs capacités de manière significative pour parvenir à transformer ces groupes disparates en une armée nationale et une force de police, a écrit, début février, Bob Perito, directeur du Centre d’innovation pour la gouvernance du secteur sécuritaire (Security Sector Governance Center of Innovation) de l’Institut américain pour la paix (USIP), après avoir rencontré des responsables de la police, de l’armée et du gouvernement en Libye.

‘Institut de développement d’outre-mer

Alina Menocal, chercheuse pour le programme « politiques et gouvernance » de l’Institut de développement d’outre-mer (Overseas Development Institute, ODI), a dit que la transition vers une nouvelle Libye exigerait plus que l’abolition pure et simple des milices. Elle a souligné la nécessité d’engager un dialogue sur la façon de parvenir à un consensus politique qui permettrait aux miliciens de se sentir suffisamment en sécurité pour renoncer à leurs armes et au pouvoir. « Un règlement politique de base fait défaut », a-t-elle écrit dans un billet publié le 2 février sur un blogue de l’ODI.

ICG

Selon le directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’ICG Joost Hiltermann, qui a participé à un débat public sur la Libye organisé par l’ODI à la fin janvier, le pays est confronté à un cercle vicieux. Le vide sécuritaire qui règne ralentit les efforts pour renforcer l’État de droit, car les citoyens se tournent vers les milices et les seigneurs de guerre pour les défendre. « Les milices régionales resteront donc en place dans l’ensemble du pays et il n’y aura aucune possibilité de démobilisation tant qu’un gouvernement légitime ne sera pas élu. »

Département de développement et de reconstruction post-conflit de l’université d’York

Les élections en Libye seront « difficiles à organiser » dans les délais serrés qui ont été convenus, selon Sean Delly, directeur adjoint du département de développement et de reconstruction post-conflit (Post-war Reconstruction and Development Unit, PRDU) de l’université d’York et ancien conseiller principal pour le relèvement auprès du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui a également participé à l’événement.

Brookings Institution

En décembre 2011, Ibrahim Sharqieh, spécialiste de la politique étrangère auprès de la Brookings Institution et directeur adjoint du Centre Brookings de Doha, a insisté sur le fait que la victoire ne devait pas être confondue avec la légitimité dans la Libye post-révolutionnaire. D’après cet expert en résolution des conflits dans le monde arabe, les rebelles devront, en l’absence d’une idée fédératrice comme la lutte contre le régime de Kadhafi, apprendre à travailler ensemble pour atteindre des objectifs nationaux. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons espérer la fin des violences. L’appropriation [du processus démocratique], la légitimité, l’inclusion, la réconciliation et la mise à profit du tribalisme et des compétences des rebelles sont essentielles pour aller de l’avant, a-t-il dit. « La reconstruction de la Libye bénéficiera certainement de la diversité des expériences des rebelles, car le processus lui-même comporte de multiples facettes. »

Université allemande de Bayreuth

Selon Thomas Hüsken, de l’université allemande de Bayreuth, toute mesure destinée à assurer la stabilité devra prendre en compte la culture politique tribale de la Libye, car les milices sont souvent étroitement liées aux tribus. Elles ont par ailleurs permis aux leaders tribaux d’acquérir du pouvoir et d’exercer une profonde influence sur le CNT et l’ordre actuel, a-t-il écrit dans un article publié en janvier par le Centre libyen d’études et de recherche (Libyan Centre for Studies and Research). Or, la structure tribale n’est pas compatible avec les modèles occidentaux de démocratie et sa relation avec les jeunes et la société civile urbaine est « hautement problématique », a-t-il dit. « Au cours des derniers mois, des hommes politiques tribaux n’ont pas hésité à exclure les groupes progressistes, les jeunes citadins éduqués et, en particulier, les femmes de la sphère politique afin d’acquérir davantage de pouvoir. » Cette tendance risque de continuer à se manifester pendant la période de transition.

Institut américain pour la paix

Les divisions qui règnent entre les milices et le gouvernement et entre la structure tribale et les éléments de la société civile ne sont que deux éléments parmi de nombreux autres. Si les Libyens se sont approprié leur révolution, la complexité de ce processus d’appropriation pourrait affaiblir le sentiment d’unité que la révolution a permis de développer, a indiqué l’Institut américain pour la paix (USIP) dans un rapport spécial publié en janvier 2012. Les divisions entre le mouvement de la jeunesse et le CNT ; entre les Libyens qui sont restés et ceux de la diaspora ; entre les groupes laïques et religieux ; entre les tribus et les groupes ethniques ; et, bien entendu, entre les différentes milices ont alimenté les tensions existantes et pourraient atteindre un point de non-retour si on ne parvient pas à les désamorcer. « La nature changeante des allégeances entre les groupes rebelles » risque de compliquer encore plus le retour à la normalité, indique le rapport.

Fondation Jamestow

Dans une série de deux articles publiée en février, la Fondation Jamestown a dit que l’instabilité en Libye avait dépassé les frontières et qu’elle avait entraîné des problèmes sécuritaires en Afrique du Nord et de l’Ouest. La disponibilité des armes pillées en Libye a encouragé une rébellion touarègue au Mali et pourrait faciliter la création de nouveaux groupes armés en Afrique de l’Ouest, a indiqué le groupe de réflexion. « Le soutien inapproprié accordé par l’Occident à une rébellion libyenne spontanée qui n’avait ni idéologie, ni objectifs communs, ni réelle organisation a donné lieu à la réalité actuelle. »

La Fondation Jamestown a également souligné que des appels au renversement du CNT avaient été publiés sur les médias sociaux. On accuse en effet le CNT d’ouvrer pour le « retour de la dictature de Kadhafi ». Ses responsables ont reçu des insultes et fait l’objet de violentes attaques de la part de manifestants ou de milices armées. « La capacité [du CNT] à envisager ou à promouvoir la conciliation semble diminuer plutôt qu’augmenter », indique l’auteur des articles.

source surlefeu

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 07:11

A propos de « Frère Tariq », de Caroline Fourest

 

par Alain Gérard 

 

Entre ignorance, mensonges et amateurisme journalistique, le livre encensé par Bernard Henri-Lévy est loin de « clore le débat »...

 

Ainsi donc, le débat serait clos. Car le livre « s’il est lu, devrait, en bonne logique, mettre un terme à une polémique que seules la confusion et l’ignorance ont pu entretenir aussi longtemps ». Bernard-Henri Lévy, dans une tribune du Point du 28 octobre 2004, salue l’ouvrage de Caroline Fourest, Frère Tariq, sur Tariq Ramadan. Que Bernard-Henri Lévy, auteur de chez Grasset, qui prospère grâce à son réseau de connivences, salue sur une pleine page une auteure de chez Grasset n’étonnera que ceux qui ont encore quelques illusions sur le « grand intellectuel ». En tous les cas, une chose est sûre, BHL n’a pas lu le livre dont il parle, car s’il l’avait lu de manière approfondie, comme le nécessite un commentaire si élogieux, il aurait pu voir que cet ouvrage est un résumé d’amateurisme journalistique et de mensonges ordinaires, que ne relie qu’un ingrédient, la haine, la haine des Autres, une haine au moins que Caroline Fourest partage avec BHL.

Il faudrait un long travail, fastidieux, pour recenser les mensonges et les approximations du livre de Fourest. Sous une forme souple de chroniques (numérotées), au fil de la plume, nous tenterons de donner un aperçu de la « bonne foi » de l’auteure.

 

 

CHRONIQUE 1

Mensonge ordinaire

Comment le terme islamophobie a été introduit en France ? Dans son livre, Fourest revient dans un long développement sur la transmission du terme « islamophobie » (pages 354 et suivantes) : « Début 1997, Gordon Conway fait paraître le rapport dans lequel l’association préconise 60 moyens de lutter contre l’islamophobie. Il est vivement critiqué, dès sa sortie, et par les journalistes progressistes et par les musulmans progressistes. En France, il est passé inaperçu sauf dans les pages du Monde diplomatique, où il est salué par Tariq Ramadan. Grâce à lui, ce mot vient de traverser la Manche et va rapidement gagner les cercles islamistes aussi bien que les cercles progressistes. »(p. 356). Cette accusation avait déjà été formulée par Fourest et Vienner dans Tirs croisés. On avait déjà démontré qu’elle était mensongère, rien n’y fait. Alors, précisons encore une fois : c’est Soheib Bencheikh, « mufti de Marseille » et porte-parole de l’islam « modéré » qui a popularisé ce concept en France dès 1997 (lire, par exemple, sa déclaration, au Monde diplomatique, juillet 1997) ; il y consacre même un chapitre de son livre Marianne et le Prophète. Selon la base du Monde, le terme n’a été utilisé que deux fois par le quotidien entre 1987 et le 11-Septembre : la première fois en 1994 par Emile Mallet, directeur de la revue Passages, peu soupçonnable d’être un agent de l’intégrisme ; la seconde fois dans un compte-rendu d’un colloque à Stockholm, en février 2001 (lire Alain Gresh, L’Islam, la République et le monde, Fayard, pages 41 et 42) 
Caroline Fourest ne l’ignore évidemment pas, puisque cette critique avait déjà été faite à son précédent livre. Mais, évidemment, le reconnaître reviendrait à « diminuer » le rôle de Ramadan, ce qui est contraire à son objectif, mais conforme à la vérité. Mais Fourest s’intéresse-t-elle à la vérité ?

 

Amateurisme journalistique

La règle première de tout travail d’investigation est de « recouper » les informations, d’entendre les différents points de vue. Intronisée par son éditeur de « spécialiste de l’intégrisme » – ce qui ne veut rien dire mais ne mange pas de pain et donne une aura de « sérieux » –, Fourest est au-dessus de ces considérations. Un seul son de cloche lui suffit, surtout s’il conforte ses a priori. Elle revient ainsi longuement sur l’histoire de la Commission « islam et laïcité » et sa « liquidation » par la Ligue de l’enseignement. A l’époque, en 2000, Jacqueline Costa-Lascoux, présidente de la Ligue de l’enseignement, décide d’en finir avec cette commission, qui serait trop influencée par Tariq Ramadan. Fourest mène un entretien avec Jacqueline Costa-Lascoux qui lui donne son interprétation. Mais la « spécialiste de l’intégrisme » a-t-elle essayé de joindre les autres protagonistes de la commission ? Ceux de la Ligue de l’enseignement qui ne partageaient pas le point de vue de la présidente ? Non. Ceux qui, à la Ligue, ont été les piliers de la commission sont qualifiés de marxistes et de mystiques ; les autres protagonistes aussi. Le sous-chapitre se termine par cette déclaration de Costa-Lascoux à Tubiana, président de la Ligue des droits de l’homme (qui a accepté de reprendre le parrainage de la commission avec Le Monde diplomatique) : « OK. On te refile la patate chaude, mais je te préviens, il (sic ! la patate ? Ramadan ?) coûte plus cher qu’une danseuse. » et Fourest ajoute : « Ce n’est pas un problème. Alain Gresh, au nom du Monde diplomatique, s’engage à parrainer la commission. » Une « danseuse » ? De l’argent dilapidé ? Cela aurait mérité une enquête. 

 
Mais Caroline Fourest n’a pas besoin de vérifier. Si elle l’avait fait, elle aurait su que la commission « islam et laïcité » fonctionne avec un budget minimum et sur du travail militant (voici une tâche pour une journaliste d’investigation : trouver le montant du budget).


 

CHRONIQUE 2

Nous avons écrit, lors de notre précédente chronique, que le travail de Caroline Fourest était un mélange d’amateurisme journalistique et de mensonges ordinaires, que relie l’ingrédient de la haine. Nous avions oublié de souligner un autre aspect, l’ignorance pure et simple de cette « spécialiste de l’intégrisme ».

 

Ignorance

Caroline Fourest explique ainsi que Saïd Ramadan, le père de Tariq et l’un des dirigeants des Frères musulmans, s’est réfugié en Arabie saoudite. En 1962, selon elle, il supervise la création de la Ligue islamique mondiale. Celle-ci est encouragée que les Etats-Unis comptent sur l’Arabie saoudite « pour combattre le Pacte de Bagdad conclu entre Nasser et les Soviétiques » (p. 73).

Que d’âneries ! Le pacte de Bagdad est un pacte suscité par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis contre l’Union soviétique en 1955. Le roi d’Irak en est une des chevilles ouvrières. Mais il est renversé en… 1958 et le pacte perd alors l’essentiel de sa substance.

D’autre part, elle affirme la parenté entre l’idéologie des Frères et celle de l’Arabie saoudite. Si l’Arabie saoudite a accueilli à bras ouverts, dans les années 1950, les Frères musulmans en exil, c’était bien sûr pour lutter contre le communisme et le nationalisme arabe. Mais c’était surtout parce que l’idéologie du royaume, le wahhabisme, était bien incapable de le faire : c’était une doctrine de « soumission » au souverain, une doctrine apolitique. La hiérarchie wahhabite était bien incapable de répondre aux arguments de Nasser et à la contestation, elle avait besoin des Frères pour cela. La fusion entre le wahhabisme et l’idéologie développée par les Frères allait donner naissance à une pensée beaucoup plus radicale, qui marquera les années 1970 et suivantes. Mais on ne peut demander à Caroline Fourest de distinguer ces « subtilités ».

 

Mensonge et amateurisme

De longues pages concernent le procès intenté par Tariq Ramadan contre Lyon Mag et Antoine Sfeir. Elle y note le rôle d’Alain Gresh, aux côtés de Tariq Ramadan dans cette affaire. Mais elle n’a pris ses informations qu’à Lyon Mag et chez Antoine Sfeir, donnant leur version, mais ne cherchant ni à contacter l’avocat de Ramadan, ni Ramadan lui-même, ni Alain Gresh. Comme ce parti pris ne suffit pas, elle déforme le texte du jugement, qui condamne Lyon Mag mais « blanchit » Sfeir, qui, selon elle, « est reconnu comme ayant tenu des propos conformes à une certaine vérité. Le verdict est très dur pour Ramadan. Dans son jugement du 22 mai 2003, la cour d’appel de Lyon estime que les discours de prédicateurs comme Tariq Ramadan “peuvent exercer une influence sur les jeunes islamistes et constituer un facteur incitatif pouvant les conduire à rejoindre les partisans d’actions violentes“. » (p. 419).

Or le jugement ne dit pas du tout cela, mais simplement « qu’il ressort seulement des propos d’Antoine Sfeir que les discours de la partie civile [c’est-à-dire Tariq Ramadan]peuvent exercer une influence sur les jeunes islamistes et constituer un facteur incitatif pouvant les conduire à rejoindre les partisans d’actions violentes » En ayant coupé la première partie de la phrase, elle attribue au tribunal ce qui est une simple citation de Sfeir.

En revanche, sur le fond. l’arrêt du 22 mai 2003 dit textuellement ceci : « Attendu que laisser entendre que, par ses discours Tariq Ramdan peut porter une responsabilité, peut-être morale, en faisant naître dans certains esprits une vocation terroriste ou en confortant d’autres dans leur résolution à suivre une telle ligne de conduite, correspond à l’expression naturelle et admissible dans une démocratie, d’une critique des prises de positions publiques de la partie civile sur des sujets et des faits de société ». 

 
Ainsi la cour dit simplement que le propos de Sfeir entre dans le cadre d’une critique légitime, mais n’avalise nullement ces propos.. Qu’importe la vérité à Caroline Fourest.


 

La Croisade de Caroline Fourest

Article paru dans la revue Hommes et Libertés, mars-avril 2005.

« Un jour, parodiant un spécialiste allemand d’histoire littéraire, il avait écrit : “Heine était tout à fait dénué de talent. Mais ce juif était un tel mystificateur qu’il avait écrit plus de cent poèmes excellents, uniquement pour faire croire aux Allemands crédules et naïfs qu’il savait faire des vers” . » [1]

Tariq Ramadan est un homme dangereux. Comme Heine, ce juif qui essayait de faire croire aux Allemands crédules qu’il écrivait de beaux poèmes, Tariq Ramadan cherche à convaincre les Français naïfs que les musulmans peuvent être des citoyens européens comme les autres. Heureusement, une chevalière blanche a détecté tous les mensonges de ce petit-fils du fondateur des Frères musulmans. Dans un livre dense, Frère Tariq, elle met au jour le caractère fourbe du personnage, dont le prénom même aurait dû nous alerter : Tariq, écrit-elle, « fait écho au nom de Tariq Ibn Zyad, le premier conquérant musulman à avoir foulé la terre chrétienne d’Espagne » (p. 79). Et elle ajoute : « Peut-on croire sérieusement que [ses parents] (…) ont choisi le prénom de leur fils par hasard ? Cela paraît peu probable quand on sait à quel point le chemin de chaque membre de cette famille est tracé d’avance. » Les prénoms des frères et sœurs de Tariq (Aymen, Bilal, Yasser, Hani, Arwa) leur fixent sans aucun doute un destin, mais l’auteure n’a pas le temps de nous préciser lequel. En revanche, le fait qu’un grand nombre de garçons musulmans se prénomment Mohammed, le prénom du prophète de l’islam, constitue une preuve indiscutable de revanchisme du monde islamique qui veut partir à la conquête de l’Occident. Et ces musulmans visent en premier lieu « nos » femmes. Caroline Fourest révèle ainsi que la femme de Ramadan est une catholique convertie à l’islam : « En islam, précise-t-elle, les hommes sont encouragés à répandre la foi en prenant pour épouses des femmes issues des deux autres confessions monothéistes » (p. 80).

D’autre part, l’auteure dévoile les multiples complicités dont Ramadan dispose à l’extrême gauche. Ainsi de Pierre Tévanian, animateur du site Les Mots sont importants,« un allié objectif idéal ». Caroline Fourest a découvert qu’un des textes de Tévanian, « le féminisme à visage inhumain », avait été reproduit sur le site de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) (p. 367). Il est vrai que Pierre Tévanian, comble de sa duplicité, prétend que ce texte a été reproduit sans son accord et qu’il a été retiré à la suite d’une protestation de l’auteur [2] . Mais Caroline Fourest ne se laisse pas prendre à ces dénégations. Elle sait détecter le Mal, même quand il est invisible. Et surtout que l’on n’aille pas lui reprocher la reproduction de ses propres textes sur des sites d’extrême droite ou de Campus Watch, un site maccarthyste animé par Daniel Pipes aux Etats-Unis et qui dénonce tous les universitaires considérés comme trop critiques à l’égard d’Israël : Caroline Fourest est insoupçonnable, elle lutte contre l’intégrisme.

« La complicité d’Alain Gresh » (p. 328), rédacteur en chef du Monde diplomatique, n’est plus à démontrer. Tout le monde le sait, il a ouvert à Ramadan les colonnes du mensuel qui est devenu « le journal du prédicateur, toujours prêt à relayer ses concepts, à lui donner la parole » (p. 333). Bien sûr, Tariq Ramadan n’a écrit dans Le Monde diplomatique que deux fois, en avril 1998 et en juin 2000… Mais cela ne peut affaiblir la démonstration de l’auteure qui, de plus, a découvert que Le Monde diplomatique était responsable de l’usage du terme islamophobie en France. Ce terme, dit-elle, serait passé « inaperçu, sauf dans les pages du Monde diplomatique, où il est salué par Tariq Ramadan. Grâce à lui, ce mot vient de traverser la Manche et va rapidement gagner les cercles islamistes aussi bien que les cercles progressistes » (p. 356). 

 
Là, on se permettra une légère critique de notre « spécialiste de l’intégrisme ». Avant même Le Monde diplomatique et Tariq Ramadan, Soheib Bencheikh, mufti de Marseille, considéré comme un porte-parole de l’islam « modéré », qui a le premier popularisé ce concept d’islamophobie en France – c’est même le titre d’un chapitre de Marianne et le Prophète [3] , dans lequel il écrit que l’islam suscite en France « un sentiment de rejet quasi unanime, implicite dans les discours, et assez catégorique dans l’imaginaire collectif des Français ». Nul doute que dans un prochain ouvrage, Caroline Fourest dénoncera Soheib Bencheikh…

Courageuse, Caroline Fourest ne se plie pas aux règles surannées du journalisme traditionnel, comme celle de recouper ses informations. N’oublions pas que nous sommes en croisade, et comme l’expliquait un théologien chrétien, Guibert de Nogent, au début du XIIe siècle à propos de Mahomet : « Et celui qui discuterait de la fausseté ou de la vérité des faits perdrait son temps ; car l’on ne doit prêter son attention qu’à l’importance d’un tel maître, qui fut l’inspirateur de tant de forfaits si tristement fameux. On ne court aucun risque à mal chanter d’un homme dont la malignité surpasse de loin tout ce qu’on dira de plus mauvais. » 

 
Armée de cette vision, Caroline Fourest ne s’embarrasse ni des détails ni des faits. Elle consacre de longues pages au procès intenté par Tariq Ramadan contre Lyon Mag et Antoine Sfeir. Reprenant la version de ce dernier, elle cite le verdict du tribunal. Celui-ci condamne Lyon Mag et « blanchit » Sfeir ; et Fourest d’expliquer : « Le verdict est très dur pour Ramadan. Dans son jugement du 22 mai 2003, la cour d’appel de Lyon estime que les discours de prédicateurs comme Tariq Ramadan “peuvent exercer une influence sur les jeunes islamistes et constituer un facteur incitatif pouvant les conduire à rejoindre les partisans d’actions violentes” » (p. 419). 

 
Certes, le jugement ne dit pas du tout cela, mais simplement qu’il ressort « des propos d’Antoine Sfeir que les discours de la partie civile [c’est-à-dire Tariq Ramadan] peuvent exercer une influence sur les jeunes islamistes et constituer un facteur incitatif pouvant les conduire à rejoindre les partisans d’actions violentes ». En ayant coupé la première partie de la phrase, elle attribue au tribunal ce qui est une simple citation de Sfeir. Qu’importe, Ramadan est coupable. 

 
Et qu’importe le texte de l’arrêt du 22 mai 2003, qui dit textuellement : « Attendu que laisser entendre que, par ses discours, Tariq Ramdan peut porter une responsabilité, peut-être morale, en faisant naître dans certains esprits une vocation terroriste ou en confortant d’autres dans leur résolution à suivre une telle ligne de conduite, correspond à l’expression naturelle et admissible dans une démocratie, d’une critique des prises de positions publiques de la partie civile sur des sujets et des faits de société . » » [4]. Ainsi la cour prétend que le propos de Sfeir entre dans le cadre d’une critique légitime, mais n’avalise nullement ces propos, ce qui est sans doute une preuve de collusion des magistrats avec les islamistes et l’une des raisons pour lesquelles Caroline Fourest « oublie » de citer ce passage.

 

Musulman ou citoyen ?

Dans le chapitre intitulé « Musulman et citoyen, mais musulman d’abord ! », Caroline Fourest fait part d’une trouvaille majeure : Tariq Ramadan appellerait à respecter les constitutions européennes à condition qu’elles ne s’opposent pas à un principe islamique. Elle affirme que, dans un premier temps, « il semble marteler le même refrain que dans ses livres : “Comme résident de ce pays ou comme citoyen, je respecte la Constitution. C’est un principe islamique.” Mais une précision de taille vient donner un tout autre sens à cette déclaration d’intention. Il précise en effet qu’il faut respecter la Constitution et la loi à partir du moment où “tout ce qui dans ce pays, d’un point de vue social, culturel et économique et légal, ne s’oppose pas à un principe islamique (…) devient islamique”. Ce complément d’information est évidemment décisif. Jusqu’ici on pouvait comprendre que l’appartenance citoyenne et l’appartenance religieuse n’étaient pas incompatibles, mais l’on se demandait encore qui devait l’emporter en cas de conflit. La réponse de Tariq Ramadan est claire : un musulman respecte les lois d’un pays tant que ce cadre ne s’oppose pas à un principe islamique ! Toujours dans cette cassette, il insiste : “Tout ce qui dans la culture dans laquelle nous vivons ne s’oppose pas à l’islam, on peut le prendre.” Ce qui exclut le reste » (pp. 222-223). 

 
Cette accusation, et c’est son intérêt, a été largement reprise aussi bien par Philippe Bernard dans Le Monde que par Bernard Cassen dans une tribune de Politis. Elle serait la preuve à la fois du double langage du prédicateur et du fait qu’il veut « islamiser l’Occident ». On sera reconnaissant à notre investigatrice d’avoir, dans les milliers de pages écrites par Ramadan, dans les dizaines d’heures de conférences données par lui, trouvé une citation, une seule, qui épaule ses thèses : c’est cela l’investigation, trouver une aiguille dans une botte de foin. Ramadan cache bien son jeu, mais rien n’échappe à l’Inquisition. 

 
Tariq Ramadan, dans cette conférence « en direct » dénoncée par Fourest, y explique, dans un style parlé, que les musulmans connaissent mal le pays dans lequel ils vivent et qu’il faut qu’ils connaissent l’environnement dans lequel ils vivent. Il affirme aux gens auxquels il s’adresse qu’ils sont intégrés, qu’ils font partie de la culture française, et il ajoute (le texte est reproduit ci-après intégralement, y compris les approximations d’expression) : « [t]out ce qui en France, dans la culture française, dans la société française, dans l’économie française, dans la législation française, à partir du moment où j’ai considéré une chose et il faut être clair là-dessus, comme résident de ce pays ou comme citoyen, je respecte la Constitution, c’est un principe islamique, je respecte la Constitution, j’ai un accord un contrat moral avec le pays dans lequel je suis. Donc, je respecte cette Constitution. A partir du moment où je respecte ce cadre-là, tout ce qui dans ce pays d’un point de vue social, culturel, économique et légal ne s’oppose pas à un principe islamique ça devient islamique. » Certains pourraient comprendre la phrase « à partir du moment où je respecte ce cadre-là » comme une affirmation claire du respect de la constitution, mais Caroline Fourest ne s’y trompe pas : ce que Ramadan pense est le contraire de ce qu’il dit… La journaliste Mona Chollet (qui essaie aussi de tromper son monde en critiquant Ramadan) conclut ainsi son analyse du livre de Caroline Fourest : « On envie Caroline Fourest de vivre dans un monde aussi idyllique : à la lire, s’il n’y avait pas la menace islamique, tout irait bien en France. Page 246, elle concède quand même du bout des lèvres que, parmi les musulmans, “certains sont victimes de l’exclusion économique, sociale et raciste”. Page 357, elle mentionne un “contexte de regain de racisme antimusulman”. Ce qui fait, en tout et pour tout, trois lignes sur 425 pages. Et cela, c’est impardonnable . » [5] Il n’y a rien à ajouter.

 

[1] Manès Sperber, Et le buisson devint cendre, Odile Jacob, 1990, p. 351.

[2] Pierre Tevanian, « Sœur Caroline est de retour », 25 octobre 2004, le site Les Mots sont importants.

[3] Soheib Bencheikh, Marianne et le Prophète, Grasset, 1998, p. 171

[4] Lire Alain Gérard, Politis, 25 novembre 2004

[5] Mona Chollet, « Tariq Ramadan, Caroline Fourest et l’islamisation de la France », www.inventaire-invention.com

source islamlaicite

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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 03:39
Impunité saoudienne

 

Les libertés fondamentales ne sont pas mieux respectées en Arabie saoudite qu’en Iran. Est-ce donc à son statut de premier pays exportateur de pétrole et d’allié des Etats-Unis que la monarchie wahhabite doit d’être miraculeusement épargnée par la « communauté internationale » ? L’Arabie saoudite peut en tout cas intervenir à Bahreïn, y écraser une protestation démocratique, exécuter soixante-seize personnes en 2011 (dont une femme accusée de « sorcellerie »), menacer du même châtiment un blogueur qui a diffusé sur son compte Twitter un dialogue imaginaire avec le Prophète, condamner les voleurs à l’amputation, proclamer les chefs d’inculpation de viol, de sodomie, d’adultère, d’homosexualité, de trafic de drogue, d’apostasie passibles de la peine capitale, sans que, hormis le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, nul ou presque semble s’en émouvoir. Ni le Conseil de sécurité de l’ONU, ni le G20, dont l’Arabie saoudite est membre, ni le Fonds monétaire international (FMI), dont la directrice générale vient de saluer le « rôle important » joué par Riyad dans la stabilisation de l’économie mondiale.

La même monarchie s’obstine-t-elle à interdire aux femmes — qui déjà ne peuvent pas se déplacer en voiture sans mari ou chauffeur — de participer aux Jeux olympiques ? Cette violation de deux articles au moins de la charte sportive (1) ne suscite pas, elle non plus, beaucoup de remous. A supposer que l’Iran se fût rendu coupable d’un tel apartheid sexuel, une campagne internationale de protestations eût déjà été lancée.

Le traitement de faveur permanent dont bénéficie la dynastie wahhabite vient de trouver une nouvelle illustration avec les déclarations du premier ministre tunisien. M. Hamadi Jebali a loué ses hôtes saoudiens lors d’une de ses premières visites officielles à l’étranger. Or Riyad, qui appuya jusqu’au bout le clan Ben Ali, refuse d’extrader le dictateur déchu et sert de refuge à sa fortune mal acquise. L’argent des pays du Golfe encourage par ailleurs les provocations des salafistes tunisiens et finance des chaînes de télévision qui propagent dans le pays une lecture moyenâgeuse de l’islam.

En janvier 2008, le président français Nicolas Sarkozy prétendait que,« sous l’impulsion de sa majesté le roi Abdallah », l’Arabie saoudite développait une « politique de civilisation ». Quatre ans plus tard, ce pays, où règne la corruption, est surtout devenu le fer de lance du sunnisme ultraconservateur dans le monde arabe. Les gérontes de Riyad, qui assimilent les protestations de la jeunesse saoudienne à une« nouvelle forme de terrorisme », ne se soucient du droit des peuples que pour l’opposer aux régimes de leurs rivaux régionaux, « radicaux » ou chiites. Le royaume se croit sans doute abrité des tempêtes populaires par son saupoudrage social d’une fraction de la rente pétrolière, par le mépris que la majorité sunnite voue aux 10 à 20 % de chiites qui grondent dans l’est du pays, par la crainte de l’Iran enfin. L’indulgence internationale dont bénéficie la monarchie saoudienne lui procure un bouclier de plus.

Serge Halimi

(1) L’article 4 de la charte olympique dispose que «  chaque individu doit avoir la possibilité de faire du sport sans discrimination d’aucune sorte  ». L’article 6 précise que «  toute forme de discrimination à l’égard d’une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe, est incompatible avec l’appartenance au mouvement olympique  ».

 

source monde-diplomatique

 

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L'Arabie saoudite avance ses pions en Irak

Les princes saoudiens Abdel Aziz et Mohammad Ben Nayef à Ryad. Selon les analystes, les efforts entrepris par l'Arabie saoudite pour se réconcilier avec l'Irak visent à le convaincre de renoncer à son soutien au régime syrien. Ryad espère ainsi contrer l'influence exercée par son rival l'Iran sur l'Irak. FAHAD SHADEED/
Les princes saoudiens Abdel Aziz et Mohammad Ben Nayef à Ryad. Selon les analystes, les efforts entrepris par l'Arabie saoudite pour se réconcilier avec l'Irak visent à le convaincre de renoncer à son soutien au régime syrien. Ryad espère ainsi contrer l'influence exercée par son rival l'Iran sur l'Irak. FAHAD SHADEED/ AFP


Bagdad et Ryad, en froid depuis l'invasion par l'Irak du Koweït en 1990, ont annoncé coup sur coup ces derniers jours plusieurs mesures de rapprochement, dont la nomination d'un ambassadeur saoudien et des visites réciproques de hauts responsables. Un réchauffement qui intervient peu avant la tenue d'un sommet de la Ligue arabe à Bagdad, où le dossier syrien figurera en première ligne.

 

Selon les analystes, les efforts entrepris par l'Arabie saoudite pour se réconcilier avec l'Irak visent à le convaincre de renoncer à son soutien au régime syrien. Ryad espère ainsi contrer l'influence exercée par son rival l'Iran sur l'Irak.

 

L'Irak est pris entre les pays du Golfe qui appellent au départ du président syrien Bachar el-Assad et l'Iran, fervent soutien du régime de Damas. "Les Saoudiens veulent que l'Irak soit plus avec les pays du Golfe", estime Mahmud Othman, un député kurde indépendant. "Ils veulent être avenants avec l'Irak pour l'attirer vers leur position, contre l'Iran et la Syrie", dit-il.

 

Selon M. Othman, le Moyen Orient se partage actuellement en deux camps : les pays arabes sunnites et la Turquie d'un côté, l'Iran et les chiites de l'autre. "L'Irak va se trouver dans une situation difficile", prévient-il, rappelant que le pays, majoritairement chiite et dirigé par cette communauté, comporte une importante minorité sunnite qui a perdu le pouvoir avec la chute de Saddam Hussein en 2003.

 

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a longtemps entretenu des relations houleuses avec Ryad, qui aurait soutenu son rival Iyad Allaoui lors des législatives de 2010. Mais l'Arabie saoudite a annoncé en février la prochaine nomination d'un ambassadeur non résident, le premier à ce poste depuis 1990. Et les deux pays viennent d'annoncer une relance de leur coopération sécuritaire, annonciatrice d'une "nouvelle phase de coopération en matière de politique, d'économie et de sécurité", selon le ministre adjoint de l'Intérieur Adnane al-Assadi.

 

Malgré cela, Ryad aura fort à faire pour concurrencer l'Iran, très influent en Irak, dont il est un important partenaire commercial, et qui a accueilli des opposants à Saddam Hussein. "L'Arabie saoudite devra faire des pas de géant pour rattraper l'Iran en Irak", juge Reidar Visser, auteur du site www.historaie.org consacré à l'Irak. Bagdad va "se servir de ce réchauffement autant que possible et pourrait même l'utiliser pour marquer un peu de distance avec l'Iran. Mais l'Arabie ne détiendra jamais les clés du pouvoir comme l'Iran en Irak", note-t-il.

"L'influence iranienne en Irak est bien implantée. Elle est assez forte et existe depuis que l'opposition s'y est exilée" sous Saddam Hussein, renchérit M. Othman. "L'Arabie saoudite pourrait avoir de bonnes relations avec les sunnites d'Irak mais pas davantage. Ils ne peuvent pas contrebalancer l'influence iranienne dans l'Irak d'aujourd'hui. Les Iraniens ont le dessus", estime-t-il.

 

Pour le commentateur politique Tariq al-Maamouri, la volonté de rapprochement saoudienne témoigne d'une reconnaissance tardive du fait que "l'Irak a commencé à se remettre en selle". "L'Irak va jouer un rôle dans le monde arabe et la région et, internationalement, les Saoudiens ne peuvent plus passer outre", souligne-t-il.

 

Mais d'autres sources sont plus circonspectes: "Personnellement, je ne pense pas que ce soit un genre de rapprochement définitif", estime un diplomate occidental, interrogé sur l'arrivée annoncée d'un ambassadeur. "Je pense qu'il y a encore une énorme, énorme quantité de méfiance et de soupçons mutuels. Je pense que c'est une étape positive, mais que c'est tactique, pas stratégique".

 

Selon lui, il s'agirait plutôt pour Ryad de présenter "une position cohérente pour le sommet arabe, où l'ambassadeur pourra être dépêché".

source lorientlejour

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 07:41

Entretien avec Ben Achour

 

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Le projet de constitution proposé par Ben Achour et par plusieurs d'autres juristes

ajidoo

 

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Assemblée Nationale Constituante

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 07:07

En savoir plus : savingfacefilm  et rue89

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 06:10

Approche syndicale pour la nouvelle Constitution

Tout comme les groupes parlementaires et certains partis politiques en dehors de l'Assemblée constituante tunisienne, la plus grande organisation travailliste en Tunisie (500 mille adhérents), l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) vient de présenter à son tour sa propre vision pour une nouvelle Constitution pour la Tunisie, a annoncé dimanche le quotidien tunisien "Le Temps".


 

 

 

Tunisie : Approche syndicale pour la nouvelle Constitution

© Afriquinfos

 

Constitué de 11 chapitres, le projet de constitution avancé par l'UGTT propose la création d'une instance supérieure indépendante pour la justice financière avec pour principale mission le contrôle des comptes publics.

Ce projet plaide également pour la création d'un poste de " médiateur républicain" appelé à "respecter les libertés fondamentales par les structures administratives, les collectivités locales et les établissements publics", a rapporté " Le Temps" citant le document du projet de constitution de l'UGTT.

Depuis ses premiers articles, ce projet de constitution énonce les droits et libertés fondamentales "comme l'égalité, la liberté de croyance, d'expression, le droit de créer des partis politiques et des organisations, le droit de manifestation et celui à un travail décent et à l'action syndicale".

D'après la vision syndicale, les droits économiques et sociaux dont l'emploi, la santé et l'habitat doivent être inclus dans la constitution surtout que "ces droits n'avaient pas droit de cité dans la constitution de 1959", toujours selon "Le Temps".

 L'UGTT réalise dans ce sens que "la question de la création d'emplois relève de la politique socioéconomique des gouvernants et reste tributaire de la conjoncture économique et de la qualité du climat des affaires et de la bonne volonté des investisseurs".

Arrivant au régime politique qui devrait diriger la Tunisie après l'instauration d'une nouvelle constitution, le projet de l'UGTT se veut favorable avec un régime équilibré avec une " séparation claire" des pouvoirs et un équilibre entre l'exécutif et le législatif."

 Le pouvoir législatif doit revenir à une assemblée populaire élue au suffrage universel par un scrutin libre et direct". Quant au pouvoir exécutif (dont les prérogatives devront être définies par cette assemblée populaire), "il sera partagé entre le Président de la République et le Premier ministre".

Ainsi, l'approche de la centrale travailliste tunisienne demeure plus proche de celle exprimée par plusieurs composantes de la société civile et d'un groupe d'experts politiques tunisiens qui pensent qu'un régime mixte (présidentiel et parlementaire) sera le plus convenable pour la Tunisie.

Selon la presse locale, les Tunisiens ne cherchent plus à subir les avatars d'un présidentiel qui deviendrait dictatorial et reste à éviter l'instabilité et l'incertitude qui caractérisent les régimes parlementaires favorables à un pouvoir absolutiste et sans limites d'un chef de gouvernement ou d'un groupe de partis.

A l'exception du Mouvement Ennahdha (parti au pouvoir) qui a opté pour un régime parlementaire, la majorité des autres propositions "versent dans l'option du panachage entre les deux régimes présidentiel et parlementaire", selon le quotidien "Le Temps". 

source afriquinfos


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Ennahdha veut la «Chariâ», même si elle l’appelle sous un autre nom. 


 

La dernière version du journal «Al Fajr», organe  du parti islamiste tunisien Ennahdha, a publié le document présenté, mardi 28 février 2012, à la Constituante par le groupe Ennahdha au sein de l’Assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour la Tunisie de l’après Ben Ali.


A la lecture de ce document, on se rend compte que le parti au pouvoir n’en démord pas encore de sa farouche volonté d’installer en Tunisie un régime islamiste et un Etat où la Chariâ sera la source principale de toute loi et de tout règlement. Dans ce document articulé autour de 5 axes, on ne retiendra que les plus significatifs et intéressants dans la stratégie que suit Ennahdha pour imposer la Chariâ.

 

Pas de séparation Etat/Religion.

A la lecture de ce document, par ailleurs, confirmé par les dernières déclarations de Rached Ghannouchi lors d’un  Forum public, il est impossible de passer à côté de cette obstination de ne pas séparer l’Etat de la Religion.


«L’Islam n’a jamais connu, ni dans ses textes ni dans son histoire, de séparation entre la religion et la politique ou entre le temporel et le spirituel. La politique est un catalyseur qui est promu au rang de culte. La religion ne peut être une affaire personnelle, mais une affaire publique et une façon de vivre. La séparation entre la religion et l’Etat contredit le message de l’Islam et tout appel à leur séparation est une atteinte à la pensée islamique». Ainsi parlait Ennahdha dans son document. A plus d’un égard, ce qui est énoncé dans ce document contredit totalement certaines autres déclarations,  volontairement lénifiantes  pour les partenaires économiques essentiellement de la Tunisie et pour ses clients et les investisseurs. La fusion de la religion avec l’Etat contredit ou contredira tout ce qu’Ennahdha pourrait dire sur le respect de la liberté de religion.


Et le même document d’ajouter que «(…) La religion est une méthode totale pour la vie qui touche à la vie des particuliers, des affaires de la famille, de la situation sociale, des fondements de l’Etat et des relations avec le reste du monde». La fusion est ainsi imaginée, par Ennahdha, totale et ne laisse le champ libre à aucune autre explication que celle d’installer un Etat islamique à l’iranienne où le religieux sera l’unique guide de toute la politique et de toute la vie dans le pays.

 

La Chariâ, même sous d’autres noms.

Dans ce document relatant, comme dans le titre de l’article d’El Fajr, la vision d’Ennahdha pour la nouvelle Constitution, Ennahdha évite de parler de la Chariâ. Elle parle de «principes de l’islam». Il en dit cependant qu’il doit être «un système qui doit être reconnu comme un composant civilisationnel de premier ordre, comme une réalité politique et comme pouvoir dans les lois fondamentales de l’Etat et ses lois, comme une présence dans l’éducation, la culture et une nécessité pour le développement économique (…)». Le document évite de parler de Chariâ et évoque «une constitution qui  respecte le référentiel législative ou tachriiste التشريعية المرجعية, de manière  éviter la contradiction entre les principes du Coran et la Sounna du Prophète». Ecrits en langue arabe, les noms et les adjectifs sont différents, comme lorsque le document parle de «référentiel islamique », mais le terme Chariâ en reste le dénominateur commun et le vocable qu’Ennahdha veut éviter de prononcer sans vouloir le faire oublier.

 

Le jeu des votes dans la Constituante finira par adopter l’impensable.

Dans les élections du 23 octobre dernier, Ennahdha avait obtenu 89 sièges dans l'Assemblée Constituante composée de 217 élus. Ce parti est aussi allié avec le «Congrès pour la République» (CPR, gauche nationaliste) qui a 30 sièges (13,82%) et Ettakattol  avec 21 sièges (9,68%). A eux trois, c’est un front de 141 sièges sur 217. Ennahdha est fortement présente aussi dans la commission de rédaction de la prochaine Constitution dont le rapporteur est un Nahdhaoui qui s’était illustré lors du rapport de la commission de la mini-constitution où son parti avait fini par faire passer tout ce qu’il voulait, malgré les plaintes et complaintes du reste de l’opposition.


Nous ne voyons ainsi aucune barrière qui puisse  éviter que la proposition d’Ennahdha pour la prochaine Constitution passe. Quand bien même certains membres de la troïka gouvernante pourraient voter contre le projet de cette Constitution où la Chariâ sera présente d’une manière ou d’une autre et sous une appellation ou une autre, Ennahdha semble avoir déjà réussi à amadouer plusieurs membres d’l Aaridha. Ceux- là finiront par boucler les 2/3 de la démocratie que ne pourra réfuter personne, même pas les parties étrangères qui pourraient, comme la France, essayer de dealer.


On dira, bien sûr, que les Tunisiens sont plus intelligents que tout cela et qu’ils sauront toujours dire non. Croisons les doigts, même si ce n’est pas un geste de musulman !

par Khaled Boumiz

source anmanager

 

 

 

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Rached Ghannouchi livre sa conception de la laïcité 


Rached Ghannouchi

Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, a présenté sa conception de la laïcité, lors d’un débat organisé ce vendredi 2 mars à Tunis par le centre d’études Islam et Démocratie (CISD), autour de "la laïcité et les rapports entre religion et Etat".


La laïcité, un terme qui fait couler beaucoup d’encre, et est, en partie, à l’origine de la polarisation politique devenue quasi-incontournable en Tunisie. Les amalgames et les incompréhensions qui l’entourent compliquent le débat, qui vire, par moments, au dialogue de sourds.

"Il existe plusieurs laïcités, tout autant qu’il existe plusieurs islams, du moment où ce sont des concepts sujets à des compréhensions et des interprétations diverses", indique Rached Ghannouchi,  en présence d'une assistance composée de politiques et d'intellectuels, dont Mustapha Ben Jaâfar, président de l'assemblée nationale constituante. 

"De prime abord, la laïcité semble être comme une philosophie qui est venue pour combattre des conceptions religieuses, ce n’est pas le cas", explique le cheikh. Selon son analyse, la laïcité a fait son apparition en occident sous forme "de solutions procédurales", pour résoudre des problèmes survenus à l’époque, avec les dissensions protestantes qui ont divisé l’église catholique et donné lieu aux croisades. "La Laïcité induit dans la conception occidentale l’impartialité de l’Etat. Celui-ci relève du domaine public et n’intervient pas dans les consciences des gens, alors que la religion relève du domaine privé". Mais, cette acception de la laïcité n’a pas cours partout en occident. 

Aux Etats-Unis, la religion est présente sur la scène publique, les discours des dirigeants politiques sont truffés d’allusions religieuses, dit-il, imputant cela au fait que les Etats-Unis ont été construits par les évangélistes religieux qui ont fui la répression catholique en Europe. "Les Etats-Unis étaient alors considérés comme une terre promise ou les rêves contenus dans l’évangile et la torah peuvent trouver la voie à la concrétisation". Rached Ghannouchi cite  Tocqueville qui considère que "l’église est le parti le plus fort aux Etats-Unis". Idem pour la Grande-Bretagne où "la reine cumule les pouvoirs temporel et spirituel", indique-t-il. Il en déduit une différence entre la conception anglo-saxonne et la conception française de la laïcité. 

"La séparation la plus totale entre le religieux et le politique, est celle du modèle français, vu les affrontements survenus au fil de l’histoire française entre l’église catholique et l’Etat", dit-il. "Notre destin veut que nos élites soient le plus influencées par la laïcité française, là où la religion est totalement exclue de l’espace public et où l’Etat se considère comme garante de l’identité". Exemple de cette spécificité française, souligne-t-il, est que "la France est le seul pays qui n’a pas accepté le foulard islamique, contrairement aux autres pays où le voile est accepté sans qu’il crée une quelconque crise".

L’islam a-t-il besoin de ces solutions procédurales, s’interroge le numéro un d'Ennahdha, en admettant : "depuis son avènement, l’Islam a combiné la religion et la politique. Le prophète était celui qui a édifié l’Etat, et instauré la religion". 

 L'Islam prône la distinction entre le religieux et le politique 

A la séparation entre religion et politique, préconisée par la laïcité, équivaut en Islam, la distinction entre le politique et religieux, explique-t-il. "La religion n’a pas vocation à nous donner une expérience dans les domaines industriel, agricole, de gouvernance, qui sont le fait de la raison humaine, il nous donne, en revanche, un code de valeurs  et de principes".

"Dès sa naissance, et tout au long de son histoire, l’Islam n’a pas connu l’exclusion de la religion de la vie", soutient le cheikh. "Les musulmans s’inspiraient de tout temps peu ou prou de la religion dans leur vie civile tout en maintenant la distinction entre le religieux et le politique. Les fuqâha (jurisconsultes) ont également fait la différence entre les variables et les constantes ; les prières (régies par l’ordre divin), et les pratiques ou les transactions qui sont le fait de l’esprit humain", explique-t-il.

L’Etat plus ou moins influencé par l’islam édicte des lois, à l’aune des valeurs de l’Islam, relève-t-il. Et d'ajouter : "En l’absence d’une église en islam, il n’y a que la liberté d’Ilijtihad (effort de réflexion) qui vaut. Et puisque l’Ijtihad peut-être multiple, le meilleur mécanisme que les Hommes ont trouvé pour régir cette diversité est la démocratie, c'est-à-dire ce mécanisme électoral qui désigne les représentants de la Oumma, et qui permet aux élus de fournir collectivement cet effort de réflexion", fait valoir Rached Ghannouchi en considérant la démocratie comme la meilleure illustration de la valeur de la choura (concertation) en Islam. 

Quid de la situation actuelle ? Pour le cheïkh, le débat qui se déroule en Tunisie est entre les laïcs durs et les islamistes durs. "Les uns veulent imposer une certaine conception de l’Islam, les autres veulent délester l’Etat de toute influence par l’Islam".

Tout en insistant sur la nécessaire distinction entre le religieux et le politique, Rached Ghannouchi considère comme étant "une aventure, une séparation totale entre les deux, comme le prévoit la conception française ou marxiste". 

"L’affranchissement de l’Etat de la religion est une manière de transformer l’Etat en mafia, l’économie en pillage et la politique en supercherie. C’est ce qui est advenu en Occident, où la politique internationale est entre les mains d’intermédiaires qui ont l’argent, et les médias, et qui dominent les politiques", relève-t-il. 

"Il en va de même du religieux, lorsqu’il se libère de la politique, cela peut donner lieu à des défaillances et des déviations", indique-t-il en substance. La question est comment parvenir à une équation où les libertés et les droits des personnes sont garantis, souligne le chef d’Ennahdha.

Dans sa conception, la religion est une conviction personnelle, ce n’est pas l’Etat qui l’impose. "La liberté est à la base de l’Islam", assène-t-il, en avouant qu’il défend la liberté dans les deux sens : aussi bien de celui qui se dirige vers l’Islam, que de l’autre qui le renie…

source gnet.tn

 

 

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Besoin de comprendre

La raison d’Etat « messianique »

 

 

La Révolution retombe en tristesse. Espoirs déçus. Un démenti au rêve de ceux qui - comme Rousseau - croyaient en un monde meilleur, en une Tunisie libérale, transparente et affranchie du népotisme et de l’affairisme.


Or, l’affairisme est encore là. Le laxisme donne le change et, une année après, tout un chacun a comme l’impression qu’il y a deux « Justices », l’une interpellant les boucs émissaires au nom d’un certain ordre public impérieux en jeu et, l’autre, aveugle quand cela lui convient de l’être.

 

 

 

Lorsqu’on parle de Justice ici, il faut quand même, faire la nuance : dès lors que nous partons du constat que la Justice n’est pas encore indépendante et que l’appareil judiciaire a, lui-même, besoin de procéder à une certaine « mise à niveau mentale » et coutumière, ce sont tous les rouages de l’Etat qui sont de près ou de loin impliqués dans ce processus communément appelé « processus de transition ».

 

Marzouki disait la dernière fois, pour défendre « son » gouvernement : « Doit-on siffler un attaquant, même de gros calibre, qui ne marque pas dès les 30 premières secondes ? ».

 

A cela, nous répondions, en paraphrasant Poincaré : « Méfiez-vous de la première impression, c’est la bonne ! ».

Sans doute, cette ambiance de sinistrose générale est-elle amplifiée par ce que Plantu a dessiné sous le titre : « Les bulles de Tunisie », dans l’édition de l’Express de cette semaine. On ne sait trop par quel mécanisme déclencheur ou plutôt qui a actionné le détonateur contre les médias coupables de ne montrer que la « face miséreuse » de cette Tunisie, dont on oublie qu’elle était patente, occultée, mais réelle et drapée de ce qui s’est révélé être une réelle supercherie : le 26-26 et le 21-21. On demande aux médias de tout comprendre et vite, de ne pas tout dire et, au besoin, d’être complaisants. Sinon, c’est la sempiternelle accusation qui rejaillit : « Vous étiez tous au service de Ben Ali ». Mais, alors, où étaient tous ces tribuns dont certains se livraient à un activisme tous azimuts, sans doute, contrôlé, mais de loin ?

 

Au demeurant, autant nous respectons le militantisme de ceux qui ont physiquement et moralement souffert, des années durant, dans les geôles, autant nous craignons que cela n’ait forgé en eux une espèce de messianisme dont on a bien mesuré l’obstination avec le Sixième Califat de Jebali, avec les appels rédempteurs dans la chair et dans le sang de Chourou, et bien sûr, avec la horde de ces faux-salafistes (parce qu’il faut se référer à la métahistoire de l’Islam pour comprendre ce que c’est que le salafisme). Ce qui est sûr, c’est qu’au sein même d’Ennahdha on joue la dévotion pieuse envers Rached Ghannouchi et celui-ci, en bon tacticien, a raison de chercher à tempérer les ardeurs idéologues de ses « apôtres ».

 

Mais, au fait, et si l’on posait la question de la légitimité de Cheikh Rached lui-même, dans les rouages d’Ennahdha ? Il en est, sans doute, l’un des membres fondateurs. Mais, ses compagnons et ses jeunes admirateurs qui croupissaient dans les prisons, ne peuvent pas s’empêcher de se dire qu’au fond « Cheikh Rached se la coulait tranquille en ces années de braise en Angleterre ». Sauf que pour les besoins de l’unité du mouvement, pour les besoins d’une hiérarchisation très marquée dans les partis islamistes, il faut une figure mythique, quitte à l’inventer. Pour le cas d’Ennahdha, il aura suffi de réinventer Cheikh Rached.

 

Et si l’on sort du champ sémantique religieux pour migrer vers celui, politique, de Machiavel, on aurait appelé cela : « raison d’Etat ».

 

par Raouf Khalsi

source letemps

 


 

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Les ONG solidaires avec les journalistes


Au moins une vingtaine d’organisations et d’associations ont exprimé, jeudi, leur solidarité avec les journalistes tunisiens, menacés physiquement et verbalement. Et accusent les autorités publiques.


A l'issue de leur participation à «la journée de solidarité avec les journalistes tunisiens», organisée, jeudi, au siège de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) à Tunis, ces organisations et associations ont fermement condamné dans un communiqué commun «toutes les formes de menace et d'agression physique et morale contre les journalistes».

Selon le communiqué, de telles pratiques «dénotent une hostilité flagrante à la liberté d'opinion, d'expression et de la presse et sont en contradiction totale avec les objectifs du processus révolutionnaire du peuple tunisien».

Le communiqué fait assumer aux autorités publiques «la responsabilité de la protection des journalistes et des communicateurs pour faciliter leur mission dans la recherche de l'information et sa communication à l'opinion publique».

Ces organisations et associations sont la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (Ltdh), le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), le Syndicat général de la culture et de l'information (Sgci), le mouvement «Tous pour la Tunisie», le Conseil national des avocats tunisiens, l'Association pour la protection de l'environnement de la bande côtière, le Conseil national indépendant de l'information et de la communication, l'association «la dignité pour le développement du nord-ouest», la Ligue tunisienne des anciens prisonniers d'opinion, la Ligue des avocats nationalistes, la Coordination nationale indépendante pour la justice transitionnelle, l'Association des femmes tunisiennes pour la Recherche sur le développement, l'Initiative citoyenne, l'Union générale des étudiants de Tunisie, l'Association des juristes sans frontières, l'Association tunisienne des femmes démocrates, le Réseau tunisien pour la lutte contre la corruption et la malversation…

source kapitalis

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 05:10

Des tombes de soldats britanniques et italiens profanées

Le nouveau pouvoir libyen a présenté dimanche ses excuses après la profanation de quelque 200 tombes de soldats britanniques et italiens datant de la Seconde guerre mondiale. 

Une vidéo amateur mise en ligne sur le réseau social Facebook montre des hommes armés de kalachnikovs renverser d'un coup de pied des stèles d'un cimetière militaire de Benghazi et détruire à coups de marteau une croix en métal et en pierre. 

«Ce sont des chiens»

Un des vandales s'exclame «c'est la tombe d'un chrétien» en déterrant une stèle. Une autre voix dit: «Ce sont des chiens.»

La profanation s'est déroulée à Benghazi, point de départ du soulèvement libyen et théâtre de violents combats entre les Alliés et les forces germano-italiennes pendant la Seconde guerre mondiale. 

Le Conseil national de transition (CNT) libyen a promis de punir les coupables. «Cet acte ne reflète pas le sentiment de l'opinion publique libyenne parce que l'islam appelle au respect des autres religions», a assuré le CNT dans un communiqué. 

Les profanateurs ne sont pas connus mais les salafistes, partisans d'un islam radical, ont détruit les tombes de saints musulmans depuis la chute de Mouammar Kadhafi, estimant que leur culte relève du paganisme.

source 20minutes

 

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 Les “révolutionnaires” Libyens remercient David Cameron en profanant le cimetière militaire britannique de Benghazi

 

Vous ne trouverez rien, du moins sur internet, dans la grande presse française à ce sujet. Le site come4news en parlait dès le 25 février pour contextualiser de manière ironique la récente visite en Libye de Gérard Longuet venu chercher le fameux « retour sur investissement » promis par Alain Juppé : 

des tombes de militaires alliés de la Seconde Guerre ont été profanées et brisées à Benghazi.

 Parmi les tombes profanées au cimetière militaire de Benghazi, celles de fameux « Rats du désert » tant vantés par le maréchal Monty Montgomery lors de la campagne d’Afrique en 1942. Une vision édifiante pour le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, qui se trouve en Libye pour tenter d’établir des protocoles de collaboration entre une armée et une police quasiment inexistantes et diverses sociétés françaises. Gérard Longuet doit en effet visiter Benghazi, Misrata et Tripoli au cours de cette fin de semaine.

Reuters ne rapporte pas si des tombes de soldats français de la division Leclerc ayant combattu à Tobrouk et ailleurs ont été la cible des vandales des milices islamistes. Il semble que ces actes fassent suite aux accusations visant les troupes américaines en Afghanistan qui auraient brulé des exemplaires du coran.

Le cimetière militaire de Benghazi regroupe 1 214 tombes et stèles, dont celles de soldats alliés (Canadiens, Britanniques, Français…).

En Angleterre, c’est par contre une autre paire de manches et, avec un peu de retard il est vrai, la presse s’est emparée de cette affaire qui provoque un choc émotionnel réel.

Ainsi le Daily Mirror (proche du parti travailliste) titre :

Insulte à nos soldats tués à la guerre: une vidéo choquante montre des rebelles Libyens en train de profaner un cimetière militaire britannique (du Commonwealth plus exactement, NdT)).

Le Daily Mail fait deux titres sur cette information (le 1er est celui de la rubrique commentaire de la rédaction, le deuxième celui de l’article proprement journalistique): 

Sans honte et sans gratitude dans une Libye sans lois: les atteintes extrêmement choquantes contre des tombes de tués à la guerre

 et:

Profanées: la vidéo choquante des tombes des Rats du Désert de Churchill réduites à l’état de décombres… par les Libyens que nous avons aidés à se libérer.

La presse britannique propose des photos des profanations comme celle-ci:

Peut-être la tombe d'au arrière grand oncle de David Cameron?

Ou celle là,

Pour remercier Bernard-Botul-Henri Lévy? 

Ainsi qu’une séquence vidéo

Il faut quand même savoir que ces tombes sont restées intactes depuis l’indépendance de la Libye et pendant toute la période pendant laquelle Mouammar Kadhafi, un ardent anticolonialiste pourtant, a été au pouvoir.

Ce sont donc ceux pour lesquels la France et le Royaume Uni ont déchaîné leurs bombardements destructeurs qui se livrent à ces déprédations.

Eh bien, voilà qui va peut-être contribuer à ouvrir les yeux de ceux qui ont cru benoîtement que David Cameron et Nicolas Sarkozy avaient pris le parti de la liberté, de la démocratie et donc des valeurs qui vont avec.

Il faut dire que ces profanations sont supposées être une réaction à celle du Coran par des militaires US à Kaboul.

Mais d’une part, comment peut-on prétendre demander l’aide de l’OTAN dans son propre pays et réagir de la sorte à ce que fait l’OTAN dans un autre pays ?

Et surtout, on ne profane pas les tombes de qui que ce soit, même de celui qui a été un ennemi de son vivant. C’est là un principe des plus élémentaires qui participent à nous situer en tant qu’humains.

Mus peut-être ces incidents déplorables donneront-ils lieu à une réflexion en Occident sur le sens de l’action de l’OTAN en Libye ?

Pas en France en tout cas, si on en croit l’absence de couverture médiatique de ces profanations.

Quand on pense que ce sont à peu près les mêmes gens que Sarkozy veut porter au pouvoir en Syrie!

source mounadil

 

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L'enquête de l'ONU sur la mort de Kadhafi est un échec

Une représentation de Mouammar Kadhafi, avant sa chute en octobre 2011. SIPA

 

La commission de l'ONU sur les crimes de guerre et les violations des droits de l'Homme en Libye n'a pas pu déterminer les causes de la mort de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi et de son fils Mouatassim.

La Commission internationale d'enquête sur la Libye a conclu dans un rapport publié vendredi 2 mars que le colonel Kadhafi et son fils, capturés séparément le 20 octobre par des combattants de Misrata, étaient morts peu après dans des circonstances non élucidées.

 

 

« La Commission est dans l’incapacité de confirmer que la mort de Kadhafi est un assassinat illégal et réclame un complément d’enquête »

 

"Bien que blessés, les deux hommes étaient vivants lors de leur capture et sont donc morts alors qu'ils étaient détenus par les thowars combattants révolutionnaires", affirme une version encore non-publiée du rapport que l'Agence France Presse a pu consulter.

"La Commission est dans l'incapacité de confirmer que la mort de Mouammar Kadhafi est un assassinat illégal et réclame un complément d'enquête", ajoute ce rapport.

Les autorités libyennes ont refusé à la Commission l'accès au rapport d'autopsie du colonel Kadhafi, ajoute le texte, notant que le médecin de la Commission ne pouvait pas se contenter des images du cadavre pour déterminer la cause du décès.

Les circonstances de la mort du dirigeant libyen ont créé la polémique en Libye, les autorités ayant assuré qu'il était mort dans des tirs croisés alors que plusieurs autres sources ont évoqué une exécution sommaire.

Indépendamment des causes de la mort, le rapport estime que l'exposition des cadavres des deux hommes au public durant plusieurs jours "constitue une violation du droit international coutumier".

source nouvelobs

 

 

 

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 09:05

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Débat sur la formation de l'assemblée constituante en Egypte

 

Les élus des deux chambres du Parlement égyptien ont commencé samedi à débattre de la mise en place de l'assemblée de cent membres qui sera chargée de rédiger la nouvelle Constitution, plus d'un an après la chute d'Hosni Moubarak.

La future Loi fondamentale définira l'équilibre des pouvoirs entre l'exécutif et le législatif, les parlementaires souhaitant réduire les importantes prérogatives du président.

Dans la foulée d'élections législatives qui ont vu la large victoire des islamistes, il s'agira également de définir le rôle et la place de l'islam dans la société égyptienne, ainsi que l'avenir des militaires qui dirigent le pays depuis le renversement de Moubarak, resté au pouvoir pendant trente ans.

"Ce que nous allons faire aujourd'hui marque l'étape la plus importante vers la mise en place d'institutions démocratiques", a souligné le président de la chambre basse du Parlement, Saad al Katatni, à l'ouverture de la séance qui réunit les élus de l'Assemblée du peuple et ceux de la Choura, la chambre haute.

"Le chemin de notre révolution n'est pas jonché de fleurs mais d'obstacles qui exigent de nous des sacrifices", a-t-il ajouté, après avoir invité les parlementaires à lire un verset du Coran en hommage aux victimes du soulèvement de l'an dernier.

Dès le début des débats, des désaccords sont apparus sur la future composition de l'assemblée constituante.

Le parti Liberté et Justice (PLJ), émanation des Frères musulmans, contrôle près de la moitié des sièges à l'Assemblée du peuple et près de 60% à la Choura. Il exige que 40 des membres de la future assemblée constituante soient issus du Parlement, les 60 autres étant notamment choisis parmi des experts des questions juridiques et constitutionnelles ou des syndicalistes.

UNE TÂCHE DIFFICILE

Les élus libéraux, tout comme les islamistes salafistes du parti Al Nour, partisans d'une stricte application de la charia, la loi islamique, craignent que le PLJ n'impose ses vues lors de la rédaction de la nouvelle Consitution.

Les élus d'Al Nour demandent en conséquence qu'il y ait plus de 40 parlementaires dans l'assemblée constituante, afin de contrebalancer le pouvoir des Frères musulmans.

"Les mieux à même de faire partie de cette assemblée constituante, ce sont les membres élus du Parlement. Ils doivent avoir la priorité sur les autres", a dit Moustafa Khalifa, l'un des élus salafistes.

Les élus libéraux demandent aussi que les femmes, les jeunes et les chrétiens coptes soient équitablement représentés.

Pour le PLJ, il faut avant tout que la nouvelle Constitution soit l'oeuvre d'un groupe représentant la totalité de la société égyptienne.

"Nous voulons que cette assemblée représente le peuple égyptien dans son ensemble et pour cela nous entendons coopérer avec tout le monde, à l'intérieur comme en dehors du Parlement", a dit l'élu PLJ Hussein Ibrahim.

Une fois désignés, les cent membres de l'assemblée auront six mois pour rédiger la Loi fondamentale, qui sera soumise à un référendum.

"Le processus ne va pas être chose facile", a estimé le libéral Amr Hamzaoui, selon lequel "un large débat est vraiment indispensable" pour éviter des dérives.

source tempsreel.nouvelobsl

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 08:22
 
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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 07:14

Tunis : Ambassade des USA

 

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Tunis : Faculté de la Manouba 

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Après Nantes, la Tunisie hôte d'honneur du Salon International du Tourisme de Rennes début mars 2012

Après avoir été hôte d’honneur de la 13ème édition du Salon International du Tourisme de Nantes qui s’est tenue fin janvier dernier, la Tunisie a de nouveau été choisie hôte d’honneur, cette fois-ci, de la 16ème édition du Salon International du Tourisme de Rennes qui se tient du 2 au 4 mars au Parc Expo Aéroport.

Après Nantes, la Tunisie hôte d'honneur du Salon International du Tourisme de Rennes début mars 2012

sources tunisie et salon-tourisme-rennes
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